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The answer is none. none more black } Océane's Private Subject

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Océane J. Eono
Océane J. Eono



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The answer is none. none more black } Océane's Private Subject - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: The answer is none. none more black } Océane's Private Subject   The answer is none. none more black } Océane's Private Subject - Page 2 EmptyVen 18 Sep - 1:30

    La question ne se posait plus vraiment maintenant, le temps avait passé, et ce n'était plus à elle de se soucier de ce genre de chose. Toutefois, elle ne pouvait s'empêcher de se demander s'il y en avait une autre pour se charger de ça maintenant ? Elle avait beau être l'instigatrice de cette rupture, elle n'était pas forcément celle qui l'acceptait le mieux. Et cette soirée n'arrangeait pas vraiment les choses. Elle avait beau lutter de toutes ses fortes et maudire le destin qui s'éclatait à faire en sorte de placer dans des positions délicates toutes les cinq minutes, elle devait se rendre à l'évidence. Le destin n'y était pour rien, c'était l'identité de la personne en face d'elle qui faisait tout. N'importe qui d'autre à la place de son ex, n'aurait pas fait grimper cette déferlante d'émotions dans tout son être. Les sentiments qu'Océane nourrissait toujours à son égard étaient les seuls responsables. Pourtant elle voulait vraiment tenter le coup. Elle n'était pas persuadée d'y parvenir, mais elle voulait essayer, ne surtout pas avoir à se priver le lui, c'était à son tour de tout vouloir : Lui, sans les disputes et la souffrance. Pourtant, elle était encore là, mais il ne s'agissait pas de cette souffrance émotionnelle, de cette fatigue et lassitude qu'elle avait éprouvé après chaque scène qu'ils s'étaient fait. Il s'agissait d'une souffrance physique bien présente, une lutte intérieure de chaque instant, pour empêcher son corps, en manque du sien, de se manifester, pour stopper ces pensées qui n'avaient de cesse de lui rappeler les "bons" souvenirs en occultant les mauvais. Mais les souvenirs à eux seuls n'auraient pu expliquer cette tension dans tout son corps, cette raideur qui s'empara d'elle lorsqu'elle le sentit approcher pour l'aider à remettre les boules dans le triangles. Chaque mouvement était, à présent, calculé, afin d'éviter une éventuelle maladresse, un frôlement, ou pire. Ses yeux s'obstinait à se fixer sur les boules, trop heureux de tenir, là, une excuse pour ne pas croiser les siens. Elle cherchait à rester naturelle, mais il n'en était rien. Elle était gênée, gauche, hésitante, comme une collégienne. Il était trop près ! Bien trop près ! Sa peau n'avait pas encore eu le temps de se remettre de leur corps à corps involontaire, et le discours qu'il tenait, lui remémorant un autre corps à corps datant de quelques mois, ne l'aidait pas vraiment à rependre le dessus. Il fallait qu'elle pense à autre chose, et si ces trois types un peu trop envahissants, lui avaient offert une superbe diversion de ses pensées, cela n'avait été que de courte durée. La réaction, dans un murmure, de Brendon, la ramena de plein pied quelques mois en arrière, lorsqu'ils se prenaient la tête à chaque fois qu'un autre que lui avait le malheur de poser son regard sur elle. Il n'avait pas fait d'esclandre cette fois, ni n'avait collé son poing dans le visage de personne, mais sa réflexion sur le manque de finesse de certains "néandertaliens" ne laissait aucun doute sur l'état d'esprit dans lequel il se trouvait en cet instant.

    " N'étais-tu pas entrain de faire exactement la même chose avant qu'ils ne s'y mettent ? " Lui demanda-t-elle en lui tendant la boule blanche. " Est-ce plus fin et moins primaire sous prétexte que... que... t'es toi et que...? Bref ! " Ne souhaitant pas le vexer ou le braquer en une phrase avec sa maladresse habituelle, elle s'emmêla les pinceaux, et préféra couper court à sa phrase avant de changer de sujet en le branchant sur la partie qu'ils allaient faire.

    [...]

    Il avait refusé de choisir l'enjeu, prétextant qu'il risquait de s'autoriser le droit d'aller s'occuper des trois pauvres gars qui avaient osé lui reluquer les fesses. Elle s'était contentée de soupirer avant de se pencher légèrement sur le côté afin de voir où en étaient les reluqueurs, justement. Cela faisait plus de 10 minutes qu'ils étaient devant ce mur, et ils en étaient toujours au 6ème cliché. Génial, plus que 140 ! Dans 23h et 33333333333333 (arrondissons à 34, hein !) minutes, ils atteindraient finalement le popotin tant convoité ! Océane avait récupéré sa bière, et était allée s'adosser contre le mur. Elle trempait ses lèvres dans son verre tout en réfléchissant à l'enjeu qu'elle pouvait choisir. Elle avait renoncés à l'observer jouer tant son esprit partait vers des enjeux de plus en plus orientés chaque fois qu'elle le voyait se concentrer avant de faire glisser la tige entre deux doigts, et les muscles de son autre bras se contractés quelques fractions de secondes avant qu'il ne donne un coup bref et sec. Un petit rien pouvait la faire dériver. Comme ces incendies dévastateurs qui n'avaient pour source qu'une toute petite allumette de rien du tout. Ses yeux se focalisèrent sur une vieille affiche de travers sur le mur d'en face, tout en cherchant ce qu'elle pourrait bien lui demander. Pourtant, en temps normal, elle aurait eu des milliards de gages marrants à lui imposer, mais là, elle avait l'esprit confus, saturé d'images qu'elle tentait de chasser. Elle prit une nouvelle rasade de bière, grimaçant en l'avalant sans faire attention à la quantité un peu trop importante, puis appela Grady, ou plutôt hurla son prénom, ce qui ne déconcentra même pas Brendon. Elle avait dans l'intention de lui demander un coup de main pour trouver les gages, avant de se rappeler qu'il n'était même pas au courant de leur rupture, et qu'avec son esprit pervers il risquait de leur coller un enjeu encore plus tordu que ce que Océane rejetait en bloc depuis tout à l'heure.

    " Déjà à sec, les enfants ? " Demanda-t-il en déboulant, un énorme pichet de bière à la main, prêt à les resservir.
    " Et bien, en fait... " Commença Océane avant d'être interrompue par Grady.
    " Dites ! J'aimerais bien savoir ce qu'il est advenu du polaroïd numéro 146 ? " Océane braqua un regard surprit sur Grady, puis le tourna en simultané avec lui, vers Brendon qui venait de rater son dernier coup. " Vous connaissez la règle, n'est-ce pas ? " annonça l'homme en tournant les talons. " Personne ne peut se soustraire à la Grady's law ! " cria-t-il depuis son bar où il était très probablement retourné chercher l'appareil photo.
    " Moi aussi j'aimerais bien savoir ce qu'il est advenu de cette photo. "

    Océane s'était approchée de la table de billard, et après avoir posé son verre sur le rebord, venait de récupérer trois boules pour les glisser dans les trous -bah oui, le handicap de Brendon-. Sa voix n'avait rien d'accusateur, au contraire, elle était amusée. Cette disparition l'amusait plus que de raison. Il ne pouvait pas nier qu'il s'agissait de lui, puisque ce n'était pas elle. Qui d'autre aurait pu savoir que ce fessier lui appartenait ? Un admirateur obsessionnel de fessiers anonymes ? Non, il y avait de bien plus jolis arrières-trains que le sien, affichés sur ce mur. S'emparant de sa queue (celle du billard, je préfère préciser) elle étudia un instant le jeu avant de se mettre en position, et d'envoyer deux boules dans les angles. Oh, aurait-elle oublié de préciser qu'elle avait passé tout son temps libre au bar, lorsqu'elle était dans le Montana ? Un bar avec billard ? On lui avait dispenser quelques cours qui ne manquaient pas de lui servir aujourd'hui. Elle se redressa et en voyant l'air surprit que son ex ne manquait pas d'afficher, elle se contenta de lui offrir un grand sourire, avant de contourner la table pour amorcer un nouveau coup. Sauf que Grady revint à cet instant là, armé de son appareil polaroïd.

    " Hop ! Stop ! " s'exclama-t-elle en se redressant alors qu'il était déjà entrain de viser son popotin. " Attends ! Loin de moins l'idée de me soustraire à la Grady's law, mais j'ai une idée qui devrait te plaire ! " Un sourire énigmatique se peignit sur ses lèvres alors qu'elle braquait un regard malicieux en direction de Brendon. " Si je gagne cette partie, alors ce sera son derrière à lui qui se retrouvera en 146ème position ! Sinon, tu auras le mien. Tu en dis quoi ? " Grady sembla hésiter, aussi ajouta-t-elle " Oh ! Je me charge de prendre la photo, évidemment ! "
    " Dans ce cas, je marche avec toi, jeune fille ! "
    Lui lança-t-il avec amusement avant de poser l'appareil au milieu des boules encore en jeu, et de tourner les talons pour rejoindre son bar.

    Océane s'empara de l'appareil qu'elle fit jouer entre ses mains en s'approchant de Brendon.
    " L'enjeu n'est pas encore de taille ! J'ajoute que si je gagne, je veux, en plus, récupérer la 146ème photo volée. Peut être que cela va te motiver à me battre, Driesen ! " Elle le contourna au dernier moment et alla poser l'appareil sur la table se trouvant derrière lui, puis retourna de l'autre côté de la table pour reprendre la partie. " Alors ? Quel sera mon gage si je perds ? " Sa phrase à peine achevée, elle envoya deux nouvelles boules dans les coins. Plus que cinq et elle gagnait la partie. S'il la laissait faire, évidemment.
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Brendon K. Driesen
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MessageSujet: Re: The answer is none. none more black } Océane's Private Subject   The answer is none. none more black } Océane's Private Subject - Page 2 EmptyJeu 24 Sep - 22:09


    Brendon connaissait Océane depuis un an pourtant il ne se serrait jamais venter de la connaitre. Bien sur il était sans doute celui qui la connaissait le mieux après son grand-père. Pourtant elle ne cessait de le surprendre. Même après un an, même après avoir respirer le même air qu’elle durant six mois. Océane avait sa propre façon de voir le monde, de réfléchir, de raisonner, d’analyser, de comprendre ce qui l’entourait, elle avait donc sa propre façon de gérer chaque situations qui se présentaient a elle. Brendon était très doué pour en temps normal pour lire les autres, il était « sensible » aux autres, réceptif. Pourtant bien que très doué pour entrer dans la tête des autres, dans l’esprit des gens et comprendre leur façon de penser, Océane restait un total mystère pour notre charmant Geek. Et pourtant Brendon avait été proche, trop proche, de la charmante Phi Psi. Lorsqu’elle l’avait quitté quatre mois plus tôt il s’était complètement renfermé, reniant cette part de lui-même qui l’incitait à l’empathie et qui avait reprit vit à l’Université, cette part de lui-même qui le poussait à être avec ses semblables. Il était redevenu l’adolescent effaçant le jeune adulte ouvert et charmant, il était redevenu renfermé, solitaire, taciturne, il jouait la comédie que lui imposait la classe sociale de ses parents sans prendre le moindre plaisir. Il avait eut le droit au comparatif/leçon de moral de sa sœur à ce sujet, Gretchen avait alternativement comparé les mérites des deux Brendon, le Brendon Universitaire et celui des Vacances Scolaire, du « Summer Break » pour en finir par avoué que le premier lui manquait et que le second l’horripilait soudainement. Sa sœur s’était pourtant montrée comme un soutient sans faille durant les deux premier mois d’Enfer. Pourtant en revenait ici, a l’Université de San Francisco le « duo » fraternel c’était « clashé », mais durant l’été ils avaient été plus proche que jamais. Les rôles avaient semblés avoir été inversé, il avait veillé sur elle durant l’enfance et jusqu’à présent, aujourd’hui il avait été son tour de veiller sur Brendon. Et Gretchen c’était montré très doué à ce petit jeu, elle l’avait repêché à la sortie de fêtes privés, le ramenant chez eux avant qu’il ne parte, ivre, au bras d’une créature de rêve et ce réveil au matin avec l’impression d’être un abruti, un connard. Toujours le même genre de fille : brune aux cheveux mi longs ondulés, à la poitrine menue, plus petite que lui de deux bonnes têtes, habillé simplement mais de façon sexy sans le savoir, mais surtout toutes avaient d’immenses yeux verts. Gretchen n’avait entre-aperçu Océane Eono qu’une seule et unique fois, en coup de vent avant que Brendon ne lui coure après, c’était a New York pour les vacances de mi hiver. Mais elle n’avait pas oublié la vision fugitive qu’elle avait eut de la petite amie de son frère. A chaque fois qu’elle retrouvait son geek de frère au bras d’une de ses filles la ressemblance la frappait de plein fouet. En chacune d’elle il voyait le fantôme éphémère de son ancienne amante. L’alcool lui apportait l’illusion que c’était Elle, la vraie, l’unique. Et chaque fois que Gretchen le trouvait avec une de ses filles sont cœur saignait face à la détresse de son frère si visible dans ces quelques moments, il était incapable de l’oublier, elle la jeune agricultrice du Montana. La présence de Gretchen avait limité la casse au final, lorsqu’il avait émergé de son cocon de douleur, de mutisme, d’alcool, de sexe, d’oubli et de débauche il ne s’était pas autant détester qu’il l’attendait. Il y avait eut peu de fille en sommes, peu avec qui il s’était réveillé tout du moins. Gretchen l’avait sauvé de cet aspect de son autodestruction. Le coup de fil de Curtis et la réponse à qu’il avait donné à la question de son ami concernant l’identité de la femme avec qui il avait passé la nuit lui avait un laissé un goût amer de dégoût dans la bouche. Cette décharge de honte, de dégoût, d’horreur face à son comportement avait été le premier pas vers la sortie de sa torpeur post rupture. Si Brendon cernait ceux qui l’entouraient, le fonctionnement de son esprit lui échappait encore, tout comme celui d’Océane. Il n’avait pas comprit cette rupture si brutale, pour lui leur dernière dispute avait eut le même goût que les précédentes, stupides, blessantes, mais pour lui ce jour là une seule fin avait été envisageable avant qu’elle ne prononce les mots qui avait brisé son cœur, son âme, sa vie avec elle, ils ne pouvaient que se réconcilié, encore. Mais Brendon n’avait jamais comprit comment Océane Eono fonctionnait, il était trop proche d’elle pour la comprendre, car ils étaient trop semblables et Brendon n’était pas encore près a comprendre qui il était vraiment. Pas encore. Et cela avait scellé leur destin, ils ne pouvaient que se perdre, incapable de communiquer sur leurs faiblesses, trop focaliser qu’ils étaient sur leurs peur panique de s’attaché et de se voir ôter la personne en question pour elle, effrayé a l’idée d’être incapable de l’aimé autrement que de façon bancal, trop apeuré a l’idée d’aimer pour lui. Non décidément Océane Eono l’avait toujours surprit et le surprendrait probablement toujours, tout du moins le faible espace de temps qu’il aurait la chance de passé avec elle avant qu’elle ne quitte sa vie. Pourquoi éprouvait-il un élancement douloureux dans le trou béant qui trônait à la place de son cœur à cette simple pensée ? Pourquoi la plaie tout juste refermé de son cœur venait de se rouvrir à ses simples mots qu’il venait de pensé ? Aveugle et sourds un instant il n’avait comprit qu’avec un certain retard ce qui était en train de se produire, sous ses yeux absents. Grady qu’Océane avait interpellé en levant la main pour une raison propre à elle seule venait de s’approcher de leur table. Au regard malin du Barman, patron de l’endroit, Brendon comprit qu’il était cuit. Ca n’allait pas loupé, a coup sur ses primates de seconde zone avait comparé le polaroid affiché en 146eme place sur le mur et déduit comparatif fait qu’il n’était pas celui de la chute de rein d’Océane et avait mouchardé au patron. Il ferma les paupières et passa une main dans ses cheveux. A coup sur elle allait le tué, ou alors le charrier à vie… Il n’était pas sur de savoir ce qu’il préférait réellement. Il lui serrait impossible d’expliquer son geste sans se mouiller, sans lui avouer quelle douleur avait provoqué leur séparation, sans lui expliquer l’enfer qu’avait été de passé l’été a New York sans elle. Elle n’était venu qu’une fois en ville, et ils n’avaient pas eut la chance de visité la ville ensemble pourtant son fantôme, sa silhouette semblait être partout, l’esprit désincarné de leurs projets d’été l’avait poursuivit ses derniers mois. Les vacances dans Hamptons avait été un soulagement, un moment de répit mais même là bas il n’avait pu la chassé de ses pensées. « Déjà à sec, les enfants ? » demanda Grady en s’approchant d’eux avec un pichet de bière. Océane commença une phrase tandis que Brendon se tournait vers le billard comme pour prévoir son prochain coup, espérant encore échappé à la question de Grady, car il savait qu’elle allait venir. Et en effet elle ne tarda pas. « Dites ! J'aimerais bien savoir ce qu'il est advenu du polaroïd numéro 146 ? » Il rata son coup, même s’il s’y était préparé il avait pensé que le patron ferrait preuve d’un peu de finesse, qu’il aurait deviner qu’ils n’étaient plus en couple au vu de la distance qu’ils maintenaient entre leurs corps, chose qui n’arrivait jamais avant. Et voila ca n’avait pas manqué Grady avait « bourriné » fonçant dans le tas, Brendon déglutit difficilement en craillant le bout de sa canne évitant le regard d’océane et se donnant une contenance fictive. Il aurait du se douté que Grady n’aurait pas oublié le dernier passage de Brendon dans le « coin », la dernière soirée où il avait but ici jusqu'à vomir tripe et boyaux dans l’arrière cours. Ce n’était pas le genre de chose que l’on oubliait quand Brendon Driesen ne tenait pas l’alcool et se rendait volontairement malade. Océane était surprise et il y avait de quoi, lui seul pouvait avoir volé cette photo, lui seul savait où elle se trouvait et lui seul aurait pu reconnaitre son postérieur parmi les quelques trois cents photo qui trônaient sur le mur. Grady s’éloigna en criant que personne ne se soustrayait à sa loi. Brendon faillit soupirer mais Océane s’était rapproché de lui, enfin du billard, se penchant pour mettre trois boules dans les trous, ajoutant à Brendon le handicap dont elle lui avait fait part en début de partie. Elle lâcha tout bas, presque dans un murmure à son oreille. « Moi aussi j'aimerais bien savoir ce qu'il est advenu de cette photo ». Le souffle de la jeune femme effleura la peau derrière son oreille et il inhala doucement l’odeur de ses cheveux de sa peau tant elle était proche de lui. Elle semblait amusée de ce qu’il avait fait. Il ne savait comment réagir aussi prit-il partit d’être nonchalant comme toujours, se servant de sa canne de billard comme appuie il la regarda s’emparer de sa queue et de frappé la boule blanche avec maitrise, envoyant deux boules dans les angles puis dans les poches. Il la contempla agréablement surprit, elle avait progressé, ce n’était pas comme la première fois qu’elle avait joué au billard… A nouveau il fut surprit par la violence du flashback qui le traversa de part en part. Il se rappela alors une citation de Chateaubriand « Tant que le cœur conserve des souvenirs, l'esprit garde des illusions. »

    […]

    Flashback un an plus tôt


    S’emparant de sa queue de billard il étudia le jeu un instant du regard avant de se mettre en position, courbé vers l’avant au dessus de la table couverte d’un tapis vert et de frappé dans un étrange mélange de dextérité et de force, puis il se redressa, se retourna et lui adressa un sourire amusé et à la fois triomphant. Il jubilait et cela se voyait sur ses traits, il aimait, que dise-je, il adorait joué. Mais plus que tout il adorait gagné, et c’était cette expression de satisfaction personnelle et de triomphe qui marquait ses traits, il était fier de lui, de montrer qu’il était bon dans un domaine, et cela amusait Océane tout en l’agaçant, Brendon encaissa les trente dollars pariés avec son adversaire et vola un baiser à la jeune femme sur la joue, elle fit mine de le gifler en riant. Il lui courrait après depuis trois mois et pourtant elle ne s’était pas encore habitué a ce trait de caractère de Brendon, il s’amusait à lui prouver qu’elle l’appréciait en la « tentant », l’embrassant quand il en avait envie (se prenant de bonne gifle par la même occasion), se montrant protecteur, jaloux, provocateur, malicieux. Elle sourit et le regarda raccroché sa canne au mur en payant par la même occasion leur consommation à Gary.

    « Hey Brend’ » Lui murmura le barman.
    « Ouep ? » Répondit le jeune homme sur le même temps en prenant une mine de conspirateur pour amusé sa « belle » qui le regardait depuis le coin de table sur lequel elle était juché, il avait prit l’accent du Sud des Etats Unis pour emmerder la dite demoiselle.
    « Ta copine là… Tu vas en faire une habituée si tu continues à la sortir ici. Plutôt un joli petit lot. » Ajouta t-il en détaillant Océane qui lui décocha un sourire amusé.
    « Ouep… Une beauté de part chez nous ! » Continua Brendon sur sa lancée totalement a l’ouest.
    « Euh Brendon… pourquoi tu parles bizarrement ? » Demanda le barman faisant mourir de rire Océane qui manqua de choir de sa table car le barman avait osé le ton vu que Brendon ne murmurait plus. « Tu connais la loi ! The Grady’s Law ! Plus de cinq soirées ici, les plus belles filles posent pour moi. »
    Brendon éclata de lire, jugea Océane du regard lui envoya un clin d’œil se pencha au dessus du comptoir et murmura à l’oreille de son ami. « La dernière fois que je l’ai embrassé elle m’a mit K.O… Si tu n’as pas envie de finir aux urgences demande a un serveur de s’en charger. » Il tapota sur l’épaule du patron qui complètement hébétée regardait ce petit brin de femme, surprit. « T’inquiète on se remet de la tornade Eono… Un jour… »

    […]


    « Apprends-moi. » Surprit Brendon se tourna vers elle suspendant son geste, il allait accrocher sa canne au râtelier.
    « T’apprendre quoi ? » Demanda t-il avec un sourire charmeur, presque coquin qui la fit soulevé ses sourcils.
    « A jouer. »
    « Au billard ? »
    Questionna t-il l’air de dire « ou a autre chose… princesse ? ».
    « Bien sur au billard, je t’ai pas attendu sur terrain là Driesen ! » Le « gronda » t-elle en s’approchant du râtelier pour se saisir d’un manche de bois.
    « D’accord mais qu’est ce que j’ai en échange ? » Demanda t-il malicieux en reprenant sa canne. Elle avait déjà gagné mais il voulait un enjeu. Après tout il ne bossait jamais pour rien.
    « Le plaisir de me battre jusqu'à ce que je m’améliore ? Et ma gratitude ? » Proposa t-elle sachant par avance que cela ne suffirait pas au jeune homme.
    « Not Enought » Marmonna t-il en anglais avec un sourire de plus en plus amusé. Il voulait profiter de la situation, il avait depuis longtemps rejeté l’idée de se battre a la loyal contre elle sur le terrain de leur futur, car il savait que ca arriverait, « relation ».
    « Qu’est-ce que tu veux ? Fixe le prix et je vois si ca me convient, mais je te préviens Driesen fait gaffe ! » Menaça t-elle.
    « Tu me laisses t’enseignés ce que je fais sans te vexer de la méthode. » Exigea t-il.
    « Et ta méthode implique que je sois dévêtue et allongé sur la table je paris. » Plaisanta t-elle.
    « Non simplement que tu ne dégaine pas ta main droite a la moindre occasion. Ma joue droite retrouve tout juste des sensations, j’y tiens à ce retour de sensibilité. Tu ne peux pas savoir a quel point c’est pratique de sentir sa joue quand on se rase a peine réveillé. » Elle explosa de rire et déposa un « bisou magique » sur sa joue avant de se dirigé vers la table.
    « Ok Driesen mais dit a ton pote de se tenir tranquille » Lança t-elle en désignant son pantalon.
    « Scout toujours prêt cheftaine ! »
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Brendon K. Driesen
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The answer is none. none more black } Océane's Private Subject - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: The answer is none. none more black } Océane's Private Subject   The answer is none. none more black } Océane's Private Subject - Page 2 EmptyJeu 24 Sep - 22:13

    […]


    Lentement il se pencha avec elle jusqu’au billard, maintenant la canne entre ses mains, il souriait doucement et elle ne se rebellait pas. Elle se doutait surement qu’il fallait qu’il la guide pour lui apprendre, mais elle savait aussi qu’il prenait un malin plaisir à être très proche d’elle, peut être trop proche, mais elle ne le rabroua pas.

    « Ecarte les doigts en douceur » Murmura t-il à son oreille. « Voila maintenant tu vises la boule désirée disons la 7 » Il orienta la canne entre ses doigts ouvert en « pont » pour prendre pour cible la boule en question. « Expire » Ajouta t-il en s’exécutant. « Et tire » Il donna une impulsion sèche et brève qui propulsa la boule dans le coin. « Ce n’est pas si compliqué… » Ajouta t-il en embrassant sa nuque avant de s’éloigné. Elle le fixait d’un regard mauvais suite à ce geste. « T’as promis Eono alors rengaine ton revolver. C’est moi le Shérif ce soir. »

    Fin Flash Back

    […]


    Il la regardait marchandé avec Grady un sourire amusé aux lèvres. Elle l’éclatait littéralement. Cette femme était pire que le diable. Elle était en train de faire plier Grady et sa Grady’s Law ! Ca relevait de l’exploit, même Brendon n’avait pu sauvé Océane de ce « passage » obligé, la preuve en était il avait du volé la photographie de son postérieur quatre mois plus tôt ! Oh, il était également épaté par ses progrès en Billard, elle était loin la gamine paumé du Montana qu’il battait à plate coutures et dont il obtenait tout ce qu’il désirait, non Brendon ne repense pas à ce dernier pari… BRENDON KLAUS DRIESEN STOP ! Se hurla t-il mentalement. Une fois ressaisit il reprit le fil de la conversation pour comprendre qu’il était question de son postérieur. Cette fille aurait fait plier Dieu en personne rien que par la force de son sourire, il était épaté, pas surpris pour un sous mais épaté, elle n’avait en rien perdu la main et il se demandait si la première fois elle n’avait pas laissé Grady prendre cette photo pour l’emmerder. C’était bien le genre de la demoiselle aux cheveux auburn. Lorsque Grady se fut éloigné il lança en récupérant sa canne.

    « Pendant que tu es là qui diriges l’Enfer ? »

    Elle s’était emparé de l’appareil, jouait avec en s’approchant de lui tout en exigeant de récupérer la photo 146 si elle gagnait prétextant que ca le motiverait a gagné. Comme s’il allait perdre faillit-il lâcher, il se contenta de rouler des yeux. Elle était près, proche il sourit mais elle s’esquiva. On aurait dit qu’ils avaient remontés le temps jusqu’à un an plus tôt. Elle lui demanda quel serrait son gage si elle perdait. Il ne lui restait plus que cinq boules a rentré. Il sourit.

    « Si tu perds tu devras danser avec moi » Finalement il s’était décidé. « Jusqu'à ce que j’envisage d’arrêter. » Il sortit son portefeuille de sa poche arrière et déplia un petit carré de papier glacé qui posa sur la table près de l’appareil. « Si on jouait maintenant ? » Après tout il ne lui restait quoi que six boules à rentrer non ?

    […]


    Il fallait qu’il rentre la noir. Océane avait foirée son dernier coup lorsque qu’après être passé derrière elle il avait effleuré ses fesses d’une main, la déstabilisant. Elle pestait le traitant de tricheur depuis le coin de la table. Il allait rentrer cette boule pas vraie ?
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Océane J. Eono
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The answer is none. none more black } Océane's Private Subject - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: The answer is none. none more black } Océane's Private Subject   The answer is none. none more black } Océane's Private Subject - Page 2 EmptyMer 30 Sep - 3:29


    Elle courait, elle courait jusqu'à perdre haleine, jusqu'à ce que le souffle lui manque, jusque ce que ses joues se retrouvent rougies par le vent frais qui venait les fouetter, jusqu'à ce que ses courtes jambes lui fassent mal. Elle trébuchait souvent, tombait régulièrement, mais se relevait à chaque fois, et reprenait sa course effrénée. D'un revers de bras elle chassait les larmes qui inondaient ses paupières et ses joues, et en profita pour essuyer son petit nez, avant de se remettre à pleurer de plus belle. Elle ne freina même pas en voyant la barrière se rapprocher aussi vite que l'allure de ses pas le lui permettait, elle se contenta de se baisser, et passa en dessous sans mal. Elle traversa, telle une flèche, le grand pré, sous le regard perplexe de quelques vaches, qui chassèrent les mouches d'un mouvement de queue, avant de retourner à leur rumination. Elle ne ralentit pas plus lorsque Fox, le chien, se mit à la suivre en jappant, pas plus que lorsqu'elle vit Francis sortir en trombe de l'étable, l'air inquiet et le visage livide. Se fut son corps amortit contre le sien dans le bruit sourd d'une expiration violente de son grand père, qui mit fin à son marathon. "Doucement, doucement..." lui répétait-il de sa voix apaisante, tout en passant ses mains calleuses dans sa longue chevelure emmêlée. Mais Océane ne se calmait pas, elle pleurait de tout son saoul, ses petits bras tentant de faire le tour de la taille de son grand-père, son visage s'enfouissant dans cette petite bouée qui commençait à se former autour de son abdomen. Elle pleurait, reniflait, hoquetait, mais elle ne parlait, ni ne se calmait. Il lui fallut plusieurs bonnes minutes avant qu'elle ne décolle, enfin, son visage de cette chemise trempée de larmes. Alors qu'elle observait la tâche plus foncée sur le vêtement, s'apprêtant à se remettre à pleurer juste parce qu'elle avait "tout salopé l'habit à papy", Francis lui ramena le visage vers lui, la forçant à plisser les yeux pour observer son visage à contre-jour. Il était si grand, si imposant, si rassurant, c'était Superman en encore plus fort, en "encore plus mieux" !

    « Si tu me disais qui t'as fait des misères, P'tit lutin ? » Allez savoir pourquoi il la surnommait ainsi ? Ça avait toujours été le cas, de mémoire d'homme. Surement lui trouvait-il une quelconque ressemblance avec l'un de ces êtres de la forêt ? Les cheveux en broussaille ? La petite taille ? Les grands yeux verts qui justement brillaient de larmes nouvelles, en cet instant, devant la question de Francis ? Elle ne pu les retenir plus encore, et hoqueta de plus belle.
    « Il... il a... il a dit que... que j'étais... j'étais... » Commença-t-elle en avalant sa lèvre inférieure entre chaque respiration, laissant les larmes rouler de nouveau sur ses joues roses. « ... j'étais un... un rat... un rat qui pue... qui pue... »
    « Un rat qui pue ? Qui ? Qui a osé traité ma petite fille de rat qui pue ? »
    Lui demanda-t-il tout en retenant un sourire amusé devant les larmes croissantes de l'enfant.
    « E... Evan ! » Sanglota-t-elle avec colère et tristesse.
    « Le fils Goodridge ? Celui avec le teint tout pâle et son visage de porcinet ? »

    Océane hocha la tête, ses grands yeux perlés de larmes, sa lèvre tremblotante, son nez qui coule, et ses reniflements, elle n'avait que 6 ans. Comme chaque dimanche après-midi, elle avait l'autorisation d'aller jouer avec les autres enfants de son âge, dans le terrain aménager à cet effet. Il n'y avait pas grand chose, juste un tas de sable et plusieurs balançoires "fait main", à savoir : un arbre, une branche, un pneu, une corde, et le tour est joué ! La petite fille était entrain de jouer sagement dans le tas de sable -Elle avait organisé l'enterrement de Doudou son doudou, et avait invité quelques convives- quand Evan Goodridge, qu'elle pensait être son copain, était arrivé en trombe pour lui tirer les cheveux et la traiter de vieux rat qui pue. N'importe quelle maman assistant à la scène, aurait expliqué à Océane qu'Evan était amoureux d'elle, et que s'il l'embêtait c'était pour attirer son attention. Sauf qu'Océane n'avait plus de maman, elle n'avait qu'un grand-père. Évidemment, il était "le plus mieux de tout les papys de la Terre entière", mais malgré tout, il était un homme, et un homme ne raisonne pas comme une maman !

    « Tu sais ce que tu vas faire, P'tit Lutin ? » Francis venait de s'agenouiller devant sa petite fille, afin de se mettre à sa hauteur, et avait placé ses deux énormes paluches sur ses frêles épaules. « Tu vas y retourner, tu vas lui foutre un gros coup de pied dans son derrière de porcinet, et tu vas lui dire "Si tu trouves que ça pue, c'est que t'as le nez trop près de la bouche, Goodridge !" Allez, file ! Vas lui montrer de quel bois se chauffe une Eono! »

    Océane avait hoché la tête, un air déterminé s'était peint sur ses traits fins. Elle s'était éloignée de son grand-père, et d'un geste assuré avait remonté son short trop grand pour elle, dévoilant ses petites cuisses de grenouille. Alors, elle s'était remise à courir, en sens inverse, rebroussant chemin pour rejoindre le terrain de jeux. Sur place, elle avait foncé sur Evan, l'avait propulsé à terre, et lui avait sortit la phrase de son grand-père avant... avant de lui faire manger du sable ! Oui, ce jour-là, si elle avait eu une maman, elle aurait apprit que les garçons étaient profondément différents des filles, qu'ils avaient un mode de fonctionnement étrange. Elle aurait comprit que toute sa vie, elle serait amenée a communiquer par dialogue de sourds avec eux, à analyser leurs gestes, à chercher les signes, à les interpréter. Ce jour-là avait peut être été déterminant pour elle, c'était peut être le jour où la première pierre de sa condition féminine aurait dû être posée. Elle aurait pût apprendre à devenir femme. A la place, elle avait apprit l'art de la répartie et de la baston. Elle avait 6 ans, elle aurait dû se sentir devenir fille, et elle était devenue un garçon coincée dans un corps étrange. Un corps qui ne lui plaisait que par certain aspects.

    [...]

    « Pendant que tu es là qui dirige l'Enfer ? »
    « Ta mère n'étant pas libre, c'est Curtis qui gère l'intérim'. »


    L'appareil photo passant d'une main à l'autre, elle souriait avec provocation. Elle n'y connaissait probablement rien en comportement féminin/masculin, mais personne ne pouvait nier qu'elle maitrisait l'art si subtil de la répartie qui fait mal... ou qui fait sourire. Là, en l'occurrence, elle ne cherchait rien d'autre qu'un sourire, voir même un rire discret, ou, cerise sur le gâteau, un rire suivit d'un roulement d'yeux signifiant qu'il trouvait ça drôle mais pas au point de l'admettre. Elle était une grande habituée des blagues douteuses sur sa mère, mais c'était avant, quand elle avait encore le statut de "chérie". Maintenant en avait-elle encore le droit ? Le naturel ne tolérant d'être chassé sous peine de revenir au galop, elle n'avait pas réfléchit avant que les mots ne dépassent la frontière de ses lèvres. De toute manière, elle ne réfléchissait plus vraiment, jouant "comme avant", comme lorsqu'il lui courait après et qu'elle prenait un malin plaisir à la rabrouer sans pour autant pouvoir expliquer ce besoin de passer autant de temps avec lui. C'est vrai, pendant ces longs mois où il lui avait fait une cour atypique, pendant ces longs mois où elle l'avait repoussé à chaque fois qu'il s'approchait trop, pas une seconde elle n'avait envisagé de prendre ses distances. N'était-ce pas ce que toute fille absolument pas intéressée aurait fait ? Elle se plaisait à dire que c'est parce qu'elle n'était pas une fille à part entière, et qu'elle ne fonctionnait pas comme tout le monde. Sauf que la vérité était ailleurs, Scully. Elle avait beau eu le nier de par toutes les fibres de son corps, par chacun des pores de sa peau, elle avait été attirée par ce sale type dès ce premier jour au stand, elle était tombée amoureuse de lui un peu plus à chaque minute passée à ses côtés, et elle avait fini par sombrer le soir où il lui avait volé ce baiser qu'elle lui avait rendu, elle ne pouvait pas le nier. Pourtant ce n'était pas faute d'avoir essayé.

    [...]

    Les chuchotements se faisaient entendre sur son passage, un peu plus présent à chaque marche qu'elle descendait. Elle avait décidé de ne pas y prêter attention, bien qu'elle ne puisse s'empêcher de trouver cela des plus agaçants. Mais comparé à ce début de journée, et à la suite qui n'allait pas manquer de s'avérer des plus sympatoche, les petites messes basses de ses sœurs étaient de l'ordre du pipi de chat. Elle était levée depuis une poignée d'heures, et pourtant elle avait déjà frôlé la mort à plusieurs reprises. Elle avait manqué se vider de son sang en s'occupant de ses jambes sous la douche, elle avait faillit s'électrocuter avec sa brosse à dents électrique en voulant vérifier si le fil dénudé était a réparer d'urgence ou pas -conclusion : oui- elle avait repéré un trou dans son tee-shirt préféré, elle avait dû retourner sa chambre pour retrouver son bouquin sur Darwin, elle avait presque foutu le feu à sa chambre en oubliant qu'elle était entrain de repasser son deuxième tee-shirt fétiche alors qu'elle cherchait ce crétin de Darwin et sa théorie débile, elle avait renversé sa tasse à café sur son clavier en shakant ses mails pour la neuvième fois depuis l'heure du réveil, et en sortant de sa chambre afin d'aller se resservir une nouvelle dose de caféine, une sœur venait de lui faire remarquer qu'elle avait une Converse noire et l'autre version Union Jack. Alors, ouai, fallait pas lui chercher des poux dans la tête maintenant. Ce fut avec un visage aux traits fermés qu'elle entra dans la grande cuisine et se dirigea directement vers la cafetière. Les autres filles étaient habituées à ne pas lui parler au réveil, mais là, ce n'était pas le réveil, il était près de midi. Pourtant, on aurait entendu une mouche voler. Toutes les conversations avaient cessé, et chaque visage se tournait vers Océane, suivant sa progression dans la cuisine, disséquant ses faits et gestes. Elles retenaient leurs souffles, comme si elles ne souhaitaient pas déranger sa majesté la Reine des Boudeuses, de peur qu'elle explose et que le Volcan Eono, en fusion, provoque la mort de toute personne présente sur sa trajectoire. Elles n'avaient pas tort, il ne fallait vraiment pas grand chose, juste un petit grain de sable supplémentaire, pour qu'Océane sorte de ses gonds. Et il en était ainsi depuis trois jours. La brunette se servit une énorme tasse de café chaud, et s'éloigna rapidement, ne supportant plus d'être sous le microscope inquisiteur de ses sœurs. Elle allait péter son câble si elles continuaient à se montrer si compatissantes, et à se comporter comme si on avait découvert à Océane une maladie mortelle, et qu'il ne lui restait plus que quelques jours à vivre. Juste un grain de sable, un tout petit grain de sable, et elle allait hurler.

    « Ça a pas l'air d'être la grande forme, encore, aujourd'hui. » Elle avait quitté la cuisine depuis cinq secondes, et déjà les messes basses reprenaient. Est-ce qu'elles avaient conscience qu'elles n'étaient pas discrètes ?
    « C'est normal... »
    « Ça fait 3 jours qu'il est partit ! »
    « J'crois qu'il lui a pas donné de nouvelles. »
    « ... New York, tu penses... »
    « J'adorerais visiter New-York, moi. Oh, et Washington aussi ! »
    « Faudrait peut être qu'on remonte le moral à Océ, non ? »
    « Et Chicago aussi ! J'adore Chicago ! »
    « Non, y a rien à faire. Faut juste attendre que son Brendon revienne. »
    « Los Angeles c'est pas mal non plus. »
    « Qui l'eut cru, Océane amoureuse. »


    Elles étaient quatre ou cinq dans la cuisine, Océane n'avait pas eu le temps de vraiment les compter, mais elle lui donnait l'impression d'être dix milles et de piapiater pour ne rien dire. La furie brune rebroussa chemin, et s'imposa dans l'encadrement de la porte en voûte. Les commères retrouvèrent le silence en un clin d'oeil, et on pu presque lire de la terreur sur leurs visages alors qu'Océane lâchait un cri d'agacement.
    « Ce n'est pas MON Brendon, et je ne suis absolument pas amoureuse ! C'est juste un sale type agaçant et collant ! Il est en vacances chez ses parents, et ça me fait des vacances à moi aussi ! Pigé ? »
    Les bras écartés, une main posée sur chacun des piliers soutenant la lourde porte, Océane devait en imposer, ou tout du moins donner l'impression que si on la contredisait, elle pouvait braquer une fourchette dans le cou de la Présidente de la Sororité -qui justement faisait partie des piapiateuses- et de menacer de lui trancher la carotide, car ses sœurs se contentèrent d'hocher la tête, certifiant, de ce fait, qu'elles avaient pigés. Océane darda son regard sur chacune d'entre elles encore un instant, avant de tourner les talons pour rejoindre le grand hall.
    « Elle est raide dingue de lui ! »
    « Définitivement ! »

    Ce fut dans un immense cri de rage mêlée d'impuissance, qu'Océane s'empara de son livre avant de claquer, de toutes ses forces -et à plusieurs reprises- la porte de la résidence.


Dernière édition par Océane J. Eono le Mer 30 Sep - 3:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: The answer is none. none more black } Océane's Private Subject   The answer is none. none more black } Océane's Private Subject - Page 2 EmptyMer 30 Sep - 3:30


    [...]

    Elle avait finit par s'éloigner de lui, prenant prétexte de devoir retourner jouer pour cacher son malaise. Oui, se retrouver si proche de lui, se surprendre à ressentir cette attraction habituelle, ce jeu permanent auquel ils s'étaient adonnés pendant longtemps, ne faisait que la troubler davantage. Elle n'était pas censée ressentir ça, elle n'était plus censée ressentir ça ! Elle avait tiré un trait, elle avait tourné la page. Bon, ok, elle n'avait absolument pas tourné la page, mais tout du moins essayait-elle de s'en convaincre. Elle avait tout fait pour, tout ! Elle avait fait un sacré travail sur elle-même durant ces quelques mois, elle pensait même avoir réussi à voir le bout du tunnel, mais en une fraction de seconde il avait réduit tout ses efforts à néant juste en étant... lui-même. Elle faisait la fière, mais elle n'en menait pas large, aussi ce concentra-t-elle sur le jeu, reprenant là où elle en était restée, envoyant valdinguer deux boules supplémentaires tout en s'informant sur le gage qu'il avait choisi pour elle. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle fut surprise de son choix. Danser avec lui ? N'était-ce pas ce qu'elle avait fait, justement, quelques heures plus tôt, sans même qu'il ait besoin d'avoir recourt à un gage ? A moins qu'il n'envisage un genre de danse plus prohibé ? Non, impossible ! Toutefois, pour s'en assurer, elle lui jeta un coup d'oeil, et l'observa sortir un carré tout plié de son portefeuille et le poser à plat sur la table. C'était ce qu'elle pensait que c'était ? Quand elle avait deviné qu'il s'agissait de lui, elle n'avait pas imaginé une seconde qu'il conservait la photo dans son portefeuille ! Elle avait pensé qu'il l'avait jeté ou au pire rangé au fond d'un tiroir, mais pas ça. Elle masqua sa surprise en dardant son regard sur la boule qu'elle visait depuis une dizaine de minute. "Si on jouait maintenant ?". Excellente idée, mais si tu la laissais se concentrer, mon petit pote, ce serait encore mieux ! "Roh, la ramène pas !" faillit-elle lui répondre avant de se raviser. Pour peu qu'il comprenne d'où venait sa mauvaise humeur soudaine.

    [...]

    Il ne lui restait plus qu'une boule, en dehors de la noire. Une seule boule et elle gagnait la partie. Deux boules en tout et pour tout, et elle se retrouvait à photographier le derrière de son ex au lieu de danser avec lui, quelque soit la manière dont il conçoive cette danse. Cela méritait réflexion, non ? Un cliché pourri ou un contact ? Un contact qu'elle désirait ardemment, et qu'elle avait la possibilité d'obtenir sans le réclamer, tout en restant l'ex qui ne fait qu'assumer son gage. Elle n'avait plus beaucoup de temps, il fallait qu'elle se décide. Ce fut à ce moment là que Brendon passa derrière elle en laissant sa main trainer et frôler ses courbes, lui arrachant un frisson et lui fournissant l'occasion et l'excuse. En un dixième de seconde sa décision fut prise, et elle ferma les yeux avant de frapper la boule qui alla cogner le bord avant de rouler vers le centre de la table. Râté, oups. Naturellement elle râla à foison, le maudissant sur 7 générations pour ce coup en traitre, avant d'aller se poser à la table qu'il occupait précédemment. Pour ne pas griller sa couverture, elle continua un moment, profitant du fait qu'il venait de rentrer la dernière boule pour pester un peu plus. Était-il dupe, ou bien donnait-elle trop dans la surenchère ? Non, il avait l'air de n'y avoir vu que du feu. Il ne lui restait plus que la boule noire, et il semblait totalement concentré. Elle aimait cet air sérieux sur ses traits, cette lèvre qu'il pinçait, ses sourcils qui se fronçaient. Rapidement elle détourna le regard et s'empara du polaroïd en piteux état, de l'index elle en caressa le papier glacé comme s'il représentait plus que son derrière en photo, comme s'il était le garant d'une période révolue, une période où malgré les prises de tête, les clashs, les crises de larmes, elle avait été plus heureuse qu'elle ne l'était maintenant. Il y avait eu des très bas, mais des très hauts aussi. Océane semblait cernée par les souvenirs, où que son regard se pose, une foule d'émotion surgissait. Elle lâcha un petit soupir avant de s'emparer de l'appareil photo et de flasher le postérieur de son ex alors qu'il tapait la dernière boule, la noire. Cela ne sembla même pas le perturber, puisqu'il la rentra sans aucun problème, et se tourna vers elle, satisfait, tandis qu'elle secouait le polaroïd qu'elle venait juste de prendre.

    " Vu que tu as triché... " Annonça-t-elle. Et sans plus d'explications, elle rangea le cliché dans la poche arrière de son jean, avant de sauter sur ses pieds, afin d'atteindre le sol. " Et maintenant ? Je ne vais pas me défiler, Driesen ! " Elle s'était plantée devant lui, les bras croisés contre sa poitrine, l'air déterminé, même si ses doigts s'accrochant aux manches courtes de son tee-shirt, pouvaient trahir son état de nervosité. Elle se maudissait d'être dans un état pareil après tout ce qu'elle avait enduré. Elle s'interdisait cet état. Rapidement, elle plaça ses mains sur les épaules de son ex et se hissa sur la pointes des pieds afin de voir au-delà de lui. " GRADY !! " Hurla-t-elle brusquement. " Grady ! Fais péter la techno ! " L'air soudain mutin, elle se recula, et fit mine de s'échauffer. Aucun risque que Grady passe de la techno dans son bar, et aucun risque de voir Océane danser de la tecktonik ou un truc du genre, mais elle pouvait toujours laisser croire que c'était ce qu'elle souhaitait. Il avait dit qu'elle devrait danser avec lui, mais il n'avait pas précisé sur quel type de musique, n'est-ce pas ?
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Brendon K. Driesen
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MessageSujet: Re: The answer is none. none more black } Océane's Private Subject   The answer is none. none more black } Océane's Private Subject - Page 2 EmptyLun 12 Oct - 22:47

Flashback


    Il courait, il courait a en perdre haleine, jusqu'à ce que le souffle lui manque, jusqu'à ce que ses joues se retrouvent rougies par le vent frais qui venait les fouetter. Il neigeait sur New York, l’hiver venait tout juste de se manifester, enfin de manifester ses premiers signes, et comme tout ce qui se produisait à New York, l’hiver c’était installé de manière spectaculaire. Les premières tempêtes de flocons avaient commencées deux jours plus tôt et depuis il neigeait à flot. L’hiver était la saison préféré de Brendon mais aujourd’hui il avait à peine prit le temps de contempler la neige qui tombait sur la vie et la parait de son manteau hivernal. Jamais encore Brendon n’avait couru aussi vite, il n’aurait pas du courir ainsi d’ailleurs et il le savait, il dérapait, glissait, tombait parfois, s’écorchant les genoux et les mains lorsqu’elles rentraient en contact avec le trottoir invisible sous l’épaisse couche de poudreuse. Pourtant il se relevait à chaque fois, remontant Park Avenue aussi vite que le rythme maximal de ses foulées le lui permettait. Il s’appelait Brendon Klaus Driesen, il était l’héritier de la fortune des Von Driesen, il était destiné a reprendre les affaires familiale, il avait seize ans et il n’aurait jamais du courir seul comme un dératé dans la Grosse Pomme, sa tête valait des millions alors qu’il n’était qu’un simple adolescent, ses parents le surveillaient de près, craignait que l’un de leur enfants soient un jour prit pour cible et enlever. Pourtant aujourd’hui Brendon courrait comme un fou dans les rues de New York sans se soucier de sa sécurité. Les passants s’écartaient sur le chemin de cette tornade de cheveux cuivrés en batailles et aux grands yeux verts clairs, le regardant passer, hébétés. Il ne ralentissait pas, malgré l’essoufflement qui le gagnait, la douleur dans ses côtés et la brûlure mordant du froid dans sa gorge a chaque fois qu’il inspirait. Il traversa sans regarder des deux côtés la 5eme Avenue, un chauffeur de taxi (ou Taxi Driver comme on disait ici) braqua violement pour l’éviter, écrasant l’avertisseur sonore dans la manœuvre. Le cœur battant plus vite encore Brendon continua sa course sans un regard derrière lui alors que le chauffeur l’invectivait en russe, ah la joie des sociétés melting pote, plus besoin de voyager quand on pouvait se faire copieusement invectivé dans une autre langue dans son pays natal. Il était conscient de son irresponsabilité mais c’était une question de vie ou de mort. Il franchit en ralentissant légèrement, mais vraiment très légèrement, sa course les portes à tambour de la résidence des Driesen en plein cœur de la mégalopole. La richissime famille de Brendon vivait dans un ancien hôtel particulier, très année vingt tout cela d’ailleurs, réaménager en triplex, trois étages et un rez de chaussé que ne fréquentait que très rarement ses parents, les véritables propriétaires des lieux étaient Brendon, sa sœur et…. Karl.

    En parlant du loup. Brendon se mangea copieusement le garde du corps slash chauffeur slash confident slash nourrice slash homme à tout faire slash père de substitution des enfants Driesen. Brendon heurta de plein fouet la musculeuse poitrine et grogna de douleur, a pleine vitesse le contact violent d’un visage aux traits fins contre une paire d’abdos en béton n’était pas à prescrire pour éviter d’avoir mal. Karl l’attendait dans le hall, les bras croisés sur sa poitrine, l’air sévère. Bien sur Brendon s’était attendu à cela. Après tout ce n’était pas comme s’il n’avait jamais fait ce coup là avant, même si d’ordinaire c’était pour faire une blague a leur majordome. Mais aujourd’hui c’était on ne peut plus sérieux et Brendon avait peu de temps à perdre en veine palabre, Gretchen avait besoin de lui.


    « Brendon Driesen » Gronda t-il. « Puis-je savoir pourquoi vous vous êtes enfuit de votre école sans attendre mon arrivé ? » Aie mauvais signe Karl était passé en allemande d’une manière trop automatique pour être voulut, il était vraiment en colère, cette « fugue » du jeune héritier était celle de trop. Normalement Brendon, jeune homme intelligent et intuitif, aurait aussitôt comprit qu’il était en train de faire une boulette et aurait tenté de se justifier mais son esprit était obnubilé par Gretchen, ce devait être grave pour que… Pour qu’il se risque a se glisser entre les jambes du colosse de deux mètres pour courir à tout jambe en direction des escaliers en marbre de l’entrée. Se retournant légèrement dans l’escalier il constata que le géant était sur ses talons, il accéléra, finalement la jeunesse et les plus petites jambes de Brendon eurent raison du colosse qu’il laissa loin derrière, s’engouffrant dans le couloir lambrissé de bois blanc sur lequel débouchait le palier du second étage, il poussa la troisième porte sur la gauche, claqua la porte derrière lui et se figea sur le seuil. Pesant de tout son poids contre le battant il analysa la situation tout en cherchant le loquet a tâtons dans son dos. Lorsqu’il eut enfin actionné ce maudit loquet il demanda a sa sœur assise au milieu d’une « flaque » de sang sécher dessinant une rose sur son drap.

    « Tu t’es blessé ? » Sa respiration était haletante, difficile, dure dure de semer un ancien militaire Allemand encore au mieux de sa forme, difficile mais faisable.
    « Non… »[b] Murmura t-elle honteuse en se recroquevillant en chien de fusil sur son matelas, inquiet Brendon s’approcha d’elle, dans le couloir les pas de Karl retentissaient sur le parquet, merde il lui restait peu de temps pour savoir ce qui se passait avant de mourir, enfin punit plutôt mais la mort serait une punition plus douce.
    [b]« Gretchen qu’est ce qui se passe, quelqu’un t’as fais du mal au lycée … Tu as utilisé le code d’urgence… »
    Il posa une main rassurante sur l’avant bras de sa sœur tout en dégainant son blackeberry Le texto de sa sœur était encore affiché sur l’écran. Il avait quitté son cour d’informatique suite à ce SMS, voila pourquoi il ne se trouvait pas a l’école, et voila aussi comment Karl c’était vu informer de son départ de cours. Afin de quitter la classe Brendon avait simulé un mal de ventre du tonnerre de dieu, avait été conduit à l’infirmerie, Karl avait été avertit et pendant que l’infirmière téléphonait il avait prit la poudre d’escampette. Le SMS stipulait. « SOS Maison NY » à savoir besoin d’aide, maison. Un signal qui avait été convenu entre eux si Gretchen se retrouvait dans une situation dangereuse, Brendon a l’époque avait plutôt pensé à un viol en fait et tout ce sang lui faisait penser à cela justement mais Karl était a la maison… comment…
    « J’ai besoin que t’ailles à la pharmacie Bren’ ! » Gémit-elle en se pelotonnant plus étroitement en chien de fusil. Et soudainement le jour ce fit dans l’esprit du jeune homme.
    « QUOI ?! » La voix de Brendon explosa dans la pièce alors que Karl martelait le battant demandant qu’on lui ouvre immédiatement. « Tu m’as appelés parce que tu as tes REGLES ! » A nouveau sa voix avait éclaté dans la pièce.
    « Brendon… st’euplait tu voulais que je fasse quoi ? Que je demande à Karl ? » Plaida t-elle en se recroquevillant de douleur, il ne pu résister a ses yeux de chiens battus, et lutta contre l’éclat de rire qui le gagnait alors qu’il imaginait le géant dans une pharmacie un paquet de tampon à la main, mais très vite son côté bougon revint au galop.
    « Oh putain tu m’as fais peur Gretch’ j’ai traversé tout l’Upper East Side en courant jusqu’ici… Ne me refait plus jamais ça, on avait parlé d’urgence… » Marmonna t-il en tirant les draps de la jeune femme sous elle pour qu’elle ne « trempe » pas dans son sang. Yeurk et dire qu’elle avait deux ans de moins que lui. Mais où était leur mère ? N’aurait ce pas été a elle de s’occuper de ça ? D’avoir LA conversation mère fille à ce sujet ? Il soupira, jeta les draps dans un coin de la pièce puis indiqua à sa sœur la salle de bain.
    « Quand je serrais partit tu ouvres à l’autre fou furieux, tu lui expliques que j’ai filé, que tu te sens pas bien … Enfin bref ce que tu veux et tu restes sous la douche jusqu'à ce que je revienne ok ? » Annonça t-il depuis la fenêtre, il se glissa dans l’escalier de service et dégringola en courant les étages, à vrai dire peut être aurait-il mieux fait d’affronter Karl pensa t-il soudainement en réalisant ce qu’il allait faire…

    […]


    « Euh Gretchen ? » Hésita Brendon gêner, gardant en vue la pharmacienne de peur qu’elle ne vienne lui demander s’il désirait quelque chose, il se sentait déjà rougir rien qu’a cette idée, lui qui pourtant ne manquait jamais d’aplomb en temps normal. Il y en avait de toutes sortes, de toutes les couleurs, de toutes les marques, avec tout plein d’option. On se serait crut dans une concession automobile, toute une gamme d’option, de marque, de forme, c’était assez flippant quand on y pensait. Lorsqu’il s’agissait de voiture on pouvait dire que Brendon était un crack, comme pour l’informatique d’ailleurs, mais aller lui parler de femme et là c’était le trou noir. Bien sur il rencontrait un très jolie succès avec les demoiselles de son âge ou d’un autre âge (il se rappelait de la tante de leur cousine germaine une petite mamy de soixante quinze ans lui posant la main sur la cuisse lors du gala de charité de la fondation de sa mère un mois plus tôt avec une certaine horreur), mais lorsqu’il s’agissait de « truc » de femme alors là c’était encore pire. « T’as une préférence non parce là je suis assez comment dire paumé… Rappel moi d’accord ? » Termina t-il vivement en raccrochant.

    « Monsieur ? Je peux vous aidez ? » Brendon ferma les yeux, ça y est son pire cauchemar était en train de se réaliser, la pharmacienne l’ayant repérer figé devant l’incroyable choix du rayon « hygiène intime » s’était approché de lui afin de vérifier qu’il n’était pas un détraqué. Affichant un sourire innocent (si un tel sourire existait encore) il se tourna vers elle.
    « A vrai dire oui » Lança t-il avec aplomb. « Je vais vous prendre une boite de chacun de ses trucs » Ajouta t-il en désignant les trucs en questions, tampons et autres serviettes, d’un moulinet distrait de la main, il dégaina sa carte Gold… Pour une fois l’argent de papa et maman allait lui servir…

    […]

    « Brendon qu’est ce que .. » A nouveau Karl n’eut pas le temps de terminer sa réplique percutante que non pas deux mais trois assistants pharmaciens pénétraient dans le hall en portant plusieurs paquets en papier kraft.
    « Déposez ça par ici » Indiqua Brendon en posant les deux sacs qu’il tenait dans les mains sur le carrelage de l’entrée. Il récupéra son portefeuille dans la poche de son costume Armani (l’uniforme obligatoire de son lycée) et distribua a chacun un pourboire de cinquante dollars (quand l’argent de papa et maman servait c’était rarement avec modération) « Merci de m’avoir aidé a porté ça jusqu’ici ! » Lorsque les trois hommes eurent quittés la « demeure » Brendon se tourna vers Karl. « J’apporte un petit échantillon à Gretchen et ensuite tu pourras m’infligé toutes les réprimandes que tu le désiras. » Ne laissant pas le temps au géant de protester il gravissait déjà les marches de l’escalier.

    Fin Flashback


    Brendon avait grandit avec une fille, puis une jeune fille et à présent et une jeune femme ce n’était pas pour autant qu’il était devenu un maître dans l’art de comprendre et de saisir la pensée des femmes. Ca non on pouvait même plutôt dire que dans ce domaine il craignait plutôt pas mal. Il n’avait pas su gardé Océane parce qu’il n’avait pas été capable de s’ouvrir a elle, il n’avait pas su lui faire confiance comme il faisait confiance à Gretchen par exemple. Il fallait dire que s’il voyait les femmes selon un « modèle » c’était plutôt celui de maman Driesen qui s’imposait à lui plutôt que celui de sa sœur. Il avait peur que les femmes pour qui il craquerait, car il était sur à présent de ne pas savoir aimer de façon correcte, ne le brise comme ses parents l’avait brisé. Océane avait été la première à être aussi proche de lui, leur complicité était si forte, si intense, on aurait dit qu’ils étaient aussi opposés que complémentaire. Il avait prit peur, la simple présence d’océane suffisait a faire accélérer le battement de son cœur, et cela le blessait tant quand ils se déchiraient… Il n’avait jamais cru a leur séparation pourtant il savait qu’un jour elle se lasserait de lui, et c’était arrivé trop vite pour lui… Et il avait eut mal… Si mal. Comme si un trou béant avait remplacé son cœur dans sa poitrine. Il avait mit des mois à se remettre de la tornade Eono, des mois à apprendre à vivre sans elle. Il n’était pas sur d’être encore guérit avant de passer la prendre ce soir… Et en cet instant il avait irrémédiablement rechuté. Autrefois elle était devenue la fille de la bande, l’unique fille (officiellement) à pénétré de jour (comme de nuit, officieusement parlant bien sur) dans la fraternité. Elle était rentrée de cette même façon déconcertante, que celle par laquelle elle avait été adoptée par ses frères, dans son cœur. Quand on voyait océane Brendon n’était jamais bien loin et la réciproque était vraie. Leurs coups de gueules, leurs disputes étaient aussi célèbres que leurs moments de complicités, de tendresses. Ils avaient été cataloguer « couple prise de tête » mais aussi « couple le mieux assortit ». Brendon aimait Océane et Océane aimait Brendon, leur problème était très simple à comprendre pour un observateur extérieur, l’un savait dire je t’aime et pas l’autre, l’un savait qu’il voulait finir sa vie avec l’autre tandis que l’autre n’aspirait qu’à vivre au jour le jour. Pourtant maintenant qu’ils étaient séparés ils ne vivaient plus, ils survivaient l’un sans l’autre, conscient d’avoir perdu une part d’eux même dans cette rupture. Brendon avait eut conscience un temps de l’importance qu’il avait eut aux yeux de sa belle, il l’avait comprit lorsqu’elle avait fait irruption à cette réception que donnait ses parents dans leurs grand appartement new-yorkais et qu’elle l’avait surprit à danser avec Gretchen en tirant ses propres conclusions.

    FlashBack


    Ils étaient allongés l’un dans l’autre dans la pénombre de la chambre d’hôtel bas de gamme qu’Océane avait choisie pour sa folle escapade New-Yorkaise. Habiller mais si étroitement emmêler dans l’autre qu’ils ne formaient qu’une étrange silhouette se découpant dans la chiche lumière de la lune sur les draps de coton blanc. Lui dans son smoking griffé signé Armani, elle dans une robe de soirée Prada dont la location avait du lui coûter un bras. Il caressait sa gorge de ses lèvres, encore sous le choc des évènements précédent, mais ce n’était pas cette énième dispute entre eux qui l’avait secoué même si elle avait semblé résolue a le quitter, non, ce qu’il avait du mal à enregistré c’était sa présence ici, a New York. C’était sa présence ici alors qu’elle aurait du se trouver dans le Montana auprès de son grand père.

    « A quoi penses-tu ? » Demanda t-elle en redessinant le contour de son visage de ses doigts.
    « A toi » Répondit-il simplement alors qu’elle caressait les cernes violacés sous ses yeux clairs, elle fronça les sourcils.
    « Tu penses tant à moi que tu refuses de dormir Driesen ? » Le gronda t-elle gentiment en embrassant l’arrête de son nez légèrement bosselé. « Dors » Finit-elle par lui ordonné.
    « Qu’est ce que tu fais ici Océane ? » Questionna t-il doucement en noyant son regard dans le sien. Il était heureux, euphorique de sa présence mais elle n’aurait pas du être là, elle aurait du être auprès de Lui, de son grand père.
    « Je suis avec toi… Dans un lit et tu ne veux pas dormir… donc je suppose que je suis ici pour qu’on fasse l’amour… » Tenta t-elle d’esquiver mutine.
    « Océane… » Il la stoppa d’un regard doux, interrogatif mais buté. « Pourquoi tu n’es pas chez toi ? » Il n’y avait aucun reproche dans cette question, il était tellement heureux qu’elle soit ici, avec lui et non plus là bas, là où il n’avait pas encore reçut la permission de venir la chercher.
    « Parce que je t’aime… » Murmura t-elle doucement en détournant le regard du sien, sa confession n’avait été qu’un murmure mais ce faible filet de voix avait suffit a faire de lui le plus heureux des hommes.
    « Tu te rappel, je veux me marier et avoir cinq enfants… » Et il l’embrassa.
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Brendon K. Driesen
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The answer is none. none more black } Océane's Private Subject - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: The answer is none. none more black } Océane's Private Subject   The answer is none. none more black } Océane's Private Subject - Page 2 EmptyLun 12 Oct - 22:48


    Fin Flashback


    Il avait cru pendant un temps qu’elle l’aimerait assez pour l’accepter tel qu’il était, un être cassé brisé, un homme d’occasion, cassé, fendillé, écorné, brisé et réparer de travers. Il avait cru un temps qu’elle l’aimerait assez pour ne pas s’attarder sur les détails, il avait cru en leur drôle de couple. Il s’était attaché à elle, et il avait commencé à faire des projets… L’espoir est la pire des choses qui soit pour quelqu’un d’aussi fracassé par la vie que Brendon, il était trop sensible pour survivre ou tout du moins rester le même après que le destin l’ait broyé. Il s’était promit de ne pas revivre cela à nouveau car il savait qu’il n’en avait plus la force, le prochain rejet serait sûrement celui de trop, il le devinait aisément, il se rappelait avec une douleur poignante toutes ses nuits d’été où il s’était réveillé en étouffant un hurlement, la nuit la douleur dans le trou de sa poitrine était plus forte que lorsqu’il était éveillé, il perdait le contrôle sur ses émotions dans ses rêves. Et chaque soir il faisait encore et toujours le même rêve. Il rêvait qu’elle n’était plus là, qu’elle n’avait jamais existé.

    Flashback


    « Tiens. »
    « Salut Gretchen comment ça va ce matin ? »
    Blagua t-il en se servant une tasse de café, nous étions début Septembre, la jeune femme et Brendon préparaient doucement leur rentrée à l’Université, pourtant ce matin là ce ne fut pas un énième courrier expédié par l’Université que sa petite sœur lui lança, mais bel et bien une pochette d’une compagnie aérienne. Et dans la pochette cartonnée se trouvait deux billets d’avion, un aller et un retour pour le montana. Elle lui jeta ensuite un ticket de bus partant de l’aéroport jusqu’à une petite ville tout près de la ferme des Eono. « Qu’est ce que c’est que ça ? » Demanda t-il bien qu’il avait déjà comprit ce que sa sœur avait projeté.
    « Prends cette avion… Il part ce soir. Va la retrouver Brendon, je n’ai pas besoin que tu me maternes pour mon grand départ à l’Université. Part la retrouvé, tu es en train de redevenir ce sale con que tu étais avant de la connaître, tu te renfermes, tu couches a nouveau avec tout ce qui passe a porté pour prouver quelque chose à maman, a toi-même… Elle est ce qui t’es arrivé de mieux depuis l’entrée à l’Université Bren’, elle n’a rien à voir avec une lubie que tu t’imposes pour énerver maman… Je n’en peux plus de t’entendre te réveillé en pleine nuit, je n’en peux plus de te voir recommencer à boire, a sortir, a fumé… Je veux que tu redeviennes ce mec rayonnant et épanoui qui énervait maman… Vas-y Brendon… Je n’ai pas besoin de toi ici. »

    […]


    « Je peux vous aider mon garçon ? » Brendon surprit sursauta, il n’avait pas entendu le vieil homme venir, plongé perdu dans ses pensées il n’avait pas entendu la Chevrolet à plateau arrivé à sa hauteur. Il se tourna vers le conducteur et manqua de faire un bond en arrière. « Vous semblez perdu jeune homme. » Insista le vieil homme devant le mutisme de son interlocuteur, Brendon avait une chance de cocu si on pouvait dire les choses ainsi. Il était venu jusqu'à Fort Peck, Montana en plein mois de récolte pour reconquérir Océane ou tout du moins comprendre pourquoi elle l’avait quitté et voila qu’arriver a destination après 10h d’avion et 7 de car il tombe en fin de journée sur l’homme qui comptait le plus aux yeux de son ex petite amie. Car c’était bien le grand père d’Océane qui se tenait derrière le volant de cet antique camionnette.
    « On m’a dit qu’on cherchait quelques moissonneurs pour quelques jours dans le coin. » Expliqua le jeune homme en ôtant ses antiques Ray-Ban de son nez. Il portait une chemise a carreau bleu et blanche qui avait fait son temps ainsi qu’un vieux pantalon de treillis noir et des chaussures de marches, le look du randonneur. Une tenue qu’il avait conservé même après le départ de Karl, le vieux militaire avait prit sa retraite lorsque Brendon avait fait ses premiers pas a l’Université, une tenue qu’il portait lors de ses treaks avec son garde du corps et ami durant les vacances scolaires.
    « Aller monte petit, on va voir si une paire de bras serrait la bienvenue chez moi. » Le vieil homme était de ces forces de la nature que l’on a la chance de croisé un jour dans sa vie, si Brendon n’avait pas connu son âge véritable il lui aurait facilement donné dix années de mois. Il était aussi de ceux qui comme le jeune homme parle peu, quelqu’un de facile a vivre en sommes. La plus part du trajet se fit en silence. Discrètement le vieil homme se renseignait sur lui. D’où venait-il ? De San Francisco mais il avait passé son été sur la route. San Francisco vraiment, allait-il à l’Université ? Oui monsieur il suivait des études là bas. Ma petite fille aussi ! Peut être la connaissait-il ? Comment s’appelait-elle ? Océane Eono. Désolé Monsieur ca ne lui disait rien. Il avait en horreur le mensonge mais cet homme l’aurait-il accepté auprès d’eux s’il avait su que c’était Brendon qui avait entrainé le départ d’Océane durant les vacances de Mai ? Bonne question.
    « Votre petite fille vie avec vous ? » Questionna finalement Brendon au bout de quelques minutes de silence.
    « Oui une gosse adorable. Dois avoir votre âge d’ailleurs London. » Ok il lui avait aussi donné un faux nom mais bon… Que dire d’autre.
    « Et combien avez-vous de saisonnier sur votre exploitation ? Que cultivez-vous ? » Et voila la conversation entre deux grands solitaires était lancée.
    « Aucun… Enfin Océane me sert de bras supplémentaire… C’est elle qui prendra la suite de l’exploitation a la fin de ses études, elle est très bonne dans ce qu’elle fait. On exploite un peu de tout, Océane nous a fait passé au Biologique il y a deux ans, l’exploitation nous rapporte tout juste, je revenais de la coopérative, vous étiez sur la route au bon moment. »
    « Oui j’ai toujours été doué pour tomber à pic »
    Plaisanta t-il avec un sourire nostalgique.

    […]


    « Océane ? » Appela le vieil homme en quittant la fourgonnette. Brendon la gorge nouée descendit à son tour de voiture, soudainement apeuré, le trou dans sa poitrine c’était soudainement refait sentir, il avait peur de la douleur, de sombrer a nouveau lorsqu’il la verrait. « Océane ? » Appela t-il à nouveau avant de se tourner vers son passager. « Elle doit être à l’intérieur, venez rentrons, un orage se prépare » Commenta le vieil homme en regardant le ciel dégagé, en fronçant les sourcils Brendon le suivit se demandant comment avec un si beau ciel bleu un orage pourrait se déchainer. Lorsqu’il pénétra dans la cuisine de la ferme il sentit aussitôt le parfum de son ancienne compagne lui agresser les narines, comme une vieille amie, une drogue à laquelle il avait été longtemps accro. « Océane tu es là petit Lutin ? » Un sourire effleura les lèvres de Brendon à cette appellation, et dire qu’elle lui faisait la morale quand il l’appelait princesse. « Attendez là, faite nous du café je reviens » Lui lança le grand père de son ex avec un sourire chaleureux. « Tasse placard de gauche au dessus des l’évier, café dans le pot blanc et cafetière sur le réchaud. » ce fut à Brendon de sourire, comme sa petite fille il avait ce charme et cette autorité naturelle qui faisait qu’il était écouté… et craint probablement. Cependant lorsqu’il gravit les escaliers Brendon nota que le vieil homme manquait d’aisance et semblait peiner, il pensa a ce qu’Océane lui avait dit un jour que son grand père allait bientôt avoir besoin d’elle a plein temps, il sourit tristement. Chassant ces funestes pensées Brendon s’activa a préparé un café décent, il n’aurait pas craché sur une tasse de caféine après cette longue route. Lorsque l’orage éclata il sortait tout juste les tasses du placard, un sourire caressa ses lèvres… Après tout Mr Eono n’était peut être pas encore un si vieil homme que ça.
    « Elle n’est pas là. Partit à Sidney pour récupérer les derniers papiers du Label Biologique. » Il était arrivé si silencieusement dans la cuisine que Brendon ne l’avait même pas entendu redescendre, il sursauté très légèrement et se retourna.
    « Vous avez donc besoin d’une paire de bras. » Constata t-il en regardant l’orage qui se déchainait dehors.
    « Si le toit ne nous tombe pas sur la tête. Oui. »

    […]


    Il avait passé trois jours auprès de Francis Eono, et il avait beaucoup apprit, il avait apprit de qui Océane tenait son calme, son irritabilité, son sens de l’humour incisif, son silence valant tout les mots du monde. Sa patience lorsqu’il s’agissait d’autre chose que de Brendon, dans ce cas là elle en manquait grandement. Il avait travaillé à semer, a désherbé un terrain en friche, il avait travaillé à la force de ses mains, pensant et ne vivant que pour cette terre pendant trois jours, s’imprégnant de cette nouvelle façon de vivre. Il travaillait torse nue a remonté un muret de pierres séchées lorsque Francis lui apporta une gourde d’eau et la nouvelle qu’il attendait depuis plusieurs jours.

    « Tiens mon garçon. Tu devrais te couvrir un peu tu es en train de devenir aussi noir qu’un épi de maïs fermenté. » Brendon éclata d’un rire franc et sourit au vieil homme. « Océane a appelé, elle et Billy Lee reprennent la route aujourd’hui, elle serra de retour demain dans la matinée. » Un sourire éclaira le visage et les yeux du vieil homme à cette simple idée, il y avait tant de tendresse dans son regard lorsqu’il parlait d’Océane… Une boule dans la gorge Brendon baissa les yeux sur son travail. Il ne s’était que trop attardé ici… Il n’aurait d’ailleurs jamais du venir ici, et il le savait… Billy Lee, le nom d’un homme, Océane était partit quatre jours seule avec un homme… Les yeux de Brendon se voilèrent. Il n’aurait jamais du venir ici… Elle l’avait oublié, elle avait dit ne pas l’aimer assez… Mais il n’avait rien voulut entendre.
    « Quand part le dernier bus ? » Demanda t-il en évaluant du regard la sommes de travail qui lui restait encore à abattre.
    « Tu peux rester tu sais Lon’, Océane sera ravit de faire ta connaissance, tu as fais un très bon boulot ici petit. » Il y avait de la tendresse dans la voix du vieil homme alors qu’il parlait de lui, cela manqua d’émouvoir Brendon qui baissa les yeux, il mentait à ce vieil homme depuis quatre jours, il ne méritait pas cette affection.
    « C’est Gentil Monsieur Eono, mais j’ai promis à ma sœur de faire la route avec elle pour San Francisco. Faut que je rentre. J’aurais finis après le déjeuner. » Ajouta t-il.
    « Très bien. » Soupira le vieil homme. « Je t’emmènerais a la gare routière dans la soirée. » Sans un mot de plus Brendon se remit au travail.

    […]


    « Voila, je crois que j’ai tout. » Brendon claqua la porte de la soute de l’autocar après avoir jeté son sac à dos dans le compartiment, il se tourna vers le vieil homme, hésitant sur l’attitude à ternir. Ce fut le vieil homme qui résolu le problème en le serrant dans ses bras dans une étreinte viril. Brendon sourit et serra le vieil homme contre lui, mine de rien les Eono étaient des gens auxquels il était facile de s’attacher. « Merci pour tout Mr Eono. » Ajouta t-il avant de monter dans le bus, alors qu’il allait présenter son ticket au chauffeur le grand père d’Océane le rappela, Brendon se retourna.

    « Prends soin de toi Brendon. » Lança t-il avec un sourire serein, remplit de tendresse.
    « Depuis quand savez-vous ? » Demanda Brendon visiblement peu surpris d’avoir été découvert, il excellait dans de nombreux domaines mais la comédie n’était pas l’un de ceux-ci.
    « Depuis que je t’ai vu trainé ta carcasse sur la route 87. Océane parle peu mais lorsqu’elle me parle de quelqu’un sa description foisonne de détails sur le caractère, la façon de se tenir, de parler de cette personne, je t’aurais reconnu entre mille. Même si tu as changé au cours de l’été » Constata le vieil homme avec un sourire triste. « Tout comme elle. »
    « Merci pour tout Mr Eono… Faite attention à vous. » Sur un dernier sourire Brendon s’engouffra dans le car. Alors que l’autobus s’éloignait Francis murmura tout bas.
    « Prends soin d’elle Brendon… Peut être bien que tu la mérites… »

    Fin Flashback


    Pourquoi pensait-il à cela maintenant ? Alors qu’il avait tenté de gommer de sa mémoire ce passage chez les Eono ? Pourquoi alors qu’elle était sur le point de gagné, et qu’il avait à nouveau succombé à son charme il ressentait le besoin de faire ce pourquoi il s’était rendu à Fort Peck ? Pourquoi ressentait-il le besoin de rouvrir la page de leur histoire alors que sous tout point de vue il avait comprit ce jour là qu’elle avait tiré un trait sur eux ? Il aurait suffit de la laisser gagné pour qu’il puisse rentrer et conservé fermer la blessure de son cœur. Mais Brendon ne pouvait simplement pas vivre sans elle, cette conclusion c’était imposé à lui au moment où il avait repensé à ces quelques jours dans la vie natale d’Océane. Alors il avait triché… Et elle s’était vengée. A sa façon. Prenant une photo de son postérieur et l’encaissant dans la poche de sa veste. Souriant malicieusement elle s’approcha de lui après qu’il eut récupérer sa propre photo. Elle semblait sur le point d’enlacer sa nuque mais ce n’était qu’un stratagème pour le faire rager, elle hurla dans son oreille le prénom de Grady. De la tektonik, il soupira l’air de dire « franchement t’es vraiment prévisible ma grande » en la regardant « s’échauffer ». Il se tourna vers Grady et lui sourit, lui offrant un clin d’œil amusé.

    « Je crois que la petite a un peu abusé sur l’alcool… Je vais la ramener. »

    Alliant le geste à la parole il l’attrapa par la taille, la jeta sur son épaule et prit la direction de la sortie alors qu’elle labourait de ses poids son dos en protestant. Mais Brendon n’était pas une petite nature et quitta le bar en riant franchement. Il ne consentit à la posé sur le sol que lorsqu’ils furent éloignés du bar, il la déposa sur le bitume un petit sourire satisfait sur les lèvres. Elle râlait toujours lorsqu’il l’attrapa par la taille et au beau milieu du couloir de bus la souleva pour qu’elle pose ses pieds sur les siens et commença a bouger doucement.

    « Tu te rends compte qu’il n’y a pas de musique Driesen ? »
    « Je peux la faire si tu veux… » Et doucement il se mit à fredonner.
    « C’est un enlèvement. »
    Protesta t-elle pourtant elle se laisse mener sans bouger.
    « Chutttttt… Mauvaise perdante. »
    « Tricheur… »
    « Princesse. »
    « Arnaqueur. »
    « Belle plante ! »
    Du tac au tac.
    « Tu m’énerves… »
    « Je pourrais vieillir ainsi avec quelqu’un avec qui danser… »
    Il déposa sa main sur la joue d’Océane et lui sourit. « Taie toi ou je te bâillonne. »

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Océane J. Eono
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MessageSujet: Re: The answer is none. none more black } Océane's Private Subject   The answer is none. none more black } Océane's Private Subject - Page 2 EmptyLun 19 Oct - 2:51

    Septembre 2009


    « C'est quoi ce délire, Grand-père ? Y a un rigolo qui s'est éclaté à dessiner des cross-circle dans le champ ouest ? »

    Avant même d'entendre la voix chantante et douce (ironie) de sa petite fille, Francis avait été avertit de son retour au bercail depuis une bonne dizaine de minutes. Les signes significatifs, habituels, avaient tous donné l'alerte. A commencer par le coup de fil de Bertha, la tenancière du bed&breakfast du semblant de ville, à quelques miles de la ferme, qui l'avertissait du retour de l'enfant prodigue qui, justement, venait de débouler dans le virage devant sa devanture à pleine vitesse. "Un jour il faudra que tu lui expliques où se trouve le frein, Francis ! Je ne plaisante pas, la gamine va finir par se tuer à rouler comme si Satan lui piquait les fesses du bout de sa fourche !" lui avait-elle dit avant de comprendre la maladresse dont elle venait de faire preuve, et de raccrocher en vitesse. Puis, il y avait eu le chien qui avait dressé les oreilles depuis le vieux canapé en cuir, avant de sortir de la maison en trombe, pour dévaler la colline en coupant à travers champs, et rejoindre le haut portail annonçant la "Eono's Farm" à plusieurs kilomètres de là. Il avait entendu ses aboiements significatifs, alors que, calmement, il se servait deux tasses de café. Puis, il y avait eu ce bruit de moteur. Avec le temps, Francis était capable de distinguer les différents sons, comme si chaque véhicule possédait une identité propre, et une voix particulière. Là, il s'agissait de la "voix" du pick-up de sa petite fille. Il nota son dérapage sur le gravier devant la maison, avec une ébauche de sourire, puis son claquement de porte tout sauf discret. Comment une jeune femme si frêle, aux airs de poupée de porcelaine, pouvait-elle se montrer si incroyablement bruyante ? Elle était comme une tornade, une bourrasque, un vent frais dans la vie du vieil homme.

    « Tout à fait, p'tit lutin. Les bonshommes verts ont attendu ton départ pour venir me donner un coup de main. » Répondit-il nonchalamment en rejoignant la grande table trônant au milieu de la pièce, les deux tasses à la main.
    « Zut ! J'ai raté Mel Gibson ? » La jeune femme venait d'entrer dans la maison, faisant grincer au passage la vieille moustiquaire attenante à la porte, et posa une grosse enveloppe sur la table, avant de se laisser tomber, sans une once de délicatesse sur le banc face à son grand-père.
    « Mel qui ? » Océane releva le nez de la tasse dont elle venait de s'emparer afin de contempler, perplexe, son grand-père. Il y avait toute une culture cinématographique à revoir, là. Mais le pauvre cinéma de la région se trouvait dans une ville à une vingtaine de kilomètres, et ne faisait que passer des vieux films des années 50. "L'âge d'or du cinéma américain" aux dires de Francis. Voyant que sa petite fille ne répondait pas, le vieil homme reprit la parole. « Quatre jours ? C'était si long que ça pour obtenir les papiers ? »
    « Non, je les ai récupéré le premier jour, mais tu connais Billy Lee ! Impossible de lui faire quitter la petite. »
    « T'es un ange d'avoir fait ça pour lui. »
    Francis observa avec tendresse sa petite fille qui secouait la tête de gauche à droite en avalant une gorgée de café chaud.
    « T'aurais fait pareil ! Le pauvre homme ne peut plus se déplacer seul, et Ashley vient juste d'accoucher, alors prendre la voiture sur tant de kilomètres, c'est pas envisageable. Et puis ça m'a fait plaisir, et j'ai parfait ma culture country ! Je ne savais pas qu'il existait autre chose que Shania Twain. »
    « Shania qui ? »
    « Ok ! Si tu me disais plutôt comment tu as réussi a défricher le champs ouest, tout seul, en seulement 4 jours ? T'étais sous amphet ? »
    « Qui a dit que j'étais seul ? »
    Le vieil homme s'était levé, avait contourné la table, déposé un baiser sur le sommet du crâne de sa petite fille passablement surprise et impatiente d'avoir la suite, puis déposa sa tasse dans l'évier.

    [...]


    Il avait fini par lui raconter toute l'histoire qui s'apparentait plus au conte de fées qu'à autre chose. Un jeune homme déboulant de nul part, se proposant de l'aider aux travaux des champs en échange du gîte et du couvert, et qui disparaissait une fois la tâche accomplie ? On aurait dit un fantôme saisonnier. Surtout que personne dans le coin ne trouvait plus de main d'œuvre ! Et Francis, lui, ramassait le gars parfait sur la départementale ? Océane avait bien du mal à y adhérer, et de suite pensa qu'il s'agissait peut être d'un sous-marin envoyé par la concurrence. Mais Francis était catégorique, il fallait que sa petite fille arrête de voir le mal partout, il y avait des gens biens sur Terre, et il fallait qu'elle apprenne à faire confiance. "La confiance ça fait mal, Grand-père." voilà tout ce qu'elle lui avait répondu avant de sortir de la maison, de monter sur son pick-up et de rejoindre le fameux champs, afin d'étudier de plus près le travail fournit. Les deux pieds dans la terre meuble, elle devait bien reconnaitre que c'était du bon boulot. Elle-même n'aurait pas été capable d'abattre un travail aussi colossal en quatre petits jours. Accroupie, sa main s'enfonça dans le sol, puis ressortit en égrainant la terre entre ses doigts. Elle allait pouvoir planter maintenant et prendre de l'avance sur tout son programme. Finalement elle allait peut être pouvoir reprendre le chemin de la fac, dans deux semaines, l'esprit presque tranquille. Elle se releva, alla fouler du pied cette terre, évaluant le travail qui avait été abattu en son absence, visualisant ce qu'il restait à faire. Une partie du champ avait déjà été semé, et lorsqu'elle s'en aperçu elle ne parvint pas à cacher sa surprise. Son grand père avait embauché une famille de clandestins ou quoi ? Elle s'était de nouveau accroupie sur le sol pour juger de la qualité des semailles lorsqu'une voix derrière elle la fit sursauter.

    « L'inspecteur des travaux finis est-il satisfait ? » Comme à son habitude, Francis était arrivé très silencieusement, comme s'il avait été monté sur coussins d'air. Il le savait, il surprenait sans cesse son entourage, et il s'en amusait.
    « C'est pas mal, en effet. Dommage que ton apparition ne soit pas restée plus longtemps, j'aurais avancé plus vite. » Annonça-t-elle en ôtant son tee-shirt superposé à son débardeur, pour le rouler autour de sa tête et retenir ses cheveux.
    « C'est très dommage, oui. Qu'est-ce que tu fais ? » Demanda-t-il, soudainement, en la voyant s'emparer d'une bêche.
    « Je finis de semer, Grand-père. »
    « Mais tu viens juste de rentrer, voyons ! »
    « Raison de plus, je t'ai déjà fait perdre trop de temps. »
    « Tu ne préférerais pas passer l'après midi avec moi ? Prendre un peu de repos, et... parler ? »
    Le ton de sa voix fut hésitant, Océane le remarqua, elle aussi, bien que le simple fait que son grand père lui propose de "parler" aurait suffit à lui mettre la puce à l'oreille. Elle stoppa son geste, s'appuya sur le manche de la bêche et posa son regard perplexe sur son grand-père.
    « Parler de quoi ? » Demanda-t-elle du bout des lèvres.
    « De ce qui t'amène ici, Océane. » Au lieu d'être à New-York, voilà où il voulait en venir. Après tout, depuis son arrivée elle ne lui avait même pas donné un semblant d'explication, même s'il s'en doutait quelque peu. Ce qu'il ne parvenait à comprendre c'était pourquoi ? Visiblement sa petite fille dépérissait sans le jeune homme. Et le jeune homme en question qui avait fait le trajet jusqu'ici juste dans l'espoir de la croiser, prouvait bien qu'il devait être dans le même état de délabrement que son petit lutin. Pourquoi s'imposaient-ils cela ? Il aurait aimé qu'elle s'en ouvre à lui, mais...
    « Ma place est ici, tout simplement. » Océane ne se confiait jamais. Elle gardait tout pour elle, et souffrait en silence.
    « C'est la seule raison ? »
    « Tu en vois une autre ? »
    « J'en vois une, oui. »
    « Grand-père, s'il te plait. »
    Supplia-t-elle devant l'acharnement de Francis. D'habitude il n'insistait pas autant, et Océane ne comprenait pas trop pourquoi aujourd'hui, après des mois de silence, il souhaitait connaitre le fin mot de cette histoire.
    « Très bien ! » S'exclama-t-il en levant les deux mains en signe de renonciation. « Mais sache une chose, gamine, tu ne pourras pas fuir et te cacher éternellement. Ne pas en parler et faire comme si cela n'existait pas, ne veut pas dire que ça n'existe pas. Je t'aime, tu le sais, ça ? » Océane se contenta d'hocher la tête. « Et, lorsque tu es à San Francisco, loin de moi, loin de mes yeux pendant des mois, je t'aime toujours autant. Toute la distance du monde, tout le temps passé à creuser la terre comme un acharné, ne suffiront pas à me faire t'aimer moins. » Il prit une légère inspiration, fixant sa petite fille avec intensité. « Tu as compris le message ? » Francis et ses messages cachés à peine cachés ! Biensûr qu’elle avait saisit ce qu’il tentait de lui dire, et bien évidemment cela la déstabilisait qu’il ait pu la percer à jour avec autant d’aisance alors, pourtant, qu’elle pensait avoir donné le change, ou tout du moins, d’avoir brouillé les cartes. Visiblement pas assez !
    « Non, pas vraiment, mais je vais y réfléchir, d’accord ? » Annonça-t-elle, ironique, avant de le congédier de la main dans un sourire. Oui, elle avait très bien saisit le message, elle aurait beau tout tenter, s’éloigner, fermer son esprit, se forcer à oublier son nom, rien ne parviendrait à le sortir de sa tête, et surtout de son cœur. Y réfléchir ? Non, jamais ! Elle voulait justement se vider l’esprit pour ne pas avoir a faire le douloureux constat que les 4 mois n’avait servit à rien. Elle glissa ses écouteurs dans ses oreilles, brancha le son au maximum, et commença à bêcher la terre. Marilyn Manson, rien de mieux que des hurlements pour l’obliger à ne pas penser. Mais pour combien de temps, encore ?

    […]


    Assise sur son lit, en tailleur, les yeux rivés sur les ténèbres qui régnaient par delà sa fenêtre, elle essuya une nouvelle vague de larmes qui la submergeait une fois encore. Elle avait cru que 4 mois seraient amplement suffisant, mais c’est parce qu’elle n’avait jamais aimé, ou tout du moins jamais de cette façon, avec toutes ses forces vitales. Elle n’aurait jamais pu imaginer une si grande douleur, un tel manque. Elle n’aurait jamais pensé se sentir si mal chez elle, se sentir comme étrangère dans son propre corps. Elle n’était plus elle-même, il lui avait volé un bout de son âme, et il s’était barré avec. Elle avait le sentiment confus de vouloir se sentir mieux et paradoxalement de cultiver son mal, comme s’il était le dernier témoin de ce qu’elle avait vécu, et qu’elle refusait d’oublier. Mais le temps ne jouait pas en sa faveur, il occultait les mauvais souvenirs et ne lui imposait que les bons. Du bout des doigts elle caressa le papier glacé du cliché posé contre sa cuisse. Elle avait beau jouer les grandes, les fortes, celles qui oublient quand elles décident d’oublier, elle restait une âme en errance qui avait besoin de ces « vieux » clichés pour se maintenir en vie. Habituellement il était planqué sous son oreiller, et n’en sortait jamais. Elle avait juste besoin de cette présence rassurante, comme si elle avait un peu de lui avec elle, comme si cela maintenait une sorte de connexion entre eux. Mais aujourd’hui, en entrant dans sa chambre, elle avait ressentit le besoin de le sortir de là, de le maintenir contre elle, de se faire du mal, comme si elle ne souffrait pas déjà suffisamment. Ca avait été fulgurant, il lui avait suffit de pousser la porte de sa chambre pour sentir le malaise s’installer. Elle avait travaillé tout le jour, évitant, sans se l’avouer, son grand-père décidemment trop curieux, et n’était rentrée qu’à la nuit tombée. Francis était déjà couché, comme à son habitude, afin de pouvoir se lever le lendemain aux aurores. Pourquoi n’avait-elle pas pensé à poser la question plus tôt ? C’était évident en même temps. La propriété n’était pas très vaste, elle ne comptait que deux chambres, et puis elle avait été absente. Surement que si elle avait été là, l’étranger aurait hérité du canapé, mais puisqu’elle avait laissé un lit vide, il était normal qu’il en ait profité. Dans l’absolu elle n’y voyait aucune objection, si ce n’est que ce parfum… Combien y avait-il de chances pour que l’apparition de son grand-père porte le même parfum que… Non ! Elle ne dirait pas son prénom, non ! Il lui avait suffit d’entrouvrir la porte pour que cela la prenne aux tripes et qu’elle se sente basculer dans un univers de souvenirs vivaces : Son cou, sa peau, le contact de ses doigts dans une caresse, son souffle sur son visage, sa respiration rauque. Elle pouvait presque l’entendre murmurer son prénom. C’était comme s’il était ici, comme s’il avait été dans cette pièce. Elle avait la sensation absurde de sa présence. Il était partout autour d’elle, sur ses draps, sur son oreiller, saturant l’air de son odeur, divine et douloureuse senteur. Elle se recroquevilla sur elle-même en subissant un pic de souffrance dans son abdomen. Le visage enfouit dans le duvet parfumé de son oreiller, elle s’employa a mordre le tissu pour ne pas hurler son mal-être. Suffocante, elle ne parvenait même plus à stopper les larmes tant elles se montraient dévastatrices. Ses doigts empoignèrent le matelas jusqu’à ce que la douleur dans ses doigts se fasse sentir. En quatre mois elle avait apprit à apprivoiser la douleur, à faire avec, à encaisser. Son seuil de tolérance frôlait celui d’un patient sous anesthésie général, pourtant ce soir cela ne marchait pas, ou tout de moins, si cela marchait pour son corps, ça ne fonctionnait pas avec son cœur. Elle aurait pu s’ouvrir le bras et ne pas s’en apercevoir, tant la déchirure dans sa poitrine était vive et forte. Elle annihilait toute autre douleur. En cet instant, la mort lui semblait une option plus douce que cette torture qu’elle s’infligeait. Et le fait d’être responsable de cette situation ne l’aidait pas le moins du monde. Elle se sentait tout aussi impuissante que si elle avait dû subir cette rupture, car dans un sens c’est ce qu’elle faisait. Si elle n’avait pas prit cette décision, ils seraient allés droit dans le mur, et Brendon aurait fini par la quitter sans plus accepter de la revoir. Brendon. Elle venait de prononcer mentalement son prénom, et contre toutes attentes, cela agissait comme un pansement sur la plaie béante de son cœur. Brendon. Brendon. Brendon. Brendon. Elle se calmait. Est-ce qu’elle allait parvenir à être amie avec lui ? Simplement amie ? Sans rien de plus ? Est-ce qu’elle allait pouvoir le côtoyer, ou ne serait-ce que le revoir sans réclamer ses bras, son étreinte, ses lèvres ? Elle avait tant besoin de lui. Comment était-ce possible ? Elle ne devait plus être dépendante de quelqu’un de la sorte, elle ne savait que trop le mal que cela faisait lorsque l’on perdait l’épicentre de sa vie. Brendon ne devait plus être l’épicentre de la sienne. Brusquement, elle se leva, et se dirigea vers l’armoire en faisant craquer le vieux parquet sous ses pieds. Elle tira une grosse couverture, et un oreiller de l’étagère du dessus, et sans se retourner quitta la chambre pour rejoindre le salon. Elle se devait de dormir un peu, rien qu’un peu, et elle savait qu’elle serait incapable de la faire dans un air surchargé de cette présence, même si elle savait qu’elle n’émanait pas réellement de lui, elle ne parvenait pas à s’imaginer un autre que lui avec cette essence. Le canapé du salon était l’option la plus envisageable pour la nuit, et demain, elle verrait.
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Océane J. Eono
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The answer is none. none more black } Océane's Private Subject - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: The answer is none. none more black } Océane's Private Subject   The answer is none. none more black } Océane's Private Subject - Page 2 EmptyLun 19 Oct - 3:02

    […]


    « Qu’est-ce que fait la gamine sur ton canapé ? T’as décidé de réaménager sa chambre en salle de muscu ? » Un bruit de vaisselles qui s’entrechoquent dans des jurons étouffés, puis le son d’une chaise de l’on traine sur le sol, et des voix. Deux voix. Des voix connues, familières, rassurantes, mais qui semblaient passablement loin, comme passées au travers d’un vieux micro puis d’un poste de radio défaillant.
    « Ne dis pas de bêtises ! Évidemment qu’elle a toujours sa chambre ! Et puis qu’est-ce que je ferais d’une salle de muscu à mon âge ? » Francis. C’était la voix de son grand-père. Il semblait si proche, et si loin en même temps.
    « C’est que t’as prit du muscle, mon cochon ! Regarde donc les bras que tu as ! T’es encore plus baraqué que quand on était au lycée ! » Cette voix aussi était très familière, presque autant que celle de Francis. Et puis ce bruit de roues contre le sol, ce grincement répétitif. Billy Lee, évidemment !
    « Ça c’est à force de travailler la terre ! Tu le saurais si tu n’étais pas devenu flemmard ! »
    « Je suis handicapé, tête de nœuds ! »
    « Il a bon dos, ton fauteuil ! Tu pourrais te servir de tes bras, mais non, monsieur préfère se faire pousser par les jolies filles ! »
    « Hey ! Faut bien que ça me serve à quelque chose ! Et puis, je suis un vieux monsieur, maintenant, alors les jolies filles, y a plus que ça qu’elles peuvent tirer chez moi ! »
    « Billy Lee !! »
    s’indigna Francis en faisant claquer sa tasse contre la table. Mais sa voix avait quelque chose d’amusé.
    « Quoi ?! »
    « Ma petite fille dort juste à côté, elle pourrait t’entendre, voyons ! »
    « Comme si la petite était encore pure et chaste ! A mon avis, elle sait qu’elle n’est pas sortie d’un chou, hein ! »

    Océane commençait à s’éveiller petit à petit, mais n’osait bouger de peur de stopper les deux hommes dans leur conversation ô combien revigorante de part sa nonchalance.
    « D’ailleurs, je voulais savoir. Est-ce qu’Océane t’en as parlé durant votre séjour ? » La voix de Francis prit un ton plus grave, plus posé.
    « Hein ? Tu crois qu’elle attendue d’avoir 21 ans pour demander à tonton Billy comment on fait les bébés ? Rassure-moi, tu lui as quand même expliqué, hein ? »
    « Non ! Mais ce n’est pas le propos. »
    Francis se racla la gorge, et Océane ne put retenir un sourire en repensant au semblant de conversation que son grand-père et elle avaient eut lorsqu’elle avait quitté le Montana pour aller à l’Université. Elle avait alors 18 ans, et l’avait sentit venir gros comme une baraque à frites, avec ses bégaiements et ses raclements de gorge, sa courgette dans une main et la boîte de préservatifs qu’il planquait dans son dos. « Je ne suis plus vierge, Francis. » lui avait-elle lancé alors, piquant un fard devant la mine de son grand-père. Elle avait perdu sa virginité quelques années auparavant, avec le fameux Evan Goodridge à qui elle avait fait avaler du sable quand elle était petite d’ailleurs, à l’arrière de sa camionnette, et uniquement pour s’en débarrasser. Elle avait pensé que de cette façon il lui foutrait la paix, et qu’il ne verrait plus la « fille » en elle. Sauf que ça avait été tout le contraire, et qu’il lui avait couru après pendant de nombreuses années, et aujourd’hui encore. « Je voudrais savoir si durant votre voyage en voiture, elle t’a parlé de ce qu’il s’est passé à San Francisco ? » Poursuivit Francis.
    « Tu veux parler de son Brendon ? »
    « Ho ? Elle t’a expliqué ? »
    Francis était visiblement surprit, mais moins qu’Océane qui tendit l’oreille depuis le canapé.
    « Non, tu sais bien comme elle est ! Elle a été muette comme une carpe durant tout le trajet. Mais elle parle en dormant, par contre ! » Et merde ! Qu’est-ce qu’elle avait bien pu dire encore ?
    « Et elle dit quoi ? » Demanda Francis, avide d’information, et rassuré sur le fait que sa petite fille ne se soit pas confiée à un autre que lui.
    « Rien de bien distinct. Elle n’arrête pas de répéter son prénom, et elle demande pardon aussi. Une chose est sûre, j’aimerais pas être dans la tête de la gamine, en ce moment ! Ca a pas l’air d’être la fête ! Je sais pas ce qui s’est passé à San Francisco, mais visiblement ça l’a bousillé du dedans ! C’est une chic gosse, et si le Brendon lui pardonne pas, c’est qu’il la mérite pas ! C’est vrai quoi ! Qu’est-ce qu’elle peut avoir fait de si grave pour qu’il ne ramène pas ses fesses illico presto ici ? Hein ? »
    Un silence s’installa dans la pièce, long, très long le silence. Océane n’entendait plus que les lampées de café que semblaient s’enfiler les deux hommes. Tant et si bien, que la brunette décida qu’il était peut être temps de signaler sa présence parmi les vivants. Alors qu’elle se levait en faisant crisser le cuir du canapé, Francis reprit la parole.
    « Et si je te disais qu’il avait ramené ses… » Francis n’alla pas au bout de sa phrase, remarquant soudain la présence de la tête brune d’Océane qui dépassait du dossier du confortable canapé. « P’tit Lutin !! On t’a pas réveillé au moins ? »
    Merde ! Mauvaise synchronisation ! Évidemment qu’ils l’avaient réveillé, mais ce n’était pas grave, elle aurait même fait semblant de dormir un petit peu plus longtemps si elle avait su que la conversation n’était pas terminée. Malheureusement pour elle, elle venait de prendre définitivement fin, en tout cas pour aujourd’hui. Peut être que les deux hommes se remettraient à bavasser lorsque Océane ne serait plus en vue, mais, en tous cas, ils ne le firent plus devant elle, plus jamais jusqu’à la fin de son séjour.

    Octobre 2009


    Perchée sur son épaule, elle se débattait du mieux qu’elle pouvait. Certes, elle avait cherché le contact depuis plusieurs heures, elle l’avait souhaité, désiré, et avait même magouillé pour l’avoir, mais elle n’avait jamais songé à ce type de contact. Pourquoi ne pas lui fourrer un os dans les cheveux et la tirer par la crinière tant qu’il y était. Elle avait horreur qu’il joue de sa supériorité physique sur elle. C’était facile pour lui, mais il aurait moins fait le malin si elle avait mesuré 2m15 pour 145 kg ! Elle était obligée de se tordre les reins afin de se maintenir relativement droite et ne pas avoir le sang qui lui monte au cerveau. Déjà qu’elle ne se sentait plus vraiment elle-même, ce n’était pas la peine d’en rajouter une pelleté ! Et le pire, ce qui lui tapait le plus sur les nerfs, c’était son rire, son rire qui ne cessait de s’accentuer à mesure qu’elle lui détruisait le dos à coups de poings. S’il souhaitait qu’ils sortent du bar, il suffisait qu’il le dise, elle se serait fait un plaisir de s’exécuter, mais non, il fallait qu’il fasse tout de manière grandiose ! Téléphoner pour prendre rendez-vous ? Pourquoi faire ? C’était tellement plus marrant de venir lui péter un carreau avec des petits cailloux et de l’obliger à descendre par la gouttière ! Lui dire qu’il est temps de rentrer, que la nuit est déjà très avancée ? Mais non, voyons, quelle étrange idée ! C’est tellement plus sympa de la soulever et la trainer de force hors du bar ! Elle n’avait même pas eu le temps de finir sa bière, à peine celui d’attraper son sac, et de stopper ses hurlements pour saluer Grady en lui envoyant un baiser de la main, avant de recommencer à insulter son kidnappeur dans toutes les langues. Lorsque, finalement, il la reposa au sol, ils étaient déjà bien loin du bar, en plein milieu d’un couloir de bus. Elle aurait pu en profiter pour lui administrer un violent coup de pied dans le tibia et partir en courant, mais même si elle le traitait de tout les noms d’oiseau en lui promettant les flammes de l’Enfer, elle ne pouvait se résoudre à s’éloigner ne serait-ce que d’un demi millimètre. Elle était comme paralysée, aimantée à lui. Afin de ne pas perdre la face, elle continuait de râler, s’en donnant à cœur joie, profitant de l’occasion pour vider son sac et exprimer toute cette rage qu’elle nourrissait envers lui, ou plutôt envers cette partie d’elle-même qui ne voulait que lui, encore et toujours. Une nouvelle fois, il la souleva du sol, et comme une gamine, lui fit poser ses pieds sur les siens. Elle se donnait l’impression d’être une poupée de chiffon dont il décidait du moindre geste ou mouvement. Hurler, c’est ce qu’elle aurait aimé faire, lui crier de la laisser en paix, de cesser de la martyriser de la sorte en lui offrant tout ce que son être désirait, alors que sa raison le lui interdisait. Mais elle n’était même pas capable de ça, aussi se contenta-t-elle de lui répondre, avec insolence, tout en tentant, sans grande réussite, de masquer son trouble. Elle s’opposait, sans grande conviction, oralement, tandis que son corps, ce traître, n’obéissait plus qu’à Brendon. Ses bras s’enroulèrent autour de ses épaules et elle se laissa guidée, étourdie par les battements assourdissants de son cœur. Et voilà qu’il fredonnait à présent ! Non, là c’était trop, il fallait qu’il s’arrête ! A croire qu’il le faisait exprès, réunissant tous les éléments pour la faire sombrer sans, sans doute, se rendre compte de la torture qu’il lui infligeait. Elle avait été faible, elle avait cédé à la tentation de cette promiscuité, de ce contact physique dont elle avait amèrement manqué, elle avait pensé tenir le coup, pouvoir se contenter de ça, s’en satisfaire, et pourquoi pas se sevrer de lui, de ce fait. Mais ce n’était que pure utopie, plus leur joute verbale avançait, et plus elle se voyait s’approcher de lui, encore, encore, millimètre par millimètre, jusqu’à n’être plus qu’à un souffle du sien, sentir son haleine divinement alcoolisée glisser sur sa peau, jusqu’à ce que ses yeux ne se focalisent plus que sur ses lèvres, jusqu’à ce que ses mains s’agrippent un peu plus autour de son cou, comme pour lui empêcher toute fuite éventuelle. Elle sentit sa main contre sa joue, réchauffer sa peau de son effet électrisant, créant une chaleur irradiant le reste de son corps. Comme le cœur, tout petit organe, dont chaque battement envoyait pulser le sang dans ses veines, cette simple main créait une deuxième source de vie, une nouvelle énergie vitale qui aurait pu se substituer à son palpitant. Alors, inconsciemment, sa main vint à la rencontre de la sienne, et elle se vit franchir les derniers centimètres restants, sans réfléchir, ses lèvres crochetèrent les siennes, doucement, sans brusquerie, laissant les courbes se rejoindre et s’accorder à la perfection, ne demandant rien de plus que ce simple, et presque anodin, contact. Elle se vit goûter à leur douceur, à leur parfum, à cette divine habitude qu’elle pensait à jamais derrière elle. Puis elle se vit dévier, caressant les courbes de son visage du bout des lèvres, l’obligeant à l’immobilisme le plus total afin de poursuivre son réapprentissage de chaque centimètre carré de son visage, l’axe de sa mâchoire, l’aile de son nez, la courbe de sa pommette, le battant de sa tempe… Mais, si elle se vit faire tout cela, elle n’en fit rien. Elle ne s’approcha pas plus, elle ne caressa pas ses lèvres, elle ne les fixa même pas, tout simplement parce que ses yeux étaient clos. Elle resta bien sage, immobile, se contentant de fantasmer la situation, de la visualiser, sans s’autoriser à la vivre réellement. Toutefois, si sa main se posa bien sur la sienne, ce ne fut que pour l’ôter de sa joue, doucement, dans un sourire d’excuse, sans, malgré tout, parvenir à la relâcher, la gardant un moment dans la sienne. Ne pas craquer ! Ne surtout pas craquer ! Finalement, elle trouva la parade, et remonta les deux mains à hauteur de ses yeux, jetant un œil à la montre de Brendon.
    « T’as vu l’heure ?! » s’exclama-t-elle soudain, heureuse de pouvoir fuir son regard en fixant le sien sur ces aiguilles qui n’en finissaient pas de tournoyer. « T’as pas un partiel dans quelques heures ? Faut que tu dormes un peu. » Ajouta-t-elle en se détachant de lui, tout en ramenant ses cheveux en arrière, les yeux rivés sur le sol.

    Les pieds de nouveau touchant terre, elle amorça un mouvement de marche, avant de s’immobiliser pour s’assurer qu’il la suivait. Elle passa les bras dans les manches de sa veste à lui, qu’elle avait toujours sur le dos, et hésita à lui demander s’il souhaitait la récupérer. Après tout, c’était la sienne, et il avait certainement froid lui aussi, non ? Toutefois elle n’en fit rien, n’osant même pas croiser son regard de peur de raviver toutes ces vilaines pensées qui valsaient dans son crâne. Ils avancèrent sagement, en direction du Parc pour rejoindre le campus. Elle avait beau intimer le silence à ses pensées fantasmagoriques, elles n’en faisaient qu’à leur tête ! Elle avait tellement visualisé la scène qu’elle en ressentait des frissons le long de son épine dorsale, ses doigts s’accrochaient aux manches trop longues, pour ne pas trembler, elle avait mal aux dents à force de serrer les mâchoires. N’importe quel médecin lui aurait diagnostiqué une crise de manque, et oui, c’était aussi l’effet qu’elle se faisait. Elle aurait voulu pouvoir se vider le crâne, parler normalement, profiter de l’instant, au lieu de ça, elle gardait les lèvres scellées de peur de dire ce qu’elle ne voulait pas entendre, et elle envisageait sa chambre comme un véritable havre de paix où elle pourrait se tenir loin de cette divine tentation, sans pour autant parvenir à ne pas appréhender la douleur d’une nouvelle séparation, même la plus minime qu’il soit ! Chaque mètre qui la rapprochait de la résidence était un mètre de trop, quelques secondes de moins avec lui. Elle voulait vivre dans le présent, mais le présent n’était qu’une imminente séparation, et le souvenir d’une agréable soirée. Finalement, elle vivait dans le passé, nostalgique de chaque seconde qui s’écoulait, de chaque précédent pas, qui était plus éloigné de cette séparation que le suivant. Alors elle comprit, pour la première fois, ce besoin de se projeter dans un avenir rassurant, d’avoir des projets pour donner plus de poids, plus de vie au présent. Là, en plein milieu du parc, elle avait soudain envie de faire des projets, au moins celui de le revoir encore et encore. Elle avait envie de faire des promesses, au moins celle de ne plus lui faire de mal. Mais en était-elle capable ? De ne plus lui faire de mal ? Elle s’immobilisa un instant, juste le temps d’ôter ses ballerines pour fouler de ses pieds nus, l’herbe fraîche et humide de rosée. Cela pouvait paraitre étrange, voir carrément bizarre aux yeux du reste du monde, mais Océane avait besoin de la nature pour réfléchir, et le seul moyen d’être en contact avec elle en plein centre d’une métropole comme San Francisco, c’était de se retrouver pieds nus au milieu d’un parc. Elle pouvait pousser le vice jusqu’à monter dans un arbre, mais dans ce cas, un vigile l’aurait certainement descendu de force avant de lui faire subir un alcootest. Malheureusement, même ainsi, elle ne trouva pas de réponse à sa question, ou plutôt la seule qui lui venait ne lui plaisait pas. Elle, elle pourrait s’accommoder au fait d’avoir mal avec lui, tant le fait d’avoir mal sans lui était plus qu’insupportable, mais elle ne pourrait tolérer de lui faire du mal. Est-ce qu’il avait mal ? Elle hasarda un regard dans sa direction et comprit qu’elle allait encore le faire souffrir… tout de suite ! Son regard apeuré se porta sur les lumières des résidences que l’on distinguait à présent, avant de se reporter sur lui avec l’anxiété de celle que le temps presse, de la condamnée devant l’intolérable lame de la guillotine sur le point de s’abattre.


    « Pardonne-moi ! » Murmura-t-elle brusquement, tout en lisant l’incompréhension dans son regard. Elle avait gardé le silence sur plus d’un kilomètre avant de lui lancer ça sans raison apparente. Pourtant, elle essaya de poursuivre, mais ses lèvres ne faisaient que se mouvoir muettement. Finalement, le reste de son corps préféra ignorer les dernières interrogations de sa raison, et réduisit considérablement l’écart qui séparait encore les deux jeunes gens. Et sans même s’offrir le temps ni à l’un, ni à l’autre de réfléchir, elle laissa ses visions devenir réalité. Pourtant, cela ne ressemblait pas à ce qu’elle avait imaginé, il y avait du besoin dans chacun de ses gestes, de l’envie certes, mais essentiellement une notion de besoin vital, une puissance incontrôlable contre laquelle elle avait cessé de lutter, n’en n’ayant plus la force nécessaire. Cette attraction, contenue jusqu’alors, était sortie d’elle, et ne cherchait même plus à se cacher, alors qu’avec la frénésie d’une junkie paumée, elle cherchait un second souffle sur ses lèvres, ses bras s’enroulant autour de son cou comme autour d’une bouée de sauvetage. Cette pulsion, ce besoin auquel elle avait résisté pendant de longues heures avant de finalement réduire tout ses efforts à néant, ne trouva pas satisfaction, et elle ne le trouverait pas tant que son cerveau serait encore capable de la culpabiliser. « Tu lui fais du mal », voilà ce qu’elle pensait. « Tu lui fais du mal pour te faire du bien. » égoïste, voilà ce qu’elle était. La Raison finie par prendre le pas sur tout le reste, et son corps se détacha brusquement du sien, ses doigts se portèrent à ses lèvres, comme si elle réalisait seulement ce qu’elle venait de faire. « Pardon ! Pardon ! » Murmura-t-elle à nouveau. « Je suis la dernière des connes ! Pardon ! » A reculons, elle s’éloignait toujours plus de lui, le regard plaintif, empli de cette culpabilité qui ne la lâchait plus. Conclusion, elle était vraiment incapable de ne pas lui faire de mal ! Elle n’était bonne qu’à ça, le faire souffrir toujours un peu plus ! Ne parvenant plus à soutenir son regard, elle lui tourna le dos avant de se mettre à courir en direction de ses lueurs qui l’appelaient. Tous les « pardon » du Monde n’y suffiraient pas, elle était néfaste pour lui, incapable de tenir une soirée sans foirer ! Quatre mois de souffrance pour tout envoyer valser le temps d’une pulsion. Pauvre idiote. Il ne fallait plus qu’elle le revoit. Plus jamais.
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Brendon K. Driesen
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The answer is none. none more black } Océane's Private Subject - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: The answer is none. none more black } Océane's Private Subject   The answer is none. none more black } Océane's Private Subject - Page 2 EmptyMar 27 Oct - 22:15

    The answer is none. none more black } Océane's Private Subject - Page 2 Icon121The answer is none. none more black } Océane's Private Subject - Page 2 Icon118

    What I thought would never come, has come
    I wish that I could say I did it ‘cause I was young


Lifehouse - Broken


    Les pneus patinaient sur l’asphalte à la recherche de l’adhérence nécessaire pour freiner. Finalement ils arrivèrent à accrocher une bande non détrempé du macadam et enfin le système de pression hydraulique se mit en route et le freinage débuta. Avec un dernier sourire pour sa voisine de voyage, une octogénaire se rendant dans les Hampton pour voir ses petits enfants, Brendon descendit du bus. Il pleuvait des tombes d’eau, chose assez peu courante à New York début septembre pour être digne d’être remarquer. La gare routière de Grand Central dormait encore, après quatre jours de route sur les nationales défoncées de l’Ouest des Etats Unis Brendon était perclus de courbatures et épuiser. Pourtant il restait là, sous la pluie battante à regarder le bus s’éloigner, les bords de la blessure dans sa poitrine irradiant une douleur sans nom. Il était las de souffrir à cause d’elle, si las, elle avait de toute évidence tournée la page, pourquoi n’en faisait-il pas de même à son tour ? Pourquoi était-il incapable de passer à autre chose ? Heureusement qu’elle n’était pas à la ferme lorsqu’il s’y était rendu, il se serait ridiculiser, il aurait souffert plus encore en la voyant avec ce Billy Lee. Alors que la pluie le trempait jusqu’à la moelle, s’infiltrant entre les plis de ses vêtements, transperçant sa peau de dizaine de millier d’aiguilles glaciale, une vague de colère le submergea. Soudainement il la haïssait, il la haïssait de les avoir séparé, il la haïssait de lui avoir chuchoté des « je t’aime » auxquels elle ne croyait de toute évidence pas, il la haïssait pour l’emprise qu’elle avait sur lui. Il la haïssait d’être celle qu’elle était, il la haïssait d’avoir fait des projets avec lui pour ensuite tout briser. Et enfin, il se haïssait de l’avoir cru, d’avoir fait des projets avec elle, il se haïssait d’avoir espérer, de l’avoir cru plus qu’il ne l’aurait pensé. Il se haïssait de lui avoir fait confiance, il se haïssait d’être aussi faible, il se haïssait d’avoir besoin d’elle, il se haïssait d’être plus dépends qu’un putain de Junkie, il se haïssait d’espérer encore de toute son âme. Mais, aussi soudainement qu’était née sa colère, ce flot de haine, la paix revint dans son cœur, dans son esprit. Il l’aimait, c’était une évidence, la haine n’était pas le contraire de l’amour, et ça il le comprit brusquement. Il ne la haïssait pas, il était tout simplement ronger par la jalousie. L’imaginer s’offrir à un autre que lui était tout simplement impossible, il ne pouvait penser qu’elle appartiendrait à un autre que lui, c’était tout simplement hors de ses moyens. Immobile sous la pluie battant son sac jeté sur l’épaule qui aurait su dire si c’était la pluie ou les larmes qui trempaient ses joues ?

    Il était dépendant d’elle, accro, drogué jusqu’à l’os, chaque fibres de son être la réclamaient. Après avoir saisit une partie de son univers, son future, la ferme qui était son héritage, sa passion, il l’aimait plus encore. Au travers des anecdotes que Francis lui avait distillés, des photos encadrées dans la chambre de la jeune femme, il avait commencé à comprendre certaines de ses réactions, certains de ses goûts. Il avait comprit pourquoi elle détestait qu’il la chahute, la renverse dans le sable d’une petite baie de San Francisco pour « jouer » un gosse du coin lui ayant fait manger du sable en la poussant dans le bas à sable lorsqu’elle était enfant. Il savait aussi pourquoi elle mettait dans son café noir beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup trop de sucre, Francis avait une conception du café toute particulière, celui du vieil homme avait tout du jus de piment. Brendon lui-même c’était surpris a abusé du sucrier lors de son cours passage à la ferme. Il en avait également apprit plus les parents de la jeune femme, sur l’accident qui avait causé leurs morts. Le pire était sans doute qu’il n’avait rien chercher à savoir, ayant « ordonné » au vieil homme de planifier la semi au lieu de se tuer a la tâche à l’aider à défricher, Francis avait été ravit de voir que contrairement à Océane Brendon ne s’isolait pas dans une bulle de musique et avait entreprit de meubler le temps de travail de son jeune ami en lui racontant la ferme, Océane, la vie ici. En l’espace de quatre jours il avait abattu un travail de titan, et en avait apprit beaucoup plus sur celle qu’il aimait. Et étrangement il avait évacué son mal être dans l’abrutissement du travail de défrichement, et lorsqu’au soir il s’abandonnait à la fatigue dans la chambre de celle qu’il aimait, il n’éprouvait aucune douleur, il s’était sentit à sa place là bas, plus qu’il se sentait chez lui à New York. Lui, elle, cette terre, peut être était-ce cela dont il avait besoin, avait-il pensé, et puis il avait entendu parler de Billy Lee et ses rêves de partir vivre à l’Ouest s’était envolés, écroulés aurait été le mot le plus juste. A bien y réfléchir, c’était surement des larmes qui roulaient sur ses joues rosies par le vent …

    [ …]

    « Oh ça suffit, tu ne vas pas me forcer à te supplier !? » La voix de Gretchen avait raisonné beaucoup plus fort qu’elle ne l’aurait voulut dans l’habitacle de la vieille voiture de son frère. Même si le volume de sa vois avait été plus élevé que ce qu’elle aurait désiré elle ne regrettait pas d’avoir brisé le silence qui régnait entre eux depuis leur départ de New York la veille. Elle se doutait que les choses ne s’était pas déroulées comme elle l’avait prévue, mais Brendon ne daignait lui adresser la parole, sauf bien sur pour s’enquérir de choses futiles. Avait-elle faim ? Désirait-elle qu’il s’arrête pour une pose pipi ? Préférait-elle ce motel ou un autre ? Il lui parlait de tout et de rien, de tout sauf de ce qui l’intéressait, il fallait dire que Brendon était un homme, un solitaire, et un renfermé. En sommes grâce à cette superbe combinaison il ne parlait pas beaucoup. Elle n’en pouvait plus de ce silence, elle était une fille, elle était sa sœur, elle l’aimait, et elle sentait qu’elle était responsable, a juste titre, des vagues de tristesses qui émanaient de lui. « Tu ne dis rien depuis que tu es venu me chercher à la maison, tu vas finir par m’expliquer ce qui s’est passé Brendon ? Je ne lis pas encore dans les pensées tu sais ! » Sa voix s’était radoucie même si le ton était volontairement provocateur, elle voulait qu’il parle, ce n’était pas si compliquer non ?

    « Elle n’était pas là, j’ai fais demi tour et je suis revenu » Elle le regarda avec l’air de celle qui dit « C’est ça fou toi bien de ma gueule, tu sais que je sais que tu mens ? ». « Fin de l’histoire ! »
    « Fin de l’histoire ? Tu te moques de moi ?! Tu es parties huit jours, deux jours aller, deux jours retours, je n’ai pas fais Math Sup’ mais cela fait seulement quatre jours de trou, il en reste donc trois qu’est ce que t’as fais pendant ce temps ? Compter fleurette aux vaches ? »
    « Je n’ai pas envie d’en parler Gretchen ! »
    La voix de son frère était sourde, comme résignée, éteinte, mais cela n’arrêta pas la dernière question de la jeune fille.
    « Tu l’as vu au moins, t’as eut le courage de faire le trajet jusqu’au bout ou tu t’es seulement écroulé dans un motel à 300m et t’as cuvé ta gnole pendant trois jours ? » Elle était presque agressive.
    « Non » Ce n’était, qu’un pieu, mensonge.

    […]

    Elle n’avait pas changé, elle était resté tel qu’elle était dans son souvenir, toujours la même, identique. Pourtant allonger sur le sol, les mains croisées derrière la nuque il avait l’impression que cette chambre n’était pas la sienne. Il se sentait comme un étrange dans cette pièce qui autrefois semblait si « lui ». Allonger sur le sol, il se souvenait des deux dernières semaines qu’il avait passé ici, il se souvenait de sa propre déchéance, de l’excès à outrance d’alcool, de cigarette, de colère, de douleur…. Il était aujourd’hui tout aussi blessé mais la douleur avait changée, le gouffre dans sa poitrine était différent, la douleur n’était plus la même, elle s’était teinter d’une certaine acceptation, de résignation. Il en arriva à une déduction évidente : ce n’était pas son antre qui avait changée, mais bel et bien lui. Il avait perdu celui qu’il avait été au cours de l’année passée, il était différent, blesser, il léchait encore ses plaies, rouler en boule sur lui-même. Mais à présent qu’il avait comprit que jamais il ne reconquerrait Océane, peut être la blessure cicatriserait enfin, et que tout serait comme avant ? L’espoir était grand, mais réussir à l’oublier serait vain, mais il l’ignorait encore.

    […]

    « Curtis, tu sais que je t’aime mon frère mais je peux savoir ce qu’on vient faire ici ? » Sa voix était un mélange à la fois d’amusement et d’ironie, il fallait l’avouer lorsque Curtis lui avait parlé de sortie, il avait pensé à beaucoup de chose mais pas à ça.
    « Oh aller Brend’, ne me dit pas que tu n’aimes pas le Cirque ! » S’indigna son ami en adressant à deux Tri Pi qui passaient un clin d’œil. Les deux bombes les dépassèrent en gloussant.
    « Bien sur mais quand tu as parlés d’une virée avant la rentrée je n’avais pas pensé à ça « Marmonna Brendon en passant une main nerveusement dans ses cheveux.
    « Je suis un homme plein de surprises, mon vieux. Aller vient, Croustibat n’est pas dans le coin alors cesse de faire ton farouche et vient ! » Croustibat, Ariel c’était ainsi que Curtis surnommait Océane. Le prenant par le coude Curtis l’entraîna sous le chapiteau rouge.

    […]

    « Et alors comme ça vous êtes très souple… » Laissant Curtis charmer la contorsionniste, Brendon s’éloigna en roulant des yeux et il commença l’exploration de la ménagerie.

    Les autres spectateurs étaient rentrés depuis longtemps chez eux. Une nouvelle représentation battait déjà son plein sous le chapiteau, il fallait bien le reconnaitre, le spectacle l’avait fasciné, à tel point qu’il en avait oublié Océane Eono. Les mains enfouies dans la poche de son jean il parcourait le « zoo » offrant une caresse à chacun des animaux se reposant dans leurs box. Il discuta longuement avant le dresseur des lions, ils parlèrent de San Francisco, de la tournée de la troupe, de voyages, le jeune dresseur lui fit par de son projet de ramener ses animaux à la fin de la tournée en Afrique afin qu’ils passent l’hiver dans une réserve auprès de leur semblable avant de repartir sur les routes au printemps. Le dresseur le quitta pour entrer sur scène et Brendon reprit son errance. Alors qu’il s’enfonçait entres les box, il se rendit compte qu’un box était vide, sourcils froncés il aperçut parquer derrière des cordons électrifiés un cheval. C’était un magnifique cheval de trait baie aux grands yeux craintifs, son encolure dépassait au dessus de la « barrière ». Doucement Brendon s’approcha de l’animal qui aussitôt fit un pas en arrière. A un mètre de la clôture Brendon se figea la main tendue ses grands yeux bleus plongées dans ceux de l’animal. L’animal renifla l’air sans s’approcher, Brendon toujours immobile, attendant. Le cheval fit un pas en avant et ses naseaux vinrent effleurés sa paume, Brendon ne bronchant pas le cheval poussa sa main du bout de son « nez » visiblement intrigué par tant d’immobilisme. D’ordinaire les gens imposaient leurs caresses aux chevaux, mais respectueux le jeune homme attendait que le cheval baie lui « donne » la permission de le faire. Il sentait que c’était ce qu’il fallait faire, et au bout de longues minutes l’équidé fit un nouveau pas en avant et son museau vint effleurer l’épaule de l’étudiant. Lentement Brendon lui flatta l’encolure avant de caresser ses naseaux, c’est alors qu’il sentit les cicatrices qui marbraient la peau de l’animal.

    « Qui a pu te faire ça mon beau ? » Murmura Brendon en le grattant derrière les oreilles, il passa de longues minutes à le caresser, le somptueux cheval soufflant de l’air chaud sur la figure de l’étudiant. Les minutes s’égrainèrent doucement jusqu’à ce qu’une voix féminine ne vienne briser ce moment de communion entre l’homme et l’animal.

    « Vous devriez vous sentir honorer, il ne laisse d’ordinaire personne approcher, personne à part moi bien sur. » Une jeune femme brune d’une vingtaine d’année s’était matérialisée près d’eux un sourire aux lèvres. « Voici Mambo, et moi c’est Ava. »
    « Brendon. Je crois que ce bonhomme et moi avons des choses en commun… »
    « Ah vous aussi vous avez une haleine de poney ? »
    Plaisanta t-elle avec un sourire mutin aux lèvres. Brendon éclata d’un rire franc qui fit renâcler son nouvel ami à quatre pattes.
    « Non dieu merci… je crois que tout les deux avons étés trahis » Laissa t-il échapper avec un sourire triste. En effleurant la balafre sur l’encolure de Mambo il se demanda combien de cicatrices marbraient déjà son cœur…

    […]

    Surement pas suffisamment car il semblait en redemander. Il avait vécut chez elle quatre jours mais ce n’était pas suffisant d’avoir découvert qu’elle était passé à autre chose, ce n’était pas suffisant pour le dissuader de rester loin d’elle. Il était persuadé de pouvoir être seulement son ami, persuadé de pouvoir étouffer ses souvenirs, ses pulsions romantiques. Mais il ne fallait pas être aveugle pour comprendre, voir qu’il avait échoué. Grady qui avait ignoré tout de leur rupture les avait cru encore ensemble tant ils avaient en l’espace d’une soirée retrouver leurs anciens réflexes. Il avait trébuché et était retomber sous son charme, même s’il ne s’était jamais vraiment soustrait à cette inclinaison qu’il avait pour elle. Il n’arrivait pas à se l’ôter de la tête, il était totalement et apparemment irrémédiablement amoureux d’elle, et qu’il aurait aimé que cela fut réciproque. On dit souvent que dans un couple l’un des deux aime toujours plus que l’autre et pour eux cela avait été vrai. Elle ne l’avait pas aimée assez pour continué, lui l’aimait trop pour l’oublier. Il savait qu’il était en train d’accumuler de nouveaux souvenirs qui le blesseraient tout autant que ceux qu’il avait conversé de leur couple. Il savait que lorsqu’il la quitterait la douleur dans sa poitrine serait plus violente encore, qu’il replongerait dans ce gouffre de souffrance qui le ferrait souhaité mourir, tout en sachant pertinemment que même l’inconscience du malaise lui serait refusée. Mais il était incapable de refuser le contact, l’intimité entre eux, il était drogué à sa présence, comme si elle était une sorte d’héroïne au goût composé uniquement pour lui, il était incapable de lui résister. Il était mordu et celui lui ferrait plus mal encore lorsqu’elle rentrerait. Il ne pouvait se préserver d’elle, il était condamner à aimé à sens unique. Il savourait les moments passé en sa compagnie tout en étant conscient que ses sentiments n’étaient pas partagés. Une danse, c’était l’unique chose qu’il avait réclamé, être si proche d’elle sans pouvoir la toucher comme il l’aurait voulu était douloureux, mais il n’aurait pu s’en priver. Il l’avait soulevé pour poser ses pieds sur les siens, en plein milieu d’un couloir de bus, il égrainait une mélodie de sa voix chaude et caressante comme le velours. Une mélodie qu’il inventait au fur et à mesure uniquement pour elle. Leurs corps s’épousaient toujours à la perfection, enlacés ils se mouvaient doucement, ou plus exactement il les faisait bouger avec lenteur au rythme des notes qu’il chantonnait à voix basse. Il dévorait littéralement des yeux son visage. Jusqu’à ce que son regard se porte sur ses lèvres pour ne plus s’en détacher. Machinalement il se mordilla la lèvre inférieure dans une subite pulsion de luxure. Il désirait l’embrasser plus que tout autre chose en cet instant. Il la voulait elle, et uniquement elle. Il n’était qu’à un souffle de ses lèvres, il aurait été si simple de l’emprisonner dans la cage de ses bras et de prendre sa bouche, de couvrir ses lèvres des siennes. Si facile. Il amorça un geste infime pour capturer cette bouche pulpeuse. Un geste que le brusque sursaut de lucidité d’Océane interrompit. Elle se dégagea prétextant l’heure tardive et le partiel de Brendon le lendemain. Il soupira devant sa propre bêtise, qu’avait-il crue ? Elle avait quelqu’un dans sa vie à présent, quelqu’un de « son monde », quelqu’un qui serait lui dire « je t’aime », et ne pas lui mettre la pression, quelqu’un de meilleure que lui. C’était mieux ainsi.

    […]

    Ce n’était plus le même silence entre eux, celui-ci était pesant, lourd, alors qu’ils traversaient le parc pour retourner dans leurs confréries respectives. L avait du la mettre mal à l’aise avec ses velléités de rapprochement, il le savait, il n’aurait jamais du céder à ce désire qui lui avait enflammé le sang. Jamais. Mais ce n’était pas comme si il en était à sa première connerie, alors une de plus ou une de moins… il s’était trompé, il ne pouvait pas être simplement ami avec elle, il était incapable de faire abstraction de ses sentiments. Il était plongé dans son blâme intérieur, frôlant parfois de sa main celle d’Océane. Ce geste bien qu’involontaire et infime suffisait à électrisé sa peau à chaque fois qu’elles se frôlaient des frissons remontaient le long de son bras jusqu’au haut de son épaule. Il ne comprenait pas les réactions de la jeune femme ce soir. Elle avait flirté avec lui, parfois il l’avait même sentit troublé, n’avait-elle pas glissé un cliché de son postérieur dans la poche de son jean ? Mais peut être agissait-elle ainsi avec ses amis ? Comment aurait-il pu en être certain ? Il n’avait jamais connu Océane autrement que sous un jour romantique. Ils avaient tout de suite flirté, il était ici en territoire inconnu. Alors qu’il était plongé dans ses pensées tout s’accéléra brutalement, comme un film qu’on aurait brusquement passé en accéléré. Il avait conscience qu’elle regardait de temps à autre mais ignorait qu’elle pensait que la tristesse dans ses yeux était du à son refus de l’embrasser, non elle était simplement du au fait qu’il se pensait indigne d’être aimer par elle, estropié du cœur qu’il était. Elle lui murmura de la pardonner brusquement brisant le silence qui s’était jusque là épaissit à l’extrême. Il tourna vers elle un regard surpris et interrogateur, de quoi parlait-elle ? Si quelqu’un devait s’excuser ici, c’était lui. Elle tentait de parler mes ses lèvres remuaient en silence sans qu’aucuns mots ne sortent. De surpris ses yeux se firent inquiet, il était rare que quelque chose fasse perde ses moyens à Océane, c’est à cet instant que tout s’accéléra. Elle s’était rapproché de lui jusqu'à le toucher, le souffle de Brendon s’emballa, qu’est ce que… Elle captura ses lèvres dans un baiser pressant, presque animal. Il referma sa bras sur sa taille pour l’approcher plus encore, retrouvant intensément ses esprits en sentant ses lèvres se pressées contre les siennes, ses bras s’enrouler autour de sa nuque, elle força avec empressement le barrage de ses lèvres, leurs langues se trouvèrent, le souffle de Brendon se fit heurté, leurs corps pressés l’un contre l’autre avec force, leur bouche luttant l’une contre l’autre, tout semblait trop vrai. Ce baiser n’avait rien de doux, il reflétait la passion, le besoin, mais aussi la lutte contre sa conscience, tout allait vite trop vite. Et tout se finit trop brutalement. Elle s’arracha de son étreinte, le repoussant brutalement en s’extrayant de ses bras. Le vide qu’elle laissa en quittant l’enceinte de son étreinte lui fut plus douloureux encore que sa fuite. Il lut dans son regard la culpabilité et se maudit d’avoir voulut la voir ce soir là, par sa faute, ses avances elle venait de trahir l’homme avec qui elle sortait, et à cause de lui elle s’en voudrait éternellement. Elle se mit à courir, il tendit le bras comme pour la rattrapée avant de laisser retomber son membre contre son flanc. Elle courait si vite, et lui semblait comme englué sur place. Lorsque la porte de la résidence claqua il se laissa tomber dans l’herbe, les épaules secoués de sanglots qui refusaient de débordés de ses yeux clairs…. C’était ce qu’il fallait faire Brendon. Tu ne la mérites pas. Laisse la être heureuse. Arrête de lui faire du mal. C’était ce qu’il fallait faire. Pour elle. Jamais plus il ne devrait chercher à la revoir. C’était mal… Ca lui faisait du mal, à elle, à lui. Jamais il ne la reverrait. Jamais

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