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Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane]

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Océane J. Eono
Océane J. Eono



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Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Vide
MessageSujet: Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane]   Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] EmptyJeu 29 Oct - 5:24

Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Twilight08 Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] 58-7 Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Twilight09

Lost & Insecure, you found me !
Océane & Brendon
Just a little late, you found me !


.



    J-15
    I search my Love, I found a friend


    Elle avait couru, jusqu'à en perdre haleine, jusqu'à ne plus sentir ses pieds toujours privés de chaussures, elle avait ignoré la douleur de leur nudité sur le bitume froid et hostile, ignoré la désagréable sensation de ses larmes ravageant ses joues, de ses cheveux se collant à son visage. Son esprit n'était plus focalisé que sur cet étau qui enserrait sa poitrine, lui coupant le souffle, la rendant suffocante en quelques secondes. Elle sentait son palpitant s'affoler, battre douloureusement, puis ralentir. Elle se sentait vide, vide de tout sauf de cette douleur. Ça devait ressembler à ça, une crise cardiaque. Est-ce qu'on pouvait faire une crise cardiaque à 22 ans ? Mourir d'avoir trop aimé ? Certes il s'agissait d'une belle raison, poétique et lyrique, mais elle était avant tout stupide ! L'amour rendait heureux, il rendait vivant, il était ce qui faisait tourner le monde dans le bon sens. Alors pourquoi est-ce qu'il la tuait ? Pourquoi personne ne parlait jamais de ça dans les livres débiles pour petites filles en mal d'espoir ? Était-elle la seule pour qui l'amour avait des effets néfastes et dévastateurs ? Pourquoi devait-elle souffrir encore ? N'avait-elle pas déjà suffisamment donné ? Si ! Justement, elle avait donné beaucoup au destin, ou disons que le Destin lui avait volé beaucoup. Elle ne voulait plus prendre le risque qu'on lui enlève encore quelqu'un, surtout si ce quelqu'un souffrait par sa faute. Elle n'avait pas le choix. Elle n'avait plus le choix. L'avait-elle jamais eu ? Pourquoi tout était si confus dans son crâne ? Pourquoi regrettait-elle ? Pourquoi regrettait-elle de regretter ? Pourquoi l'avait-elle embrassé ? Pourquoi avoir fuit ? Si elle l'aimait, pourquoi ne pas essayer ? NON ! Elle avait déjà essayé, et cela s'était soldé par un échec. Maintenant, elle devait s'en tenir à la décision qu'elle avait pris quatre mois plus tôt, et tenter de ne plus tout faire foirer ! Il était mieux sans elle, bien mieux ! Mais ses lèvres...? Elles avaient été si avides des siennes, il avait répondu avec tellement d'urgence, était-il possible que... ? NON ! Cela n'avait aucun sens. Aucun ! La porte de la résidence claqua derrière elle. Il était tard dans la nuit, ou tôt le matin, qu'importe, elle n'aurait pas dû se trouver dehors, elle aurait dû se montrer discrète en rentrant, et pourtant c'était là le dernier de ses soucis. Elle ne pensait plus à ses sœurs, ni à sa bourse, ni même aux raisons de sa présence dans une université de renom. Elle ne pensait qu'à ce qu'il venait de se passer, et à l'urgence de s'empêcher d'y retourner. De toute manière, lorsque les premières étudiantes sortirent de leurs chambres, Océane était déjà enfermée dans la sienne, son corps glissant contre la porte, sa main plaquée contre ses lèvres pour empêcher ses sanglots de la faire repérer. Elle se sentait vide, répugnante, sale, et incroyablement seule. Si seule.

    [...]

    "T'as intérêt à avoir une sacré bonne excuse pour me sortir du lit à cette heure, m'obliger à traverser la moitié du campus, et à monter à cette gouttière ! Tu sais que je me suis abimé trois doigts au moins ?"

    Indiana Jones venait de faire son apparition par la petite fenêtre ouverte, de la chambre d'Océane, et il tendait ses trois doigts abimés en direction de la petite chose tapie dans l'ombre. Elle n'avait plus bougé du coin de la pièce après l'avoir appelé. Ça avait été plus fort qu'elle, elle n'avait pas vu d'autre solution. Il était sa seule solution. Évidemment qu'elle s'en voulait de l'avoir réveillé à pareille heure et de l'avoir obligé a venir jusqu'à elle. Mais pouvait-elle décemment se rendre jusqu'à lui ? Absolument pas !

    "Océane ?" Il était assez rare que la jeune femme ne réponde pas aux blagues vaseuse de son grand-frère, aussi commença-t-il à s'inquiéter de la catatonie dans laquelle elle se trouvait. Doucement il s'approcha, comme l'on approche d'un animal sauvage, main en avant, paume ouverte, avec l'air de celui qui ne lui voulait aucun mal. Elle tremblait, repliée sur elle-même, ses yeux clairs baignés de larmes fixés sur lui, avec appréhension. "On t'a fait du mal ? Répond-moi ! Qui t'a fait ça ? Dis-le moi !" Il n'était plus qu'à quelques centimètres d'elle, accroupie. Sa main se posa sur l'épaule de la jeune femme qui ne parlait toujours pas. Elle ne pouvait pas. Elle ne maitrisait pas sa voix, avait peur qu'elle déraille, que les larmes, que cette boule dans sa gorge, ne lui bloquent les mots. Alors, seulement, Duncan remarqua la veste qu'elle portait toujours sur elle... et le pin's... "Theta Eta, tu m'en diras tant !" Son index souleva le petit morceau de ferraille sur le col, avant de glisser le long du tissu noir. "Un Theta Eta qui porte une veste..." Jetant un coup d'oeil dans la nuque de la brune, il s'empara de l'étiquette du vêtement. "... Armani ? Je n'en vois pas des millions. D'ailleurs je ne vois que deux Theta Eta capables de te rendre visite en pleine nuit. Il y a moi, et il y a lui." Son ton était sec, cassant. Il n'avait jamais apprécié Driesen, surtout pas en étant le témoin oculaire direct de la déchéance dans laquelle il avait entrainé Océane ! Cette dépendance qu'elle avait eu envers lui, cette passion dévorante qui avait tout balayé sur son passage. Driesen avait fait le vide autour d'elle, et pour éviter de nombreuses scènes de ménages, Océane s'était souvent pliée à sa volonté. Duncan en avait souffert, et n'était pas prêt de l'oublier. "Il ne va pas s'en tirer à si bon compte ! Je vais aller lui expliquer ma façon de penser !" L'étudiant en Histoire venait de se relever, déterminé à regagner la résidence de Theta et à retrouver Brendon Driesen dans sa chambre.
    "Non... !" Elle n'avait pas parlé fort, mais le seul fait de s'exprimer avait eut l'effet escompté. Duncan s'était immobilisé, dos à elle, surprit. Il se retourna lentement, plongeant son regard perplexe dans le sien. Aussi vite qu'il s'était éloigné, il revint vers elle, avide du réconfort qu'il était susceptible de lui apporter.
    "Parle-moi, bon sang ! Dis-moi ce qu'il t'a fait, sinon j'irais lui poser la question !" Ses mains parcouraient le visage de la brunette avec la même frénésie que les mots sortant de sa bouche.
    "Rien ! Absolument rien ! J'ai passé une très bonne soirée." renifla-t-elle.
    "Et donc, là, en gros, tu pleures de joie, et tu m'as demandé de venir pour que je partage ton bonheur, c'est ça ?"
    "Oui..."
    Sa voix semblait si faible comparée à celle rauque et dure de Duncan.
    "Prends-moi pour une buse, en plus !"
    "La buse est un rapace diurne très intelligent qui ne mérite pas cette réputation. Elle est de la famille des Accipitridae, qui, comme tout le monde le sait, sont des oiseaux dotés d'un très grand sens de..."
    Duncan venait de poser sa main contre sa bouche, l'empêchant ainsi de poursuivre sa diatribe.
    "Chaton, je m'en fous totalement de tes accipitrucs..."
    "Accipitridae."
    "On s'en fout, bordel ! Tu m'as fait venir jusqu'ici, en pleine nuit ! J'ai violé au moins une dizaine de règles universitaires pour venir jusqu'à toi, alors tu me dois bien une explication, tu ne crois pas ? Pourquoi est-ce que je suis ici, Océane ?"
    Il avait raison, il avait le droit à une explication, même si celle-ci semblait si dure à fournir.
    "Tu dois m'empêcher de faire une bêtise." Chuchota-t-elle penaude.
    "Quelle bêtise ?" Demanda-t-il sur le même ton, caressant ses cheveux à la manière d'un grand-frère rassurant.
    "Je sais ce que tu penses de Brendon, mais tu dois me faire confiance sur ce coup, et accepter le fait que tu ne le connais pas, accepter le fait qu'il n'est pas le monstre destructeur que tu vois en lui, accepter le fait que le monstre, ici, c'est moi..." Alors, elle lui raconta toute l'histoire.

[...]

    "Tu veux que quoi ?!"
    "Shhhhhhhh !"
    "Tu veux que quoi ?!"
    reprit-il plus bas. "Tu veux que je t'empêche d'aller le rejoindre ?" Océane se contenta d'hocher la tête en signe d'acquiescement. Elle lui avait tout expliqué de son été, de son mal-être, de son besoin de lui, de cette soirée, des réflexes, de cette envie de lui, du baiser, de sa fuite, et de ce besoin d'aller le rejoindre, de ce sentiment d'être incomplète sans lui. "Et comment suis-je censé opérer ce petit miracle ? En quatre mois tu n'as pas été capable de te le sortir de la tête, et il a suffit d'une soirée avec lui pour que tu replonges la tête la première ! T'es au courant que vous êtes dans la même fac, que vous allez donc vous croiser à tout bout de champs, et que tu ne pourras pas lutter éternellement contre ça ? Tu vas souffrir Océane !"
    "Ça j'en fais mon affaire.
    Et le campus est grand, je vais pas forcément tomber sur lui. Il faut juste que tu m'empêches de faire une bêtise avant que je ne parvienne à me le sortir de la tête." Elle s'était relevée, les larmes avaient cessés, elle n'aspirait plus qu'à ses draps et à la chaleur de sa couette.
    "Je ne vois pas comment tu pourrais ! Regarde autour de toi, tu vis dans un sanctuaire dédié à sa personne !" Tournant sur lui-même, il désigna d'un geste ample, la casquette sur la tête de lit, les quelques clichés qu'elle dont elle n'avait pas encore eu le courage de se débarrasser, le tee-shirt d'homme portant le blason des Theta Eta, jeté dans un coin, et pour finir, la veste qu'elle avait toujours sur les épaules.
    "Non, c'est faux." Tenta-t-elle en l'observant se laisser tomber sur le lit. "Attenti... !" La main en avant, Océane voulu empêcher son ami de se jeter sur le lit, mais trop tard, le mal était fait, et une boule de poil poussa un soufflement strident avant de cavaler se réfugier dans un coin de la chambre.
    "Mais ?! Qu'est-ce...? C'est quoi ce truc ?!" Duncan était maintenant au milieu de la pièce, droit comme un I, immobile et tendu, alors qu'Océane s'était précipité dans le coin pour récupérer la toute petite chose poilue.
    "C'est mon chat." Annonça-t-elle en tentant de calmer l'animal apeuré.
    "Ton chat ? Depuis quand tu as un chat ? Depuis quand les chats sont-ils autorisés ?"
    "Il était tout seul, tout perdu dans le grand parc. Il allait mourir de froid !"
    "Par 20° ?"
    "Il est orphelin, Duncan !"
    Conclua-t-elle sévèrement, l'air de dire "comme moi." Radoucie, le jeune homme s'approcha d'elle, et entreprit de caresser doucement la petite tête de l'animal qui devait avoir dans les 3 mois.
    "Ok, ok. Et il a un nom, ce chaton ?"
    Océane hésita un instant, observant son ami, le sondant du regard comme si elle cherchait à savoir s'il valait mieux dire la vérité ou non.
    "Driesen." Annonça-t-elle finalement, prise en faute, avant de se pincer les lèvres en détournant le regard.
    "Tu l'as transformé en chat ? La vache ! T'es douée !"

    J-10
    I search my mind, I found a peanuts box


    "EONOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO !!!"
    Tiens, c'était pas son nom de famille, ça ? Étrange, très étrange ! Ce cri ressemblait comme deux gouttes d'eau à la prononciation de son nom de famille. Mais Océane était assez coutumière du fait, elle entendait souvent son nom dans des phrases, des chansons ou autre. Il suffisait qu'un couple se dispute, et que la femme lance un "Hey oh ! No !" pour que la brunette se retourne. Alors pas cette fois ! Non, cette fois elle ne bougerait pas d'un millimètre, elle ne tournerait pas la tête pour constater qu'il s'agissait encore d'une dispute. Bizarre comme son nom était souvent assimilé à une dispute ou une complainte. Ça devait être le karma. Même son nom avait une connotation négative. Super.
    "Océane !! Wake up !"
    Cette fois, pas d'erreur, on s'adressait bien à elle, et qui plus est, on posait une main sur son épaule, la secouant légèrement. Océane sursauta légèrement, puis secoua la tête de gauche à droit avant de se retourner vers la personne qui l'interpellait. Une petite blonde potelée, les joues rosies, le regard bienveillant et le sourire timide. Veronica. Une soeur. Océane l'observa un moment, sans comprendre, avant de porter son regard sur ce qui l'entourait. Des rayonnages, une multitude de rayonnages, des pancartes aux couleurs criardes annonçant des "offres exceptionnelles", des enfants chahutant dans les allées, la lumière des néons désagréable et agressive, le grincement des roues des caddies glissant sur un carrelage qui n'était plus de prime jeunesse, et des produits, des centaines de milliers de produits. Océane cligna plusieurs fois des paupières en reprenant doucement ses esprit. WallMart. Elle était chez WallMart. Elle avait été désignée d'office pour partir en mission ravitaillement avec plusieurs bizuts. D'habitude on ne la dérangeait pas vraiment avec ce genre de corvées, mais aujourd'hui ses soeurs avaient décidé de la virer de la résidence où elle passait décidément trop de temps. C'était le seul endroit où elle se sentait en sécurité, où elle ne risquait pas de tomber sur Brendon par inadvertance. Il n'avait pas cherché à la contacter, ni à la revoir, et même si cela la meurtrissait au plus profond de son âme, elle ne pouvait qu'approuver son choix, et ne pas lui compliquer la tâche par sa présence dans son champs de vision.
    "Tout va bien ? On te cherche depuis un moment, et on te retrouve ici, plongée dans la contemplation de..." Tout comme Veronica, Océane porta son regard sur la boîte qu'elle tenait encore dans la main, si fort que ses jointures en devenaient blanchâtres. "... Une boîte de cacahuètes ?!"
    "Je... heu... il... enfin..."
    Passant une main nerveuse dans ses cheveux, elle pivota sur ses talons, et reposa la boîte dans son rayonnage. "... J'étais ailleurs, désolée."
    Elle avait focalisé sur cette boîte, simplement parce qu'elle lui rappelait une soirée passée dans la voiture de Driesen. Une soirée où ils avaient biensûr fait l'amour, mais pas seulement. Ils avaient passé de longues heures à refaire le monde, lovés dans les bras l'un de l'autre en observant les étoiles, installés sur le capot du véhicule, ne se nourrissant que de poignées de cacahuètes qu'ils avaient trouvé dans la boîte à gants. Une soirée où Driesen lui avait encore dit qu'il souhaitait se marier et avoir cinq enfants, une soirée où Océane lui avait répondu par un "je t'aime." des plus sincères.
    "Tu as bien de la chance de pouvoir t'évader ailleurs en plein milieu d'un centre commercial !" Lui avait alors lancé Miss tout-sourire.
    Était-ce une chance que de ne pouvoir vivre que dans ses souvenirs ?

    J-6
    I search my breath, I found an empty blank space.


    "N'y pense même pas !"
    "Mais quoi ?"
    "Quoi ?! La veste, j'veux bien, mais le chat, c'est non !"
    "Duncan..."
    Assise dans le parc, en face de son ami, Océane lui offrait son regard le plus plaintif, le plus délicieusement insupportable. La journée était belle, octobre offrait ses derniers rayons de soleil chaud avant que l'hiver ne s'installe. Elle avait appelé le Theta Eta sous le faux prétexte de profiter du beau temps dans le parc. Mais l'étudiant avait eu la surprise de la voir s'amener avec une veste et un sac qui bouge. Lui qui avait imaginé que celle qu'il considérait comme sa sœur, avait reprit du poil de la bête, et sortait de sa torpeur, constatait qu'il s'était fait avoir sur toute la ligne. Elle avait une idée en tête. Océane avait toujours une idée en tête. Elle lui avait d'abord tendu la veste Armani, sans un mot. Elle n'avait rien à ajouter, il avait compris le message et approuvait, même s'il se demandait comment il allait bien pouvoir rendre sa veste à Driesen sans se recevoir son poing dans la figure en guise d'accusé de réception. Peut être attendrait-il que le petit génie soit en cours pour entrer dans sa chambre et déposer la veste sur son lit ? Le chat était venu par la suite, lorsqu'il l'avait interrogé sur l'étrange mobilité de son sac à main. Driesen, évidemment ! Enfin Driesen-Le-Chat, l'autre étant trop grand pour rentrer dans ce tout petit sac.
    "Non, Océ ! Pas le chat !"
    "Mais c'est pas pour longtemps ! Juste deux ou trois jours, le temps que les filles ne se posent plus de questions ! Elles ne sont pas convaincues par mes imitations de miaulements ! J't'en prie, Duncan ! Elles vont me l'enlever ! Les laisse pas me l'enlever, s'il te plait."
    Comment résister à ça ? A cette sincère souffrance dans son regard, dans sa voix, rien qu'à l'idée qu'on puisse lui retirer un Driesen supplémentaire ? Duncan ne pouvait pas, c'est pour cette raison que, résigné, il finit par hocher la tête.
    "Ok, mais seulement quelques jours !"
    Pour toute réponse, Océane lui offrit un sourire. Est-ce que ça allait l'aider à sortir la tête de l'eau que de se débarrasser de tout ce qui lui rappelait Brendon ? Non, certainement pas, elle ne ferait que se sentir encore et toujours plus vide du dedans, et toujours aussi seule. Mais la veste n'avait plus son odeur. A force de la porter et de la serrer contre elle, Océane ne trouvait plus Brendon, elle ne trouvait qu'elle, et elle, elle ne se supportait plus.

    J-3
    I search peace, I found past.


    "Demi tour !"
    "Pourquoi ?"
    "Parce que !"
    "Non, dis-moi pourquoi ? Le bouquin que je cherche est de l'autre côté, Duncan !"
    "Crois-moi, y a rien de ce que tu cherches par là-bas !"
    "Bah si, mon bouquin !"
    Cette fois-ci, il ne se donna même pas la peine de lui répondre, et la tira de force avec lui. Toutefois Océane eut le temps de se retourner et d'entrapercevoir la silhouette qu'elle aimait tant. Plongé dans la lecture d'un ouvrage, lui aussi avait eu l'idée de se rendre à la bibliothèque pour des recherches. La douleur se raviva soudainement, la transperçant de part en part. Elle n'était pas préparée. Le serait-elle un jour ? Il y avait de quoi en douter sérieusement.

    J-1
    May I ask you something ?


    "Comment va-t-il ?"
    "Qui ?"
    Installée sur la scène du McKenna Theatre, Océane écoutait Duncan découvrir une nouvelle partition au piano depuis plus d'une heure. Elle avait beau adorer l'écouter jouer, elle ne parvenait à empêcher son esprit de divaguer sitôt que les premières notes se faisaient entendre. Nulle conversation, juste la portée émotionnelle des notes, évoquant chacune un sentiment différent. Les jambes dans le vide, Océane s'était laissée aller contre le bois vernis de la scène. Fermant les yeux, les images avaient sitôt afflué. Cela faisait bientôt deux semaines, et pourtant elle ne se remettait pas, elle n'y parvenait pas. Elle appelait la paix et la sérénité de tous ses vœux, mais rien y faisait, elle n'y avait pas le droit. Comment pourrait-il en être autrement ? Elle ne demandait pas à être heureuse, elle savait que c'était impossible dans l'immédiat, mais elle aurait tellement voulu pouvoir sortir la tête de l'eau, ne pas s'effondrer dès qu'elle fermait les yeux, dès qu'on laissait son esprit sans occupation autre que celle de penser. Elle ne parvenait même plus à se concentrer sur ses cours, même ses profs commençaient à s'en inquiéter. Elle séchait souvent, oubliait de rendre des travaux, et lorsqu'elle était là, seul son enveloppe corporelle était présente, son esprit, lui, voguait vers d'autres horizons qui ne semblaient pas des plus plaisant vu le vide de ses yeux. Elle était marquée au fer rouge, creuse, vide de vie et de sens, comme débarrassée de toutes raisons d'être. Elle s'accordait encore un mois, et si rien ne s'arrangeait, pas même un petit peu, alors elle retournerait dans le Montana. Sa décision était prise.
    "Lui." Les yeux clos, elle écoutait toujours d'une oreille la mélodie que jouait Duncan.
    "Driesen ?"
    "Oui."
    "Un peu turbulent et libido surdéveloppée, mais sinon ça va !"
    Océane se redressa sur ses coudes, et observa son meilleur ami avec anxiété.
    "Rassure-moi, tu parles du chat, là ?"
    "Oui, pas toi ?"
    "Noon !!"
    Cria-t-elle, furieuse d'avoir ressentit cette peur qu'elle s'interdisait.
    "Ho..." Ses yeux se décrochèrent de la portée, et ses doigts glissèrent sur toute la largeur du clavier, produisant une gamme rapide. "Lui ? Il va..." Vague, très vague. Surtout rester évasif, ne pas entrer dans les détails. Elle n'avait pas vraiment besoin de savoir.

    Jour J
    I search my cat, I found you.


    Cela faisait deux semaines qu'elle zappait les réunions de son club, préférant rester sous la couette plutôt que d'être confrontée au regard que les autres auraient tôt fait de poser sur elle. Elle ne voulait plus répondre aux éternelles questions, ni même supporter les avis sur son apparence. "Tu as l'air exténuée, tu dors bien au moins ? Est-ce que tu manges assez ?", "Tu fumes trop, Océane ! Beaucoup trop !", "t'es toute blanche, tu devrais essayer de te confronter à la lumière du soleil de temps en temps.". Elle ne supportait plus tout ça. Ils avaient tous un avis sur la question et se faisait un plaisir de le lui donner. Mais ils ne savaient rien de ce qu'elle vivait actuellement, de ce qu'il se passait à l'intérieur d'elle-même, de ce vide, de cette errance, ils ne pouvaient même pas l'imaginer. C'était pour éviter tout cela qu'elle fuyait, qu'elle trouvait refuge dans sa chambre pendant de longues heures durant lesquelles elle se contentait de fixer le plafond. Mais aujourd'hui, elle avait dû se bouger. Manquer trois réunions sans motif valable était passible d'exclusion. Elle devait se ressaisir. C'est pour cette raison qu'elle avait bougé ses fesses aujourd'hui, qu'elle s'était rendue à la Towers conference center, et qu'elle avait même tenté un sourire en s'installant à sa place. Mais rien à faire, le cœur n'y était pas. Elle ne parvenait à s'intéresser aux problèmes d'ordre écologique tant son esprit s'embourbait dans des questions sans réponses. Au bout de deux heures d'entretien, son carnet de note était noircit de dessins et annotations qui n'avait absolument rien à voir avec l'environnement, mais qui exprimait bien son état d'esprit actuel. Noir, brouillon, sans espoir, comme l'obscurité qui s'était abattue sur le campus. Au travers de la fenêtre, alors que tous se relevait et récupérait leurs affaires, Océane constata que le jour avait cédé sa place à la pénombre. Il devait être près de 21h, la réunion avait commencé tard, pourtant elle n'avait pas envie de rentrer, de passer une énième soirée coincée entre les quatre murs de sa chambre à ressasser encore et encore la cruauté d'un destin qui semblait l'avoir choisi comme souffre-douleur. Elle ne voulait pas fermer les yeux, et sentir l'avidité de ses lèvres contre les siennes, ressentir la force de son bras encerclant sa taille, et la chaleur de son corps contre le sien. Elle ne voyait plus que ça, dès que ses paupières, ivres de sommeil, rendaient les armes, elle revivait la scène, elle revivait son dernier instant de vie, car depuis, elle était morte. Elle était morte une deuxième fois. Chaque fois qu'elle le quittait, elle rendait l'âme. La vraie mort ne devait pas être plus cruelle, au contraire, elle devait être bien plus douce que cette lente agonie, cette souffrance au plus profond de son être, cet acide qui la parcourait de part en part, cavalant dans ses veines chaque fois qu'elle l'imaginait à proximité, chaque fois qu'elle entendait quelqu'un appeler "Brendon", ou lorsqu'elle pensait l'avoir aperçu au détour d'un visage inconnu. Non, elle ne voulait pas retourner dans sa chambre car elle savait que seules les larmes l'y attendait. Elle pleurait tous les soirs jusqu'à tomber de sommeil, jusqu'à sombrer dans cette petite et douce mort peuplé de rêves fourmillants de souvenirs bien plus joyeux que la réalité de son quotidien. La seule chose qui lui permettait de tenir était cette conviction d'avoir prit la bonne décision, d'avoir agit au mieux pour lui, et dans un sens, pour elle aussi. Après tout, peut être que demain ça irait mieux ? Mais le lendemain n'était jamais plus doux, et si elle s'était autorisé à y songer, elle aurait même parié que chaque matin était encore plus dur que le précédent, qu'elle se retrouvait rongée par le manque de lui, et qu'elle s'affaiblissait de jour en jour. Elle était comme nue, sans protection, seule et à découvert, une proie facile pour ce destin funeste. Elle savait qu'à la prochaine épreuve elle n'aurait pas les épaules suffisamment solides, elle ne se relèverait pas. A partir de maintenant, elle ne pouvait que chuter toujours plus profondément dans les abysses.

    "Heeeey ! Maiiiiis... ?"
    Elle avait récupéré son carnet de notes, l'avait fourré dans son sac, et passait la porte en jetant un coup d'oeil aux appels en absence sur son portable, lorsqu'elle sentit qu'on l'attrapait par le bras, et l'attirait sur le côté. Rapidement on lui plaqua une main contre les lèvres, et la brunette se mit à gesticuler en tout sens, avant que...
    "Shhhhhh ! C'est moi ! Je vais retirer ma main, mais tu ne devras pas crier, d'accord ?"
    Océane hocha de la tête, fixant son regard surprit dans celui de son ami. Mais sitôt qu'il relâcha la pression de sa main, elle lui asséna un violent coup de pied dans le tibia.
    "Mais t'es complètement malade de la tête ? Tu t'es cru où ? On est pas dans Prison Break, mon pote !"
    "Un peu d'action ne fait jamais de mal ! Aïe ! Enfin pas toujours !"
    Répondit-il en se frottant la jambe.
    "Tu viens pour quoi, Duncan ? Tu savais pas quoi faire ce soir, alors tu t'es dit "tiens, si j'allais kidnapper Océane, ça pourrait être drôle de la voir faire une attaque", c'est ça ?"
    "Ouep, c'est ça ! Bon, sauf pour l'attaque, ça je m'en passerais bien."
    Nouveau coup, dans le tibia droit cette fois. "Aïe !!! Arrête ! C'est bon ! Je suis là pour te rendre ton fauve !" Il ponctua sa phrase d'un mouvement de bras pour désigner son sac à terre, légèrement mobile.
    "Mon chat ? Mais..."
    "Non, pas de "mais", Océane ! Ca va bien 5 minutes ! Je devais le garder un ou deux jours et ça fait maintenant 6 jours qu'il pisse sur mes livres, fait ses griffes sur mon cuir tout neuf, et me dépose de jolis cadeaux dans mon armoire ! Je n'en peux plus !"
    "Driesen ? Faire ça ? Impossible ! Il est sage comme une image !"
    "Ton chat ne m'aime pas, Océane ! Il a une dent contre moi, je le vois bien dans sa façon de me regarder ! Il est là, tapis dans l'ombre, attendant que je ferme l'œil pour venir me labourer la carotide à coups de griffes !"
    "Tu dis n'importe quoi ! C'est un tout petit chaton tout gentil !"
    Elle s'était penchée vers le sac, et après l'avoir ouvert, avait récupéré l'animal qui s'était immédiatement lové au creux de son cou.
    "Cet animal est schizophrène ! C'est un amour avec toi, mais avec les autres c'est un tyran ! Et tu sais quoi ? Je suis sûr que c'est à cause du nom que tu lui as donné ! Ça lui a bousillé le cerveau ! T'aurais dû l'appeler "Félix" comme tout le monde !"
    "Je ne suis pas tout le monde ! Et ce nom lui va très bien. Regarde-le !"
    "Je l'ai suffisamment regardé, merci bien ! Maintenant je te le rends ! Les gars commencent à se poser des questions sur ma virilité, merci du cadeau !"
    Annonça l'apprenti archéologue en récupérant son sac sur l'épaule et en commençant à s'éloigner.
    "Duncan ! Duncan ! Tu vas où comme ça ? Tu peux pas me laisser là ! J'ai rien pour le cacher ! Duncan !" Mais il était déjà partit. Dans un sens, il valait mieux, sinon elle aurait réussi par on ne sait quel moyen à lui faire approuver l'idée de ramener le chat, une dernière fois, à la résidence des Theta. "Duncan Palmer ! Je te maudis sur huit générations !" Il était déjà loin.

    Océane récupéra la petite boule de poils dans son cou, et la fourra sous sa veste, avec l'espoir qu'elle passerait inaperçu en rentrant à la résidence. Elle n'avait jamais aimé les chats, elle avait même toujours détesté ces bestioles, pourtant, celui-là était tombé au bon moment, alors qu'elle avait besoin d'une présence, d'une petite chose réconfortante, une âme vivant de laquelle elle pourrait s'occuper. Il avait été abandonné, comme elle, alors en le soignant, peut être qu'elle parviendrait à se soigner elle-même. Mais Duncan n'avait pas tout à fait tort lorsqu'il nuançait le portrait angélique qu'Océane brossait de son félin, il était loin d'être aussi sage qu'elle le disait. La preuve, à peine avait-elle avancé de quelques pas dans le couloirs, que l'animal se mit à se débattre sous l'étau de sa veste. La brunette pressa le pas, tout en cherchant à le calmer, mais il n'y avait rien a faire, et au détour d'un dédale de couloirs, le chat réussi à s'extraire de son étreinte, et bondit sur le sol avant de se mettre à cavaler droit devant lui. Océane se lança immédiatement à sa poursuite, mais il avait beau être court sur pattes, il avançait bien plus vite qu'elle. A quelques mètres derrière lui, elle l'appelait le plus discrètement possible, sans pour autant qu'il ne ralentisse le moins du monde. Finalement elle le vit se faufiler par la porte ouverte de la salle de conférence. Une immense salle en amphithéâtre, avec un milliard de rangées de sièges ! Le paradis du chat chiant ! La brune s'immobilisa près de la porte et laissa son regard parcourir l'intégralité de la salle. Soudain elle le vit glisser entre une rangée de sièges. Il se payait sa tronche ? Elle aurait presque pu jurer l'avoir vu lui sourire ! S'énervant quelque peu, elle lui intima l'ordre de revenir. Tu parles, Charles ! Même pas en rêve ! Alors, après plusieurs minutes de poursuite intensive, elle finit à quatre pattes entre les rangés, avançant au ras du sol à la recherche de son chaton. Elle sifflait, appelait, toujours à voix basse, toujours le plus discrètement du monde, tournant la tête de droite et de gauche, vérifiant sous les sièges si l'abominable fauve ne s'y cachait pas. Il y avait un nombre incalculable de chewing-gum et autres substances douteuses de collés là-dessus, mais pas encore de boules de poils sauvages. Elle procédait mathématiquement. D'abord les rangées du hauts, puis elle descendait, espérant coincé le chat près de l'estrade, s'il ne se rendait pas avant. Elle en était à la 7ème rangée en partant du haut, les sièges de droite, lorsque, alors qu'elle s'apprêtait à traverser l'allée centrale pour rejoindre le côté gauche, elle tomba nez à nez avec un pied. Un pied humain, dans une chaussure. Du 45 à vue de nez. Il y avait même un deuxième pied avec le premier, des chevilles aussi, même si elle ne faisait que les deviner sous un jean. Des jambes, de longues jambes. Et puis un buste. Elle relevait la tête progressivement, toujours à quatre pattes, le cœur battant à tout rompre. Est-ce qu'il battait si fort parce qu'elle venait d'être surprise dans une position compromettante, dans un bâtiment qui devait être fermé maintenant, par un inconnu, ou bien parce qu'inconsciemment, elle savait qu'il lui était tout sauf inconnu ?
    "Je... je... je cherche mon chat." Finit-elle par réussir à articuler, cherchant à se justifier, même si cette excuse semblait encore plus improbable que si elle avait utilisé un énorme bobard. Il y avait combien de chances pour qu'elle tombe sur lui, là, maintenant, tout de suite, alors que le campus était désert ? Combien ? Et ce liquide chaud qui se répandait dans ses veines, lui faisant ressentir autre chose que la simple douleur dans sa poitrine qu'elle apprivoisait depuis des semaines, c'était quoi ? La vie ? Pourquoi se sentait-elle vivante alors qu'elle avait juste envie de mourir ?
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Brendon K. Driesen
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Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Vide
MessageSujet: Re: Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane]   Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] EmptyDim 1 Nov - 20:04

Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Szxu_nm_7

« Without people you love most
You can’t hope but you feel all alone in the world »


.



J-15
No Sound But the Wild


« Combien de temps étais-je resté à genoux hébéter dans l’herbe. Je ne savais plus qui j’étais, ce que j’étais, ce que je faisais là, j’avais voulus une deuxième chance. Tout ce que je savais c’était que je l’aimais plus que je ne le pouvais, elle m’était destinée. C’était cette simple pensée qui m’avait conduit jusqu’ici. J’avais toujours su qu’à nouveau tout se terminerait ainsi. Océane Eono, ce nom me hantait. Tout ce qui faisait de moi Brendon Driesen avait semblait relié à ce nom. Mais à présent qu’elle était partie, qui étais-je ? Que restait-il de l’homme que j’étais ? Qui suis-je ? »


    L’aube se levait sur le parc de l’Université de San Francisco. Un homme est assit seule au milieu de l’herbe sous un vieux chêne millénaire, les épaules voutées, il semblait figé en plein mouvement. Totalement immobile il semblait plus mort que vif. C’est ainsi que Curtis trouva son meilleur ami, son petit frère. Le parc était aussi silencieux qu’un cimetière pas un bruit ne venait troubler le silence ouaté. Il n’avait pas encore donné l’alerte auprès des frères, il savait que la bourse de Brendon dépendait notamment du respect du couvre feu, il savait aussi à quel point il était important pour le jeune homme de prouver à sa famille qu’il était capable de réussir sans l’aide de leur argent. Il était près de six heures du matin lorsque Curtis le trouva enfin. Mais il aurait préféré que ce soit dans un tout autre état. Lorsqu’il avait constaté en pleine nuit l’absence de son frère il avait pensé aussitôt à Océane Eono, mais il avait repoussé cette idée, Brendon avait tourné la page, en deux semaines il l’avait évité, il ne lui avait pas parlé, et il avait encore moins évoqué son prénom. Bêtement Curtis avait pensé qu’il était arrivé à sauter la brunette de l’esprit, il avait beau être très intelligent il était parfois complètement stupide. Envisager que Brendon eut oublié Océane aurait été revisité l’œuvre de Shakespeare, ses deux là avaient tout des Roméo et Juliette des temps modernes. Il avait fouillé pendant une heure les coins favoris de Brendon avant de se résigner à aller fouiller auprès des Phi Psi. Et bien sur Brendon se tenait là, à moins de 500 mètres de la maison de la sororité. Il ne portait qu’une chemise de coton blanche humide de rosée et un pantalon de costume tellement boueux qu’on ne distinguait que très difficilement qu’il était noir à la base. L’arrosage automatique s’était déclenché une demi-heure plus tôt mais Brendon semblait ne pas se rendre compte de ce qui se passait autour de lui. Le cœur de Curtis se serra douloureusement face au tableau qu’offrait son ami. Cela lui rappelait une scène qu’il avait découvert quatre mois plus tôt, un Brendon détruit, le cœur brisé, anéantit, plus que l’ombre de lui-même. Lorsqu’il l’avait revu au retour des vacances Brendon semblait s’être complètement remis. Une bouffée de colère le saisit lorsqu’il lança un coup d’œil vers la maison, autrefois il avait apprécié Océane, elle avait semble être la solution pour épanouir son frère mais à présent… Il serra les poings et s’approcha. Otant le sweat qu’il portait en ce frais matin de septembre il s’agenouilla auprès de Brendon, comme à un enfant il l’aida à passer le vêtement et le remit d’aplomb en le prenant sous les aisselles.

    « Vient on rentre. »

    […]


    « Gretchen s’il te plait il a besoin de toi ! » Plaida Curtis en s’éloignant du lit de Brendon afin de ne pas le réveiller, l’IPhone de son meilleur ami en main il s’isola dans la salle de bain pour continuer cette conversation qui allait de toute évidence s’avérer houleuse. Brendon lui avait caché que ses relations avec sa sœur s’étaient à ce point détérioré.
    « Je me fou qu’il ait besoin de moi, s’il veut me parler, non que dis-je s’excuser il n’a qu’a le faire lui-même et ne pas m’envoyer son grand frère histoire de tâter le terrain ! » Elle était remonté, furieuse même, lorsqu’elle avait décroché Curtis avait aussitôt comprit qu’il devrait la jouer fine pour éviter qu’elle ne lui raccroche au nez.
    « Ecoute Gretch’ je ne sais pas ce qu’il a fait mais je ne sais plus quoi faire, qui appeler, il est amorphe, comme vidé, je ne sais plus quoi inventé pour le faire réagir. Je ne sais pas ce qu’elle a fait mais il n’est plus le Brendon qu’on connait. »
    « De quoi parles-tu à la fin Curtis ? »
    « D’Océane Eono. »
    Lâcha t-il après un instant de silence. « Je ne sais pas ce qui s’est passé mais c’est pire que la dernière fois, là au moins il avait tenté de faire bonne figure. Il n’a pas dis un mot de la journée. »
    « Océane Eono ? Tu es sur de ce que tu avances au moins ? »
    Sa voix s’était radoucie, malgré le sale coup que Brendon lui avait fait en s’opposant à son entrée dans une confrérie un peu volage, il restait son frère et elle s’inquiétait pour lui dès lorsqu’il était question d’Océane Eono.
    « Il était à cinq cent mètres de sa résidence, je ne vois pas trop qui d’autre il serrait aller voir aussi tard chez les Phi Psi » Il soupira, passa une main dans ses cheveux et s’assit sur les bords de la baignoire. « D’ordinaire quand il allait mal j’appelais Océane, elle était la seule à savoir comment le prendre le faire réagir… Gretchen il me fait peur, je ne l’ai jamais vu comme ça. Il ne pleure pas, ne crie pas, ne bouge pas, je préférais qu’il agisse ainsi plutôt que CA. C n’est pas Brendon, c’est une coquille vide. J’ai besoin que tu m’aides. Il a besoin de toi, tu es sa sœur. » Il y eut un silence sur la ligne puis elle lâcha d’une voix froide.
    « J’arrive. »

    Gretchen Driesen n’était pas le genre de fille qui imposait le respect, non quant on parlait d’elle s’était plutôt comme si elle était une fragile petite poupée de porcelaine. Pourtant elle était une force de la nature, une vraie petite terreur des bacs à sable comme le disait si bien Brendon. Elle attrapa sa veste de cuir posé sur la chaise de son bureau et sortit en claquant la porte réveillant sa colocataire. Elle prit la direction des résidences des confréries l’air furax. Elle avait donné par deux fois sa chance à Océane Eono, cette fois elle allait trop loin ! Beaucoup trop loin. Ca ne lui avait pas suffit de lui brisé le cœur une fois ? Curtis l’attendait sur le perron de la résidence, elle avait déjà vu des photos du meilleur ami de son frère mais d’ordinaire son sourire était la première chose qui sautait aux yeux, aujourd’hui il semblait fatigué et l’inquiétude tendait ses traits d’ordinaire si joviaux.

    « Vient. » Il l’entraîna sur le côté de la maison sans un mot de plus. Il s’arrêta au milieu de la pelouse et se tourna vers elle, la jaugeant du regard, s’attardant sur sa jupe fendue et ses jambes finement ciselé mise en valeur par ses bottes.
    « Tu te moques de moi ? » Demanda t-elle furieuse en croisant les bras sur sa poitrine.
    « Non mais toi tu vas trouvés ca moins drôle dans cinq minutes. » Il lui désigna le lierre grimpant sur la façade. « T’as déjà fais le mur Gretchen ? »
    « Tu plaisantes j’espère ? »
    Au vu de la tête qu’il faisait il ne plaisantait pas du tout. « Il me le payera cet abrutit ! » Curtis l’aida en joignant ses mains en coupole afin qu’elle prenne appui sur ses mains pour qu’il l’aide à atteindre le haut du treillis. « Si tu regardes sous ma jupe tu es un homme mort. »
    « Tu lui diras une fois arrivée en haut aller monte. Je te rejoins, troisième fenêtres sur la droite. »
    L’abandonnant à son escalade il reprit la direction de l’avant de la maison. Saluant deux frères qui prenaient déjà leur petit déjeuner dans le séjour il monta au premier. Elle passait tout juste par la fenêtre quand il referma la porte de la chambre de son « petit frère », il l’aida à prendre pied et lui indiqua le lit. Brendon ne dormait plus, ses yeux étaient grands ouverts, mais il semblait ne rien voir. Il ne pleurait pas, ne bougeait pas amorphe. Elle était partit mais ce n’était pas une bonne chose. Gretchen soupira et s’assit tout près de lui avant de s’allonger à ses côtés, elle se blottit contre son frère et chercha son regard.
    « Je suis là. Raconte-moi. » Curtis referma silencieusement la porte derrière lui lorsque Brendon posa sa tête contre l’épaule de sa sœur et a demi mot se mit a raconté son histoire. Mais avant tout chose il murmura. « Je sais ce que tu penses d’Océane, mais tu dois me faire confiance sur ce coup, et accepter le fait que tu ne la connais pas, accepter le fait qu’elle n'est pas le monstre destructeur que tu vois en elle, accepter le fait que le monstre, ici, c'est moi... »

    [...]


    « Elle a quoi ?! »
    « Shhhhh ! »
    « Elle a quoi ?! »
    Reprit-elle plus bas. « Elle t’a embrassée et elle s’est enfuit ? » Brendon hocha lentement la tête de haut en bas en signe d’acquiescement, sa confession avait été douloureuse, lente. Le jour c’était levé depuis longtemps à présent et quelques rayons téméraires filtraient au travers des épais rideaux aux couleurs des armoiries de la confrérie, nimbant la pièce d’une pénombre propice au récit de Brendon. Il lui avait finalement parlé de son séjour dans la ferme Eono, de son mal être, du trou béant dans sa poitrine, il ne lui avait rien caché de cette soirée, des habitudes qui étaient revenues peu à peu, de la tentation de la faire succomber, du baiser, de son impression de malaise à présent. « Et tu dis qu’elle sort avec un Billy Lee ? » Nouveau hochement de tête. « Et qu’elle l’aime ? » Nouveau hochement de tête. La gifle le surprit par sa violence.
    « Aie, mais t’es folle ! » Se plaignit-il en se frottant la joue, au moins elle était arrivée à le sortir de sa torpeur pensa Curtis de l’autre côté du mur en entendant l’exclamation de son ami, mais peut être avait-il espérer qu’elle serait plus… douce ?
    « Non c’est toi qui est fou ! Elle t’aime crétin finit ! Et toi tu ne penses qu’à son Billy Lee et à ce baiser que tu lui aurais prétendument arraché ! Je sais pas si tu le savais frangin mais pour un viol il ne faut pas de consentement, or là elle avait l’ai consentante ! Mais pourquoi tu ne lui as pas courut après Brendon ! Pourquoi crois-tu que je t’ai offert ce billet de bus et d’avion ? Pas parce que j’adore provoqué papa et maman ! Tu l’aimes, tu es juste une loque quand elle n’est pas là ! » Elle s’était redressé et le toisait d’un regard sévère qu’elle avait surement emprunter à leur mère durant son absence à l’Université l’an passé. « Explique moi pourquoi tu penses qu’elle est mieux sans toi ? »
    Il semblait chercher à réunir ses pensées, allongé en chien de fusil sur son lit il ressemblait à un fantôme, sa peau déjà pale d’ordinaire semblait presque translucide, de larges et profondes cernes d’une couleur violette soulignaient ses grands yeux bleus. Gretchen ne désirait que le bonheur de son frère, pourtant bien que le poussât à reconquérir Océane elle ne pouvait s’empêcher de souhaiter qu’il se détache de cette « amoureuse » qui semblait incapable de décider ce qu’elle désirait. Elle faisait du mal à son frère mais sans elle il n’était plus lui-même, elle était devenue une part de lui nécessaire à son bon fonctionnement. Il était incomplet sans elle. Et cela effrayait Gretchen.
    « Il faut que j’arrête de la voir Gretchen, je… On se fait du mal, on se tourne autour, et au final on finit par se détruire. Je la détruis. Elle ne voulait pas m’embrasser croit le ou pas, mais je l’ai forcé, j’ai joué, et j’ai gagné mais à quel prix ? Il y avait tellement de culpabilité dans ses yeux, elle se voyait comme un monstre. Je ne veux pas qu’elle se sente ainsi par ma faute. Il faut que je m’empêche de la rejoindre. Il faut que je disparaisse de la vie d’Océane Eono. Parce que je lui fais du mal. »

    J-10
    « Done All Wrong »


    « Hey ! Bren’! Tu viens fêter avec nous la réussite du tournoi d'hier soir ? On a carrément écrasé ses bouffons de North Western à cette partie de jeu en ligne ! »

    Kyle, un gamin de dix huit ans se tenait devant lui, visiblement fier de ce qu'il avait accomplit la veille avec la fraternité. La partie de jeu en ligne qui avait été lancée par les universités de la côte avait été remporté haut la main par les frères de Brendon, les Theta Eta Beta. Se relayant jusqu'à l’épuisement ils avaient finalement vaincu ceux qu’on disait les cracks de l’informatique, les étudiants de la fraternité « geek » de NW. Assis dans un canapé confortable, Brendon tourna la tête vers celui qui l'avait interpellé. Affichant un air las et fatigué, il déclina poliment l'invitation, s’il avait participer au tournoi c’était seulement parce que Curtis l’avait prévenu que son absence pourrait entrainer son exclusion de la fraternité.

    « Désolé, pas aujourd'hui les gars. J'ai besoin... »
    « De te retrouver seul bien entendu. Ca va je comprends te fatigue pas. »

    Comme beaucoup d’autre en ce moment Kyle avait du mal à comprendre le côté solitaire que Brendon avait développé depuis son retour de vacance et plus encore depuis une semaine. Peu d’entre eux comprenait le besoin d’isolement qu’avait ressentit le petit génie ses derniers temps. Aucun ne comprenait pourquoi soudainement le jeune homme semblait s’être refermé comme une huitre. Mais se comptait sur les doigts d’une main les gens qui étaient au courant de l’épée de Damoclès qui planait au dessus de la tête du jeune étudiant, de la souffrance qui le rongeait et de sa culpabilité.

    « Non, j'allais dire de me reposer, je suis juste fatigué. La nuit d’hier m’a épuisé, plus la soirée de soutient au première année… Je pense que je vais dormir un peu. » Il mentait bien sur.

    « Tu deviens un vrai Papy Bren’. Mais si jamais tu change d'avis on ne serra pas loin. Surement à la cafet’ ils ouvrent la soirée pour nous ! »

    Il quitta enfin la pièce laissant seul Brendon avec ses pensées. Le jeune homme se laissa aller dans l’épais et confortable canapé puis il récupéra son épais traité de physique cantique sur la table basse et monta dans sa chambre se coucher, enfin prétendre se coucher car le sommeil le fuyait.

    […]

    Allonger au cœur de la nuit Brendon fixait le plafond en quête du sommeil, les cristaux digitaux de son réveil projetaient au plafond l’heure, près de minuit, et pourtant malgré toutes ses tentatives pour dormir, il était incapable de fermer les yeux. Où était-elle ? Que faisait-elle ? Pourquoi l’avait-elle embrasser ? Bien que mort de fatigue il lui était impossible de dormir, et après deux jours sans sommeil le jeune étudiant n’en pouvait plus. Il décida de sortir pour se changer les idées, il ne devait pas penser à elle, peut être que l’air frais l’aiderait. Il avait besoin de se détendre et de se vider la tête, descendant silencieusement l’escalier commun il se glissa en dehors de la maison par la fenêtre du salon, une astuce qu’il devait à Océane, penser a la jeune femme lui brisa le cœur une fois de plus, il fallait qu'il sorte, qu'il marche, qu'il s'abrutisse pour l'oublier. Seulement marché ne suffisait pas. Une heure plus tard il composa un numéro de téléphone après être monté dans sa voiture. Un amie lui avait parlé d’un gars qui pourrait peut être l’aider. Un rendez vous fut fixé dans le parc, au tréfonds de l’espace vert. Dix minutes plus tard, il gara le véhicule sur le parking du terrain de foot et s’engagea dans les allées verdoyantes du parc. Ses mains tremblaient, il n’avait jamais eut recours à ce genre de procéder et si jamais il se faisait prendre il pouvait dire adieu à l’Université, a sa bourse d’étude et bonjour à papa et maman qui s’empresseraient de lui prouver qu’il n’était qu’un raté qui avait besoin d’eux pour réussir. Il l’aperçu quelques mètres plus loin, sa silhouette se découpait sur fond de claire de lune, il ne correspondait en rien à ce à quoi il s’était attendu à vrai dire. Propre sur lui, coupe de cheveux impeccable, manteau bien coupé. Pas vrai la tronche d’un dealer.

    « C’est toi Wade ? » Demanda t-il en guise d’introduction. « Une amie m’a dit que tu pouvais m’aidé. »

    J-6
    « Shooting the Moon »


    La porte claqua sur un Brendon complètement épuisé. Les bizuts s’écartèrent aussitôt sur son passage. En l’espace de dix jours tous avaient compris qu’il fallait mieux éviter Brendon Driesen pour quelques temps. Tel Moïse ouvrant la mer Rouge Brendon gravit les escaliers alors que l’océan de ses frères présent sur son chemin s’écartaient avec gravité. Brendon Driesen était devenu en l’espace de quelques semaines un tout autre homme, plus solitaire que d’ordinaire il passait la majorité de son temps seul dans sa chambre a écouté de la musique a plein volume dans sur son I Pod, fumant et dormant le jour. Ses frères n’osaient critiquer ses agissements comme le fait qu’il se levait en pleine nuit et faisait les cents pas dans sa chambre réveillant tout l’étage. Ou bien encore comme ses sorties nocturnes de plus en plus fréquentes. Pourtant l’honnêteté était une des valeurs de leur fraternité. Mais voila personne ne savait comment parler avec Brendon Driesen depuis près de 15 jours, son meilleur ami avait lui-même arrêter de tenter de le raisonner, Curtis avait déposé les armes près de trois jours plus tôt après une violente dispute. Tout l’étage avait pu profiter de leur engueulade et ca n’avait pas été tendre. Curt’ ne supportait plus de voir Brendon dans cet état, quant à Brendon il ne supportait plus le cocon sur protecteur de son ami. Bref beaucoup de porte claqué et depuis les deux hommes s’évitaient éhontément. L’affaire avait fait grand bruit dans la résidence, Brendon et Curtis ne s’étaient jamais disputé en deux ans, ils s’entendaient comme larron en foire, ce coup d’éclat avait jeté un froid sur la confrérie. Depuis personne ne tentait de parler avec Brendon, et c’était tant mieux. Car si quelqu’un s’était penché de plus près sur son cas il se serait aperçut que les yeux du jeune homme étaient étrangement dilatés, qu’il jouait nerveusement de ses doigts sur sa tablette en amphithéâtre. Si quelqu’un s’était aperçut de tout cela celui-ci aurait peut être discuté avec les professeurs de l’étudiant et aurait apprit qu’au vu de la spectaculaire chute de ses notes il n’était plus question de le faire passé en troisième année… Peut alors que quelqu’un se serait aperçut que Brendon allait mal. Mais même sa sœur avait déserté l’entourage du jeune homme. Personne ne savait comment le prendre, comment lui parler. Et lui et bien… Lui était devenu et bien il était devenu pire qu’avant. L’alcool il l’avait remplacé par quelque chose de beaucoup plus dangereux et son fournisseur n’étant pas son ange gardien l’approvisionnait lorsqu’il le demandait. Ses sorties nocturnes s’étaient multipliés, il fallait qu’il se tienne éveiller. Il ne pouvait pas dormir, dormir était trop douloureux, à chaque fois qu’il fermait les yeux c’était son visage qu’il voyait, il était incapable de vivre sans elle, mais c’était ce qu’elle voulait non ?

    Lorsqu’il ouvrit la porte de sa chambre ce soir là il comprit aussitôt que c’était bel et bien finit. Sa veste Armani était soigneusement pliée sur son lit, sa casquette était posée sur le tas de vêtement que formaient un Sweat et plusieurs tee-shirts au sigle de la fraternité. Toutes ses choses, il les avait offert à Océane en la quittant. La veste quelques jours plus tôt lorsqu’elle avait prit la fuite, le reste était resté dans la chambre de la jeune femme lors de leur rupture… Il se rappelait du jour où il lui avait offert cette casquette. Il faisait beau, c’était au début du printemps, ils avaient assistés à un match de baseball opposant deux grandes équipes du pays. Lorsqu’elle était sortit de la voiture vêtu de la veste au couleur de l’équipe que Brendon supportait il avait décrété qu’elle ne faisait pas assez « dans le coup » et l’avait coiffé de la casquette de la fraternité qu’il portait sur son crâne. D’un geste tendre il avait replacé une mèche de ses cheveux derrière son oreille avant de l’entraîner vers l’entrée du stade.

    Il referma la porte de sa chambre derrière lui et s’approcha du lit, d’un ample geste de la main il balaya le matelas de son chargement et se laissa tomber dessus. Il posa un bras sur ses yeux, masquant momentanément sa vue. Aussitôt l’image d’Océane surgit dans l’obscurité. Il soupira et tâtonna dans sa poche à la recherche d’un petit sachet de comprimé, il rouvrit les yeux et se leva, la salle de bain n’était qu’à quelques pas, lorsqu’il ouvrit le robinet d’eau il capta son reflet dans le miroir cachant la pharmacie. Il avala trois comprimé d’un seul coup qu’il fit passé avec une rasade d’eau, lorsqu’il se redressa il abattit de toutes ses forces son poing sur la glace, brisant en mille morceaux le reflet de cet être qui lui ressemblait mais qui n’était en rien Brendon Driesen. Non, Océane Eono avait emporté avec elle cet homme là.


    J-3
    « Undisclosed Desires »


    « Il m’en faut plus. »
    « Ecoute Mec c’est tout ce que j’ai aujourd’hui. »
    « Ce n’est pas assez ! »
    « Baisse le ton veux-tu je t’ai pas donné rendez vous ici pour qu’on nous remarque »
    « Il m’en faudrait plus. »
    « Ecoute ‘’Dude’’ j’ai rien de plus pour aujourd’hui, en deux semaines t’as descendu mon stock, je sais pas pourquoi tu carbures autant mais je n’en aurais à nouveau que lundi ! »
    « Lundi ? »
    « Oui. Pas avant. »
    « Très bien. »
    « Je te contacterais quand je serais à nouveau à flot. Attends mon message. »


    [ i]Sur ses bonnes paroles l’étudiant qui servait de dealer à Brendon se volatilisa, un livre à la main il se fondit entre les rayons. Brendon soupira, passa une main fébrile dans ses cheveux. Il était si fatigué, ses mains tremblaient, serrant le petit sachet dans le creux de son point il attrapa un livre au hasard et quitta le rayon d’une démarche nonchalante. La douleur dans sa poitrine était-elle qu’il avait u mal à respirer, il n’aspirait qu’à une chose, rentrée se terrer dans sa chambre et retrouvé le silence ouaté et réconfortant des analgésiques. C’était sa seule solution à présent pour répondre à l’espoir qui avait déserté son âme, la seule chose qui lui permettait de supporter l’idée de l’avoir perdue pour toujours.[/i]

    J-1
    « Hearing Damage »


    Quelle heure était-il ? Lorsque Brendon revient à lui il était allongé sur le sol de la salle de bain de sa chambre, sa tête le lançait douloureusement et sa vision était floue. Il n’essaya même dans se relever, de là où il se trouvait il pouvait voir la lune déjà haute dans le ciel. Il tenta de se rappeler son dernier souvenir conscient. Il s’était levé ce matin pour aller en cours après une nouvelle nuit passé dans le brouillard de moins en moins anesthésiant des cachets et puis… Là cela devenait plus dur, il se rappelait être sortit, après avoir salué quelques frères, ses grands yeux cernés de pourpre caché sous sa paire de Rayban. Mais il n’était pas allé en cours, il avait recontacté Wade. Ce n’était pas lundi, mais il fallait qu’il le voie. Il se rappelait avoir supplié Wade de lui donner quelque chose de plus fort sortant quelques centaines de dollar de la poche de son cuir. Il avait vu l’étudiant hésité, se demander si, puis céder. Il lui avait tendu un petit sachet remplit de poudre blanche. Brendon avait déjà vu de la cocaïne et il savait exactement comment s’en servir, il avait côtoyé l’élite New-yorkaise et croyez le ce n’était pas tous des enfants de cœur. Il avait reprit le chemin de la résidence, conscient d’avoir déjà loupé une bonne partie de son cours mais ca n’avait aucun sens pour lui, tout ce qui comptait c’était d’anéantir cette espoir en lui, car l’espoir le blessait plus encore que des milliers de coups de couteau dans la poitrine. Lorsqu’il poussa la porte de la résidence il heurta de plein fouet une silhouette musclée, lâchant tout ce qu’il portait il se baissa aussitôt pour rassembler ce qui lui appartenait, parmi le tas de livres un petit sachet blanc… alors qu’il allait s’emparer de ce dernier une main preste le ramassa. Brendon releva les yeux et croisa le regard inquiet de Duncan posé sur lui. Il manqua de soupirer d’agacement et récupéra dans la main de son « frère » le petit sachet, se relevant ses livres pleins les bras. Duncan se redressa à son tour et toisa Brendon d’un regard inquiet, évaluant la taille des cernes sous ses yeux, l’éclatement rougeâtre des vaisseaux sanguins dans ses yeux…


    « Brendon » Commença t-il mais le jeune homme le bousculait déjà pour monter à l’étage. Duncan passa une main dans ses cheveux, Brendon Driesen n’était peut-être pas le salopard qu’il s’était longtemps imaginer…

    J - 0
    « Breath Me »


    Cela faisait deux semaines aujourd’hui. C’est avec cette pensée que Brendon Driesen émergea du cocon ouaté de ses rêves. Il s’était endormit en plein tripe, vidé par toutes ses nuits sans sommeil, s’il avait rêvé il ne s’en souvenait pas, et c’était mieux ainsi. S’il avait pu rêver il n’aurait rêvé que d’elle. Il s’agita légèrement et éprouva aussitôt un violent élancement dans le crâne, le shoot n’avait pas eut uniquement un effet bénéfique sur son corps, il souffrait d’une migraine carabinée comme après une bonne grosse cuite. Il roula sur le côté envoyant roulé sur le sol la seringue, la cuillère et le briquet qui se trouvaient sur son matelas. Il grogna à l’idée de devoir se mettre à quatre pates toute à l’heure pour récupérer sous le lit le matériel nécessaire. Il soupira et passa une main sur son visage, masquant la lumière du jour une fraction de seconde avec sa paume. Cela l’apaisa. Il était sensé se rendre en cours ce matin, son réveil sonnait depuis dix bonnes minutes sans inquiéter le jeune homme. Epuisé il tendit la main pour arrêter le buzzer se rendant enfin compte que c’était de l’autoradio que provenait le son qui l’avait réveillé. Il savait qu’il devait se lever aujourd’hui, il se rappelait de l’expression de Duncan la veille, il fallait qu’il fasse bonne figure aujourd’hui pour faire taire les mauvaises langues quelques temps. Peut être que s’il faisait comme si les autres finiraient par arrêter de lui poser des questions du genre. « Tu as l’air vanné mec, tu devrais aller voir le médecin du campus. » ou bien « Bren’ tu devrais fumer un peu moins, ca t’aiderais peut être. » ou encore les « Oh Brendon t’as une mine affreuse tu devrais peut être en parler à quelqu’un. ». Jamais encore il n’avait autant souhaité qu’on l’oublie, lui qui avait longtemps cherché à se faire des amis se demandait maintenant pourquoi il avait eut cette idée folle. Il soupira et repoussa les couvertures qui le recouvraient il se souvenait d’avoir eut brusquement froid après l’injection, puis il s’était sentit partir. C’était drôle en un sens la drogue n’avait pas eut sur lui l’effet euphorisant qu’il avait vu sur ses amis, ca viendra peut être. Il posa les pieds sur le sol et tanga en se redressant, on aurait dit qu’il se remettait d’une violente gueule de bois. Il prit le temps de se rendre dans la salle de bain mettant délicatement un pied devant l’autre avec la sale impression que le sol était plus instable qu’autrefois. Il prit appuie sur le lavabo pour se stabiliser et manqua de se ramasser par terre lorsque ses jambes se mirent à trembler, il releva le menton et croisa le vide béant qui remplaçait le miroir qui se tenait là quelques jours plus tôt. Lorsque ses tremblements se furent apaisés il entreprit de se doucher, mais pas d’une manière conventionnelle. Vêtu de son polo Ralph Loren et de son jean Banana République il se glissa sous le jet d’eau glacé et seulement là entreprit de se déshabiller. Il resta longtemps sous le jet d’eau adosser à la paroi de verre il se frictionna vigoureusement le visage à l’eau glacé ainsi que le corps pour faire disparaitre les traces de fatigue et les stigmates de sa nuit agitée. Il n’en sortit frigorifier et tremblant que dix minutes plus tard, il s’enveloppa et se frictionna énergiquement dans une serviette blanche aussi épaisse qu’absorbante. Il se sentait mieux, plus frais, plus énergique soudainement, comme si un sang nouveau circulait dans ses veines. Il se sentait même le courage d’affronter le monde extérieur, bien sur ses nombreuses absences en cours lui serrait reprocher au secrétariat, il ferrait ce qu’il était nécessaire de faire auprès de la préposée pour la convaincre qu’il avait perdu un proche et avait sombré dans la dépression, quelque chose dans ce goût là. Il retourna dans sa chambre la démarche plus assurée, presque guillerette, il avait l’impression de planer au dessus des emmerdes. Il ramassa ses lunettes Rayban sur le sol et enfila une veste en coton à carreaux noirs et blancs par-dessus son marcel de couleur blanche et quitta la pièce. Pas une seule fois ce matin là il ne pensa à Océane Eono, pour la première fois depuis des mois.


    « Monsieur Driesen vous êtes avec nous ? » Brendon sursauta violement et se tourna vers son professeur avec un sourire contrit. Il n’arrivait pas à se concentrer, ce cour, ce prof tout lui semblait trop stupide pour mériter son intention. Il faisait une chaleur à crever dans l’amphithéâtre et si ses autres condisciples abordaient tous marcel et débardeur Brendon était le seul à avoir gardé baisser les manches de sa chemise épaisse. Il ne transpirait pas, il semblait même plutôt calme. Pourtant lorsqu’il toisa son professeur il y avait une lueur de défi dans ses yeux, comme s’il se faisait un plaisir par avance de la petite blague qu’il allait lui jouer. Brendon se sentait euphorique, libre, il avait l’impression que le monde l’attendait dehors tandis qu’il moisissait ici. Il n’en pouvait plus, il avait besoin d’air, d’être libre, de respirer, il était tard, il avait attendu toute la journée sagement. Il avait même prit des notes. Mais là il n’en pouvait plus. Ses mains tremblaient, il était agité, il gigotait sur sa chaise et bien que le cours ait commencé une heure plus tôt sa page de note était totalement vide. Il fallait qu’il sorte. Récupérant son carnet à spirale et son stylo il se leva brusquement et dégringola les marches de l’amphithéâtre laissant en plan là son professeur de mécanique. Il était tard, près de vingt et une heure la nuit était tombée sur le campus. Brendon su que s’il rentrait maintenant Curtis serait déjà au courant de son petit tour de passe-passe à la Houdini. Depuis trois semaines environ on pardonnait tout à Brendon Driesen, personne n’était sans ignoré l’histoire, elle avait fait le tour de la fraternité en moins de temps qu’il n’en faut pour dire le mot le plus long du monde. On lui pardonnait sa mauvaise humeur, ses nuits qu’il passait à parler dans son sommeil, on lui pardonnait même de négliger ses responsabilités de membres d’argent, on lui pardonnait de ne pas assister aux réunions, on lui pardonnait de sembler d’être las de vivre. On lui pardonnait d’être un salopard… Mais on ne lui pardonnerait surement pas de nuire à la réputation du club pas vrai ? Il sentait venir à trois kilomètres la chasse qu’il ne manquerait pas de se prendre dès qu’il aurait mit ne serait-ce qu’un orteil sur la propriété des Theta Eta. Alors il fit ce qu’il faisait d’ordinaire dans ce genre de situation, il prit la fuite quelques temps, le temps que ses frères se calme mais surtout le temps qu’il prenne de quoi relativisé. Son antidépresseur personnel qui l’aiderait a affronté calmement la colère de ses frères. C’est tout naturellement qu’il prit la direction du seul endroit de l’Université qui n’était pas envahit d’élèves la majeure partit du temps. La « Towers Conference Center ». Il y serait bien, seul. Il caressa dans la poche de sa veste le petit sachet qu’il y avait glissé le matin même sans s’en rendre compte. C’était si simple de vivre sans elle à présent, c’était si simple de vivre…

    Le bâtiment était plongé dans le noir mais ce n’était pas grave, dans une autre vie Brendon avait du être un chat, il savait parfaitement se déplacé dans le noir sans jamais heurté quoi que se soit, sa vision lui permettait de se déplacer aisément dans ce genre de situation. Comme il l’avait prévu la salle de conférence était déserte, son sac à dos lui sciait l’épaule aussi l’abandonna t-il au pied de l’estrade. Il gravit pesamment les marches qui montaient dans le haut de la salle. Il choisit un rang au hasard et s’échoua sur un des fauteuils matelassés rouge carmin. Il tâtonna dans sa poche à la recherche du petit sachet, il retira de cette même poche son portefeuille. Il avait vu ses amis faire ça des dizaines de fois. Sur l’un de ses cahiers de notes il fit tombé un peu de poudre, grâce à la chiche lumière qui provenait du panonceau lumineux un peu plus haut il entreprit de ratisser la poudre avec deux cartes de crédit pour formé une fine ligne blanchâtre. Puis il sortit de sa poche avant un stylo bille qu’il désossa avant de casser en deux le tubes de plastiques, plaçant la minuscule paille qu’il venait de crée au bout du rail il inspira tout en avançant le stylo et en se bouchant une narine. Lorsque sa triste besogne fut terminé il laissa tombé sur ses « affaires » sur le siège d’à côté, la tête renversé en arrière sur l’appuie tête du fauteuil, ses longues jambes étendues devant lui il attendait que le produit fasse son effet. Il n’entendit pas la porte de l’amphithéâtre se rouvrit et perçut encore moins encore la cavalcade du chaton et de sa maîtresse, il se sentait bien, pas encore shooter mais le simple mouvement de « prise » avait suffit a commencé à la détendre. Une douce torpeur l’envahissait alors que son corps se détendait doucement contre le siège, il ferma les yeux…

    C’est alors qu’un fauve se jeta sur lui, labourant son torse de ses coussinets. Brendon l’attrapa au vol avant que le chat ne remonte vers sa tête. Il n’avait pas sortit les griffes et ronronnait déjà entre ses mains. Surpris il leva un sourcil intrigué. Pour la première fois en quinze jours un vrai sourire se peignit sur les lèvres du Geek. Il attrapa dans ses bras la boule de poile et se redressa pour que le chat se love dans son cou. C’était bien le premier être vivant qui lui témoignait de la tendresse depuis quinze jours, le premier qui osait l’approcher sans craindre une rebuffade. Les doigts de Brendon dans leurs gratouilles amicales rencontrèrent un collier en cuir. Surpris il éleva le chat a hauteur de ses yeux le faisant ronronner plus encore. Ce chat était bizzare il le tenait par la peau du cou et il ronronnait ? Peut être était-ce pour cela qu’il s’était approché de lui, il était maso ? Attrapant la médaille du bout de ses doigts il déchiffra l’inscription à la lumière du EXIT, planait-il déjà où bien il était vraiment écrit « DRIESEN » sur cette plaque de cuivre ? Il reposa le chat contre sa poitrine cherchant dans l’une des poches de sa veste son Iphone, il se sentait vaseux tout d’un coup, il fallait qu’il trouve son téléphone pour vérifier grâce à l’option lampe ce qui se trouvait écrit sur cette plaque. Avant d’être trop déchiré pour penser correctement. C’est alors que quelque chose heurta sa cheville, une main pour être plus précis. Et une voix extrêmement familière s’éleva dans le silence. Et soudainement tout prit sens. Non il n’était pas encore trop déchirer, ce chat s’appelait vraiment Driesen. Et ce chat appartenait à Océane Eono. Entendre sa voix eut deux effets simultanés, cela l’apaisa et lui brisa le cœur. Deux effets contradictoires il s’entends.


    « Mini Moi est juste là » Lança t-il en lui tendant la boule de poils avec nonchalance, surtout ne jamais montré à quel point cela lui faisait mal. Jamais. Pour elle.[/i] « Je dois y aller. » Il se releva prestement ignorant l’impression d’être complètement mou qui le prit soudainement. Il attrapa son cahier, son stylo, glissa sans être aperçut son petit sachet dans la poche de son jean et voulut s’éloigner mais quelque chose le retenait. « Est-ce que tu pourrais me rendre ma jambe Eono ? » Demanda t-il doucement alors que la terre tanguait autour de lui, il fallait qu’il s’en aille. Maintenant. Mais Driesen ne l’entendit pas de cette oreille, le chat bondit, déséquilibra son homonyme qui voulut le réceptionner dans ses bras, ce dernier qui avait une jambe en l’air, s’effondra lourdement dans la travée, ce cognant durement la tête sur le sol. Si ca ce n’était pas le Karma, il cherchait l’obscurité depuis des jours et il fallait qu’il la trouve en compagnie d’Océane Eono.
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Océane J. Eono
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Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Vide
MessageSujet: Re: Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane]   Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] EmptyMar 3 Nov - 4:37


    J+1

        « Good moooorning San Francisco ! Il est 11h, et vous écoutez le bon vieux tube de l'année 1995 ! Wonderwall d'Oasis ! Bonne matinée à tous ! »


    Océane venait de passer une des pires nuits de sa vie, une nuit peuplée de réveils en sursauts sitôt que son esprit rendait les armes et la forçait à plonger dans un état inconscient proche de la démence. Proche seulement, car la démence elle ne l'atteignait qu'une fois éveillée, lorsqu'elle obligeait Duncan à la maintenir fermement contre le matelas, afin de l'empêcher de partir à toutes jambes rejoindre l'autre côté du campus. "Pour faire quoi ?" n'avait-il de cesse de lui répéter. "Je sais pas ! Je trouverais ! J'peux simplement pas rester ici sans rien faire !" hurlait-elle en retour. Elle ne parvenait à fermer les yeux sans le voir, sans revivre encore et encore cette scène dramatiquement douloureuse et magnifique. Ses lèvres contre les siennes, sa peau cherchant la sienne, son odeur se mêlant à la sienne, son souffle dans le sien, ses mains, toutes ses mains partout sur elle, sa peau réagissant à son contact, ses pupilles se dilatant, son cœur palpitant, cette douce invitation à l'apaisement, cette tentation qui la poussait à oublier ces quatre mois d'errance, et cette plaie qui cicatrisait à mesure que sa langue cherchait la sienne et la trouvait. Elle voulait encore ses bras, sa peau, ses lèvres, sa langues, son souffle. Elle voulait tout ça ! Mais elle n'avait que les bras de Duncan, qu'elle n'avait de cesse de repousser tellement il n'était pas Brendon. Il avait passé cette fin de nuit avec elle, tentant en vain de la calmer, tentant de la rassurer, lui répétant qu'elle avait prit la bonne décision, séchant ses larmes en lui promettant d'être toujours là pour elle. Pendant les quelques moments d'accalmie, ils discutaient beaucoup, ou plutôt il forçait Océane à lui raconter encore et encore ces quatre mois dans le Montana, il s'essayait même à un peu d'humour avec le chaton, lui cherchant des prénoms plus appropriés que "Driesen". Il avait même été jusqu'à "Curtis", mais cela n'avait fait que raviver les larmes d'Océane, et sa volonté de rejoindre l'objet de sa dépendance. Finalement, à bout de force, il avait eut recourt à une méthode sournoise en glissant un somnifère dans un verre d'eau qu'il l'avait forcé à boire. Il lui avait encore fallu attendre une bonne heure, tant Océane luttait contre le sommeil, contre la simple idée de fermer les yeux et d'abandonner la conscience, sachant pertinemment que ce qu'elle verrait dans ses songes ne seraient que fantasmes et chimères improbables. Vers 8h du matin, alors que toute la résidence s'éveillait, elle avait sombré, abandonnant un Duncan au bord de l'épuisement. Pour autant, l'apprenti archéologue n'avait pas plongé avec elle. Au contraire, il s'en était retourné chez les Theta histoire de petit déjeuner avec tout le monde et de ne pas éveiller les soupçons. Il avait aussi voulu aussi, par la même occasion, se délecter du spectacle qu'offrirait, à coup sûr, un Brendon grognon d'avoir été rejeté. Après tout, ça devait bien être la première fois de sa vie, qu'une fille lui disait "non". Toutefois, il ne croisa pas l'allemand, il ne vit que Curtis, qui déjeuna en face de lui, sans un mot, les traits tirés, la mine lugubre, des cernes de belles dimensions sous les yeux. C'était à peu près à ça que devait ressembler Duncan aussi. Et si, lui aussi, il avait passé sa nuit à... ? Non ! Impossible ! Driesen étant ce qu'il était, l'éventualité qu'il soit dans le même état qu'Océane était de l'ordre de l'impensable ! Tout bonnement impensable ! Duncan récupéra sous une bonne douche, se changea, prit son sac de cours, et s'en alla rejoindre la brunette endormie. Comme si de rien était, il entra par la porte principale puisqu'on était durant les heures de visites, et monta au premier sans demander l'autorisation à quiconque.

    Océane dormait toujours, recroquevillée sur elle-même, le chaton en boule dans l'espace restreint, aménagé entre son menton et la naissance de sa poitrine. D'un mouvement doux, l'historien remonta la fine couverture sur le corps de sa petite sœur, et s'installa le plus précautionneusement possible, à ses côtés, son ouvrage sur "les Français et l'Ancien Régime" de Pierre Goubert, ouvert sur ses cuisses. S'il ne pouvait aller en cours aujourd'hui, au moins essayerait-il de ne pas trop prendre de retard. Il en était au chapitre "L'estat de noblesse", lorsque le vieux radio-réveil s'enclencha, inondant la pièce de cette voix ô combien agaçante. Elle l'était devenue à force d'être celle qui réveillait bon nombre d'étudiant chaque matin avant d'aller en cours, les tirant d'un sommeil réparateur qu'ils auraient, pour une grande majorité, souhaité plus long. Et cela ne fit pas exception pour Océane, qui se mit à remuer légèrement, grognant contre la voix, avant de grogner contre Liam et Noël qui avaient mal choisi leur jour pour chanter leur amour à leur mur des merveilles. Duncan tenta d'atteindre le réveil, de stopper cette chanson qui emplissait la pièce de sa complainte désespérée, mais il était trop loin, se trouvant du côté d'Océane, qui, contre toute attente, ne s'énervait pas, ne pleurait pas, ne hurlait pas. Elle chantait. Doucement, elle reprenait les paroles des deux anglais, et mêlait sa voix à celle de Liam.


    « Backbeat the word is on the street, that the fire in your heart is out. I'm sure you've heard it all before, but you never really had a doubt. I don't believe that anybody feels the way I do about you now. » entonna-t-elle doucement, en récupérant le bras de Duncan pour s'entourer avec, sans même s'étonner de sa présence à ses côtés. « Wonderwall, ça se dit 'Mur des merveilles' en français. C'est beau non ? Because maybe you're gonna be the one that saves me. And after all you're my Wonderwall. Mur des merveilles. J'aime ça. J'ai rêvé qu'il m'avait couru après, j'ai rêvé qu'il m'avait retenu, j'ai rêvé qu'il m'avait enfin dit qu'il m'aimait. Tu crois que Brendon est mon mur des merveilles ? » Sa voix était faible, son regard vide ancré sur un point imaginaire du papier peint. Elle semblait comme amorphe et à la fois habitée. Mais habitée par un calme terrifiant.
    « Je ne sais pas, Chaton. Peut être. Surement, sinon tu ne te mettrais pas dans des états pareils pour un mec sans importance.»
    « Alors, s'il est mon Wonderwall à moi, il est aussi le seul capable de me sauver.»
    « Ce n'est qu'une chanson, Océane, rien d'autre ! Et puis, des merveilles tu en croiseras d'autre, qui ne se présenteront pas forcément sous la forme d'un mur, ni d'une impasse.»
    Répondit-il en déplaçant une mèche de cheveux brune, afin de vérifier qu'elle ne pleurait pas. « Est-ce qu'on pourrait arrêter de parler métaphoriquement ? Ça fatigue mon cerveau, je t'assure.»
    « Tu ne comprends pas, Duncan !»
    S'exclama-t-elle soudain, en se retournant vers lui. « Je ne veux personne d'autre ! Plus jamais ! Jamais plus je n'aimerais comme ça, je le sais à l'avance. La seule chose que je désire, c'est qu'il n'ait plus mal.»

    Non, Duncan ne comprenait pas, et il ne pouvait pas comprendre puisqu'il n'avait jamais aimé de cette manière là, de façon si forte que le bonheur de l'autre prime sur le sien propre. Il avait aimé, oui, ou du moins avait-il cru aimer, mais jamais il ne se serait infligé le mal qu'Océane semblait endurer, juste pour ne pas faire du mal à son amour. Et puis comment imaginer que cette petite chose toute brune avec ses grands yeux verts et ses moues enfantines, puisse faire du mal à quiconque ? Elle était comme une poupée de porcelaine malmenée par une fillette peu précautionneuse, qui l'aurait trainé dans la boue et les ronces. Elle ne demandait qu'à être réparée et cajolée. Duncan ne se fiait pas aux apparences, il savait que sous son apparente rudesse, et ses airs de rebelles, se cachait une petite orpheline en souffrance. Une orpheline qui s'accrochait désespérément au tissu de son sweat-shirt, luttant contre les larmes multi-récidivistes qui pointaient le bout de leur nez à l'ombre de ses cils. Doucement, il récupéra la boule de poils qui avait échoué sur l'oreiller pour finir sa nuit, et la reposa contre la poitrine de sa maîtresse. « Tiens. » Murmura-t-il, tandis que le chaton reprenait son ronronnement régulier. Instantanément, la poupée se calma, sa lèvre cessa de trembler, ses paupières s'abattirent sur ses émeraudes, et ses doigts fins s'engouffrèrent dans la toison de poils cuivrés. Il n'y avait que ce son régulier, qui était encore capable de l'apaiser. Ça, et la présence rassurante de son meilleur ami auprès d'elle.

    J+2

        « Gooooooood morning San Francisco !! Il est 8h et il fait un temps magnifique sur notre bonne vieille ville ! Et pour bien se réveiller, voici le nouveau hit de Beyoncé ! Rentré directement en 10ème position du Top ten, dès la première semaine, en avant pour "Sweet Dreams" ! »


    C'était une blague ? Le présentateur de cette radio lui en voulait personnellement ? Avait-il lancé une vendetta envers Océane ? Pourquoi s'évertuait-il à la réveiller deux matins de suite avec la retranscription exacte de ses pensées en chanson ? Et depuis quand Beyoncé habitait son crâne ? Océane s'était redressée d'un coup sur son matelas, provoquant le sursaut craintif du petit félin qui partageait ses nuits mouvementées. Droite comme un "i", elle papillonna plusieurs fois des paupières afin de s'habituer à la luminosité qui baignait une pièce qu'elle ne reconnaissait pas. Où se trouvait-elle ? Quelques secondes plus tôt, elle était dans la forêt bordant sa propriété du Montana. Allongée dans l'herbe fraîche elle prenait un malin plaisir à enlacer et délacer ses doigts autour de ceux de Brendon, avant de les faire cavaler sur la paume de sa main ouverte, s'amusant des frissons qui naissaient le long de sa gorge, tandis qu'il soupirait de plaisir, les paupières closes, un sourire aux lèvres. Il n'y avait pas un bruit, à part la sérénade lointaine de quelques oiseaux, et le bruissement de la douce brise dans les feuillages. En fermant les yeux, elle était capable de se concentrer suffisamment pour entendre les battements du cœur de son amoureux. Elle se souvenait avoir été attirée par une nouvelle apparition de frisson, et d'avoir posé ses lèvres sur cette gorge offerte, d'avoir respiré son odeur, d'avoir rit au frisson qui l'avait parcouru alors, provoquant un soubresaut et une contraction musculaire. Elle se souvenait avoir fermer les yeux un instant, juste le temps d'apprécier la douceur de sa peau, le sucre qu'elle pouvait y récupérant, quand elle avait entendu la voix puissante de Beyoncé avouer que chaque soir, en allant au lit, elle espérait pouvoir le voir en rêve. Elle se souvenait avoir éprouvé cette peur trouble et cette douleur sourde, tout en constatant qu'autour d'elle, la nature s'estompait, le visage de Brendon disparaissait, ne restait que son regard triste et surprit, celui-là même qu'elle avait entraperçu avant sa fuite. Sa fuite. Tout lui revenait maintenant, les souvenirs, la conscience, et ce dégoût. Immédiatement suivit par cette nausée fulgurante. La main plaquée contre ses lèvres, Océane se précipita dans la petite salle d'eau jouxtant sa chambre. Tremblante de toute part, elle se retrouva agenouillée au-dessus des toilettes, rendant tout ce que Duncan l'avait forcé à avaler quelques heures plus tôt. Elle se dégoutait au point d'en vomir. Les choses ne pouvaient pas aller plus mal, pas vrai ? Et bien, c'était sans doute trop espérer, puisqu'à cet instant précis, alors qu'elle se trouvait la tête penchée au-dessus de la cuvette, une de ses soeurs entra dans sa chambre, après avoir à peine caressé la porte en guise d'annonce.

    « Attention ! Je rentre ! J'espère que tu es décente ! » Plaisanta la petite blondinette, avant de surprendre Océane en mauvaise posture par la porte entrouverte. « Oh ! Désolée, Océ ! Je... Heu... Je repasserais plus tard ! » Bafouilla-t-elle avant de disparaitre aussi vite que possible pendant que l'ex Destiny Child beuglait que cela pouvait être un doux rêve ou un magnifique cauchemar. Bizarrement, Océane aurait plutôt penché pour le cauchemar.

[...]

    La douche ne lui avait pas été d'un grand secours, elle se sentait toujours poisseuse, salie par la réalité du jour, alors que l'Océane de son rêve semblait si pure, si blanche, tellement en paix. Elle aurait souhaité pouvoir la retrouver, juste une petite minute, revoir ce sourire qu'il affichait, cette lumière solaire, dont les rayons, filtrés par les feuillages denses, dessinaient toute une palette de couleurs sur l'épais matelas végétal du sol. Mais elle savait, aussi, que tant qu'elle ferait se genre de rêves, sa réalité ne serait que plus dure à accepter. Il lui fallait l'affronter et non la fuir au profit de vaines chimères. Elle avait évité les questions de ses soeurs en s'inventant une intoxication alimentaire. Cela expliquait sa disparition de la veille, sa nausée de ce matin, mais certainement pas ses yeux rouges et son regard vide. Le calme n'était donc que temporaire, elle le savait. Elle avait sentit les regards converger sur elle, tandis qu'elle touillait son bol de céréales depuis dix bonnes minutes, sans guère y toucher. Finalement, elle le laissa en plan, se leva en s'emparant de son sac de cours. Elle s'approcha de la porte d'entrée aussi rapidement que le lui permettait son état d'épuisement avancée, et l'ouvrit à la volée. Une lumière vive inonda l'entrée, et la força a reculer pour se réfugier dans l'ombre. Tout semblait si vivant à l'extérieur. Les gens avançaient d'un pas joyeux, se rendant en cours avec une nonchalance qu'Océane ne pensait plus possible pour elle-même. Ils riaient, se bousculaient, se poursuivaient à toutes jambes. Leurs sourires irradiaient comme le soleil au-dessus d'eux. Océane se figea, la main toujours sur la poignée, observant cette scène dont elle semblait si éloignée. C'était la vie, et elle, elle était morte. D'un mouvement brusque, elle referma le battant de la porte, et remonta à toutes jambes jusqu'à sa chambre. La vie était comme une brûlure vive, trop douloureuse à supporter pour le moment. Demain peut être.

    J+3

        « Gooooooood morning San Francisco !! Il est 8h et encore une fois, la météo nous a gâté ! Ne restez pas sous la couette ! C'est un temps idéal pour sortir batifoler ! Et pour vous donnez du courage, voici un bon son bien de chez nous ! "New Born" de Muse ! Un classique mes amis ! »


    Non, décidément, ce ne serait pas non plus pour aujourd'hui. Elle était si bien, tellement bien dans ce rêve, qu'elle en venait à détester Muse de lui rappeler à quel point sa vie craignait. Brendon lui avait encore dit qu'il l'aimait, mais elle ne s'en lassait pas. Il n'avait pas dit qu'il voulait se marier, ou avoir cinq enfants, il lui avait glissé un « Je t'aime » qui résonnait encore à son oreille, comme un lointain écho. Pas un « Je pourrais vieillir ainsi avec quelqu’un avec qui danser… », non, un vrai je t'aime. Elle était encore recroquevillée dans son lit, le chat tout contre elle, lorsqu'elle ouvrit brusquement les yeux. « Je pourrais vieillir ainsi avec quelqu’un avec qui danser… » ? Il lui avait dit ça, il y a trois jours, lorsqu'ils dansaient au milieu du couloir de bus. « Je pourrais vieillir ainsi avec quelqu’un avec qui danser… ». Ça sonnait comme un « Je t'aime » à la mode Driesen. Était-il possible que... ? Et si... ? Est-ce qu'elle venait de faire une énorme bêtise ? Non ! Non ! Impossible ! Il avait juste dit ça comme ça, sans pour autant penser à elle. Sinon il aurait dit « Je pourrais vieillir ainsi avec toi… » et non « avec quelqu’un… ». Non, il fallait qu'elle arrête de chercher des sens cachés sous chacune de ses phrases. Elle avait passé près d'un an à faire ça, le décoder, maintenant c'était bel et bien terminé. Rapidement elle se redressa, s'empara du petit cylindre sur sa table de nuit, et caressa doucement l'étiquette. Elle hésita un instant, puis l'ouvrit et fit tomber deux gélules dans la paume de sa main. Deux ou trois ? Allez, trois ! Elle voulait pouvoir rejoindre au plus vite, Brendon, elle ne voulait pas avoir a patienter trop longtemps, de peur de perdre le fil de son rêve. S'emparant du verre d'eau qui trônait à côté de la boîte de médicament, elle s'enfila les somnifères, avant d'abattre un poing las, sur le radio-réveil. Muse cessa immédiatement de hurler sa douleur, et Océane pu rejoindre son oreiller, les ronronnements de son chaton, et l'espoir fou d'une réalité fantasmée. Elle avait juste a fermer les yeux. C'était tellement simple.

    J+4

        « Gooooooood morning San Francisco !! Il est 7h ! Wake Up USA ! Vous allez encore pouvoir sortir les tee-shirt, aujourd'hui, avec une température flirtant avec les 20° ! Et pour bien commencer la journée, les Black Eyed Peas ! Today gonna be a good, good day ! I guess ! »


    « Allô ? »
    La musique s'était déclenchée en même temps qu'Océane décrochait son téléphone. Cela faisait plusieurs fois qu'il sonnait sans relâche, insistant encore et encore. La brunette s'était réveillée en sursaut, le cœur battant à tout rompre dès la première sonnerie. Elle avait d'abord choisi de l'ignorer, étant dans l'incapacité de répondre tant son rythme cardiaque était élevé, mais devant l'insistance de son appelant, elle avait finit par jeter un œil sur le cadrant, et s'était alors empressé de décrocher. Francis. La coïncidence était un peu trop grosse. Elle ne pouvait pas laisser passer ça. Pour la première fois depuis des jours, elle ne s'était pas retrouvée seule dans son rêve avec Brendon. Même s'il n'avait pas été présent réellement, elle avait sentit l'ombre de son grand-père au-dessus de son songe. Elle était dans la maison du Montana, dans sa chambre plus exactement. Elle dormait, lorsque la silhouette était entrée dans la pièce. Elle n'avait pas eu peur, c'était Brendon, elle le savait. Elle sentait son parfum embaumer la petite pièce. Et puis un rayon de lune avait éclairé ses traits. Elle se rappelait avoir sourit tendrement, puis tendu ses bras en avant, comme une petite fille réclamant quelque chose. Il l'avait imité, tendant ses mains pleine de terre dans sa direction, avant de la rejoindre dans les draps frais, les réchauffant immédiatement par sa simple présence. Elle s'était enivrée de son odeur en se lovant contre lui, en savourant ses caresses. Elle avait noté cette subtile différence de sa senteur, comme une note de terre humide, de bois, et de plante. Elle n'avait rien dit, juste profité. Puis elle avait entendu les pas, la foulée trainante de son grand-père qui résonnait dans l'escalier. « C'est mon grand-père ! Il ne faut pas qu'il te surprenne ici ! » s'était-elle entendu lui dire, sans pour autant bouger d'un cil. « Ne t'inquiète pas. Il sait que je suis là. » Lui avait-il répondu, serein. « Brendon » avait-elle alors gémit, avant qu'il ne la fasse taire de son index sur ses lèvres. « Non, London. » avait-il rectifié. Alors le téléphone avait sonné, la tirant immédiatement de cette montée soudaine de stress. Était-il possible que... ?
    « Bonjour p'tit lutin ! Tout va bien ? J'essaye de te joindre depuis plusieurs jours, mais je tombe sur ta boîte à messages. »
    « Ma boîte vocale, Grand-père. »
    « Pareil ! Tu sembles essoufflée. Ça va ? »
    « Oui, ça va, mais j'aimerais te poser une question. »
    « Je t'écoute. »
    « Ça risque de te sembler étrange. »
    « Encore mieux ! Distrais-moi ! »
    « C'est pas vraiment une distraction, disons que... Tu te souviens du saisonnier que tu as reçu pendant mon absence ? »
    « London ? »
    « Oui, c'est ça. Tu m'as bien dit qu'il était à l'Université de San Francisco aussi ? »
    « Oui. Tu l'as croisé ? »
    « C'est ce que j'aimerais bien savoir. Tu pourrais me le décrire physiquement ? »
    « Oh, tu sais, je suis un vieil homme, j'ai plus la mémoire des visages. Mais plutôt beau garçon. Sans trop m'avancer je dirais qu'il était tout à fait ton style. Et... »
    La voix de Francis se tut un instant, alors qu'une exclamation se faisait entendre dans le lointain. « Mais c'est quoi cette musique de sauvages ? » hurlait la voix
    « C'est Billy Lee ? » Questionna Océane.
    « Oui. Il est passé me vider ma cafetière, lire mon journal, et critiquer ma gestion du ménage. »
    « Et t'as mit le haut-parleur. »
    S'indigna-t-elle.
    « Ha bon ? Je me disais bien que je t'entendais très fort ! »
    « Couillon ! »
    Beugla la voix derrière son grand-père.
    « Billy Lee te passe le bonjour, P'tit Lutin. »
    « Dis-lui que je vais lui envoyer un colis avec de la bonne musique ! Elle peut pas écouter ce truc horrible ! Ça va la rendre folle ! »
    « Billy dit qu'il va t'envoyer un... »
    « J'ai entendu, grand-père. Remercie-le de ma part, mais ce n'est vraiment pas la peine. »
    « Il le fera quand même, tu le connais. Bon, tu me parlais de London, non ? Tu l'as croisé alors ? »
    « Non. Pendant un moment j'ai cru que peut être... Mais c'était idiot. J'ai fait un stupide rêve cette nuit, et tout s'est mélangé dans ma tête. Je suis sotte parfois. »
    « Je suis peut être vieux, boiteux, et nul en nouvelles technologies, mais s'il y a une chose dont je suis sûr, c'est que tu es loin d'être sotte. Parfois les rêves nous apportent plus de réponses que l'on imagine. Nous sous-estime pas ton intuition, Lutin. Jamais. »


    Ce jour-là, par un miracle étrange, Océane trouva le courage de passer cette foutue porte d'entrée, de se mêler à la vie extérieure, et de se rendre en cours. Ce n'était pas gagné, elle était loin d'être guérie, peut être même, ne le serait-elle jamais, mais au moins elle renonçait -temporairement- à vivre au travers de ses songes, et elle affrontait la réalité si dure et si froide. Ce jour-là, elle parvint à enchainer cinq cours complets, et a travailler un peu sur un projet avant de rejoindre sa chambre, sa boîte de somnifères, et ses rêves.

    J+5

        « Hello, hello San Francisco !! Il est 7h ! And it's a good day ! Merci à Peggy Lee et à sa... »

    « TA GUEULEEEEEEEEEEEEE !! »

    J+8

        « Bonjour San Francisco !! Il est 8h ! Et pour un réveil en douceur, rien de tel que The Fray et leur hit... »

    « J'vais te péter ta tronche sale fils de... »

    J+12

        « Good morniiiiiiiiing San Francisco !! Il est 10h ! En ce beau début de week-end, ayons une pensée douce pour les âmes esseulées... Et tout de suite, Judy Garland, avec son fameux titre "I'm Nobody's Baby !"... »

    « Allô ? C'est bien le standard de Radio SFSU ? »
    « Oui, mademoiselle. Que puis-je faire pour vous ? »
    « PASSEZ-MOI L'ESPÈCE D'ABRUTI QUI S'ÉCLATE A ME PERSÉCUTER AVEC SES MUSIQUES DE MERDE !!! »


    J+15

        « Hallo Berlin ! Was machen Sie an diesem kalten Abend ? Wo Sie auch immer sind, die Kamine anzünden, und den Ton des Radios heben ! Das ist ein guter Rock, der Sie aufwärmen wird ! »


    Ouai, pas sûr que d'avoir choisi une radio allemande pour se réveiller le matin, soit l'idée du siècle. Mais, elle n'avait fait que tourner le bouton à l'aveuglette, énervée après un énième réveil en fanfare. Elle captait Berlin, ce qui pour le commun des mortels est de l'ordre de l'impossible, mais qui n'étonnait pas Océane. Question de karma ! L'Univers tout entier se liguait contre elle, au point de lui imposer la langue d'Hitler dès le réveil. C'était toujours mieux que les messages subliminaux que l'autre tâche de présentateur lui avait envoyé chaque matin pendant près de deux semaines. Quoique. Elle n'était pas polyglotte, mais elle avait suffisamment fréquenté son allemand préféré pour savoir que la chanteuse parlait d'oublie, et de pardon. Génial ! Si même la radio la plus loin du monde s'y mettait. Est-ce qu'on allait encore la persécuter comme ça éternellement, comme si son enfer intérieur n'était pas déjà suffisamment douloureux à transporter ? Ou alors était-ce elle qui projetait sur chacune de ces chansons, chacun de ces mots, ses maux et ses démons ? Elle aurait même été capable de fondre en larmes sur un des vieux tubes country de Billy Lee. D'ailleurs, c'était pour ça qu'elle s'était levée si tôt, ce matin, alors que son premier cours ne commençait que dans deux heures. Elle devait se rendre à la Poste pour récupérer le colis que le vieux têtu lui avait tout de même envoyé. Il n'y avait rien à faire, lorsqu'il avait une idée en tête. Est-ce qu'elle avait l'intention de les écouter ? Pas le moins du monde. Mais elle savait qu'une petite lettre l'attendait à l'intérieur, et ces écritures familières, ces pattes de mouche rudes et sinueuses, allaient être une bouffée d'oxygène dans ce cauchemar éveillé dont elle ne sortait pas, malgré les jours qui s'égrainaient de plus en plus rapidement. Alors elle avait laissé la voix teutonne s'époumoner, alors qu'elle se glissait sous la douche, espérant que l'eau fraîche chasserait les dernière bribes d'un énième rêve en compagnie de Brendon. C'était assez paradoxale cette force qu'elle mettait pour oublier, et parallèlement la volonté qu'elle avait de conserver ces souvenirs rêvés. Évidemment, rien ne les chassait réellement, et elle se réveillait de plus en plus souvent, trempée de sueur et haletante, tant son rêve s'était révélé réel, troublant, intense. La réalité n'en était que plus douloureuse, et ce vide intérieur plus vivace. Il n'était pas rare qu'elle soit prise de nausées, même si cela avait tendance à s'estomper avec le temps. Toutefois, l'excuse de l'intoxication alimentaire n'était plus valable, et ses sœurs n'avaient pas manqué d'en trouver une autre, plus... gonflante. Dans tous les sens du terme. Forcément, sa rencontre avec Brendon avait fait le tour de la résidence, mais elle prenait des formes diverses et variées, n'ayant plus rien en commun avec le souvenir qu'Océane avait gardé de cette nuit-là, dans le parc. La brunette savait ce qui se disait, elle ne pouvait ignorer ces regards insistants dirigés sur son ventre dès qu'elle sortait de la douche, ni les messes basses sur son passage. Ce matin-là, elles n'avaient pas dérogé à la règle. « Regarde son tee-shirt ample ! Elle cache quelque chose, c'est sûr ! » entendait-elle. « Intoxication alimentaire, tu parles ! Ça se saurait si tu vomissais que le matin ! Chez moi on appelle ça 'Nausées matinales'.». « Il parait que c'est pour ça qu'il a prit la fuite ! Il voulait pas assumer ses responsabilités. ». « Elle va foutre en l'air ses études avec ces conneries ! Sérieusement, elle avait quoi en tête ? ». Une seule chose était vraie dans cet immondice d'âneries, elle allait foutre en l'air ses études si elle continuait comme ça.

    Elle pensait à ça en sortant du bureau de Poste. Il allait vraiment falloir qu'elle se ressaisisse. Depuis le coup de fil de son grand-père, elle avait tâché de manquer le moins de cours possible, et depuis trois jours elle était plus qu'assidue. Mais rien n'y faisait, en cours, elle était là sans être là. Son esprit ne parvenait à se concentrer sur autre chose que lui. Comme s'il la vampirisait, comme s'il s'emparait de son esprit à distance et l'obligeait à ne penser qu'à lui. C'était son visage qu'elle dessinait sur ses carnets de notes, son profil, sa silhouette, son regard perçant, saisissant de réalisme. Elle le voyait chaque nuit en rêve, alors elle n'avait pas vraiment de mal à le représenter sur papier. Son obsession. Il était près de 10 heures lorsqu'elle s'installa sur un banc, dans le parc, à l'ombre d'un énorme chêne. Elle était aux abords de la résidence, et son regard s'aventura sur cette pelouse où, pour la dernière fois elle avait vu Brendon Driesen. C'était il y a deux semaines. Dans un soupir visant à chasser son malaise, elle ouvrit le petit paquet matelassé, et le secoua pour faire tomber son contenu dans sa paume ouverte. Cinq CD de Country, dont les jaquettes rivalisaient en chapeaux de cowboy et autres santiags, deux feuillets pliés en deux, et un cliché polaroïd. Océane s'étonna de sentir naître un sourire sur ses lèvres, le premier depuis une quinzaine de jours, en observant les visages burinés de ses deux papys. Billy Lee tout sourire dans son fauteuil, ses cheveux blancs comme neige s'évadant de son chapeau, et Francis l'air surprit. Il avait dû surestimer le temps accordé par le déclencheur automatique. Elle retourna le cliché, et caressa du doigt l'écriture patte de mouche de son grand-père.

« Francis & Billy Lee.
Octobre 2009 »

    Et juste en dessous, les lettres bien rondes de Billy, qui avait ajouté : « Papy & Mamie ». Alors qu'une larme venait juste de s'échapper et de rouler le long de sa joue, Océane la sécha dans un petit éclat de rire. Ils avaient l'air tellement bien, tellement heureux, tellement fous. Ces deux-là étaient indissociables, inséparables, et ce, depuis le collège, lorsque Francis, jeune immigré français avait emménagé avec sa famille dans une petite ville perdue du Montana. Les Eono et le rêve américain. Francis ne s'exprimait que dans la langue de Molière, Billy Lee dans celle de Shania Twain, mais ils leur avaient suffit d'un regard pour qu'ils se comprennent, et qu'ils décident qu'accrocher une dizaine de boîte de conserve vides, à la queue du chat de Miss Butterfield, avant de lâcher le félin excité dans les rues du petit village à 5h30 du matin, était une idée des plus lumineuses. Après avoir écopé d'un mois complet à s'occuper du potager de l'église ensemble, Francis avait appris a parler argot, et Billy Lee maitrisait parfaitement le français châtié. 55 ans plus tard, ils étaient toujours ensemble, toujours soudé dans l'adversité. Billy avait aidé Francis a surmonter la mort de son épouse, puis celle de son fils et de sa belle-fille, il l'avait aidé à élever la touffe de cheveux bruns hirsutes, qui avait un prénom à coucher dehors, et en retour, Francis avait été présent au chevet de son ami, quelques heures après l'accident de voiture qui lui avait coûté ses jambes, il lui avait tenu la main lorsque les médecins lui avaient annoncé que, plus jamais, il ne remarcherait, il l'avait soutenu, l'avait aidé a accepter son fauteuil. Et Océane avait été le témoin de cette amitié, cet amour, cette relation atypique, belle et puissante. Océane pouvait voir cette complicité par-delà les mots qui, pourtant, lui étaient destinés, dans les deux lettres. Soudain elle comprit qu'elle était en larme, lorsqu'une gouttelette s'échoua sur le papier, délavant l'encre noire, rendant le verbe "aimer" illisible. Alors elle prit conscience du monde qui l'entourait, des cris, de l'animation du parc, de cette vie autour d'elle. Elle releva les yeux et constata que plusieurs personnes la fixaient avec inquiétude, hésitant à venir et s'enquérir de son état. Aussitôt, elle essuya ses joues à l'aide de sa manche, et fourra les lettres, cliché et cd dans son sac, avant de se lever à toute vitesse, et de fuir une nouvelle fois cet endroit qui ne lui portait pas bonheur.

[...]

    « Driesen ! Driesen, arrête de te cacher ! C'est pas drôle ! Bébé ? »

    Cela faisait plusieurs minutes que la nouvelle Brigitte Bardot, arpentait les rangés de sièges en appelant son chat à voix basse. Il ne fallait pas qu'elle se fasse repérer, sinon comment aurait-elle expliquer sa présence en ces lieux ? Elle avait eu la bonne idée de refermer la double porte battante derrière elle, ainsi le chaton ne pourrait pas faire son imitation de ski de fond dans les couloirs de la tour, pendant qu'elle le cherchait ici. Mais encore fallait-il qu'elle lui mette la main dessus. Et là, en cet instant, elle maudissait Duncan et son impulsivité. Comment allait-elle faire si le gardien avait la bonne idée de l'enfermer à l'intérieur ? Il ne fallait pas qu'elle pense à ça, de toute manière il était hors de question d'abandonner Driesen tout seul ici. Elle en était à sa 7ème rangée, avançant à tâtons, lorsqu'elle croisa un pied. Pourquoi ne l'avait-elle pas remarqué avant ? Sa main s'était posée sur le cuir de la chaussure, alors qu'elle était toujours à quatre pattes, relevant les yeux avec appréhension. Était-ce son imagination qui lui jouait des tours encore une fois ? Est-ce qu'elle dormait ? Avait-elle abusé de somnifères ? Peut être qu'à cet instant elle était écroulée sur la table du Club Vert, et qu'elle imaginait toute cette rencontre ? Ou bien ne s'était-elle pas réveillée ce matin ? Après tout, c'était quand même étrange de capter Berlin depuis San Francisco ! Ça aurait dû lui mettre la puce à l'oreille. Ses doigts s'accrochèrent au tissu de ce jean à portée de main, à mesure que ses yeux s'habituaient à l'obscurité et qu'elle redécouvrait ces traits qu'elle semblait n'avoir plus vu depuis des siècles. Est-ce qu'il allait s'approcher ? Lui murmurer qu'il l'aimait ? La prendre dans ses bras ? S'il s'agissait bien d'un rêve, sans nul doute. Elle bafouilla qu'elle cherchait son chat, s'étonnant devant le ridicule de sa voix faiblarde et hésitante. Elle avait le souffle court, le cœur tambourinant contre sa cage thoracique, et ses doigts qui s'accrochaient toujours sans qu'elle n'en ait conscience. « Mini Moi est juste là. » lui répondit-il tout en lui tendant le chat avec l'air de celui qui s'en fout royalement. Non, elle ne rêvait absolument pas. Et oui, il la détestait. Elle se souvenait l'avoir supplié de ne pas la détester, juste après lui avoir annoncé qu'elle le quittait. Elle ne l'aurait pas supporté. Pourtant, aujourd'hui, elle l'avait bien mérité. Elle le connaissait suffisamment pour le savoir incapable de se détacher si rapidement de ses émotions. Alors, sous son apparente décontraction et indifférence, elle décelait la rancœur et le mépris. Il ne la détestait pas, il la méprisait. Instantanément elle se sentit comme vide, encore plus qu'elle ne l'avait été pendant deux semaines. Son estomac se souleva lorsqu'il annonça qu'il devait y aller, et tenta de se lever. Les nausées revenaient. Lydia serait contente d'apprendre que passé 21h, il ne s'agissait plus de nausées matinales. Un puissant haut de cœur s'empara d'elle, alors que sa vue se brouillait. Elle ne voulait pas qu'il parte. Pire, elle ne pouvait pas le laisser partir, c'était une question de survie, c'était vital. Elle ne savait rien de ce qui l'attendait une fois qu'il aurait passé cette porte, mais elle savait qu'elle ne s'en relèverait pas cette fois. Elle ne se rendit compte de son geste que lorsqu'il lui demanda s'il pouvait récupérer sa jambe. « Non ! » pensa-t-elle alors qu'elle resserrait l'étreinte de ses doigts. Non, elle ne pouvait pas laisser faire ça. Elle était égoïste, mais pour la première fois depuis longtemps, elle s'en foutait, elle ne voulait pas mourir. Et s'il la maintenait en vie, elle promettait de ne vivre que pour lui, mais il fallait pas qu'il la laisse sombrer. Il était son wonderwall, le seul capable de la sauver. Elle aurait été capable de le supplier si Driesen n'était pas venu au secours de sa maîtresse, bondissant sur son obsession, pour on ne sait qu'elle raison. La suite se passa très vite, et pourtant Océane eu l'impression d'un film au ralentit. Elle le vit tanguer, perdre l'équilibre, avant de chuter lourdement dans la travée. Le bruit que produisit son crâne rencontrant le sol, alerta la brune, qui ne mit qu'une fraction de seconde à réagir. Tel son chat quelques secondes en avant, elle bondit, éjectant son sac au passage, laissant son contenu se répandre sur le sol, alors qu'elle était déjà penchée au-dessus de l'inconscient.

    « Driesen ! » Le chaton, penaud, s'approcha du visage masculin, collant son museau contre sa peau presque livide « Non ! Pas toi ! » Hurla-t-elle, repoussant le chat tout en tentant de retourner Brendon et de le mettre sur le dos. C'est dans ces moments-là qu'elle se maudissait de n'avoir pas été plus attentive en cours de secourisme. Position Latérale de Sécurité. Bordel, c'était quoi, déjà ? « Brendon ! Réveille-toi ! J't'en supplie ! Me fais pas ce coup là ! S'il te plait ! » Suppliait-elle tout en le retournant complètement, avant de passer sa main dans ses cheveux à la recherche d'une quelconque contusion. « Brendon ! Reviens à toi ! Me laisse pas toute seule ! Brendon ! Bren' ! Mon amour... » Les larmes ruisselaient abondamment sur ses joues, tandis qu'elle passait et repassait ses mains sur le visage de celui qu'elle n'avait pu s'empêcher d'appeler son amour, sa voix s'étranglant à l'évocation de ce simple mot. Sa peur de perdre ceux qu'elle aimait devenait insupportable, la terrifiant, la paralysant. Elle se savait impuissante et inutile. « T'as pas le droit de faire ça ! T'entends ? Putain, Brendon, ouvre les yeux, merde ! » Elle ne hurlait pas, même si elle frisait l'hystérie tant son inquiétude était grande. Les secondes lui semblaient des heures, et elle n'aurait sût dire depuis combien de temps il gisait ainsi, inconscient. Soudain, elle donna un violent coup de poing dans son thorax. « Réveille-toi, petit con ! Réveille-toi ! » Cette fois elle hurlait. Vraiment. A plein poumons. Hurlant sa peur, sa détresse, son impuissance, avant de se laisser tomber contre lui. Elle sentait son abdomen se soulever à intervalle régulier, elle entendait son cœur battre contre cette joue qu'elle avait posé sur son torse. « Je t'en supplie, pars pas sans moi. Ça n'a plus aucun sens sans toi. Déjà que ça n'en avait pas beaucoup avec cette distance. » Elle parlait de sa vie, de sa vie sans lui, sans son existence. Elle parlait doucement, respirant difficilement entre deux hoquets de larmes. Puis elle releva ses yeux baignés de larmes vers lui, toujours inconscient et si paisible. Elle se redressa à moitié, ramenant ses lèvres à hauteur des siennes, entrouvertes. Elle les unis doucement, hésitante dans un premier temps, puis avide de cette caresses subtiles et totalement égoïstes. « Je suis désolée. J'ai jamais voulu tout ça. Je suis tellement désolée. Réveille-toi. Ouvre les yeux. Je ferais tout ce que tu voudras, je t'épouserais mille fois, je te ferais 45 enfants, mais ouvre les yeux, Brendon. Je t'en supplie, je sais pas vivre sans toi. J'ai essayé, mais c'est pas possible. » Trop absorbée par les baisers qu'elle déposait entre chaque phrase, elle ne sentit pas, sous elle, la respiration se faire plus rapide, et les battements de ce cœur plus forts. Elle était à bout de force, au bord de la démence, et la peur qui l'étreignait virait à la violence. « Ça suffit maintenant ! Ouvre les yeux, bordel ! Sale égoïste de bourg' ! » Hurla-telle en abattant la paume de sa main contre cette joue qu'elle cajolait quelques instants plus tôt. La violence de la gifle la surprit, mais ne la choqua pas. Elle était en colère. En colère contre ce foutu destin, contre son karma, contre l'histoire qui se répétait, contre lui qui n'ouvrait pas les yeux et l'abandonnait un peu plus à chaque seconde. « Brendon Driesen, putain ! Me gonfle pas aujourd'hui ! Réveille-toi, trou duc ! » Sa main s'éleva une nouvelle fois, son bras s'arma, avant de s'abattre rapidement. Sauf que cette fois, il fut stopper en vol, à quelques centimètres de la joue encore rouge de la précédente gifle. Océane observa avec surprise cette main grande et blanche qui enserrait son poignet, et empêchait tout mouvement de sa part. Alors, elle cessa de respirer, hésitant entre euphorie, crainte, honte, et rire nerveux. Elle pencha pour la crainte, et se laissa gagner par la honte, reculant autant que le lui permettait son poignet prisonnier, de ce corps qu'elle avait cru mort, et se recroquevilla sur elle-même dans l'espace restreint entre lui, et la rangé de sièges, ne cherchant même pas à récupérer son poignet. Elle avait peur de son rejet, pas de son touché. Au contraire, même.
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Brendon K. Driesen
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Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Vide
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Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Roblims8alt Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Bg2402



    J 1
    « Famous Last Words »


    Dans la famille Driesen nombreux étaient les ancêtres politiciens, généraux ou dentistes. Le point commun de tous ses hommes et femmes ? L’art du mensonge… Qui n’a jamais eut envie de tuer son dentiste en pleine crise de douleur lors de la pose d’un bridge après que ce même praticien eut promit que cela ne ferrait pas mal ? Le calcul, l’art du mensonge, de la manipulation, était une sorte d’héritage familial en somme, lorsque l’on y réfléchissait bien. Et Brendon n’était pas passer entre les mailles de ce filet génétique. Il avait hérité du charme, du charisme de ses ancêtres mais aussi de leur stratège. Mais Brendon n’avait pas récupérer pour lui seul les gênes de machiavel en puissance de leur famille. Gretchen se avait aussi eut sa part du magot. Et si Brendon se trouvait trop protecteur envers elle, Gretchen se transformait en vraie tigresse lorsque l’on s’en prenait à son frère, il était la seule famille qu’elle avait eut durant son enfance. Pourtant, depuis leur arrivée à l’Université plus rien n’allait entre le frère et la sœur, ils ne s’étaient plus adresser la parole depuis le début du mois de Septembre. De son côté Gretchen n’avait aspiré qu’à pourrir la vie de son frère depuis qu’il s’était opposé à son entrer dans la confrérie de son choix, confrérie que Brendon avait jugé trop libérée pour elle ! Gretchen tenait aujourd’hui l’occasion rêvée de se venger enfin de son frère, elle n’avait qu’à refuser de lui venir en aide, elle n’aurait eut qu’a raccrocher au nez de Curtis. Mais Gretchen ne supportait pas la simple idée de son frère souffre par la faute d’une autre qu’elle, cette pensée lui était insupportable. Alors elle avait quitté sa chambre universitaire au petit jour, avait prit a direction de la résidence des Theta Eta. La vision du visage au traits tirés de Curtis l’alarma plus encore que son coup de fil, elle l’avait rarement vu aussi avec une mine aussi inquiète et fatiguée. Il lui avait résumé la situation en quelques phrases claires et précises avant de lui dévoiler la façon dont elle gagnerait la chambre de son frère. Il fut en haut avant elle car, bien qu’elle ait hérité des talents de stratèges de ses ancêtres, elle n’avait pas hérité de leur engouement pour les activités physiques. Océane Eono était à nouveau passé dans le secteur. Gretchen avait déjà été témoin de la scène qu’elle avait sous les yeux. Durant un instant elle fut ramené quatre mois plutôt lorsqu’assise en tailleur sur le plancher de la chambre de son frère elle n’avait lue que la dévastation dans ses yeux. Elle hésita, chancela, elle n’était pas sure d’être assez fort pour gérer autant de détresse. La main de Curtis se posa doucement dans le creux de ses reins et il la poussa avec la même délicatesse vers le lit, un sourire encourageant aux lèvres. Gretchen ôta ses ballerines d’une flexion des orteils et se délesta de son cuir qui rejoignit les vêtements maculés de boue et trempés de Brendon sur le sol. Curtis l’avait déshabillé et l’avait laissé seulement vêtue de son boxer avant de le recouvrir de sa couette. Gretchen se coucha doucement près de lui, écartant les bras de Brendon afin de se lisser contre lui. La peau de Brendon était chaude et sentait la pluie pourtant, si son corps semblait vivant ses yeux bleus étaient aussi morts que des pierres. Il la serrait contre lui sans la voir, il était là sans être là. Instinctivement elle prit son visage en coupe entre ses mains, sa peau se réchauffa à son contact et reprit des couleurs, ses yeux s’allumèrent lorsqu’il la vit enfin. Doucement il inclina son visage vers le sien jusqu'à ce que leurs fronts entre en contact. Elle perçut de la déception dans ses iris, il aurait souhaité qu’une autre soit dans ses bras, elle le savait mais ne s’en formalisa pas. Lentement elle effleura de son pouce sa joue et doucement murmura.

    « Raconte-moi »

    […]


    Endormir Brendon n’avait pas été sans problèmes. Sa confession avait été lente, douloureuse, elle n’avait encore jamais vu son frère pleurer, elle n’avait jamais lu autant de culpabilité dans ses yeux. Il semblait se débattre avec sa conscience, il s’agitait lorsqu’il parlait. Les yeux mi-clos il semblait revivre la scène. Lorsqu’il devenait « violent » dans ses gestes elle le serrait contre elle, le maintenant figer entre ses bras en s’enroulant étroitement autour de lui. Elle se doutait de la présence de Curtis non loin, elle l’entendait parfois faire les cents pas dans la chambre à côté, plusieurs fois elle l’avait entendu ouvrir et refermer sa porte lorsque Brendon parlait trop fort. Elle était là depuis trois heures, Brendon avait mit deux heures à tout lui raconté et depuis près d’une heure elle tentait de le faire dormir. Elle était exténuée cela se lisait sur son visage. Mais, même si Brendon gardait les yeux fermés elle savait qu’il ne dormait pas. Il luttait férocement contre le sommeil, Gretchen était aussi épuisée que lui moralement. Elle soupira, ébouriffant les cheveux de son frère de son souffle. Il était prêt de huit heures lorsque la porte s’ouvrit silencieusement. Curtis lui fit signe de venir doucement elle se détacha du corps de Brendon pour s’isoler dans la salle de bain attenante.

    « Il faut que j’aille au petit déjeuner sinon ils vont se doutés qu’un truc cloche… En cours aussi. Toi également. On ne pas le laisser seul aujourd’hui. Donne-lui ça. » il glissa dans sa paume deux comprimés blanc. « Le médecin scolaire m’avait prescrit ça quand la petite sirène passait ses nuits ici. » Il eut un sourire triste. « Avec ça il devrait dormir au moins douze heures. »
    « Je reste avec lui. Tu peux me monter de quoi manger ? »
    « Tu sais il va dormir, tu peux aller en cours Gretchen. »
    « Aujourd’hui les Driesen souffres d’une mauvaise grippe, comprit ? »
    « Bien M’dame ! »


    […]



    Elle avait glissée les deux comprimés dans un verre d’eau, il s’était écroulé quelques minutes plus tard. Depuis, Gretchen attendait. Elle avait récupérer le Notebook de Brendon sur le bureau afin de prévenir le secrétariat de son frère de son absence à son examen. Elle finit tout naturellement une fois le mail envoyé par fouiner dans les fichiers de son frère. S’il n’avait conservé aucune photographie d’Océane, sa playlist sous I-Tune était éloquente : You Found Me de The Fray, Wonderwall d’Oasis, Sweet Dreams de Beyoncé, New Born de Muse et j’en passe…. Elle manqua de peu la crise cardiaque lorsque la porte s’ouvrit violemment à l’instant même où le réveil se déclencha. Reconnaissant Curtis elle se précipita pour éteindre la voix nasillarde du présentateur annonçant un des tubes du moment. Brendon malgré que ses oreilles fut à moins des quinze centimètres de l’auto réveil n’avait pas bougé d’un pouce. Elle écrasa du plat de sa paume le buzzer, Curtis déposa le plateau sur le bureau avec un sourire amusé.

    « Qui a eut l’idée de programmer cette fréquence comme radio réveil ? »
    « Le produit de la mer, elle adore leur programme musical du matin, pourquoi crois-tu que je prenais des somnifères ? »
    Il se retourna pour récupérer la tasse de café qu’il lui avait monté. Lorsqu’il lui refit face il fut surpris de voir un sourire étrangement familier sur son visage.
    « Ohoho » Laissa t-il échapper.
    « Quoi ?! » Se récria t-elle aussitôt.
    « Je connais ce sourire, ton frère à le même quand il prépare un mauvaise coup ! »
    « Je ne prépare rien du tout ! »
    Se défendit-elle les yeux pétillants.
    « Très bien Driesen garde tes secrets, je suppose que je finirais par l’apprendre de toute façon. »
    « Je t’assure que tu te trompes ! Dit moi tu n’as cours que dans deux heures non ? Tu peux garder Brendon ? »

    Sans même attendre sa réponse elle attrapa un croissant, déposa un baiser sonore sur la joue de Curtis, attrapa son sac, et se glissa par la fenêtre.

    « Ouais bien sur vas-y, pas de problème. » Lâcha Curtis en s’affalant sur le fauteuil qu’elle avait délaissé.

    […]

    Elle retourna légèrement sa jupe à l’ourlet la transformant en une mini jupe en jean pour l’occasion. Ebouriffant ses cheveux en passant ses doigts dans sa folle toison bouclée elle jaugea son reflet dans la glace de l’ascenseur. Elle fronça les sourcils et réajusta son haut pour rendre son décolleté plus plongeant encore. Gretchen récupéra au fond de son sac son tube de gloss et en recouvrit généreusement ses lèvres déjà pulpeuses. Elle adressa un clin d’œil à son image et se tourna du côté de la porte. Elle était seule dans la cabine à cette heure matinale et s’en réjouissait. Elle avait sa fierté et n’aurait pas apprécié d’être vue dans cette tenue. Deux étages plus tard les portes s’ouvrirent sur une Gretchen métamorphosé en Tri Pi. Daryl Clackson, le présentateur du morning sur SFU FM, avait tenté de la séduire la nuit de la soirée d’intégration. Elle avait refusé ses avances avec tant d’habileté qu’ils étaient restés en contact. Et depuis lors Gretchen avait apprit comment lui demander un service, d’où son accoutrement. Elle entra dans la cabine de réglage, souriante et aguicheuse.

    « Hey Max, il est à l’antenne ? »
    « Mademoiselle Sexy ! Ca faisait longtemps dit moi ! Non il passe un tube de Megan McCauley y’en à pour quatre minutes, va y ! »
    Elle poussa la porte capitonnée séparant la cabine de mixe de la cabine d’enregistrement. Un sourire libidineux effleura les lèvres de Daryl lorsqu’il la reconnue.
    « Gretchen Driesen ! Que me vaut le plaisir de cette ô combien superbe apparition ? »
    « J’aurais besoin de tes compétences. »
    Lança t-elle en sortant de son sac un I-Pod patiné par les années. « Tu as toujours le monopole décisionnaire des musiques que tu passes dans ton émission ? » S’asseyant sur le rebord du bureau elle croisa les jambes dévoilant une paire de cuisses fuselées.

    […]


    « Que je résume : tu me demandes de passer à sept heure et huit heure chaque matin durant un mois l’une des chansons de ta Playlist ? »
    « Voila, exactement. Et si tu pouvais éviter de me poser la fatidique question du pourquoi je t’en serrais infiniment reconnaissante. »
    Ajouta t-elle en accompagnant le tout d’un sourire tandis qu’ils discutaient entre deux pages de publicité.
    « Pourquoi et qu’est-ce que tu m’offres en échange ? » Demanda t-il avec un sourire malicieux. « A part ta reconnaissance éternelle il s’entends. »
    « Zut ! Moi qui croyait que ca suffirait. Bon si je te disais que peut être une brune un peu blonde sur les bords arrêterait d’attendre que mon frère la rattrape pou venir le chercher en étant sure d’elle… Ca irait ? »
    « Not Enought Darling »
    Déclara t-il avec un clin d’œil.
    « Je ne peux t’offrir qu’un petit déjeuner, si on dînait ensemble Brendon me ferrait une crise, et toi tu risquerais d’y perdre certains attributs masculins. »
    « Mais on s’en fiche de ton petit copain, Sweety ! »
    « C’est mon frère crétin ! Et Crois moi lui ne se ficherait pas que tu ai vingt huit ans ! »
    Elle lui expédia un petit coup de poing dans l’épaule avant de descendre de son perchoir, elle se dirigea vers la porte. « Aller Papy va bosser, je t’appel dans un mois ! »

    Oui à coup sur Gretchen Driesen avait eut sa part lors de la répartition des gênes ancestraux. Un petit sourire victorieux se peignit sur ses lèvres lorsque les portes de l’ascenseur se refermèrent sur elle. C’est ainsi qu’un beau matin de septembre commença le supplice musical d’Océane Eono.

    J 2
    « I Still Remember »


    Brendon n’était plus que l’ombre de lui-même depuis Mai dernier et ça tous l’avait bien comprit depuis lors. Il n’avait pas fait d’apparition depuis trois jours lorsque brusquement son tendre souvenir fut ranimé dans la mémoire de ses frères. En deux ans jamais personne au sein de la confrérie n’avait entendu Curtis et Brendon échanger deux mots plus hauts que l’autre. Ils étaient aussi unis que de véritables frères et semblaient toujours s’entendre comme larron en foire. Ils formaient le duo petit frère/grand frère idéal. Lorsque la première dispute entre eux éclata tous en furent choqués. Comment la dispute avait-elle commencée tous l’ignoraient pourtant tous présageaient qu’un sujet avait pu faire sortir Brendon Driesen de ses gonds : Océane Eono. Les rumeurs les plus folles circulaient sur le pourquoi du comment, rumeurs étayés par les ragots provenant de chez les Phi Psi. Certains disaient que Curtis avait tenté de convaincre Brendon de demander à Océane de se faire avorter, d’autres encore que Curtis avait avoué à Brendon que c’était lui qui avait mit enceinte Océane. Certains pensaient même que Curtis avait informé Brendon qu’il n’était pas le seul à rendre visite à Océane dans sa chambre en passant par la fenêtre donnant sur le jardin, le prénom de Duncan avait aussi été avancé. Bref les rumeurs allaient bon train au sein de la résidence concernant la raison de cette déchirure entre les deux meilleurs amis. L’absence de Brendon aux réunions et en cours en disant long sur son humeur et ses rares apparitions dans la maison se faisaient uniquement lorsqu’il était à cours de café. Ses traits étaient tirés, ses yeux explosés, il avait tout l’air d’un mort vivant et personne n’osait l’approché. La dispute entre les deux amis avait marqué les esprits. Les échos semblaient encore résonnés dans l’immense bâtisse et le cocards qui ornait l’œil poché de Curtis effrayait. Si Curtis avait prétendu être tombé dans la douche tous savait que Brendon était la cause de ce stigmate, sa lèvre éclatée étayait la théorie de ses frères. L’harmonie au sein de la confrérie avait volée en éclat, et on devait cela à une seule femme… Océane Eono. Et autant dire que le portrait de la jeune femme disponible dans l’album du club vert avait commencé à orner les cibles de fléchettes de certains.

    « […] Tu crois qu’elle va le garder ? »
    « […] Judith parlait de nausée qu’elle a sur son MySpace hier ! »
    « […] N’empêche on peut dire ce qu’on veut le petit génie est peut être une flèche mais sur ce coup là c’est un vrai con ! »
    « […] Foutre en l’air comme ça ses études ! Tout les deux ! »
    « […] Arrêter de dire « pauvre Brendon » vous savez à quel sommes se monte le patrimoine de ses parents ? Elle a été maline la Eono ! »

    Tels des charognards ils se repaissaient de la moindre information qui filtrait de l’une ou l’autre des résidences. S’il y a quelques mois Brendon et Océane formaient le couple le plus admirée, le modèle à suivre, aujourd’hui ils étaient plutôt les amoureux maudits montrés du doigt. Des photos d’Océane en compagnie d’un Theta autre que Brendon avait commencé a circuler, tout comme celle de la folle équipée d’été de Brendon à New York, les amitiés facebookiennes des membres des inter confréries avaient explosés, le sujet de conversation phrase du moment était « enceinte ou pas ? ». Un sondage facebook avait été lancé par la Judith cité précédemment. Heureusement pour eux ni Brendon ni Océane ne prêtait d’attention a la toile depuis plusieurs jours, ils étaient coupés du monde, isolé de tout et de tous… Seuls. Si Brendon avait fait le vide autour de lui en l’espace de quelques coups de gueules bien sentis, Océane elle s’était rapprochée de Declan. Et les rumeurs avaient repris de plus belles… Leurs téléphones respectifs étaient saturés de messages, d’appels, et depuis peu l’I Phone premier du nom de Brendon avait jeté l’ancre au fond de la cuvette des toilettes. Autant dire que le monde les indifféraient, trop plonger qu’ils étaient dans leur détresse. S’ils avaient su qu’un simple quiproquo était à la base de malheur actuel…

    J 3
    « The Ghost Of You »


    « Allô ? »

    Et oui finalement il avait finit par rebranché son téléphone. Mais plus parce que Gretchen ne lui avait absolument pas laissé le choix que par réelle envie. Elle avait débarqué la veille au soir lui avait jeté un boite sous blister contenant un Iphone et une carte SIM récupéré auprès de l’opérateur avant de s’évanouir dans la nuit. Sa sœur n’avait pas apprécié d’avoir été éconduit par son frère lorsqu’il était enfin sortit de son immobilisme. Pourquoi avait-il décidé de décrocher ? Car la sonnerie familière avait éveillé dans son cerveau endormit un réflexe datant de ses treize ans, année où il avait eut le droit à son premier portable. Encore endormit il avait tendu la main pour décrocher avant de même de se rendre compte de ce qu’il faisait. Il dormait, c’était la première fois qu’il s’assoupissait en trois jours, il somnolait beaucoup ses derniers temps, mais luttait ardemment contre le sommeil, il avait du avoir un instant de faiblesse. Le rêve qu’il faisait était douloureux et il luttait depuis plusieurs minutes pour se réveiller lorsque la sonnerie du téléphone avait percé son cocon. Il rêvait d’elle bien sur, comme à chaque fois qu’il fermait les yeux c’était son image qui surplombait toutes les autres. Ils se trouvaient dans les bois, un bois que Brendon avait découvert lors de son séjour dans le Montana, en pleine montage non loin de la ferme des Eono. Elle était là, elle rayonnait au milieu d’une clairière, sa peau d’albâtre chatoyait sous le soleil de midi, elle lui souriait lui faisait signe de le rejoindre en riant. Elle portait une chemise d’homme Kaki qui il le savait provenait de sa penderie ainsi qu’un Blue jean. Son visage était maculé de terre par endroit mais cela n’enlevait rien à sa beauté, comment pouvait-elle rester aussi belle même après une dure journée de labeur ? A côté d’elle torse nue, ne portant qu’un pantalon de toile gris, les muscles parfaitement dessinés de son torse luisaient de sueur, il se tenait à l’orée des arbres, il n’avait qu’à faire dix pas pour la serrer contre lui. Elle tendit les bras, rit, ses cheveux s’agitèrent, elle était si belle, si rayonnante de vie. Il fit un pas en avant, elle fit alors brusquement volte face et se mit à courir en lui criant qu’il ne l’attraperait jamais. Il la poursuivit dans les bois, mais si elle semblait se glisser entre les arbres avec facilité lui buttait sur des racines, des branches griffaient son visage, son torse, meurtrissant sa peau. Elle s’éloignait de plus en plus, répétant encore et encore qu’il devait avancer, qu’il allait la perdre. Sa voix était si joyeuse lorsqu’elle énonçait cette idée que le cœur de Brendon se serrait, il lui criait de l’attendre mais elle en riait plus encore. Il fallait qu’il la rattrape, il devait la rattraper, l’urgence serrait sa poitrine dans son étau. Le téléphone avait fait voler en éclat son rêve au moment où la douleur explosait dans sa poitrine, il venait de la perdre.

    « Allo ? Brendon ?!! Roh comment sa marche ce truc ?! »
    « Fait voir ! Attends mais arrête de bouger dans tout les sens je suis en fauteuil je te rappel, si tu tiens le téléphone aussi haut je ne peux pas t’aider ! »
    « Brendon ???!!! »
    « Fait voir bougre d’imbécile ! »
    Il eut un concert de grognement, une plainte étouffée puis à nouveau le silence. Brendon encore endormit enregistrait la conversation mais n’en saisissait pas le sens, tout comme il n’avait pas reconnu la voix pourtant familière.
    « Ca y est j’ai mis le haut parleur ! Quelle idée de te servir du téléphone avant d’avoir lu la notice Franchement ! »
    « Roh ca va einh, de mon temps on branchait la prise et on avait plus qu’à parler ! »
    « Ah oui le bon vieux temps des cavernes. »
    « Francis ? C’est vous ? »
    Enfin Brendon émergeait de son mutisme, même s’il croyait encore rêver autant jouer le jeu, son cerveau avait peut être atteint un point de non retour, peut être qu’il ne se réveillerait jamais, qu’en ouvrant les yeux dans son rêve il trouverait Océane à ses côtés ce qui expliquerait aisément pourquoi Francis Eono appelait sur sa ligne personnelle ? Peut être. Pourtant il n’osait pas ouvrir les yeux, certain que ce n’était pas un rêve.
    « Brendon ? Mais qu’est ce qui se passe à San Francisco, les lignes téléphoniques sont en dérangement ? »
    « On dit le réseau tout passe par Satellites maintenant ! »
    Grommela son comparse à l’autre bout du fil. « Vous êtes sur haut parleur petit ! » Précisa t-il. « Tant qu’on vous tient j’aurais deux mots à vous dire à propos de la gamine… »
    « Roh arrête ! Je t’ai déjà expliqué que… »
    « Messieurs ? »
    Les interrompit Brendon peu d’humeur à les écouter s’affronter verbalement alors qu’il venait d’émerger d’un sommeil où il était question de la « gamine » en question et qu’il faisait tout pour oublier ce qui avait attrait aux Eono en particulier. « Puis-je savoir ce que vous fait m’appeler à… 5 heures du matin !? » Dans sa voix perçait la surprise lorsqu’il entrouvrit les yeux pour entre-apercevoir l’heure sur son réveil.
    « Oh désolé Brendon ici on se lève tôt vous le savez » Marmonna Francis en se raclant la gorge. « Bref… Vous avez vu Océane ses temps si Brendon ? »
    « Oui »
    Il avait déglutit avant de répondre. « Oui. »
    « Elle va bien alors ? »
    Demanda la voix inconnue.
    « Je crois oui. »
    « Brendon que se passe t-il ? Il est arrivé quelque chose à Océane ? »
    La voix inquiète de Francis transperça le cœur d’un Brendon qui n’avait déjà que douleur dans ce coin de son corps. « Brendon vous êtes toujours là ? »
    « Oui Francis je suis là… Elle doit être débordé je suppose. Je ne l’ai pas revu depuis que je suis rentré. Mais rappelé là je sais que vous devez lui manquer. »
    « Oui… Oui bien sur… »
    Le vieux homme n’était pas persuader de la véracité des faits cela s’entendait.
    « Ecouter Francis si ca ne vous dérange pas je vais retourner à mon sommeil… D’accord ? »
    « Oh bien sur bien sur… On va vous laisser Brendon. A bientôt, j’espère vous voir à Noël ! Vous savez que grâce à votre travail nous allons pouvoir donner une petite fête ici pour la fin de l’année. Ce serait un plaisir de vous avoir avec nous. Océane en serait heureuse. »
    « J’y réfléchirais Francis. Bonne journée. »
    « A toi aussi gamin ! »

    Les yeux toujours clos il écouta le téléphone raccroché automatiquement dès que son correspondant eut de son côté mit fin à la communication. Le téléphone retomba sur le matelas en même temps que son bras. A nouveau il venait d’heurter un mur de plein fouet, il venait d’avoir une vision fugitive qu’aurait été sa vie s’il avait pu aimer correctement Océane Eono et non pas à chaque fois la détruire. Sans ouvrir les yeux il se retourna afin d’enfouir sa tête dans l’oreiller. Il tâtonna sur la table de chevet, ouvrir le tiroir et plongea sa main à l’intérieur, il trouva le petit sachet de comprimé le déchira en voulant l’ouvrir, attrapa deux comprimés qu’il fourra dans sa bouche, alors pour la première fois en trois jours il se permit de rêver.

    « Tu me manques Eono. » Une main douce se posa sur sa joue alors seulement il ouvrit les yeux.
    « Je sais, toi aussi tu me manques Driesen. » Elle se pencha jusqu'à ce qu’elle puise nichée sa joue contre la sienne.
    « Ils s’inquiètent pour toi. » Il se retourna pour plonger ses yeux dans les siens à un souffle d’elle.
    « Je sais. Mais pour l’instant je ne veux être qu’avec toi… Ils attendront… Tu ne veux pas être avec moi ? » Murmura t-elle en frôlant ses lèvres des siennes avec un petit sourire mutin aux lèvres.
    « Si bien sur que si… Et tu le sais. » Il prit ses lèvres avec douceur, savourant le goût fruité de sa peau contre sa bouche. Un chaste baiser qu’il savoura longtemps et ne se détacha d’elle que lorsqu’il manqua d’air et que sa tête lui tourna. « Tu es mon rêve… » Le murmure avait franchit ses lèvres alors qu’il entrefermait les paupières.
    « Oui un très beau rêve… Dors maintenant… » Elle posa ses lèvres sur les siennes, puis sur ses paupières, son nez, ses joues. Doux et légers ses baisers étaient semblables à la caresse du vent sur sa peau.
    « Je ne veux pas dormir… »
    « Si tu dors déjà… »
    Murmura t-elle alors que le souffle de Brendon s’apaisait déjà.

    « Gooooooood morning San Francisco !! Il est 8h et encore une fois, la météo nous a gâtés ! Ne restez pas sous la couette ! C'est un temps idéal pour sortir batifoler ! Et pour vous donnez du courage, voici un bon son bien de chez nous ! "New Born" de Muse ! Un classique mes amis ! »

    Il se redressa brusquement droit comme un i dans son lit. Le souffle haletant il abattit son poing sur le réveil, la nausée le surpris alors que le goût de sa bouche sur la sienne était encore imprégner sur ses lèvres. Il repoussa les couvertures et rendit tout ce qu’il avait dans l’estomac. Il se dégoûtait. Et plus que jamais il savait qu’il ne devrait jamais la revoir.

    J 5
    « Slow Life »


    La vie d’un chat est quelque chose de paradisiaque lorsque l’on y pense, c’était la réflexion que se faisait Brendon en caressant le petit chaton qui s’était glissé dans son lit ce matin là. Son cerveau était encore suffisamment embrumé pour qu’il ne s’interrogea pas sur la provenance de cette boule de poile aux yeux ambrés qui le regardait avec amour tandis qu’il lui gratouillait le ventre et passait sa main le long de son épine dorsale. Il ronronnait allègrement contre lui et Brendon se demandait s’il planait ou bien si le chat existait vraiment. La vie d’un chat était paradisiaque, le premier qui vous distribuait caresses et douceur devenait votre meilleur ami mais si tôt qu’il arrêtait de s’occuper de vous le Chat retrouvait son indépendance jusqu'à ce qu’il retrouve quelqu’un pour le gratouiller. Entre temps il se tapait une ou deux souris, passait son temps à se prélasser au soleil et à parader sur les murs la queue dressé pour plaire aux dames. Oui la vie d’un chat était une vie de Pacha. Pas de cœur brisé, pas d’attachement, pas de douleur. Juste une vie sans attaches. Brendon reprit ses caresses sans faiblir, la petite boule de poile lui chatouillait le visage de ses moustaches. C’était agréable, il était stone, le soleil se levait à peine, une magnifique journée s’annonçait, il aurait pu vivre ainsi sans avoir à se préoccuper de quoi que se soit. Il ne pensait pas à Océane Eono, il ne pensait pas qu’il faisait quelque chose de mal, il pensait simplement que l’oubli, le néant avait un prix et que pour ne pas souffrir il l’aurait payé avec plaisir. Lorsqu’il sombra dans un conscient bien mérité Driesen se redressa, s’ébroua, lécha longuement son poils assit sur la poitrine de son homonyme avant de quitter sa chambre par la fenêtre entrouverte. Ce chat n’était pas sans connaitre se procéder, dans le ventre de sa mère il avait vu son actuelle maitresse et son « mâle » procéder ainsi des millions de fois. S’il était venue ici ce matin c’était parce que l’odeur de cet humain était encore partout dans la chambre d’Océane si bien que lorsqu’elle l’avait confié à l’autre humain il avait tenté de la retrouvé et avait atterrit ici…. Comme si ses deux humains avaient la même odeur, la même essence.

    J 8
    « Shut Up And Let Me Go »


    « Brendon ? »
    « Umh… »
    « Tu devrais te lever. Ca fait huit jours que tu restes là. Il faut que tu voies la lumière du soleil où tu vas bientôt être aussi blanc qu’Edward Cullen ! »
    Perché sur le fauteuil lové dans un rond de lumière près de la fenêtre elle venait de lui jeté une chaussette pour le réveillé.
    « Tu devrais arrêter de lire les livres que Rosa m’a envoyé pour Noël au nom de mes parents Océane. » Grogna t-il en s’étirant.
    « Faut bien que je m’occupe quand tu dors Driesen, j’ai beau être une hallucination il faut bien que je fasse quelque chose de mes journées. »
    « Et si tu venais plutôt par là. »
    Murmura t-il en tapotant le matelas à ses côtés. « Qu’on étudie quelque chose de plus anatomique ensemble. »
    « Brendon. Tu sais que ca ne peut pas durer éternellement. Il va falloir que tu arrêtes, que tu m’oublies, que tu sortes, que tu vives. Ces trucs ce n’est pas pour toi, ce n’est pas une solution. »
    « Taie toi Océane s’il te plait, je n’ai pas envie de parler de ça… Vient là s’il te plait. »
    « Non taie toi Brendon. Taie toi et laisse moi m’en aller. »


    J 12
    « I can’t Believe the News Today »


    « Gretchen ? »
    « Oh salut Naomi, un problème ? »
    « Daryl voudrait te parler, je te le passe.
    « Bien sur. Daryl ? »
    « Hey Driesen je crois qu’il va falloir que j’arrête notre petit deal ! »
    « Ca fait à peine quinze jours mon pote, si tu arrêtes tu n’auras pas ton petit déjeuner. »
    « Si je n’arrête pas je vais perdre mon boulot. Je peux te faire écouter un truc vite fait ? »
    « Oui bien sur. »
    « Quelqu’un a appelé le standard ce matin… Ouvres tes oreilles et écoutes :
    « Allô ? C'est bien le standard de Radio SFSU ? »
    « Oui, mademoiselle. Que puis-je faire pour vous ? »
    « PASSEZ-MOI L'ESPÈCE D'ABRUTI QUI S'ÉCLATE A ME PERSÉCUTER AVEC SES MUSIQUES DE MERDE !!! »

    Je crois que ta blonde a eut son compte. A toi de jouer maintenant. Tant pis pour le dîner. »


    J+15
    « For A Pessimist I’m Pretty Optimistic »


    Pourquoi ici ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi avait-il ressentit le besoin de trouver un lieu calme, grand, vide pour retrouver cet état de détachement que lui procurait la drogue ? Pourquoi ses pas l’avait-il mené ici ? Il soupira, passa une main dans ses cheveux avec l’intense sentiment de n’être qu’un jouet dans une partie que jouait le destin avec Dieu. Il avait échoué là par hasard, par envie. Tout ce qu’il savait c’était qu’il se sentait bien ici, à l’aise. Etrangement calme. Les journées, les nuits étaient devenues interminables, Brendon avait l’impression de vivre dans le noir le plus complet, plus rien ne l’intéressait, plus rien ne le tentait, la seule chose a laquelle il aspirait était la solitude et cet état comateux qui l’empêchait de sentir son cœur saigné. Tout semblait se suspendre lorsque la drogue se répandait dans son organisme, c’était si libérateur qu’il avait sombré dans la spirale infernale consistant à en prendre dès qu’il ressentait quelque chose. Il aurait aimé qu’on rebouche le trou béant dans sa poitrine et que jamais plus il ne ressente quoi que se soit. Le bonheur tient parfois à peu de choses, Brendon savait que le sien passait par une seule personne que jamais plus il n’aurait, alors à quoi bon continué ainsi ? Il avait blessé Curtis, il avait blessé Gretchen, il faisait tourner a plein régime le business de son dealer, il dilapidait les maigres restant de l’argent que ses parents lui versait autrefois dans cette merde poudreuse qui lui faisait oublier qui il était et pourquoi il était si lamentable. Ses bras étaient recouverts de traces de piqures car à son goût parfois snifer simplement la poudre n’allait pas assez vite. Il avait vu il y a des nombreuses années comment faire. C’était d’une simplicité enfantine, son geste était sur lorsqu’il faisait un garrot autour de son bras et qu’après avoir éjecté l’air de la seringue il piquait la veine seyante dans le creux de son coude. Sa main ne tremblait pas, il savait que cela lui apporterait un répit, qu’il cesserait d’exister quelques précieuses heures ou minutes et que ce serait délicieux. Lorsqu’il était adolescent il avait commencé à fumer par provocation puis petit à petit le geste familier de tirer une cigarette de son étui, de la porter à ses lèvres, de l’allumer, et de tirer des petites bouffées de mort en cylindre était devenu un véritable soulagement, un exutoire. Il avait un vice s’était bien celui là, il fumait comme un pompier et aurait été incapable de s’arrêter, même si à l’heure actuelle il avait arrêté par flemme aiguë de sortir, d’affronter la lumière du jour pour quelques clopes qu’il terminerait en quelques heures. Il avait cassé le miroir de sa salle de bain, il se moquait de voir à quel point il était pathétique, a quel point les cernes sous ses yeux s’étaient transformés en fossé violacé, à quelle point il était pale et a quel point sa peau était translucide. Il se moquait de ressembler à un mort vivant dépressif, car c’était ce qu’il était au fond. Un mort en sursit. Elle avait tout emportée avec elle. Elle… La simple pensée de son prénom lui causait tant de douleur qu’il avait apprit à s’empêcher de se rappeler de son prénom. Elle avait tout emportée avec elle, tout ce qui faisait qu’il était lui, il n’était plus qu’une coquille vide qui attendait que quelque chose, quelqu’un qui sait mette fin à ses souffrances. Sa vie était un océan de rien, les jours défilaient, le temps passaient même si pour Brendon la vie s’était achevé quinze jours plus tôt. Il avait tout perdu. Il n’y avait aucune possibilité pour qu’il redevienne qui il était. Pas sans elle. Il était perdu, tel un enfant laissé à l’abandon. Il était perdu, fatigué, las de prétendre qu’il pouvait vivre sans elle, las même d’essayer de faire semblant. Il avait tombé le masque, il n’était pas assez fort pour cela, pour survivre à son départ. C’était tout bonnement impossible. Alors il portait sa souffrance, sa douleur en bandoulière sur sa poitrine, insensible a l’image qu’il reflétait, espérant seulement que cela serrait suffisant pour que personne ne l’approche. Suffisant pour qu’il puisse vivre seul dans ses souvenirs, pour qu’il puisse partager les rêves doux dingues qu’il faisait, pour qu’il puisse parler à une hallucination. Brendon aspirait à être seul, car sans elle il ne pouvait plus donner le change, elle n’existait plus, son rêve de vie avec elle avait été détruit et il savait qu’il n’y survivrait pas. Si la seconde « rupture » ne l’avait pas encore tué, la drogue le ferrait à coup sur, ou peut être qu’une nuit ce qui restait de son cœur cesserait de battre. Avec un peu de chance il n’aurait même pas mal, il s’endormirait et ne se réveillerait pas, la vie sans elle n’avait plus de sens alors à quoi bon vivre ? Faire semblant d’être heureux, d’aller bien si ce n’était pas le cas ? Elle lui manquait trop. Elle était son démon, son pire, son meilleur aussi, elle était son ange et sans elle il ne pouvait tout simplement pas continuer, tout ce temps il n’avait cessé de l’aimer, elle n’avait cessé de hanter ses rêves. Il ne pouvait plus prétendre qu’il allait bien sans elle, il se noyait et tout le monde pouvait être témoin de cette déchéance.

    Il avait un peu forcé la dose, les rails qu’il avait faits étaient un peu trop gros pour le besoin qu’il en avait mais quelle importance ? Il finirait bien par sombrer à un moment donné, quitte a jouer avec sa vie autant le faire de façon aléatoire, ce soir il avait forcé sur la dose, peut être cela serait suffisant, peut être pas. De toute façon cela finirait par arriver. Il mourrait sans elle. Il était incapable de vivre sans elle. La tête renversée en arrière il pensait à elle, et déjà la drogue lui permettait de le faire sans ressentir une douleur sans nom. Si belle, si intelligente, si drôle, si masculine, si féminine, si séduisante, si inoubliable… Son rire, sa voix semblait s’élever dans le noir. Il avait pour une fois une hallucination auditive a la hauteur de ses souvenirs, mais il ne comprenait pas ce qu’elle disait… Ca n’avait pas de sens, mais déjà son cerveau devait être partit en vacance aux Antilles.


    « Driesen ! Driesen, arrête de te cacher ! C'est pas drôle ! Bébé ? »

    Appelait-elle. Il avait du prendre un peu trop de dope c’était clair. Mais si c’était le prix a payé pour l’entendre il n’était pas contre, il se moquait de ce qu’elle pouvait bien raconter tant qu’il entendait sa voix. Allongé sur son fauteuil, ses longues jambes dépliées devant lui il se repaissait de ses intonations voluptueuses et inquiètes, de cet appel. C’est alors qu’une espèce de boule de poil lui bondit dessus, troublant son moment de délice. Par reflexe Brendon l’attrapa entre ses mains et le souleva à hauteur de son visage. Un Chat ? Whaou là c’était forcément la drogue pas vraie ? Ou alors il attirait les chatons en ce moment. Décidé à ne pas se laisser troubler et à profiter de la chaleur du chat pour réchauffer son cœur il le prit contre lui pour écouter La voix lui parler. C’est alors que ses doigts butèrent sur un collier et que tout s’enchaina. Alors qu’il tâtonnait à a recherche de son I Phone une main se referma sur sa cheville. Son premier réflexe fut de regarder qui en pleine nuit venait de se saisir de son pied à la lumière du Exit un visage aux traits familiers, trop familiers lui apparut et durant un instant il crut qu’il hallucinait. Mais lorsqu’elle bafouilla il sut que c’était la réalité, ses hallucinations n’étaient pas aussi réelles que cela. Il comprit qu’il fallait qu’il s’en aille au moment où il lui tendit le chaton, il n’était pas en état de lui parler, de la voir, il ne pouvait que la faire souffrir. Il avait l’air d’un zombie, et a coup sur cela n’aiderait pas a la jeune femme a ne pas culpabiliser si elle le voyait comme ça. Se redressant il voulut récupérer son pied et fuir, encore. Mais Driesen, la version chat, se jeta sur lui avant qu’il ait pu ne serait ce que dégager son pied. Pourquoi ? On ne le sut pas, peut être perçut-il les émotions similaires des deux humains, la douleur identique qui irradiait d’eux. Brendon déséquilibre chuta lourdement sur le sol. Le son que produisit son crâne en s’écrasant sur le béton recouvert de linoléum résonna dans le silence religieux qui régnait dans l’amphithéâtre. La douleur eut raison de lui quelques instants, il sombra.

    Rêvait-il ? Il l’entendait l’appeler, il avait l’impression de sentir ses mains sur son visage, dans ses cheveux, ses caresses familières qu’elle lui donnait autrefois. Il l’entendait crier, s’énerver, il avait l’impression de sentir des larmes mouillés sa peau. Rêvait-il ? Elle le suppliait, jurait. Rêvait-il ? La douleur qui irradia soudainement dans sa poitrine lui prouva qu’il rêvait, il n’aurait pas eut mal si elle avait été là, réellement. Pourtant il sentait sa joue contre son thorax, sa main sur son visage, il entendait sa voix lui dire ses mots qu’il avait attendus longtemps. Il devait rêver n’est ce pas ? Elle ne pouvait pas…. Ses lèvres douces, chaudes se posèrent sur les siennes, caresses ô combien agréable qui n’avait rien à voir avec celles de son hallucination. Ses mots… Ses baisers. Il ne pouvait pas les rêver pas vrai ? Sa respiration s’accéléra, ses lèvres finirent par répondre à ses baisers mais elle n’en eut pas conscience tant elle se détachait rapidement de ses lèvres pour parler avant de l’embrasser de nouveau. Son cœur battait fort dans sa poitrine, il se sentait vivant. Soudainement elle hurla et la cuisante douleur d’une main contre sa joue lui prouva qu’il ne rêvait pas. Il avait horreur qu’elle le gifle, il n’aurait jamais rêvé qu’elle le giflait. Alors qu’il sentit un mouvement d’air sur sa droite il saisit au vol sans ouvrir les yeux la main qui filait vers son visage. Sa main blanche aux longs doigts de pianiste se referma sur son poignet fin. Il eut un long silence durant lequel il n’ouvrit pas les yeux et durant lequel elle cessa de respirer surprise. S’il ouvrait les yeux serait-elle là ? Il sentit sa chaleur contre son flanc s’éloigné, et bien qu’il tenu toujours son poignet dans sa main il eut la désagréable sensation d’un rêve qui s’évanouie. Il relâcha son poignet et se blottit contre le sol, il se sentait nauséeux, il était si las. Le sang battait douloureusement à ses tempes, il aurait tout donné pour que ce soit vrai, qu’elle soit là. Soudainement alors qu’une larme s’échappait de dessous ses paupières une langue râpeuse frotta tel du papier de verre contre sa joue. Le chat était toujours là. Il lui léchait le visage en ronronnant de plaisir.


    « Driesen ! » En simultanée la voix d’Océane et de Brendon venait de résonner dans le silence pour signifier au chat d’arrêter. Brendon ouvrit brusquement les yeux et recula plus étonné que surpris de la voir à quelques centimètres de lui recroquevillé entre les sièges et son propre corps. Dans la pénombre il manqua de peu de se heurter à l’un des accoudoirs des sièges. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose lorsqu’un haut le cœur le submergea, il roula sur le côté loin d’elle, et rendit le maigre contenu de son estomac dans les marches des « gradins ». Sa tête le lançait il tremblait, il était si mal… Bordel avait-il prit trop de drogues le soir où Océane Eono lui avouait qu’en fait elle l’aimait toujours ? Il se laissa retomber sur le flanc lorsque les soubresauts de son estomac s’apaisèrent, du sang s’écoulait de son nez mais il n’en avait pas conscience, des points noirs étaient apparus dans son champ de vision.

    (b]« Eono … »[/b] Murmura t-il. « Reste avec moi… »

    [i]Ses yeux se fermèrent…[i]
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Océane J. Eono
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Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Vide
MessageSujet: Re: Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane]   Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] EmptyLun 9 Nov - 9:48

      Petit Lutin,

      Je sais que tu détestes que je t’appelle ainsi, mais que tu ne dis rien, dans cette volonté continuelle de me faire plaisir, et de ne pas gâcher les derniers plaisirs qu’il me reste. Et pour te punir de me traiter de la sorte, j’en use et j’en abuse. Je suis peut être un vieux bonhomme grincheux, mais je suis loin d’être un pied dans la tombe, alors arrête donc de te faire du mouron ! Je vais bien, le domaine va bien, même Billy Lee va bien, on a pas besoin de toi ! La seule chose dont nous avons besoin, c’est de te savoir heureuse. Oui, oui, je sais ce que tu es entrain de te dire « Bon sang, mais il lui prend quoi au vieux ? Il s’est mangé un méchant coup sur la tête qu’il me fait des déclaration par lettre ? ». Et bah non, même pas ! Figure-toi que le vieux, il sait écrire ! Il a même courtisé ta grand-mère comme ça. Bon, avant que Billy n’intercepte les lettres, et ne les « modifie » avant de les renvoyer, ce qui m’a valu plusieurs gifles de la part de cette femme caractérielle. Tu lui ressembles à bien des égards ! Elle avait la gifle facile et de grands yeux verts, rieurs parfois, et tristes souvent. Tristes comme ceux que j’ai croisé tous l’été. Oui, tu lui ressembles beaucoup, à la différence près, que lorsqu’elle avait un problème, elle ne le gardait pas pour elle. Elle s’en ouvrait à moi. Tu es grande, maintenant, mais tu es tout de même le seul être qu’il me reste sur cette fichue Terre. Je ne supporterais pas un nouveau séjour comme celui que tu viens de me faire. Je veux te voir sourire, t’entendre rire comme avant. Je n’exige pas de réponse, ni même d’explication, je veux juste que tu fasses le nécessaire pour redevenir celle que tu étais. Ne me dis pas que c’est impossible, car impossible n’est pas Eono ! Tu as le droit d’aimer, Océane. Tu as le droit d’aimer sans avoir à craindre de perdre. Oui, parfois ça fait mal, mais penses-tu qu’il vaut mieux souffrir maintenant en se privant d’un bonheur probable, plutôt que de souffrir, peut être, un jour lointain ? Je m’inquiète pour toi. Sans cesse. Chaque jour que Dieu fait, je me demande dans quel état tu peux te trouver en cet instant. Cesse de te sacrifier. La vie ne vaut pas d’être vécue sans amour. Et non, l’amour de son grand-père ne compte pas. Je te parle du vrai, du grand, celui que l’on ne rencontre qu’une fois dans sa vie, et qui envoi promener tous les préjugés. Celui qui te fait parcourir des kilomètres pour retrouver celle que tu aimes, même si tu risques d’essuyer un nouveau refus. Celui qui te rend idiot au point de prendre un vieil âne fatigué pour un bel étalon à la robe attrayante ! Celui que tu as rencontrer, Océane, et que tu ne pourras déloger de ton cœur à moins de t’arracher cet organe. Ce qui serait pour le moins stupide et douloureux. Donc, ne le fais pas ! Ressaisis-toi ! Relève la tête, et fais ce que tu as à faire. Je n’ai peut être pas été un très bon exemple, j’ai souvent été laxiste ou trop sévère, je suis conscient d’avoir fait un sacré bon nombre d’erreurs, conscient que tu as manqué d’un modèle féminin, et non, Billy ne compte pas, mais j’espère que tu sauras m’écouter cette fois, me faire confiance, et comprendre le mal que tu te fais à toi, et à ton entourage aussi. Je t’aime gros comme un océan, Océane, et je sais ne pas être le seul à t’aimer aussi gros que ça. Et non, Billy ne compte pas. Prends le temps qu’il te faudra, mais reviens-moi à Noël avec le sourire. Ce sera le plus beau cadeau que tu pourras me faire. Ça, et un téléphone à cadran ! Je t’assure que j’arrive pas à me servir de ce truc que tu m’as ramené. Comment tu appelles ça ? Un transportable ? Et puis si tu pouvais prendre un peu de poids aussi, ça ne serait pas du luxe ! T’es trop maigre ! Tu manges bien au moins ?
      Aime, Océane. Aime.

      Francis.

Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Huolma
« I'll follow you, even if it's just a dream, even if it's a nightmare. »

    "Aimer". Cela semblait si simple pour lui. Il faisait rimer "Aimer" avec "Simplicité". Pourtant cela n'avait rien de simple. Et elle aimait. Elle n'avait cessé d'aimer. A tout bout de champs, de manière disproportionnée, furieusement, avec stupidité. Machinalement, dans un réflexe, elle porta la main à sa joue, pour sécher la larme qu'elle s'attendait à y trouver. Mais non, elle n'avait plus de larmes, elle avait déjà trop pleuré. Alors, son index vint retrouver le papier froissé, qu'elle caressa, laissant son doigt épouser l'écriture de son grand-père, suivant les légers creux formés par le stylo. Comment en était-elle arrivée là ? Pourquoi n'avait-elle pas réagit maintenant ? Pourquoi fallait-il attendre d'être au bord de la falaise, une jambe dans le vide, pour qu'elle se rende compte de ses erreurs ? A cette pensée son cœur se mit à battre plus fort, et son regard se releva immédiatement, quittant la feuille pour se poser sur la forme dans le lit, en face d'elle. Si elle avait encore eu des larmes, probablement qu'elle aurait craqué de nouveau, laissant ce liquide salé inonder ses joues comme mille fois depuis des heures. Elle n'avait fait que cela, pleurer. Une petite chose larmoyante passant de bras en bras, aussi impuissante que ces bras qui cherchaient à la consoler. Il y avait eu Duncan, puis Curtis, et avant cela un médecin dont elle avait oublié le nom et la tête. Elle s'était sentit si inutile et dégoutante. Coupable. Tout cela n'était que le résultat de sa propre faiblesse. Lentement, elle déplia ses jambes engourdies d'avoir tenu la position pendant si longtemps. Depuis combien de temps était-elle ainsi, repliée sur un fauteuil inconfortable ? Elle se leva prudemment, s'accrochant au mur, refusant de faire confiance à ses jambes. Un pied après l'autre, elle avança dans cette petite chambre plongée dans la pénombre. Il n'y avait que la lueur de toute cette machinerie sophistiquée pour guider ses pieds, mais quand bien même aurait-elle été plongée dans le noir, elle aurait été capable de se déplacer, du moment qu'il s'agissait de le retrouver. Le bip de l'encéphalogramme avait quelque chose d'agaçant, de culpabilisant, et de rassurant. Mais rien ne valait la douceur du véritable battement de son cœur. Précautionneusement, elle vint poser son visage contre sa poitrine, cherchant à l'entendre encore et encore. Ça aussi, cela faisait des heures qu'elle le faisait, répétant le même geste dès que le besoin de l'entendre ce faisait trop pressant. C'était comme s'il lui parlait, son cœur chantait pour elle, lui rappelant qu'il était là, qu'il n'allait pas partir, pas maintenant. Elle ferma les yeux, se délectant de sa régularité, paniquant dès qu'un battement tardait à venir, reprenant son souffle dès qu'elle sentait le sien sur son front. Une fois repue de cette faible symphonie, elle se redressa, et prit une profonde inspiration avant de porter son regard sur lui. C'était à chaque fois un choc. Elle n'avait pu le remarquer dans l'obscurité de la salle de conférence, mais dès qu'il avait été exposé à une lumière vive, elle avait vu. Et maintenant, même à l'éclairage épileptique d'une machine, elle ne pouvait l'ignorer et le voir autrement. Elle se souvenait de sa peau si pâle, de ses joues creusées, de ses cernes violacées et de ses lèvres sèches. Elle avait eu la vision d'un mort, alors que tous s'activaient pour lui redonner vie. "On va le perdre ! Putain, on va le perdre !". Elle entendait encore cette voix oppressante, passer et repasser en boucle dans son crâne. Elle sentait encore ces bras enserrer sa taille pour l'empêcher de monter dans le véhicule alors qu'elle hurlait comme jamais elle n'avait encore hurler dans sa vie. Et puis elle revoyait ces traces dans le pli de son bras. C'était comme ça qu'elle avait compris. "Vous pouvez être fière, c'est grâce à vous.", cette voix aussi, elle l'entendait en boucle dans son crâne. Le médecin n'avait pas idée du mal qu'il venait de lui faire, pourtant, il n'y avait pas eu une once d'ironie dans sa voix, il souhaitait réellement qu'elle se réjouisse de lui avoir sauvé la vie, en ayant les bons réflexes. Et dire qu'elle ne se souvenait même pas de les avoir eut, ces réflexes. Comment en étaient-ils arrivés là ? A un bip bip sur une machine agaçante ? Comment ?

    Quelques heures plus tôt...

    Il avait saisit son poignet avant que la nouvelle gifle ne s'abatte. Surprise, elle n'avait réagit qu'à retardement, et de manière idiote. Son instinct de survie l'avait conduit à reculer jusqu'à rencontrer un obstacle. Elle n'avait pas été bien loin, ses jambes touchaient encore ses flancs, mais elle ne pouvait aller plus loin. D'une part, les sièges l'en empêchaient, d'autre part, il tenait toujours son poignet entre ses longs doigts, et elle n'avait aucune envie de rompre ce contact. Elle avait peur qu'il la rejette, elle ne méritait que ça, mais tant qu'il voudrait la toucher, tant qu'il ne serait pas dégouté par son contact, elle n'aurait de cesse de le lui offrir. Elle ne respirait plus, elle n'avait même pas conscience de ne pas le faire, elle avait juste peur que tout s'arrête au moindre mouvement de sa part. Il lâcha son poignet, et elle cru mourir, pourtant, il ne prit pas la fuite, comme elle l'imaginait, au contraire, il se tourna vers elle, sans pour autant ouvrir les yeux. On aurait dit qu'il se pensait seul. Pourtant c'était impossible, pas après tout ce qui venait de se passer. Il avait forcément conscience de sa présence. Sa main, en suspension depuis qu'il lui avait lâché le poignet, gravita au-dessus de lui, hésitant à se poser dans ses cheveux, quand elle fut attirée par un petit point lumineux sur sa joue. Elle mit un peu de temps avant de comprendre qu'il s'agissait d'une larme sur laquelle se réverbérait l'une des faibles sources de lumière de la pièce. Alors elle n'hésita plus, et sa main prit le chemin de sa joue, juste avant d'être stoppée par l'encombrant félin.
    "Driesen !". Sa voix se mêla à celle de Brendon, qui ouvrit les yeux brusquement, et recula, comme s'il était surprit de la voir. Il était surprit ? Mais... Il tenta de parler, en vain, avant de rouler brusquement sur le côté. Si elle ne vit rien, elle entendit. Elle l'entendit rendre le contenu de son estomac, puis elle surprit le tremblement qui s'emparait de lui. Était-elle responsable de ça ? Était-ce sa simple vu qui lui causait cette réaction ? Elle ne comprenait pas, des faits, des causes, des hypothèses se bousculaient dans son crâne, lui faisant croire à tout ou presque. Puis il retomba sur son flanc à quelques centimètres d'elle. Elle vit ses yeux se retourner dans leurs orbites, devenant blancs, avant qu'il ne l'appelle.
    "Reste avec moi..."
    Il n'alla pas plus loin. Ses paupières s'abattirent sur ses yeux, et il fut prit de tremblements avant de s'immobiliser complètement. Puis tout ce passa très vite.
    "Non ! Toi, reste avec moi ! Brendon !"
    Cela avait été le premier ordre d'une longue série. Elle ne cessa de lui parler, hurlant sur lui comme une démente. Elle avait tenté de le ramener à lui, procédant de la même façon que plus tôt sans, toutefois, mettre autant de force dans sa gifle. Mais rien y faisait. Elle avait essuyé le sang qui lui coulait du nez, avait penché sa tête en arrière pour facilité sa respiration qu'il avait de faible. Sa mémoire lui avait alors envoyé une succession d'images. Des images d'hommes et de femmes dans le même état que lui. Elle avait tout rejeté en bloc, hurlant à ces images d'arrêter. Elle se souvenait avoir relevé sa manche pour prendre son pouls, d'avoir rageusement remonté le vêtement plus que nécessaire, et d'avoir entraperçu ces marques. Alors elle avait compris. Elle avait tout compris, sans pour autant vouloir y croire. Elle l'avait traité de "sale junkie de merde !", tout en se jetant sur son sac pour y trouver son téléphone. Mais le sac rependu au sol ne lui offrit qu'un désordre sans nom. Alors elle fouilla les poches de Brendon, espérant y trouver son Iphone. Elle le trouva, elle trouva aussi un petit sachet de poudre blanche. Sa rage s'extériorisa par une nouvelle pluie d'insultes. Elle se calme juste le temps de composer le 911 et d'indiquer les symptômes ainsi que l'adresse, puis elle reprit. Elle ne se souvenait plus comment, mais l'ambulancier était formel, elle avait eu les bons gestes. Elle avait sortit sa langue, s'assurant qu'il ne la morde pas, ou pire, elle avait souffler pour ramener de l'air dans ses poumons, lorsque sa respiration devenait bien trop faible. Elle avait finit par alerté le gardien qui faisait sa ronde, à force de hurlements. Il avait tenté d'intervenir, de prendre sa place, mais Océane l'avait envoyé promener. C'était elle qui s'en occupait. Personne d'autre ne le toucherait. Elle n'avait pas pleuré, elle n'avait fait que s'activer et lui ordonner de revenir à lui, de ne pas la laisser. Elle l'avait traité de tout les noms, avant de se répandre en mots d'amour, puis de recommencer. Cela dura une fraction de seconde, et une éternité, tout à la fois, avant qu'elle ne perçoive la lueur des gyrophares peindre la pièce en rouge et bleu. Puis le brancard fut là, alors qu'Océane soufflait dans les poumons de l'homme qu'elle était entrain de perdre. Il avait cessé de respirer depuis plus d'une minute.

    ________________________


    "Vous devriez rentrer vous reposer. Il dormira encore de longues heures, vous savez ?"

    Océane sursauta, ses doigts toujours dans les mèches cuivrées qu'elle caressait depuis quelques minutes. L'infirmière n'avait pas parlé fort, et pourtant, la brune demeurait dans le silence depuis de trop longues heures pour ne pas réagir à cette présence soudaine. Elle tourna son regard fatigué vers la petite bonne femme au visage en permanence joviale. Océane l'imaginait aisément faire une tarte à la rhubarbe pour une fratrie de tête blondes s'égosillant de bon cœur autour d'une table de cuisine. Elle aurait eu le même sourire tendre aux lèvres. Ce sourire qu'elle offrait pour l'instant, à une jeune femme qui avait foutu sa vie et celle de l'homme qu'elle aimait en l'air, une jeune femme qui ne le méritait pas, une jeune femme qui ne méritait rien. Ni compassion, ni tendresse, ni même pitié.

    "Non... Merci... Je reste avec lui..." Répondit-elle d'un ton las et fatigué. "J'ai promis." Acheva-t-elle en reportant son regard sur Brendon, toujours endormi, toujours relié à tout un tas de machines. Ses doigts s'activèrent de nouveau dans ses mèches, et ses lèvres vinrent déposer un baiser sur son grand front. Comment en étaient-il arrivé là ? A une promesse de toujours rester ? Comment ?

    Quelques heures plus tôt...

    "On va le perdre ! Putain, on va le perdre !"
    "Pas de respiration depuis 2mn et 36 secondes !"
    "J'ai plus de pouls !"
    "Encéphalogramme plat !"
    "On intube !"
    "Dégagé !"
    Un choc... Puis un autre... Le bip continue de la machine... La frénésie des hommes dans l'ambulance... Elle ne voyait de lui que ses pieds, son buste découvert, et ses plaques que l'on frottait l'une contre l'autre avant de les poser sur son torse...
    "On dégage !"
    "Toujours rien !"
    "Augmente la puissance !"
    Le monde était massé autour du véhicule. Des curieux, des charognards venu se repaitre du malheur des autres. Mais Océane ne les voyait pas, elle n'avait d'yeux que pour ce corps sans vie qui gisait à l'arrière d'une ambulance. Elle n'avait pas d'énergie pour leur hurler de partir, toute celle qu'il lui restait, elle l'utilisait pour se dégager de cette étreinte, elle l'utilisait pour insulter cet homme qui l'empêchait de rejoindre Brendon, alors qu'il serait plus utile à l'intérieur.
    "Piqure d'adré !"
    "T'es sûr ?"
    "Il va y rester, faut tenter !"
    Océane ne comprenait pas. Elle ne comprenait rien à ce jargon médical, mais quand elle vit l'énorme seringue, elle hurla de toutes ses forces. L'homme qui la maintenait, la força à se retourner, mais c'était trop tard, elle avait vu l'énorme aiguille s'abattre sur ce poitrail, elle avait sentit la déchirure dans son cœur, comme s'il s'agissait du sien que l'on venait de transpercer. Ce fut à son tour de rendre tout le contenu de son estomac. Pliée en deux, l'homme la maintenait au-dessus du caniveau, l'encourageant à vomir, comme s'il s'agissait de la meilleure chose qu'elle avait fait depuis des jours. Peut être même allait-il lui remettre un diplôme pour ça. Océane Eono, titulaire du doctorat en gerbe avec mention très bien, à en croire l'ambulancier. Elle sentait son corps se vider de toute vie, comme si son sang la désertait. Elle respirait toujours, son coeur battait toujours, mais elle était vide, plus vide qu'elle ne l'avait jamais été auparavant. Froide comme les pierres. Puis un bip vint briser le silence. Bientôt suivi d'un autre, puis un autre, encore un autre, jusqu'à l'entêtante symphonie qu'elle ne croyait plus jamais entendre.
    "Ça repart !"
    Quoi ? Qu'est-ce qui repart ? "Son cœur". L'ambulancier n'avait pas prononcé un mot, mais elle avait pu lire la réponse dans son regard. Il y eut un moment de flottement pendant lequel Océane ne savait pas si elle devait se réjouir ou fondre en larme, puis tout s'enchaina. Les ambulanciers parlaient vite et fort, l'homme qui la tenait depuis le début, la souleva de terre pour la faire monter à l'arrière du véhicule. On lui tendit ses affaires, puis les portes claquèrent violemment, avant que l'ambulance se mette en marche, toutes sirènes hurlantes. Il y avait trois hommes avec elle, à l'arrière, l'un d'eux appuyait à intervalles régulière sur une grosse poire, et la poitrine de Brendon se soulevait. Cet homme, c'était la respiration de son homme. Un autre surveillait une poche de sang qui gouttait jusqu'au coude de Brendon. Lui, il était le sang de son homme. Le troisième pansait le poitrail dans lequel l'énorme aiguille était entrée, tout en expliquant à Océane ce qui allait se passer. Mais Océane n'écoutait rien. Son regard oscillait entre l'écran à bip-bip et le visage de l'homme qu'elle aimait. On l'aidait à respirer, on l'aidait a renouveler son sang, mais son cœur... il battait tout seul. Il battait pour elle. Elle le savait. Alors, elle se pencha à son oreille et murmura cette promesse.

    "Je reste avec toi... pour toujours."

    ... il fallait qu'il s'accroche.

[...]

    "Vous êtes de la famille ?"

    Océane gisait depuis une bonne heure sur les sièges très inconfortables de la salle d'attente des urgences. Des sièges en plastiques, collés les uns aux autres, mais dotés d'accoudoir qui empêchait de s'allonger. Pourtant elle l'avait fait, passant ses jambes par-dessus l'un, et détruisant son cou sur l'autre. Elle avait fermé les yeux depuis quelques minutes, sans parvenir à trouver le sommeil, lorsqu'une infirmière la tira de cette torture. Lorsque l'ambulance était arrivé à l'hôpital, on lui avait interdit de suivre le brancard. On lui avait ordonné de rester ici et d'attendre qu'on vienne lui donner des nouvelles. Elle avait protesté, mais elle ne faisait pas le poids contre deux médecins, quatre ambulanciers et cinq infirmières. Alors elle s'était laissé choir sur un siège, et avait entreprit de faire le ménage dans les affaires de Brendon, transférant toutes ses merdes dans son propre sac dans un réflexe quasi inconscient de protection. Pourquoi avait-elle fait cela ? Pour lui éviter des ennuis ? Alors qu'il se trouvait entre la vie et la mort quelque part dans l'hôpital ? C'était stupide, mais l'avenir lui donnerait raison de l'avoir fait. Elle avait à peine refermé son sac, que l'agent de sécurité qui les avait trouvé à la fac, vint s'asseoir à ses côtés. Était-il là par conscience professionnelle, réel soutient ou bien juste par curiosité malsaine ? Qu'importe, il était là, silencieux, à ses côtés. Personne ne lui avait encore posé de question. On l'avait mit à l'arrière de cette ambulance, mais personne n'avait encore eu l'intelligence de lui demander qui elle était, ni même qui était le junkie qui avait frôlé la mort. Ils soignaient, puis ils posaient les questions. Alors forcément, si cette infirmière posait des questions, c'est que de son côté, elle avait des réponses qui étaient susceptibles d'intéresser Océane.

    "Comment va-t-il ?" S'empressa-t-elle de demander en se redressant brusquement.
    "Vous êtes de la famille ?" Questionna de nouveau l'infirmière, ignorant totalement l'intervention d'Océane.
    "Oui !" C'était sortit si rapidement et avec une telle sincérité que l'on ne pouvait pas douter des propos de la jeune femme. Elle avait réfléchit vite, comme c'était le propre de la brunette. Si elle disait la vérité, alors on ne la laisserait pas le voir, on ne lui donnerait pas d'informations, on se contenterait d'appeler les Driesen, qui se feraient un plaisir de la laisser dans l'inquiétude la plus totale. Elle voulait savoir, elle voulait le voir, il voulait la voir.
    "Sa soeur ?"
    Hasarda l'infirmière.
    "Sa femme." Répondit Océane avec aplomb. Ignorant le regard que la bonne femme en blouse portait sur elle, la brune enchaina rapidement. "Comment va-t-il ?"
    "Avant qu'un médecin ne vienne répondre à toutes vos questions, j'aurais besoin de vos papiers d'identité. Les siens et les vôtres."

    Océane ne protesta pas. Elle voulait ses réponses, elle était prête à se plier à toutes les exigences de la version médicale d'Oprah ! Elle fouilla dans son sac, et en tira sa carte d'identité qu'elle remit à la dame, avant de s'emparer du portefeuille de Driesen, et de faire de même.
    "Brendon Stanford ?" Demanda l'infirmière en observant la fausse carte dont se servait Driesen pour sa consommation d'alcool. "Je croyais qu'il s'appelait Driesen. Vous ne l'avez pas appelé Driesen en arrivant ?"
    Merde !
    "Driesen c'est le chat."
    La voix provenait de derrière elle. Océane fit volteface pour observer avec surprise l'agent de sécurité de la fac, qu'elle avait cru muet pendant un moment.
    "Le chat ? Quel chat ?" Insista l'infirmière qui semblait un peu perdue.
    "Oui, le chat. Quand je les ai trouvé, ils avaient un chat avec eux. Sur son collier il y avait marqué "Driesen". D'où ma conclusion : C'est le nom du chat." L'homme parlait nonchalament, haussant les épaules avec simplicité, comme si tout était normal. Et Océane dû résister à l'envie de coller un baiser sonore sur chacune de joues de cet homme.
    "Drôle de nom pour un chat." Se contenta de répondre l'infirmière tout en passant à la deuxième carte d'identité. "Eono ? Vous ne portez pas le nom de votre époux ?" Mais c'est qu'elle cherchait les ennuis, la grosse ?!
    "Si, mais je n'ai pas encore fait renouveler ma carte d'identité. Elle date de 2007, si vous regardez bien." Répondit-elle en s'obligeant au calme.
    "Ça semble logique, en effet." Annonça l'autre en acquiesçant de la tête, avant de lui tendre une feuille retenue par la pince d'un porte-document, et un stylo. "Veuillez remplir tout ceci. C'est pour les médecins et l'assurance. Quand à la police..." Océane retint sa respiration, braquant un regard inquiet sur Oprah. "... elle n'a pas été prévenue. Vu que cela s'est passé sur le campus, il revient à la sécurité du campus de se charger de cette affaire et d'employer les mesures nécessaires." Son regard, comme celui d'Océane, se porta sur l'agent de sécurité, qui se contenta de dodeliner de la tête.

    Il observa l'infirmière rendre les papiers d'identité à Océane, puis s'éloigner, avant de s'enfoncer de nouveau dans son siège, et de retrouver son mutisme. La brune l'observa en silence pendant un long moment, inquiète, agacée, se retenant de l'attraper par les épaules pour le secouer dans tous les sens. Il avait fermé les yeux, ouvrant une paupière par instant pour observer la jeune femme qui remuait frénétiquement de la jambe en se rongeant les ongles.
    "Ce n'est pas ce que vous pensez." Lâcha-t-elle finalement après de longues minutes de ce silence insupportable. "C'était la première fois. Il n'a jamais touché à ça avant. Je vous le jure ! Jamais ! Il est brillant ! Il est destiné à un très grand avenir ! Je vous assure, son QI est supérieur à celui d'Einstein ! On va le foutre à la porte, plus aucune fac ne voudra de lui si le Doyen apprend pour son overdose ! Je..."
    "Overdose ?"
    La coupa soudain le gardien. "Quelle overdose ? Il s'agissait d'une crise d'épilepsie." Voilà qu'il s'étirait en baillant avec nonchalance. Ce type était réel ? "Vous avez vu l'heure, Océane ? Il se fait tard, je devrais rentrer, moi."
    "Comment savez-vous que je m'appelle Océa...?"
    "Bon ! Il est temps !"
    La coupa-t-elle une nouvelle fois en sautant sur ses pieds. "Vous devriez dormir un peu, je suis sûr que tout ira bien pour monsieur Driesen."
    Il parlait du chat ? Non, son clin d'œil finit de la convaincre. Il ne parlait pas du chat. Et alors qu'elle observait son dos passer les portes automatiques de l'hôpital, elle se demandait qui était ce gardien qui les connaissait si bien ?

[...]

    "Madame Stanford ?"

    Océane était entrain de recopier soigneusement les numéros de son assurance médicale dans le feuillet que lui avait donné l'infirmière. Mentir sur l'identité de Brendon allait lui éviter bien des problèmes, mais cela avait un inconvénient majeur : Il ne pouvait pas bénéficier de la couverture sociale de ses parents. Tant pis, celle d'Océane était assez bonne. C'était illégal, mais pas plus qu'une usurpation d'identité.

    "Madame Stanford ?" Répéta la voix à proximité, provoquant l'agacement d'Oceane qui fronça les sourcils en jetant un coup d'oeil circulaire autour d'elle, à la recherche de cette madame Stanford qui n'était pas très pressée de se faire connaitre. Dans sa ronde, son regard se posa sur le médecin en face, qui ne la quittait pas des yeux. "Madame Brendon Stanford ?" Insista-t-il plus doucement. Merde ! C'était elle !
    "Oui !!" S'empressa-t-elle de répondre en posa la tablette et la feuille sur le siège d'à côté. "Comment va-t-il ?" S'enquit-elle, fébrile, ses mains se mettant à trembler devant l'imminence de la réponse qu'elle attendait depuis trop longtemps.
    "Il est tiré d'affaire." Répondit-il avec douceur, posant une main paternaliste sur l'épaule de la jeune femme. "Grâce à vous." Ajouta-t-il. "Vous pouvez être fière, c'est grâce à vous." Il n'avait probablement pas conscience du mal que venait de produire sa phrase sur Océane, mais maintenant qu'elle était rassurée quand à l'état de santé de Brendon, elle pouvait se remettre à culpabiliser. "Vous avez eu les bons réflexes. Sans votre bouche à bouche, il n'aurait pas tenu aussi longtemps avant l'arrivée des secours, et nous n'aurions rien pu faire. Maintenant nous pouvons affirmer qu'il va s'en sortir, à condition de ne pas reprendre ses mauvaises habitudes..."
    "Il s'agit pas d'une habitude !"
    S'exclama Océane que cette phrase avait fait sortir de sa torpeur.
    "Ce qui explique l'overdose. Elles se produisent souvent après une longue abstinence ou dans les cas de polytoxicomanies. Pour votre mari, il s'agit des deux cas. S'il est novice, alors il n'aura pas su doser, et aura opéré différents mélanges. Les traces de piqures sur ses bras montrent qu'il ne se contentait pas d'une seule drogue et qu'il multipliait les prises. Dans le doute, nous lui avons fait un lavage d'estomac, ne sachant pas ce qu'il avait ingéré. Je dois vous informer d'une autre hypothèse, Madame Stanford." Océane releva les yeux vers lui. Elle savait ce qu'il allait lui dire, elle appréhendait ce qu'il allait lui dire. Elle voyait ses lèvres bouger, mais il y avait comme un arrêt momentané de l'espace sonore. Elle n'entendait plus rien, mis à part cette petite voix dans sa tête qui lui répétait la même chose en boucle, jusqu'à ce que le son reprenne juste au moment où le médecin lâchait les mêmes mots que la petite voix : "... tentative de suicide." Une larme roula le long de sa joue. La première depuis de longues heures. "Ce n'est qu'une théorie, mais il est vrai que certaines personnes choisissent cette méthode pour mettre fin à leurs jours. Quoiqu'il en soit, vous allez devoir faire attention à lui. L'abus de drogue est toujours signe d'un profond mal-être. Peut être qu'une thérapie serait..."
    "Je peux aller le voir ?"
    Le coupa-t-elle, les larmes silencieuses cavalant jusque dans son cou.
    "Vous feriez mieux de rentrer chez vous, et de dormir un peu, je..."
    "Je peux aller le voir ?"
    Répéta-t-elle comme un disque rayé.
    "Il dormira jusqu'à demain, vous devriez..."
    "Je lui ai promis de rester. Je peux aller le voir ?"
    "Chambre 549, premier étage sur la gauche, mais il est sous respirateur et..."
    Et Océane ne l'écoutait plus. Elle avait récupéré ses affaires, et courait déjà jusqu'aux doubles portes battantes dont on lui avait interdit l'accès pendant trop longtemps.

[...]

    "Pourquoi tu as fait ça ? Pourquoi ? Pourquoi tu n'es pas venu me voir ? Pourquoi tu ne m'as pas rattrapé ? Pourquoi veux-tu que je reste avec toi alors que par ma faute tu fais ce genre de conneries ? C'est bien la preuve que je ne t'apporte rien de bon."

    Penchée au dessus de lui, une main dans ses cheveux, son pouce allant et venant sur son grand front, l'autre accrochée à la sienne, ses doigts s'emmêlant aux siens, elle l'interrogeait à voix basse, sans guère attendre de réponses ? Il avait été placé sous anesthésie générale, et par la suite, comme si cela ne suffisait pas, on lui avait administré de puissants calmants qui le tiendraient endormit jusqu'au petit matin. Un masque lui recouvrait le nez et la bouche, l'obligeant à respirer, comme s'il ne pouvait pas le faire de son propre chef. Il avait des tuyaux de partout, en intraveineuse, ou façon électrodes sur son torse. Il était allongé sur le dos, les bras le long du corps, les yeux clos, immobile. S'il n'y avait pas eu cette respiration artificielle on l'aurait dit mort. Il était si pâle, si mince. Ses paupières closes prenaient une teinte violacée, détonnant avec ses cernes presque bleues à présent. Ses longs doigts blancs étaient si froids. Océane ne faisait que pleurer.

    "Qu'est-ce que tu lui as fait ?" Ça aurait pu être la voix de sa conscience, mais il n'en était rien. Cette voix, familière s'il en est, appartenait à l'homme qui venait d'entrer dans la chambre pour se précipiter au chevet du souffrant, évinçant Océane au passage. "Ça te suffisait pas de lui bouffer le cerveau, fallait en plus que tu le conduises à l'hosto ?" Cracha-t-il en promenant ses mains au-dessus de tous les tuyaux, sans parvenir à trouver un endroit où les poser.
    "Ta gueule, Curtis !" Une nouvelle voix venait de claquer dans la petite pièce. Toujours pas celle d'Océane. Elle avait beau avoir du répondant, elle était d'accord avec Curtis, Brendon était ici par sa faute. D'ailleurs elle n'avait même pas la force de se retourner vers la nouvelle voix. Elle se contentait de fixer Brendon depuis l'endroit où Curtis l'avait poussé.
    "Saleté de poiscaille !" Lâcha ce dernier.
    "Curtis, si tu la fermes pas tout de suite, Tu risques d'aller occuper la chambre d'à côté." La voix toujours. Puis cette main qui se posa sur son épaule. "Chaton ?" La jeune femme fit volteface, et alla se réfugier dans les bras de Duncan, laissant les larmes s'exprimer bruyamment pour la première fois. Il la serra contre lui, gardant le silence le temps qu'elle se calme. Cela demanda plusieurs minutes avant qu'elle ne parvienne à reprendre son souffle. "T'aurais dû m'appeler moi, au lieu de l'autre idiot. J'étais au courant de rien, il a fallut que je lui cours après et que j'entre de force dans sa voiture."
    "Je sais pas où est mon portable."
    Répondit-elle en tentant de sécher ses larmes. "Il a dû tomber dans la salle de conférence, je n'ai que celui de Brendon. Je ne savais pas qui joindre. J'ai eu tellement peur. Tellement peur. Il ne respirait plus. Et toutes ces marques sur son bras. Pourquoi il a fait ça ? Pourquoi ?"
    "Tu veux que je te dise pourquoi ?"
    "Non, ça ira, on s'en passera, Curtis !"
    "Pardon, mais j'ai quand même le droit de lui expliquer pourquoi mon meilleur pote se retrouve sur un lit d'hôpital par sa faute, non ?"
    "Ne rejète pas ta propre culpabilité sur Océane !"
    "Ma culpabilité ? Et en quoi suis-je responsable ?"

    Les deux hommes se disputaient, le ton montait, ils se rapprochaient, et tout ça à quelques pas d'un Brendon alité et sans connaissance.
    "CA SUFFIT !" Hurla Océane. "Si vous voulez vous disputer, allez-y, mais faite-le dehors ! Je veux bien assumer l'entière responsabilité de son état. La culpabilité me ronge déjà. Mais par pitié, ce n'est ni le lieu ni le moment."
    Elle s'était interposée entre eux, et les observait l'un après l'autre. Une infirmière passa la tête par la porte pour demander si tout allait bien. Océane jeta un regard sur les garçons, qui à tour de rôle hochèrent la tête, avant de se reculer. Curtis alla s'adosser à un mur, tandis que Duncan faisait de même de l'autre côté, et qu'Océane retournait près du lit.
    "Il se drogue depuis plusieurs jours." Annonça Duncan à voix basse. "Voilà pourquoi je parle de ta culpabilité, Curtis."
    "Quoi ? Mais je n'en savais rien ! Tu es sûr de ce que tu avances ? Tu as des preuves ?"
    "Tu veux dire mis à part le fait qu'il vient de faire une overdose ?"
    Répondit-il avec dédain. "Je l'ai vu avec un sachet de poudre blanche y a quelques jours. Et c'était pas de la farine, à moins qu'il se passionne pour les mini-cakes."
    "Et tu n'as rien dit ?"
    C'était au tour d'Océane de s'indigner.
    "J'ai essayé de lui parler, mais il a prit la fuite ! Et puis je pensais que Curtis savait !" Tenta-t-il de se défendre, avant de souffler fort en signe de résignation. "Je vais chercher du café. On va en avoir besoin." annonça-t-il en tournant les talons.

    Avec le départ de Duncan, le silence revint s'installer dans la pièce. Uniquement rompu par le bip de l'encéphalogramme. Curtis avança prudemment, jusqu'à venir se poster aux côtés d'Océane, son épaule frôlant la sienne. Elle l'entendait respirer. Elle sentait son regard posé sur elle. Puis soudain il rompit le silence.
    "Je suis désolé, Croustibat." Sa voix était pleine d'une tristesse sourde, de remords et de compassion. "... Pour tout." Ajouta-t-il, à peine audible son bras encerclant les épaules de la jeune femme.

[...]

    "Bon, vous avez compris ?"
    "Oui, madame Stanford !"
    S'exclama Curtis.
    "Putain, mais qu'il est lourd !" Répondit Duncan, son gobelet de café au bord des lèvres.
    "Quoi ? Faut que je m'entraine, sinon je vais me planter et faire une gaffe."
    "Quel rapport avec ce qu'on a à faire ?"
    "Aucun ! Tu marques un point, Sidney !"
    "Merci, Sebastian !"

    Oui, alors là, j'avoue, cela mérite une petite explication. Après les insultes, Voilà que Duncan et Curtis s'entendaient de nouveau comme larrons en foire. Il faut dire qu'en revenant avec les cafés, Duncan avait surprit Océane dans les bras de Curtis, et que l'apprenti archéologue n'avait pas résister à l'idée d'un câlin collectif. Depuis, Océane avait décidé qu'il était tant d'agir. C'était le plein milieu de la nuit, mais les rumeurs avaient déjà commencé à circuler. Il fallait intervenir maintenant avant le réveil de la plus grande part du campus. Elle avait donc chargé Duncan et Curtis de s'occuper de la chambre de Brendon, et de la débarrasser de toute trace de stupéfiants, avant que l'idée ne prenne au Doyen de la faire fouiller. Curtis avait aussi dans l'idée de trouver les coordonnées du fournisseur, histoire de lui expliquer sa façon de penser. Ensuite, Curtis devait s'occuper de répandre la version officielle, à savoir une banale crise d'épilepsie. Pour ce qui est de "Sidney" et "Sebastian", il s'agissait seulement des surnoms affectueux que les garçons se donnaient entre eux. "Sidney" pour "Sidney Fox l'aventurière" vu que Duncan ne méritait pas celui d'Indiana Jones. Et "Sebastian" en référence au crabe de la petite sirène, pour un Curtis qui aimait torturer Océane sans parvenir à ne pas montrer qu'il l'appréciait.

    "Et si vous pouviez me débarrasser de ça, ce serait super !" Les interrompit Océane en tendant le petit sachet trouvé dans la poche de Driesen, à Curtis.
    "Comment t'as eu ça ? Je croyais qu'ils avaient récupéré toutes les affaires de Brendon ?" Demanda Duncan.
    "J'avais récupéré le plus important avant qu'ils ne le fassent."
    "Bien joué, Ariel ! Heu... J'en fais quoi ?"
    "Ce que tu veux, mais emmène ça loin de moi !"
    "Ok. On s'occupe de tout."
    Annonça-t-il en faisant glisser le sachet dans la poche de son jean. "Et... Pour Gretchen ? On lui dit quoi ?" Hasarda-t-il alors qu'il était sur le point de quitter la chambre.
    "Rien. Pour l'instant elle n'a pas besoin de savoir. On l'informera quand Brendon sera en état de choisir ce qu'elle doit ou ne doit pas savoir."
    Curtis se contenta d'hocher la tête, avant de passer la porte et de disparaitre dans le couloir.
    "Tu restes là ?" Duncan hésitait, pour sa part, à passer la porte.
    "Je reste avec lui. J'ai promis." Répondit-elle en reportant son regard sur l'homme toujours endormi. "Et je ne me verrais pas être ailleurs."
    Il était minuit passé de trois longues heures. Les plus longues heures de sa vie.

    ______________________________


    Couchée contre lui, elle sentait l'épuisement gagner ses membres. Il devait être près de cinq heures du matin. On lui avait retirer son respirateur depuis plus d'une heure, mais les battements de son cœur étaient toujours reliés à une machine. Océane fixait le mur d'une couleur verte passée, sans réellement le voir. Plus elle luttait contre le sommeil, et plus son esprit se faisait la malle, cavalant sans but, alors qu'elle étouffait un nouveau bâillement. Recroquevillée de manière à prendre le moins de place possible, ne souhaitant pas déranger le savant harnachement dont il était paré, elle promenait le bout de ses doigts le long de son avant-bras, comme elle l'avait souvent fait en rêve. Elle ne pleurait plus, elle n'avait plus de larmes, elle était à sec depuis des heures.

    "Vous ne pouvez pas rester là, madame." Gronda doucement une voix dans son dos.
    "Je sais..." Répondit-elle doucement, sans même se retourner. Elle n'avait pas le droit d'être dans ce lit. On lui avait proposé un lit d'appoint, mais elle l'avait refusé, prétextant qu'elle ne souhaitait pas dormir. Docile, elle redescendit du lit, puis déposa un baiser sur les lèvres sèches de l'inconscient. "Je te déteste crétin de junkie." Murmura-t-elle sur le ton d'un tendre "je t'aime". Puis elle embrassa chacune de ses paupières, avant de retourner dans son fauteuil à l'angle de la pièce. L'infirmière, satisfaite, tourna les talons, pendant qu'Océane récupérait la lettre de son grand-père. Elle la lu une énième fois, s'attardant sur la dernière phrase. Puis ses yeux se fermèrent tout seul. Juste cinq minutes, s'accorda-t-elle. Cinq petites minutes et après elle les rouvrirait. Il ne fallait pas qu'elle s'endorme, elle voulait être là pour son réveil. Non, elle ne s'endormirait pas. La lettre glissa de sa main et virevolta jusqu'au sol en lino hideux, alors que ses doigts se détendaient, et que sa tête glissait jusqu'à l'accoudoir, laissant l'épuisement prendre le dessus.
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Brendon K. Driesen
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Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Vide
MessageSujet: Re: Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane]   Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] EmptyMer 11 Nov - 23:27

Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Sanstitre1copiequ

BRENDON & OCEANE

« Il y a deux sortes d'amour : l'amour insatisfait, qui vous rend odieux, et l'amour satisfait, qui vous rend idiot. »

doyouwantme,babe?



    « Tu es sur que ca marche ? Billy Lee ?
    -Bien sur tu es en ligne là, parle c’est son répondeur !
    -Ca marche ? Mince… Euh Brendon c’est Francis. Francis Eono. Le grand père d’océane
    -Il sait qui tu es triple buse !
    -Tu veux bien te taire oui ?
    -Roh si on peut plus aider.
    -Va rouler ton fauteuil plus loin !
    -Pas besoin d’être grossier
    -Bon où j’en étais moi… Ah oui. Brendon c’est Francis. Écoutez, je commence à en avoir assez. A mon âge on adore regarder le temps passer sans rien faire, et je sais que vous le savez mais là, je n’en peux plus ! Il s’agit de ma petite fille, de son bonheur. Je ne peux pas rester assit à la regarder se perdre en chemin. Elle est la dernière personne de ma famille qu’il me reste, je l’ai aimé et élevé comme ma propre enfant, elle me rappelle tellement sa grand-mère à son âge. Vous savez Brendon ma femme, ma défunte femme, avait le même fichu caractère que sa petite fille, j’ai mis des mois à la conquérir… Tout comme vous. Je sais beaucoup de chose sur votre histoire avec Océane, je suis vieux Brendon mais je ne suis pas stupide. Je ne peux pas continuer a cautionné ca vous comprenez. Vous souffrez l’un comme l’autre, au moment même où j’ai aperçu votre silhouette sur la route ce matin là j’ai compris qui vous étiez. Vous aviez la même démarche qu’Océane lorsqu’elle partait s’isoler dans les bois. Brendon vous n’avez pas idée du choc que cela m’a fait de la retrouvée après votre rupture. Ce n’était plus la même, je ne l’avais jamais vu ainsi, jamais encore elle ne m’avait semblé si vide… J’ai cru qu’elle ne surmonterait jamais cela, et sur bien des aspects elle ne l’a pas surmonté et ne le surmontera jamais, mais elle s’est relevé, il m’a fallut du temps et de la patience mais ma petite fille est revenu à la vie…. Si l’état dans lequel elle a passé l’été peut être désigné ainsi. Elle s’est remise à vivre « comme avant », comme avant vous, mais ce n’était plus suffisant vous comprenez, elle n’était plus vivante, elle se contentait de laissé la vie la porter. Sur biens des points elle était la même mais lorsque l’on y regardait attentivement on sentait, voyait que tout ceci n’était que façade. Chaque nuit elle faisait le même rêve, chaque nuit elle se réveillait en criant et pleurant. Si au bout d’un mois je ne la rejoignais plus, habitué à ses terreurs nocturnes je n’en souffrais pas moins. J’ai 78 ans Brendon, je sais que je ne serais pas éternelle dans ma jeunesse j’ai brûlé la vie par les deux bouts, et même si aujourd’hui je prends soin de ma santé il n’en reste pas moins que je ne serais pas éternel. Oh bien sur j’ai encore de belles années devant moi mais je sais qu’un jour je la laisserais. Bien sur vous devez vous dire que ce ne sont que les états d’âme d’un vieil homme mais j’aimerais ne pas la laisser seul sans personne sur qui compter. Vous avez fait près de 4000km pour elle cet été. Si vous ne l’aimez pas, je ne sais pas ce qui vous a poussez à parcourir toute cette distance. Brendon je sais que vous avez souffert, qu’elle vous a fait du mal. Mais cette erreur elle l’a payé au centuple. Lorsque je vous ai vu cet été j’ai tout de suite comprit que vous n’étiez pas en train de faire le bon choix elle et vous. Je le savais mais je n’ai rien dit. Dans le Sud nous ne nous mêlons pas des affaires des autres, chacun mène sa vie comme il l’entend. Mais lorsque je vous ai parlé de Billy Lee j’ai compris que j’avais fais une erreur. Et cette erreur je dois la réparer. Vous avez besoin l’un de l’autre, comme j’ai besoin d’oxygène. J’avais des doutes à votre sujet Brendon, avant de vous rencontrez je pensais que vous n’étiez qu’un enfoirée de gosse de riche qui avait joué avec la vie et les sentiments d’Océane mais lorsque je vous ai prit chez nous, lorsque je vous ai vu sur la Nationale, j’ai compris que j’étais dans l’erreur. Vous la méritez Brendon, et ce n’est pas en fuyant toujours plus loin on en vous convaincant qu’elle est mieux sans vous que cela changera. Vous l’aimez, elle vous aime. Si vous ne me croyez pas parler lui de votre voyage jusqu’ici. Dite lui. Ne perdez pas votre temps en vaine tentative pour ne pas être heureux. Elle est ce dont vous avez besoin et elle a besoin de vous. Elle a besoin que vous lui fassiez comprendre que vous n’irez nulle part, que vous serrez là, toujours… Aimé Brendon, aimé sans perdre de temps, la vie est malheureusement trop courte et surtout…
    (Vous avez attends la limite de temps disponible, dans 15 secondes votre appel sera interrompu)
    -BILLY LEE QU’EST-CE QUE C’EST QUE CETTE CONN…. »

    […]

    Ce message Brendon ne le reçut jamais. Pourquoi ? Parce qu’au moment où Francis Eono apprenait à se servir de son téléphone portable Brendon se trouvait entre la vie et la mort. Sa vie reposait littéralement entre les mains de l’ambulancier qui s’échinait sur sa poitrine. Jamais peut être n’apprendrait-il ce que le vieil homme lui révélait dans son message vocal, peut être. Mais Francis Eono avait raison sur un point, un point très important, la vie était courte, beaucoup trop courte. Et Brendon Driesen allait l’apprendre à ses dépends.

    […]

    On dit souvent que lorsque l’on meurt on voit défiler sa vie devant ses yeux. Je peux aujourd’hui vous affirmez que c’est faux. Ce que je vais vous dire va vous semblez étrange, cucul peut être même, ou encore stupide. Mais lorsque l’on meurt, lorsque votre cœur arrête de battre, lorsque vous cessez de respirer, ce n’est pas votre vie passé que vous entrapercevrez, mais celui ou celle que vous abandonnez derrière vous. Je suis mort plus de trois minutes. Cent quatre vingt seconde, un vingtième d’une heure. Le temps d’arrêt entre deux gares du New Jersey, le temps qu’il faut à une cafetière à percolateur pour commencer a fonctionné…. Trois minutes ce n’est rien, pourtant lorsque vous mourrez cela représente toute une vie. Je suis mort trois minutes, c’est ce qu’on affirmer les ambulanciers. Et durant tout ce temps, elle ne m’a pas quitté. Elle était partout. Avec moi. Pour toujours.

    […]

    Lorsqu’il avait saisit son poignet entre ses doigts il avait comprit qu’il rêvait c’était simple il ne pouvait que rêver. Pour la première fois l’hallucination avait ce goût de réel, depuis leur seconde rupture il avait de nombreuses fois parlé à cette hallucination qui la remplaçait, à cette hallucination que lui offrait la drogue. Mais jamais encore elle n’avait eut autant les accents du vrai. C’était trop douloureux, cette hallucination si réelle lui faisait autant de mal que de bien. Il se sentait mal, vaseux. Est-ce qu’ « elle » était là parce qu’il avait joué avec sa dose ? Qu’il avait abusé de la coke ? Est-ce que c’était ça que de planer au septième ciel ? Roulé en boule sur le sol il aurait tout donné pour que ce ne soit pas arrivé, la voir, la sentir ainsi et savoir que c’était faux, qu’il rêvait, c’était trop dur. Il avait mal au cœur, la douleur n’était plus psychique cependant, elle était physique. Il avait la tête qui tournait, le sol semblait se mouvoir sous lui. Il avait mal. Il souffrait. Il avait mal parce qu’elle n’était pas là, il avait mal parce qu’il se savait incapable de vivre sans elle, il avait mal parce qu’il n’était qu’un putain de junkie se refugiant de la drogue pour ne pas admettre qu’il n’était pas capable d’affronter la vie sans elle. Il était mal parce qu’il se blessait en repoussant sa fin. Jamais il n’avait souhaité mourir autant qu’en cet instant. Il était certain que la mort lui apporterait plus de paix que cet état à mi chemin entre la vie et le néant. Il sentait les résidus de sa chaleur contre son flanc, il la sentait, les yeux fermés, mais il savait qu’à l’instant où il ouvrirait les yeux il s’apercevrait qu’à nouveau il était seul dans l’obscurité. Il ne pourrait supporter de se découvrir seul de nouveau, c’était au dessus de ses forces. Il était convaincu de rêver, si elle avait été là, si elle l’avait embrassé comme elle l’avait fait, si elle l’avait giflé, supplier de rester avec lui, lui avait dit qu’elle l’aimait, pourquoi se serait-elle éloignée ? Ce ne pouvait être qu’un rêve de plus. Un stupide espoir résiduel. Ou bien un stimulus nerveux de son corps cherchant à le faire reprendre conscience. Pelotonné entre les sièges, la tête blottit entre ses bras il ne s’était jamais sentit aussi seul. Combien de temps souffrirait-il encore ainsi avant que quelque chose, quelqu’un ne mette un terme à sa souffrance ? Pourquoi la drogue qu’il avait prit n’agissait pas ? Pourquoi ne voyait-il pas s’ouvrir devant lui la route de l’oubli ? Il était las de se battre contre elle, contre ses souvenirs, las d’être dépendant à des hallucinations qui n’étaient qu’un pale reflet de l’originale. Las de ne pas arrivé à penser son prénom. Il était si fatigué, il voulait dormir et ne pas se réveiller, il souhaitait mourir. Une larme perla au coin de ses paupières, pourtant les rigoles creusées par des années de rires étaient plus sèches que le Sahara depuis des jours, la goutte salée roula du coin de ses yeux à son cou, c’est alors qu’une langue râpeuse et baveuse à souhait lui lapa consciencieusement la joue. Le chat, c’était bien le seul qu’il n’avait pas rêvé ce soir. Qu’importe son nom, la boule de poils ne semblait pas vouloir l’abandonner, cependant ce n’était pas la meilleure caresse qu’on lui eut jamais administré, on pouvait rêver mieux dans le genre de baiser à la belle au bois dormant. Mais ce contact eut le don de le sortir de ses macabres pensées quelques instants. Et bien malgré lui une plainte formulée sur le mode du nom supposé de l’animal s’échappa de ses lèvres mais, il ne fut pas le seul à réagir. Il ouvrit si brutalement les yeux que des points noirs dansèrent devant ses paupières, elle était là. Surpris il eut un brusque mouvement de recul. Il ne rêvait donc pas ? Pourtant cette scène était si surréaliste qu’elle avait tout d’un rêve. Pouvait-elle vraiment être là ? Elle… Elle venait de lui avouer qu’elle l’aimait encore…. Il n’avait pas rêvé cela non plus ? Il lisait de l’incompréhension sur ses traits, et il y avait de quoi, elle devait le prendre pour un fou, et c’était ce qu’il était sans elle, fou. Il avait vécut avec une hallucination une passion torride pendant près de quinze jours pour compenser son absence comment désigné par un autre terme la dévastation de son esprit ? Il était allé jusqu’à l’imaginer pour arriver à survivre à son absence ! Il fallait qu’il dise quelque chose, elle… Il ouvrit la bouche cherchant vainement à faire travailler son cerveau alors qu’une migraine sans précédent lui vrillait le crâne et l’empêchait de penser de manière correcte.

    La nausée le surpris, il n’eut le temps que de se retourner, s’éloignant d’elle au maximum pour qu’elle n’assiste pas à la scène, avant de rendre bruyamment ce qu’il avait avalé dans la journée. Le comique de la scène l’effleura avant que la douleur ne lui fasse perdre tout sens commun. Il roula sur le dos, le corps agité de tremblement, sa vision se brouilla et tout devint noir. La dernière pensée consciente qu’il eut fut celle de n’être qu’une crétin de Junkie qui allait mourir avant de dire je t’aime à celle qui était la femme de sa vie. Puis toute pensée cohérente déserta son esprit. Une overdose. Lui qui avait souhaité mourir quelques minutes plus tôt désirait à présent vivre. Il se battit contre l’inconscient car il savait que s’il se laissait aller il en mourrait. Mais il y a des combats qui parfois sont perdus d’avance.

    […]

    Gretchen Driesen n’était pas le genre de fille que l’on laissait à l’écart, étant enfant elle collait son frère comme une sangsue et Brendon était surement le seul fils de riche a toléré une telle présence dans sa vie. Lorsque vos parents ne vous aime pas, vous considère comme une quantité négligeable la seule personne capable de vous comprendre est celui ou celle qui vit la même chose à vos côté. La relation entre le frère et la sœur avait toujours été bonne, sans doute car Brendon avait toujours protégé sa sœur, de la déception parentale, des petits amis nocifs, des amis vénaux… Si Gretchen n’avait jamais repoussé la protection de son frère avant ce début d’année, elle n’était pas resté en reste de son côté. Elle avait toujours veillé sur lui à sa façon, elle était sa sœur, son amie, sa confidente parfois. Avec elle il n’avait pas besoin de parler, elle comprenait aisément seule ce qui le tourmentait. Jamais elle n’était restée à l’écart de sa vie, et cette journée ne ferrait pas exception.

    […]

    « C’est un rêve ? »
    « Alors c’est un très beau rêve non ? »
    Murmura t-elle doucement à son oreille tout en continuant à caresser son torse du bout de ses doigts. Il sourit et blottit son visage dans son cou la faisant rire doucement. Il sourit et embrassa sa gorge dans un geste tendre.
    « Brendon ? »
    « Oui Madame ? »
    « Tu m’aimes n’est ce pas ? »
    « Bien sur. »
    Il ouvrit les yeux et se redressa sur un coude, prenant appuie sur le matelas il embrassa tendrement ses lèvres et frotta son nez contre le sien.« Je t’aime Mme Driesen, tu en as déjà douté ? » Se fut à son tour de sourire et de l’embrasser, elle l’attira à elle en nouant ses bras autour de sa nuque.
    « Dites moi Monsieur Driesen un coup vite fait en cinq minutes pour vous remercier de ses douces paroles sa vous tente ? » L’interrogea t-elle en prenant une voix légèrement rauque et ô combien sensuelle.
    « Autant demander à un aveugle s’il veut retrouver la vue. » Marmonna t-il en l’allongeant sur le dos. Ses éclats de rire étouffés résonnèrent dans la pièce alors qu’il la faisait taire d’un baiser passionné.

    […]

    « Brendon ? »
    « Oui M’dame… »
    « On va être en retard… »
    « M’en fiche… »
    Il l’attira à lui en la prenant par la taille. Et la fit se rallonger, elle ne se débattit pas et sourit contre sa peau.
    « Brendon… On avait dit cinq minutes… »
    « Tu sais bien que cinq minutes c’est trop cours pour moi… Une heure, deux serait déjà plus envisageable ! »
    Marmonna t-il en l’embrassant sur la joue. « Voir toute une vie… »
    « Ma vie s’est toi… »
    Répondit-il en caressant l’alliance qu’il portait autour de son annulaire. « Mais il y a aussi… »
    « Mini Moi… » Grogna t-il lorsque la langue râpeuse du chat lui chatouilla les orteils, abandonnant Océane quelques instants il se pencha et attrapa le chat au pied du lit pour le ramener entre eux. Le matou était bien âgé à présent mais il n’avait perdu en rien de ses sales habitudes. Il le déposa dans les bras de sa maîtresse. « On aurait du le laisser se noyer dans la fontaine de Champagne… Crétin » Lança t-il affectueusement en caressant le chat derrière les oreilles.
    « Ne l’écoute pas Driesen, ton maître ne sait pas ce qu’il dit » Murmura la brunette à l’oreille du chat en souriant. « Et s’il continue il va aller prendre sa douche seul… » Menaça t-elle directement Brendon cette fois ci.
    « Si tu me prends par les sentiments ma chérie, je me tais. Reste avec moi…»
    « Non ! Toi reste avec moi ! Brendon… »


    […]

    « Et un café noir et des crêpes pour Monsieur ! »
    « Comment ai-je fais sans vous deux a la maison jusqu’à maintenant ? »
    Marmonna Francis en regardant avec envie l’assiette posée devant lui. Océane lui lança un regard noir tandis qu’elle servait à son mari une tasse de café pendant qu’il s’activait devant la cuisinière. Francis frôlait et toucherait bientôt les quatre vingt six ans et pourtant le vieil homme avait toujours la pêche. « Alors quel est le programme ce matin. » Ce fut Brendon qui lui répondit en déposant devant sa femme une assiette identique à celle déjà posé devant elle. Il récupéra sa tasse de café et lança.
    « Défrichement du champ Nord et peut être si le temps le permet on ferra tombé la pluie a l’aide d… » Il ne put terminer sa phrase qu’une tornade rousse aux cheveux bouclés débaroula en courant dans la cuisine pour se jeter contre lui, enroulant ses petits bras autour de ses jambes. Il vacilla, manqua de renverser son café mais Océane attrapa la tasse avant que celle-ci ne se renverse sur l’enfant. Signe que ce n’était pas la première fois que l’enfant exécutait pareil tour. « Mélanie ! » Soupira t-il. « Un peu de calme papa vient de passer une nuit éprouvante ! » Marmonna t-il en soulevant la petite fille de terre pour la prendre dans ses bras. « Va donc embêter maman ! » Il passa l’enfant à sa femme avec un sourire malicieux, Océane souriait elle aussi mais pas devant le touchant tableau non, ce qui la faisait rire c’était l’accent terriblement sexy de Brendon lorsqu’il écorchait en anglais le prénom de sa fille.
    « Arrête de sourire sale poiscaille ! » Lança la petite fille d’une voix mutine. Faisant soulever un sourcil mécontent à son père. Il se retourna pour gronder l’enfant et se retrouva nez à nez avec Curtis, il cligna des yeux et Curtis disparut.
    « Brendon est-ce que ca va ? » Demanda Francis qui avait perçut son trouble.
    « Oui je… Je vais aller voir si le facteur est passé. » Récupérant sa tasse sur la table il abandonna femme, enfant de cinq ans et grand père dans la cuisine.

    […]

    « Où est –il ? » Les poings sur les hanches elle les fixait froidement, des étincelles furieuses brillaient dans ses yeux. « Vous savez où il est alors dite le moi ! » S’enflamma t-elle soudainement face au silence des geeks.
    « On peut savoir ce que tu es en train de faire à mes frères Driesen ? » Elle se retourna furibonde et pointa un doigt accusateur en direction de Curtis
    « Où étais-tu passés ? Et ou est mon frère ? » Duncan qui venait d’apparaitre derrière elle se figea, elle toisa les deux garçons et leur indiqua du menton l’étage. « En haut. Maintenant. » On ne plaisantait pas avec une Driesen.

    […]

    « Je peux savoir ce que c’est que ça ? » Demanda t-elle en leur jetant au visage un sachet de poudre blanche ainsi qu’une seringue vide. « Vous étiez au courant ? Vous saviez ? »
    « Gretchen écoute… »
    « Non toi écoute espèce d’abruti décérébré ! Comment vous avez pu passez à côté de ca ? Tu m’avais dis que tu veillerais sur lui Curtis, c’est comme ca que tu fais ton job ? »
    « Gretchen je sais que … »
    « Toi tais toi je ne sais même pas ce que tu viens foutre là ! En quoi est ce que tu connais mon frère dit moi ? »
    Elle se tourna vers Curtis et la baffe qu’elle lui expédia fut d’une violence telle qu’elle se frotta la paume en grimaçant. « Où est-il… Je ne me répéterais pas Curtis, dis moi où il est ? »

    […]

    « Je… il… QUOI ? »
    « Assied toi Gretchen… »
    Ecartant Curtis d’une fesse Duncan téléguida la jeune femme jusqu'au lit de son frère et l’aida à s’asseoir. « Ca va aller ? »
    « Mon frère a tenté de se suicider… »
    Répéta t-elle d’une voix blanche, elle tremblait et Duncan s’assit à côté d’elle en douceur pour l’encercler de ses bras. « Comment on a pu passer à côté de ça ? » Murmura t-elle d’une voix si faible contre sa poitrine que Curtis se demanda s’il avait imaginé sa réplique.
    « Je ne sais pas Gretchen, je ne sais tout simplement pas… »
    « Je… qu’est ce qui va se passer maintenant… Je… Je veux le voir ? »
    « Je ne suis pas sur que ce soit une bonne idée Gretchen… »
    Commenta Duncan lorsqu’elle se détacha de lui pour essuyer ses larmes.
    « Je veux le voir. » Sa voix était implacable.
    « D’accord mais avant il faut qu’on… « Débarrasse sa chambre » tu peux attendre dans le couloir si tu veux Gretch’ » Proposa Duncan d’une voix douce.
    « Non je vais vous aider. C’est autant votre problème que le mien. » Essuyant ses larmes et les coulés de mascara sur ses joues elle jeta à la pièce un regard flamboyant de colère. DONT GET ME UPSET semblaient avertir ses yeux.

    [….]

    « Brendon… Tu dois te réveiller tu m’entends… »
    « Qu’est ce que tu lui as fais ? »
    « Ne rejete pas ta propre culpabilité sur Océane… »

    Brendon se réveilla en sursaut le front perlé de sueur, son cœur serré le lançait douloureusement. Il avait crié mais ne s’en était pas aperçut. La tête entre les cuisses, les reins seulement recouvert du drap il tenta de se reprendre, de calmer la douleur entre ses côtes et dans ses tempes. Une main fraîche se posa dans son dos, massant doucement les muscles de sa colonne pour le détendre.

    « Qu’est ce qu’il y a mon chéri ? »
    « Je… Je ne sais pas… J’ai… Je ne rêve pas n’est ce pas ? »
    « Brendon… »
    La voix d’Océane était inquiète. « Regarde-moi… S’il te plait mon amour regarde moi. » Elle s’était approché et avait glissé sa main sous son menton pour le forcer a relever la tête vers elle. « Regarde-moi. Qu’est ce qu’il y a ? »
    « Je ne sais pas Océane… J’ai l’impression que tout ceci n’est pas vrai… »
    « Brendon… »
    Cette fois sa voix était plus qu’inquiète, elle se pencha et posa sa bouche sur la sienne, l’embrassant avec passion. « Tu as sentis ça ? »
    « Oui. »
    Elle se pencha à nouveau et cette fois lui fit poser son oreille tout près de son cœur.
    « Tu entends cela ? »
    « Oui. »
    Elle prit sa main dans la sienne et la posa sur sa carotide.
    « Mon cœur bat, tu sens mes lèvres, tu peux toucher ma peau… C’est réel Brendon. Je suis réelle. Je m’inquiète mon amour, tu n’es plus toi-même depuis quelques jours… Je, tu n’es pas heureux ici ? »
    « Si bien sur… »
    Il se détacha d’elle et se déplaça jusqu’au bord du lit pour poser ses pieds sur le carrelage froid, espérant reprendre contact avec la réalité. Il était assit nu au bord du lit conjugale et il se sentait perdu. Ce rêve l’avait troublé… Cela avait semblé si réel, ils étaient encore à l’Université, il … il était dans le coma ? Et il rêvait qu’ils les entendaient se disputer à son sujet. « Océane est ce que… Dit moi quelque chose n’importe quoi… Sur nous, sur notre passé ? » Ramenant le drap contre sa poitrine elle s’approcha pour l’encercler de ses bras pas derrière, elle blottit son visage sur son épaule et murmura tout contre son oreille d’une voix basse, rapide, affolée.
    « Tu m’as demandé de t’épouser le 11 septembre 2012, tu m’as dis qu’avec moi tu n’aurais jamais peur de prendre l’avion parce que quoi qu’il arrive il ne pouvait rien t’arriver lorsque j’étais là… Lorsque Mélanie est né tu as passé trois heures a tenté de prononcer correctement son prénom dans la salle de bain pour ne pas me réveiller alors que je ne dormais pas… Tu as trafiqué le réveil de Francis pour qu’il ne sonne pas un matin sur deux afin qu’il se repose… Tu as soudoyé Mélanie pour qu’elle demande a son grand père de lui apprendre à monter à cheval alors qu’elle a peur de ces bêtes mais que tu savais que Francis en rêvait… Tu m’as fais l’amour pour la première fois en tant que mari dans la limousine nous menant jusqu'à la maison parce que je n’avais pas arrêté de te laisser entrevoir mes bas en montant et descendant de la dite voiture en arrive et en partant de la mairie…. Tu as prétendu avoir cassé le nez à Evan Goodrige par accident lors de notre premier été ici quand vous installiez le nouveau système d’arrosage automatique, mais j’ai tout de suite su que tu avais fais exprès de faire tomber ce tuyau sur lui parce qu’il m’avait fait mangé du sable et qu’il m’avait allongé a l’arrière de sa camaro… Je sais aussi que tu m’as mentis lorsque tu as prétendument vendu ta voiture parce qu’elle devenait trop vieille, je sais que tu adorais cette voiture et que tu l’as vendu pour que l’on puisse manger correctement l’année où la récolte a été ruiné par l’ouragan… Je sais que la première fois que tu m’as embrassé et que je t’ai giflé je n’avais qu’une envie c’était que tu recommences… Je sais que si tu ne m’avais pas couru après cette nuit là après notre viré chez Grady je ne m’en serais jamais remise… Je sais aussi que je suis enceinte Brendon et que toi tu ne le sais pas… »
    « Tu…Que …Quoi ? »
    « Je suis enceinte… »
    Murmura t-elle à nouveau à son oreille alors qu’une larme d’émotion glissait de sa joue au cou de Brendon. « Enfin… »
    « Je… Tu…. Nous… »
    Il se retourna et la serra dans ses bras. « Je t’aime Mme Driesen…. Mon dieu que je t’aime…. Toi et notre nouveau mini nous… » Il l’embrassa passionnément, prenant son visage en coupe dans ses mains pour essuyer ses larmes. Il était si heureux, pourtant une phrase de son rêve ne faisait que tourner en boucle dans son esprit. Pourquoi avait-il l’impression que tout ceci était faux ?

    « Pourquoi tu as fait ça ? Pourquoi ? Pourquoi tu n'es pas venu me voir ? Pourquoi tu ne m'as pas rattrapé ? Pourquoi veux-tu que je reste avec toi alors que par ma faute tu fais ce genre de conneries ? C'est bien la preuve que je ne t'apporte rien de bon. »

    […]

    « Elle dors ? » Murmura doucement Duncan en regardant la scène par la vitre, il lança pour la première fois un regard dur à Gretchen. « Si tu es venu pour lui passer un savon je te prév… »
    « Je suis venu pour mon frère. »
    Elle glissa un coup d’œil a Océane. « Tout ca c’est arrivé par ma faute, je ne l’ai pas surveillé assez, j’aurais du le pousser vers elle quand il m’a dit qu’il faisait ca pour son bien. J’ai été égoïste j’ai voulu qu’elle souffre plus que lui, que se soit elle qui revienne cette fois… »
    « Quoi ? »
    S’exclama un peu plus fort Duncan
    « Chuttt Sydney tu vas réveiller les enfants » Lança Curtis en lui envoyant un coup de coude dans les côtes.
    « Qu’entends-tu par cette fois ? » Demanda Duncan. « Je croyais qu’ils ne s’étaient pas revu cet été. »
    « Brendon est allé dans le Montana ! »
    « QUOI ?! »
    « Chut mais fermer la tout les deux ! »
    Gronda t-elle. « Vous croyez vraiment que Brendon est un idiot finit ? Il a passé l’été a la cherché dans toutes les filles qu’il rencontrait, toutes n’étaient que des clones sans saveur d’Océane ! Je ne l’ai pas regardé sombré sans rien faire, je l’ai expédié dans le Montana, mais lorsqu’il est arrivé, Francis, le grand père d’Océane » Sous titra t-elle pour Curtis. « Lui a apprit qu’elle était partit pour quelques jours… avec un homme. »
    « QUOI ?! »
    « Merde mais arrêter j’ai pas envie de me faire virer avant d’avoir vu mon frère ! »
    « Quel homme ? »
    Fut le premier à demander Curtis.
    « Un certain Billy Lee a ce que j’ai compris… Bref il a eut le cœur brisé et lorsque… »
    « Attends une minute »
    L’interrompit Duncan. Il fouilla dans son sac et en tira un petit rectangle de papier glacé, il le retourna, se concentra pour déchiffrer l’écriture en pate de mouche puis triomphant exposa la photo numérique sous les yeux de ses deux compères. « Tu vois le mec en fauteuil roulant là ? C’est lui ton Billy Lee. Le Billy Lee d’Océane ! Il y avait cette photo dans les affaires de Brendon qu’Océane nous a confier, elle a du glisser de son propre sac ! Gretchen ça va ? »
    « Attends une seconde. » Murmura t-elle en se plaquant contre le mur attenant à la chambre. « Mon frère vient de faire une overdose a cause d’un vieillard en fauteuil roulant, ou tout du moins de la vision qu’il avait de ce Billy Lee… Je crois que je vais vomir… »

    […]

    Gretchen s’approcha sur la pointe des pieds du lit de son frère. Océane dormait profondément a quelques pas. Etrangement la jeune sœur de Brendon ne ressentait aucune colère pour ce petit brun de femme. Bien sur lorsque les garçons lui avait apprit la nouvelle elle avait maudit Océane Eono de toutes ses forces, se demandant comment on pouvait détruire ainsi un homme et continué à vivre. Puis elle avait comprit, a l’intonation de Duncan lorsqu’il avait évoqué qu’Océane était avec lui qu’elle souffrait surement beaucoup plus que ce Gretchen pouvait imaginer. A présent elle n’éprouvait que compassion pour la brunette, mais peut être était ce parce qu’ainsi endormie sur ce fauteuil inconfortable elle semblait… vulnérable. Une pauvre petite chose abandonnée et éreintée. En voyant son frère relié a toutes ses machines Gretchen sentit se réveiller en elle sa colère mais elle l’étouffa d’un battement de paupières, a ce qu’elle avait comprit Brendon avait été témoin de son lot de disputes aujourd’hui. Elle s’assit doucement sur le bord du lit et passa une main affectueuse dans la tignasse de son frère.

    « Hey… C’est moi. Alors il parait que tu t’es marié, que t’as fais une méga fiesta et que j’ai pas été invité. » Elle sourit doucement et arrangea les draps autour de son frère. « Je ne vais pas crié, tout du moins pas encore, je crois que je me réserve ce plaisir pour quand je serais sur que tu m’entendes, et parce qu’elle dort… Tu sais que tu es le plus grand crétin de l’Univers frérot. Cette fille est raide dingue de toi, je ne sais même pas comment t’as pu penser que ce que tu ressens n’était plus réciproque… Enfin bref… Tu es un crétin de Junkie frangin mais je t’aime… Et je ne suis pas la seule. Elle t’aime, tu es sa vie Brendon…. Les médecins m’ont parlés de ton « coma », ils m’ont aussi prévenu que suite au choc ton esprit s’était replié sur lui-même, que tu devais choisir de te réveiller… que cela pourrait prendre du temps. Mais tu sais quoi ? Quand tu ouvriras les yeux elle sera là… Que se soit dans deux heures, six mois, vingt quatre ans…. Tu es tout ce qui compte pour elle. Je n’ai jamais aimé comme vous. Je n’ai jamais vécu ce que tu vis… BUT GOD WAKE UP GUY SHE LOVE YOU ! » Marmonna t-elle. « ARE YOU BLIND ? SHE LOVE YOU ! » Elle soupira, passa ses mains dans ses cheveux pour dégagé son visage. «Ouvre les yeux Brendon… S’il te plait, ouvre juste les yeux…Tu étais prêt à mourir si elle n’était pas à tes côtés, tu ne l’as pas rattrapé quand tu l’aurais du. Maintenant réveil toi et attrape là Brendon. Je t’en prie, ouvre les yeux. » Elle soupira, effaça les larmes qui perlaient à ses paupières et se redressa. « Je vais te laisser réfléchir à tout ca d’accord… Je repasserais bientôt… Je crois que tu as des choses à lui dire… » Finit-elle par lâcher en déposant un baiser sur sa joue. « Please just open your eyes… » Chuchota t-elle en quittant la chambre.

    […]

    « Papa ? »
    « Oui mon cœur ? »
    Perché sur ses épaules la petite fille posa ses deux mains sur les temps de son père et demanda.
    « Tu aimes maman ? »
    « Bien sur ma chérie, pourquoi cette question ? »
    « C’est comme ca que maman va me donner un petit frère ? »
    « Je ne dirais pas comme ça mais grâce à ça plutôt… Mais oui mais dans un certain sens tu as raison Mélanie. »
    « Papa ? »
    Demanda t-elle à nouveau au bout de quelques minutes de contemplation du champ depuis son perchoir favoris.
    « Oui ? »
    « Tu irais jusqu’où pour maman et moi ? »
    Brendon l’attrapa par la taille et la souleva pour la déposé sur le sol, il lui sourit, embrassa son front et murmura.
    « Jusqu’au bout du monde mon chaton. »

    Soudainement il entendit alors distinctement une voix familière.

    « Mais bon dieu réveil toi, elle t’aime, tu es aveugles à ce point ? Elle t’aime. Ouvre les yeux Brendon, s’il te plait, ouvre juste les yeux. Tu étais prêt à mourir si elle n’était pas à tes côtés, tu ne l’as pas rattrapé quand tu l’aurais du. Maintenant réveil toi et attrape là Brendon. Je t’en prie, ouvre les yeux. »

    « Mélanie ? Qu’est ce que tu dis ? Mélanie ? MELANIE ? » Il se retourna, le champ était vide, elle s’était évanouie dans les airs. « MELANIE ! » Hurla t-il. Alors tout devient noir et soudainement tout lui revint.

    […]

    b r e n d o n - « Je pourrais vieillir ainsi avec quelqu’un avec qui danser… »

    o c e a n e - « Je suis la dernière des connes…. Pardon ! Pardon »

    f r a n c i s - « Prends soin d’elle Brendon… Peut être bien que tu la mérites… »

    g r e t c h e n - « Elle est ce qui t’es arrivé de mieux depuis l’entrée à l’Université Bren’ »

    o c e a n e - « J’ai vraiment envie d'aller avec toi »

    b r e n d o n - « Si on jouait maintenant ? »

    g r e t c h e n - « Elle t’aime crétin finit ! »

    o c e a n e - « Je reste avec toi... pour toujours. »

    […]

    Soudainement tout lui revenait, les échos de disputes entendus durant son sommeil, quelques brides de paroles prononcées par Océane… Il sentait une douleur dans sa poitrine et sa tête le lançait atrocement pourtant lorsqu’il commença à papillonner des yeux il était sure d’une chose. Finit de jouer, finit de rêver. Aujourd’hui était le premier jour du reste de sa vie. Il gémit doucement, remua faiblement, ouvrit les yeux avec difficultés. Cela lui prit du temps d’ouvrir les yeux, il s’y reprit à plusieurs fois avant de parvenir à soulever ses paupières de quelques millimètres. Sa vue était troublée, floue, il ne voyait qu’un magma de couleurs et de formes, il faisait sombre dans la pièce, était-ce la nuit ? Depuis combien de temps dormait-il ? Avait-il rêvé longtemps ? A la simple pensée de la famille qu’il laissait derrière lui, de ce petit monde parfais il ressentit une brûlure dans la poitrine. Pourtant il n’était pas triste. Il savait, il avait certitude que ce qu’il venait de voir pouvait être, encore, son avenir. Sa gorge était sèche, aussi râpeuse que du papier de verre. Il tenta de déglutir, a la recherche du peu de salive qui lui restait, il devait parler, ne dire qu’un seul mot.

    « Je… Je… Je veux qu’on se marie… »

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Océane J. Eono
Océane J. Eono



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Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Vide
MessageSujet: Re: Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane]   Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] EmptyVen 13 Nov - 0:41

Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] 33e29hv
Would you please, come & check my heart ?
I think he is sick, love sick...



    "Que fait-on pour le patient de la 549 ?"
    La petite bonne femme, le dossier étroitement serré contre sa poitrine, observait le dos de l'homme en blouse blanche affairé à se servir un café dans la salle de repos. L'homme, la cinquantaine grisonnante, pivota sur ses talons, la tasse de café chaud à la main. Doucement, il tendit sa main libre en direction de l'infirmière, qui s'empressa de lui remettre le dossier. Sans un mot, il s'en empara, le posa sur la table haute, et le survola. Entre deux gorgées de café, l'infirmière l'observait froncer des sourcils, se mordre la lèvre, ou tripoter son bouc tout neuf entre deux doigts. Elle connaissait depuis longtemps le docteur Kiering, elle avait apprit à lire dans tout ses petits détails comportementaux, le signe d'une réelle inquiétude, inquiétude qu'elle partageait avec lui pour cette affaire.

    "Brendon Stanford, 21 ans." Récita-t-il à voix basse, comme pour lui-même. "Qui s'est occupé de lui ?"
    "Docteur Wilson. Mais il avait terminé sa journée, il est rentré en me laissant le soin de m'occuper d'informer l'épouse."
    S'empressa de répondre la petite blonde qui avait perdu son sourire d'ordinaire permanent.
    "L'épouse ?! A 21 ans ?" Il avait relevé le nez du dossier, et observait Vivienne avec surprise.
    "Cela m'a surpris aussi, mais il vous suffit de jeter un coup d'œil à la jeune femme pour ne plus en douter."
    "Petite amie inquiète ?"
    "Non, docteur, une petite amie inquiète ne fait pas du bouche à bouche à un mourant, elle ne griffe pas les bras de l'ambulancier qui la tient hors de l'ambulance, elle ne reste pas aux urgences pendant des heures alors qu'on lui interdit l'entrée."
    "Je ne suis même pas sûr que ma propre femme ferait ça pour moi."
    Répondit le médecin avec une moue désolée sur les lèvres.
    "C'est pour ça que vous divorcez, non ?"
    "Et l'ambulancier ? Comment va-t-il ?"
    Questionna-t-il pour changer de sujet.
    "Je lui ai désinfecté ses blessures, il va bien. Il a quelques bleus sur les tibia aussi, mais rien de très grave. Il s'en remettra."
    "Oh, je comprends mieux la fuite de mon confrère, et votre absence d'envie d'aller rendre des comptes à l'épouse. Je devrais peut être mettre un gilet pare-balles pour lui annoncer que son mari est dans le coma. Qu'en pensez-vous, Vivienne ?"
    Tenta-t-il de plaisanter.
    "Je pense que ce n'est pas pour vous que je m'inquiète, mais pour elle. Je ne suis pas sûre que la pauvre enfant soit en état de gérer une nouvelle de cette envergure."

    Le ton réprobateur de l'infirmière glaça le médecin qui retourna immédiatement à la lecture du dossier. Il connaissait ce cas par coeur. Pas forcément celui-ci, mais il en avait vu tellement défiler dans ces locaux, qu'il savait exactement quels médications utiliser, quel suivi psychologique. Il s'agissait souvent d'étudiants qui, sous la pression, se tournaient vers les stupéfiants afin de tenir. Puis progressivement ils augmentaient les doses, toujours un peu plus, toujours un peu plus fort, jusqu'à l'overdose. En général, c'était des parents surpris et dévastés que l'on trouvait comme auditoire, pas une petite jeune femme d'une vingtaine d'années armée de griffes acérées.
    "Je m'en occupe, Vivienne."
    "Vous allez le lui dire ?"
    "Ai-je le droit de lui mentir ?"
    "Non, certes non, mais peut être pourriez-vous omettre ce détail ?"
    "Une verrue plantaire est un détail, un coma post-traumatique n'en est pas un."
    "Je ne vous demande pas de lui mentir, simplement d'éviter de le lui dire jusqu'à demain matin, lorsqu'elle sera entourée. Vous n'avez qu'à dire qu'on lui a administré de puissants sédatifs, et qu'il dormira jusqu'à demain matin."
    "Monsieur Stanford est notre patient. Madame Stanford n'est pas de notre ressort, Vivienne. Comment voulez que j'annonce à cette jeune femme que l'homme qu'elle aime va se réveiller comme une fleur demain matin, alors que nous ne savons absolument pas dans combien de temps il va le faire ?"
    "Il va se réveiller bientôt, je suis intimement convaincue."
    Répliqua-t-elle en retrouvant son sourire bienveillant.
    "Je suis médecin, je me base sur des faits, des diagnostiques, pas sur des intuitions. Vous vous inquiétez trop, Vivienne, je suis sûr qu'elle est apte a encaisser la nouvelle. Je vais le lui dire." Ponctuant son affirmation d'un mouvement de menton, il s'empara du dossier, et s'empressa de rejoindre la salle d'attente des urgences afin de trouver cette madame Stanford dont Vivienne semblait s'être prise d'affection. Aaah, Vivienne, cette femme avait toujours eu du mal à faire la part des choses. Elle était trop humaine. Pas lui.

[...]

    "Je peux aller le voir ?" Le coupa la jeune femme, les larmes silencieuses cavalant jusque dans son cou.
    "Vous feriez mieux de rentrer chez vous, et de dormir un peu, je..."
    "Je peux aller le voir ?"
    Répéta-t-elle comme un disque rayé.
    "Il dormira jusqu'à demain, vous devriez..." s'entendit-il répondre.
    "Je lui ai promis de rester. Je peux aller le voir ?"
    "Chambre 549, premier étage sur la gauche, mais il est sous respirateur et..."
    Et la jeune femme ne l'écoutait plus. Elle avait récupéré ses affaires, et courait déjà jusqu'aux doubles portes battantes dont on lui avait interdit l'accès pendant trop longtemps. Tout compte fait, Vivienne avait raison, elle n'était pas en état d'encaisser une nouvelle de plus. La seule chose dont avait besoin cette petite brunette c'était une dose d'espoir, même la plus infime fut-elle. Kiering aussi était humain. Qui l'eut cru ?

[...]

    Elle avait finalement fermé les yeux. Elle qui avait tenu de longues heures sans même avoir conscience de cet épuisement qui lui tiraillait les membres, trop inquiète, trop secouée pour laisser un droit de parole à son corps, avait fini par se laisser prendre en traitre. Il avait eu le dernier mot, et criait victoire alors que ses doigts relâchait cette lettre qui virevoltait, à présent, jusqu'au sol désinfecté de cette chambre d'hôpital. Elle avait cessé de vivre pour elle-même dès qu'il avait cessé de vivre. Elle ne se souciait ni de son confort, ni de sa santé mentale, encore moins de son quotidien qui risquait d'être pour le moins chamboulé, elle savait qu'elle ne reprendrait vie que lorsqu'il ouvrirait les yeux. Cela n'allait pas tarder, le médecin dont elle avait oublié le nom lui avait dit que c'était pour ce matin. Il ouvrirait les yeux, et elle serait là. Ainsi il pourrait constater qu'elle avait tenu promesse, qu'elle était là, qu'elle était restée avec lui, qu'elle ne l'avait pas quitté. Et peut être comprendrait-il alors, qu'elle ne l'avait jamais quitté, pas une seule seconde, depuis leur première rencontre en septembre 2008. Même en fermant les yeux, même en se laissant emporter par le sommeil contre lequel elle n'avait eu de cesse de lutter, elle ne le quittait pas, il était là, omniprésent. D'abord beau, épanoui, souriant, comme dans son souvenir, puis peu à peu, les événements de la journée prenaient le pas sur le reste. Elle revivait chaque seconde écoulée depuis qu'elle avait buté contre sa jambe. Elle revivait chaque émotion, chaque peur, chaque hurlement. Elle s'agitait, elle marmonnait. Elle avait conscience de rêver, que cela n'était pas la réalité, qu'il ne s'agissait que d'un écho émotionnel, mais elle ne parvenait à s'en sortir, elle ne faisait que se débattre. Jusqu'à cette aiguille, cette immense aiguille qu'elle revoyait encore une fois. Cette aiguille qui lui transperça le cœur avec une violence telle qu'elle en ressentit une douleur physique réelle, si forte, si puissante, que ses paupières se rouvrir d'elles-même. Une main plaquée sur sa poitrine, elle se redressa. Le souffle court, les membres tremblant, le cœur affolé, elle mit quelques secondes à revenir à la réalité, et à percevoir un mouvement sur sa droite. Un nuage cuivré s'échappait de par la porte de la chambre. Océane avait froncé les sourcils en tentant d'analyser et de remettre cette silhouette qui lui était inconnue, mais lorsque le nuage se tourna pour refermer la porte, et que la brune découvrit les traits de la jeune-femme à travers la vitre, elle se recroquevilla sur elle-même dans l'inconfortable fauteuil, cherchant, de ce fait, à se rendre invisible. Gretchen ne l'avait pas vu pour l'instant, mais la confrontation était inévitable à présent qu'elle savait. Qu'allait-elle lui dire ? La culpabilité la rongeait tellement qu'elle n'aurait rien à opposer aux reproches de la sœur. Tout ce qu'elle demandait, c'est que l'on ne l'empêche pas de voir Brendon. Est-ce qu'elle avait dit la vérité aux médecins ? Est-ce qu'elle allait être mise à la porte de la chambre sous prétexte qu'elle n'était pas de la famille ? Pourquoi les garçons l'avaient-ils informé ? Elle avait pourtant été clair sur ce sujet. Machinalement elle passa une main sur son visage, constatant par la même occasion, que ses joues étaient baignées de larmes. Ainsi n'était-elle pas aussi asséchée qu'elle l'avait pensé. Elle était toujours entrain de fixer cette porte, observant le fantôme de Gretchen, qui pourtant avait disparu depuis un petit moment, lorsqu'elle entendit un murmure en provenance du lit. Était-ce son imagination qui lui jouait des tours ? Quelle heure pouvait-il être ? Elle se suréleva du fauteuil afin d'atteindre sa poche arrière, et l'Iphone de Brendon qui s'y trouvait. Bientôt 6h30 du matin, et un nombre d'appels en absence assez incroyable. Elle était sur le point de consulter la liste des appelants lorsque le murmure se fit plus distinct. Cette fois elle n'avait pas imaginé. Elle releva le visage et le reste de son corps suivi sans qu'elle n'est conscience de le lui avoir ordonné. Elle avançait doucement jusqu'au lit espérant que cela se répète encore une fois. Mais tout ce qu'elle entendait à présent, n'était que le bip bip régulier de l'encéphalogramme. Elle s'approcha encore un peu, presque effrayée par ce qu'elle allait découvrir, et lorsqu'elle ne fut plus qu'à quelques centimètres la machine perdit de son rythme soporifique et s'emballa. Sur l'écran les pic étaient de plus en plus hauts, de plus en plus rapprochés, comme ceux du cœur d'Océane qui paniquait à l'idée de ce que cela pouvait bien vouloir dire. Puis son murmure n'en fut plus un. Ce fut d'une voix rauque, faible et difficile mais on ne peut plus clair qu'il s'exclama... "Mélanie" ?! Qu'est-ce que ça voulait dire ? Qui était cette Mélanie pour laquelle son cœur s'emballait de cette manière ? S'était-elle trompée sur les motivations de cette overdose ? Et si ça n'avait absolument rien à voir avec elle ? Avec eux ? Les battements de son propre cœur semblèrent s'affoler à mesure que ceux de Brendon se calmaient. Elle était perdue, chamboulée par un simple prénom. Et pourtant... Il aurait pu appeler qui il voulait, Curtis, Gretchen, même Duncan ou Grady, mais pas elle. Pas une fille dont elle ne savait rien, pas une française qui ne serait pas elle. Immobile aux côtés du lit, elle ne reprit pied dans la réalité que lorsque cette voix qu'elle avait tant convoité pendant ces longues heures d'attente se fit entendre une nouvelle fois. Il essayait, il dérapait, mais il tentait. Il voulait parler, dire quelque chose. Elle n'osait avancer plus, elle ne voulait pas qu'il la voit, elle avait peur. Peur pour sa propre vie, pour ce vide qu'elle avait ressentit. Elle lui avait promis de rester avec lui, mais comment accepter qu'il lui préfère une autre présence ? C'était pourtant ce qu'elle avait cherché à faire en s'éloignant, en l'abandonnant physiquement. Elle n'avait souhaité que son bonheur, même si c'était avec une autre. Égoïstement, après cette nuit, elle n'accepterait pas cette autre. Elle ne s'en remettrait pas. Puis il parvint enfin à aligner ces quelques mots auxquels il semblait tant tenir. "Je veux qu'on se marie...". A qui s'adressait-il ? Probablement à cette Mélanie qu'il appelait dans son sommeil tourmenté. Malgré tout, Océane décida d'occulter sa propre douleur afin d'agir au mieux pour lui. Elle s'approcha, et se pencha au-dessus de lui, sans un mot, pour s'emparer du bip d'appel. Il était réveillé, cela ne se passait pas comme elle l'avait imaginé, mais le principal était là, il était en vie. Elle aurait dû dire quelque chose, mais rien ne venait, elle ne savait plus, elle était perdue. Elle voulait quitter cette chambre au plus vite, fuir son embarras, ou tout du moins le lui cacher. Mais il s'agitait, la suivait du regard à chacun de ses mouvements qui pourtant était restreint. Il semblait si faible, si... apeuré ? à bout de souffle. Il voulu parler de nouveau, mais Océane l'en empêcha en portant sa main à ses lèvres.

    "Shhhhh... Calme-toi. Économise tes forces. Tu reviens de loin." murmura-t-elle doucement en tentant de contrôler cette boule dans sa gorge qui ne cessait de gonfler.

    Il ne chercha pas à parler, mais s'empara de sa main, et s'y agrippa de toutes ses faibles forces. Océane, surprise, ne put que se laisser faire, et ne pas chercher à se soustraire à l'étreinte de ses doigts. Pourquoi faire ? Elle ne demandait que ça, ses mains, sa peau, ses lèvres, son corps, sa chaleur, elle les avait appelé de tous ses vœux, et une dizaine de Mélanie ne suffirait pas à amoindrir ce besoin qu'elle avait de lui. Il y eut brusquement du mouvement à la porte. Une infirmière suivie de très près par trois étudiants empressés.
    "Il est réveillé ?!" S'exclama un Curtis qui n'en croyait pas ses yeux, tout en posant ses doigts dans le cou de Brendon dans une tentative inutile de prendre son pouls.
    "Laissez-moi faire mon travail jeune homme !" Gronda l'infirmière plus amusée qu'autre chose.
    "Comment tu te sens, frangin ? J'ai combien de doigts ?" Le nuage cuivré s'était placé juste à côté d'Océane, comprenant que son frère ne ferait pas l'effort de se tourner de l'autre côté, et agitait 3 doigts devant lui, sans parvenir à attirer son attention.
    "T'as tenté le touché rectal, Curtis ? Histoire de vérifier que son tube digestif fonctionne bien ?" Se moqua Duncan, au pied du lit, les bras croiser sur son torse, un sourire rassuré, trahissant son soulagement, scotché à ses lèvres.
    "Est-ce qu'il serait envisageable que vous me laissiez approcher de monsieur Stanford ?" S'indigna la pauvre Vivienne trop compréhensive. Curtis laissa sa place à contre-coeur, et l'infirmière tenta d'attirer l'attention de son patient qui se montrait un peu trop accaparé de le regard qu'il échangeait avec sa femme. "Monsieur Stanford ? Vous parvenez à parler ?" Demanda-t-elle en s'emparant d'une petite lampe pour vérifier la réactivité de ses pupilles.
    "Je veux qu'on se marie..." Parvint-il a articuler une nouvelle fois, sans quitter Océane des yeux, provoquant la surprise chez Vivienne et la panique chez les quatre autres, ou les 3.5, Océane n'étant pas en état de paniquer.
    "OH MON DIEU ! IL EST AMNESIQUE !!" S'écria Curtis en s'agitant en tout sens, avant d'attraper l'infirmière par les épaules pour la secouer doucement. "APPELEZ UN MÉDECIN DE LA TÊTE !! IL NOUS FAIT UN ALZHEIMER !!"
    "Je veux qu'on se marie !"
    Répéta une nouvelle fois Brendon, retrouvant peu à peu le timbre de sa voix.
    "C'est déjà fait, mon amour..." Tenta Océane, sortant enfin de sa torpeur, avant d'hasarder un sourire maladroit à l'infirmière qui l'observait avec suspicion.
    "JESUS, MARIE, JOSEPH ! QUE FAIT CE TYPE TOUT NU DANS LE COULOIR ?" Hurla à son tour Duncan. "Il faut intervenir ! J'ai cru voir qu'il lui manquait un bras !!" Ajouta-t-il en passant un bras autour des épaules de l'infirmière pour la guider vers la sortie. Avant de passer les portes, il se tourna discrètement vers Océane, et lui envoya un regard qui voulait dire "Fais quelque chose, nom de Dieu !". Oui, il fallait qu'elle agisse, et vite. Alors elle posa sa main libre sur la joue piquante et blanche de Brendon, et approcha son visage à quelques centimètres du sien.
    "Écoute-moi bien, on a pas beaucoup de temps. Tu t'appelles Brendon Stanford, tu as 21 ans, et je suis ta femme. Tu pourras retenir ça ? Brendon Stanford, Océane Stanford, Gretchen Stanford. Il le faut, sinon tu vas te faire virer de la fac. Tu ne veux pas te faire virer de la fac, pas vrai ?" Elle l'observa un instant, juste le temps qu'il lui réponde d'une manière ou d'une autre. "Et tu ne veux pas qu'ils me foutent à la porte de l'hôpital sous prétexte que je ne suis pas de ta famille, pas vrai ?" Encore une fois, elle attendit une réaction de sa part avant de poursuivre. "Très bien, alors cesse de me demander en mariage. Pour tout le monde, ici, on est déjà marié." Elle hésita une fraction de seconde, avant de se laisser envahir par son envie, plus forte que le reste. Doucement, avec une précaution extrême, elle déposa ses lèvres sur les siennes, avec la peur de lui faire mal. Elle se détacha immédiatement en entendant un pic plus fort sur l'encéphalogramme, et son regard se porta sur la machine à l'instant même où Duncan et Nanny Vivienne refaisaient leur apparition.
    "... Mais je vous assure que je l'ai vraiment vu ! Il était là, et puis la seconde d'après il n'y était plus. Est-ce qu'il est envisageable que ce bâtiment soit hanté ?"
    "Vous me faites perdre mon temps, Jeune homme !"
    "Vous voulez pas me faire passer une IRM pour voir si ces hallucinations ne sont pas dues à une tumeur quelconque ? Oh mon dieu ! Je ne vois plus rien ! C'est tout noir ! Je suis aveuuuugle !"
    Insista-t-il en tentant de l'empêcher d'entrer dans la pièce, avant que Curtis ne lui fasse signe d'arrêter. "Ha bah non. C'est bon. J'avais juste oublié d'ouvrir les yeux. C'est dingue, ça m'arrive tout le temps ! Si vous voulez bien vous donner la peine, madame..." Ajouta-t-il en lui indiquant le lit de Brendon.
    "Il y a vraiment trop de monde ici ! Veuillez sortir de cette chambre." Gronda-t-elle sans leur prêter un regard.
    "Mais..."
    "Il n'y a pas de "mais", jeune homme. J'ai été plus que tolérante. Nous ne sommes pas dans les heures de visites, et à part ces deux jeunes femmes, vous ne faites pas partie de la famille. Allez oust ! Laissez-moi faire mon travail !"
    A contre-coeur, Curtis et Duncan quittèrent la chambre, alors qu'Océane et Gretchen restaient immobiles, le regard fixé sur le patient. "Vous aussi, mesdames." Elle releva les yeux vers les deux jeunes femmes surprises et affolées. "J'ai besoin de m'entretenir avec monsieur Stanford. En toutes confidentialité. Je n'en ai que pour quelques minutes, vous pouvez attendre dans le couloir. S'il vous plait." Ajouta-t-elle en retrouvant toute cette tendresse dont Océane avait été le témoin depuis son arrivée ici.

    Gretchen fut la première à partir, laissant Océane se débrouiller avec la main de Brendon toujours agrippée à la sienne. Doucement elle tenta de l'en décrocher, mais il n'y avait rien à faire. A croire qu'il rassemblait ses seules et uniques forces dans cette seule main. Elle jeta un regard d'excuses à l'infirmière avant de se pencher à l'oreille de Brendon.
    "Il faut que je sorte de la chambre. Sois raisonnable, d'accord ? Je te promets de revenir après, et je ne te quitterais pas d'une semelle. Tu m'as demandé de rester avec toi, et c'est bien ce que je compte faire durant chaque minute, chaque millième de seconde de mon existence. Tu n'arriveras pas a te débarrasser si facilement de moi. Il faudra bien plus qu'une overdose, une infirmière autoritaire et une Mélanie pour me faire décamper. Tu vas devoir me supporter encore un moment, Driesen." Murmura-t-elle doucement, une main parcourant ses mèches cuivrées, l'autre toujours étroitement serrée dans celle de Brendon. Elle remonta ses lèvres jusqu'à sa tempe pour y déposer un baiser, avant de se redresser totalement.
    "Vous devriez en profiter pour rentrer chez vous, Madame. Prendre une douche, vous changer, et peut être apporter quelques affaires pour Monsieur Stanford. Il va rester avec nous un petit moment, alors autant qu'il s'y sente le mieux possible. Non pas que la chemise avec vue imprenable sur les fesses ne soit pas ravissante sur lui, mais je doute qu'il apprécie les railleries que les deux autres gugus ne manqueront pas de lui infliger." L'infirmière tira un premier sourire à Océane qui, même si elle ne l'aurait pas parié, sembla lire le même sur les lèvres de Monsieur Stanford.
    "On verra." Répondit Océane en récupérant, enfin, sa main. "Je ne suis pas sûre d'être encore prête à m'éloigner." Avoua-t-elle en s'adressant à Brendon, glissant un revers de main contre sa joue, avant d'y déposer ses lèvres, puis de faire ce que l'infirmière attendait depuis un moment. Après un détour par le fauteuil pour récupérer son sac, elle fila par la porte ouverte, et referma doucement derrière elle. Gretchen était là, un peu plus loin, en grande conversation avec deux médecins. Que pouvait-elle bien leur dire ? La paranoïa d'Océane repointa le bout de son nez, et elle se voyait déjà mise à la porte par les deux médecins masqués, lorsque l'un d'eux lui fit un petit signe de la main et un... clin d'oeil ? C'était quoi ce délire ?

[...]

    "Vous êtes ridicules !"
    "C'est ce que je n'arrête pas de leur dire !"
    "Oh, ça va, hein ! Dans l'urgence on a pas trouvé mieux."
    Répondit Curtis en baissant son masque de manière à pouvoir parler.
    "Pour ma défense, je ne dirais qu'une chose : C'était une idée de Curtis."
    "Je croyais que les Théta Eta ne comptaient que des génies. On s'est foutu de moi ou ils ont fait une exception pour ses deux attardés ?"
    S'interrogea Gretchen en se tournant vers Océane, qui ne répondit pas.
    "Océ ? Tout va bien ? Tu as l'air exténuée." Duncan fut le premier à s'inquiéter, et s'approcha d'elle rapidement.
    "Oui, oui, ça va. Je voulais juste savoir, est-ce que l'un d'entre vous a déjà entendu parler d'une certaine Mélanie ?" Sans attendre la réponse, elle baissa la tête, une main s'agrippant dans ses cheveux, visiblement anxieuse, pendant les trois autres s'interrogeaient du regard, en silence.
    "Non, jamais entendu parler." Conclu Curtis. "C'est qui ?"
    "C'était ma mère."
    Annonça Océane, avant de laisser un silence pesant s'installer autour d'elle.

[...]

    "Sérieusement, Chaton, tu devrais rentrer maintenant. Au moins prendre une douche, te changer, montrer à tes soeurs que tu es en vie, changer d'air. Depuis combien de temps es-tu ici ?"
    Le petit cercle s'était resserré autour d'Océane. S'ils étaient tous d'accord sur le fait qu'elle avait besoin de repos, elle avait finit de les convaincre de l'urgence de le faire en évoquant sa défunte mère sans raison apparente. Duncan était devant elle, les mains sur ses épaules, cherchant à capter son regard et son attention. Mais elle baissait toujours la tête, et se contenta d'un bruit de bouche absolument puéril pour lui faire savoir qu'elle n'avait aucune idée du nombre d'heures écoulées depuis son arrivée. En en mouvement de hanche, Gretchen évinça Duncan, et prit sa place face à la tétraplégique émotionnelle.
    "Écoute-moi bien, Eono. Je n'ai pas ma carte d'adhérente au fanclub de ta petite personne, donc ne compte pas sur moi pour te prendre avec des pincettes ou te laisser dicter ta loi..."
    "Gretch' !" Duncan tenta de s'interposer, mais Curtis l'en empêcha, avant de lui désigner du menton une Océane qui, pour la première fois depuis son apparition dans le couloir, avait relevé la tête, et fixait Gretchen avec un peu d'intérêt. La jeune Driesen avait le visage fermé, et l'allure sévère, mais elle agissait pour le bien de la petite sirène. C'était ce que Curtis voulait faire comprendre à Duncan.
    "... Donc, tu vas bouger tes petites fesses jusqu'à ta résidence, et tu vas me faire le plaisir de prendre une douche et de te changer ! Ce serait dommage qu'après s'être sortit du coma dans lequel tu l'avais plongé, mon frère meurt d'asphyxie. Duncan va te ramener à la résidence, et ne t'avise pas de me contredire, parce que je te jure que si tu ne m'obéis pas, je te fais sortir de force par la sécurité. Un mot de moi, et tu ne seras plus la bienvenue ici."
    "Gretch', cette fois tu vas trop..."
    "Coma ?! Pourquoi tu parles de coma ? Pourquoi elle parle de coma ?!"
    Paniqua Océane en les observant tour à tour.
    "Bien joué, Mini-Driesen !" S'exclama Curtis.
    "Elle savait pas ?"
    "Non, elle ne savait pas."
    Lui répliqua-t-il pendant que Duncan tentait de calmer Océane.
    "Oups..."

[...]

    "Tu as prit la bonne décision."
    "Je n'ai pas vraiment eu le choix."
    "Elle n'est pas méchante, juste un peu maladroite."
    "Pourquoi vous ne m'avez pas dit qu'il était dans le coma ? Pourquoi m'avoir laissé croire qu'il allait se réveiller ce matin ?"
    "Parce que c'est ce qu'il a fait."
    "Oui, mais s'il ne l'avait pas fait ? Si j'avais attendu comme une conne pendant toute une journée en m'inquiétant encore plus ?"
    "Ça n'est pas le cas."
    "Oui, mais..."

    "Putain, Croustibat, qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Qu'on a préféré rien te dire pour pas que tu te défenestre en apprenant la nouvelle ? Que vous êtes deux individus tellement tarés l'un de l'autre qu'on sait jamais quelle connerie peut vous traverser l'esprit quand vous croyez perdre l'autre ? Mon petit frère venait de faire une overdose, il était dans le coma, je savais qu'il allait en sortir, alors je me devais de te garder en vie jusqu'à ce qu'il décide d'ouvrir les yeux. J'aurais eu l'air de quoi, moi ? "Désolé, Bren', mais la fille pour qui tu as voulu te foutre en l'air s'est jetée du haut du Golden Gate Bridge en apprenant ton coma. Et avec ça, qu'est-ce que je te serre ? Un flingue ? Une corde ? Ou bien tu préfère une petite dose de crack pour pas te louper cette fois ?". Réveille-toi, Ariel ! C'est vous et votre amour démesuré qui nous poussez à faire des erreurs. Vous pouvez pas vous aimez normalement, comme tout le monde ?"
    "T'as fini ?"
    "Oui."
    "Alors regarde la route, tu me fais peur, là."

    Ils étaient en voiture, filant droit vers le campus universitaire de San Francisco. Curtis reporta son attention sur la route, les sourcils toujours froncés après son coup d'éclat. Il était rare de le voir s'emporter, toutefois Océane n'en fut pas troublée. Dans un sens, il n'avait pas tort. Elle ne savait pas ce qu'elle aurait été capable de faire si on lui avait dit que Brendon avait sombré dans un coma dont il n'était pas sûr de sortir. Est-ce qu'ils étaient anormaux de s'aimer comme ça ? Elle n'en savait rien, c'était la première fois qu'elle aimait. La première et la dernière fois. Elle en avait l'intime conviction, il serait le seul qu'elle aimerait... à jamais.

[...]

    "Cesse de bouder, c'était pour plaisanter."
    "Ca n'a rien de drôle !"
    Océane marchait trois pas devant un Curtis qui tentait de la rattraper. Elle était douchée, changée, et avait suffisamment de caféine dans le sang pour tenir une semaine sans dormir.
    "Je t'ai déjà présenté mes excuses !"
    "Et moi je t'ai déjà dit de ne pas draguer mes sœurs ! J'ai l'air de quoi, moi, après ?"

    "De la super grande sœur qui ramène des beaux gosses à la résidence ?"
    "Mauvaise réponse, Curtis !"
    "Oh, écoute, je m'excuse, d'accord ? Je savais pas qu'elle était mineure ! Regarde ! Je déchire son numéro ! Regarde ! Piouf, disparu dans les limbes de... des caniveaux."
    Il s'était immobilisé, et observait les petits bouts de papier disparaitre sous une plaque d'égout. Océane se stoppa à son tour et leva les yeux au ciel.
    "Pourquoi c'est toi qui m'a accompagné, au fait ? Pourquoi t'as pas voulu que ce soit Duncan ?"
    "Je préfère éviter d'attiser les rumeurs."
    "De quoi tu parles ?"
    "Tu comprendras quand tu seras grande."
    Lui répondit-il avec un sourire condescendant, tout en passant un bras autour de ses épaules, en arrivant à son niveau.

[...]

    Elle n'avait pas remit les pieds dans cette chambre depuis un moment, et comme elle s'y attendait, le pincement au coeur fut à la hauteur des différentes émotions qu'elle avait ressentit durant toute cette nuit. Rien n'avait changé. Tout était à la même place, excepté la photo qui n'avait plus sa place sur son bureau. Il avait dû la planquer, ou peut être même la détruire. Tout était envisageable après ce qu'elle lui avait fait subir. Alors elle avait prit sur elle, pour ne pas sombrer dans la nostalgie des instants qu'avaient abrité ces lieux. Elle se focalisa sur sa mission et tenta de faire abstraction du reste. Mais cela s'avéra plus difficile que prévu. Elle ne parvenait à chasser cette Mélanie de son esprit, et ne pouvait s'empêcher de divaguer quand au détour d'un pull, elle tombait sur la fameuse veste qu'il lui avait prêté ce soir-là. Elle ne résista pas à l'envie de la sortir de l'armoire, de la porter à son visage comme elle l'avait fait de nombreux soirs jusqu'à ce qu'elle ne sente plus lui. Et comme les soirs suivants, ce ne fut pas lui qu'elle sentit sur cette veste, mais elle. Alors elle se laissa tomber sur le lit, et les larmes se répandirent d'elles-même. Ce fut cet instant que choisi Curtis pour entrer à son tour, comme s'il attendait derrière la porte, comme s'il présageait qu'elle allait craquer. Il vint s'installer tout près d'elle, et glissa une main dans ses cheveux, de haut en bas, dans de longues caresses, sans dire un mot.
    "C'est de ma faute tout ça, pas vrai ?" Parvint-elle a articuler après un long moment, ses grands yeux verts baignés de larmes tournés vers lui.
    "Je ne dirais pas ça, Océane. C'est plus compliqué. Vous avez fait pas mal d'erreurs tous les deux, et... vous n'avez pas communiqué. Je ne sais pas si c'est de la fierté mal placée ou un cruel manque de confiance en soi, mais vous avez refusé de vous ouvrir l'un à l'autre. Il y a des quiproquos monstrueux entre vous. Il faut que vous tireriez ça au clair. Tu dois parler avec lui, c'est un fait, mais tu ne dois pas te sentir responsable de tout cela. Il t'aime, tu n'y peux rien. Il t'aime avec démesure, jusqu'à la destruction. Dans son malheur, il a la chance que cet amour soit réciproque. Tu aurais pu ne pas être intéressé, et il aurait sombré tout autant. Aurais-tu été responsable de ça ?"
    "Et s'il ne m'aimait plus ? Et s'il en aimait une autre ?"
    Répliqua-t-elle tristement.
    "Et si tu arrêtais de dire des conneries plus grosses que toi ?" Lança-t-il sur le même ton, un sourire aux lèvres, tout en essuyant une larme multi-récidiviste sur la joue de la brunette. "De qui veux-tu qu'il soit amoureux ?"
    "De Mélanie."
    "De ta mère ?!"
    "Mais non, pas de ma mère. Je... c'est troublant, mais... Avant de se réveiller, ou de sortir de son coma, j'en sais rien, il a prononcé ce prénom. Plusieurs fois. "Mélanie ! Mélanie !". L'encéphalogramme s'est affolé. Il cherchait cette Mélanie, il la réclamait, et..."
    "Et il t'a demandé en mariage."
    La coupa-t-il.
    "Il n'a pas prononcé mon prénom, Curtis, ni le tien, ni aucun de ceux qu'on connait. Il a prononcé Mélanie, et je sais pas qui c'est, et je sais pas avec qui il voulait se marier."
    "Il y a deux choses que je sais. La première, c'est que lorsque je suis arrivé c'est toi qu'il regardait, personne d'autre. Il n'a eu d'yeux que pour toi, et pourtant sa sœur était à 20 centimètres de toi.
    Lorsqu'il a dit qu'il voulait que vous vous mariiez, c'était toi qu'il regardait et c'était de ta bouche qu'il attendait une réponse. La deuxième chose dont je suis sûr, c'est qu'il t'aime, qu'il n'aime que toi, et que dans cette vie, il n'aimera que toi. Dans les prochaines aussi, très certainement, mais la science n'a pas encore résolue cette énigme." D'un mouvement de pouce, il chassa une nouvelle larme, et tenta un sourire. "Il faut que vous vous arrêtiez vos conneries, entre vos Billy et vos Mélanie, on va pas s'en sortir. Il était dans le coma, Océane, je ne sais pas exactement où était partit son esprit, mais peut être revivait-il un film qu'il a vu étant môme, ou j'en sais rien. Tout ce que je sais, c'est que jamais il ne m'a parlé d'une Mélanie, et pourtant, ça fait bientôt 5 mois que j'entends parler d'Océane Eono à toutes les sauces. Il ne me cache rien, alors s'il avait eu dans l'intention d'épouser une Mélanie, j'aurais été le premier au courant. D'accord ?" Sa voix était douce, son timbre était chaud et rassurant. Elle avait tellement envie de le croire.
    "D'accord..." S'entendit-elle répondre dans un mouvement de tête.
    "Tu vas lui répondre quoi ?"
    "Pardon ?!"
    Elle s'était relevé du lit, et s'employait déjà à plier quelques vêtements qu'elle allait lui ramener à l'hôpital.
    "Pour sa demande ! Tu vas lui répondre quoi ?" Curtis avait un grand sourire aux lèvres, comme une commère avide de potins.
    "Tu l'as dit toi-même, il était dans le coma, Dieu seul sait où est allé trainer son esprit. Peut être était-ce Mary Poppins qu'il demandait en mariage."
    "No, no, no ! Wrong Way !"
    Scanda Curtis en imitant la voix de Mario dans Mario Kart.
    "Il a 19 ans, Curtis. Où as-tu vu qu'on se mariait à 19 ans ?"
    "Au Malawi, tu serais mariée depuis plus de 10 ans."
    "Au Malawi on meurt encore de la dysenterie !"

    Fin de la discussion. Océane se replongea dans son pliage compulsif, et Curtis s'employa à la regarder faire. Il essaya bien de lui donner un coup de main, mais à chaque fois il se faisait envoyer sur les roses. Elle protégeait cette valise telle une lionne protège ses lionceaux. Il allait falloir montrer patte blanche pour toucher aux affaires de Brendon, à présent. Puis soudain, elle se redressa et l'observa avec une expression qui lui fit peur.
    "Trouve-moi des alliances !"
    "T'as changé d'avis ?"
    S'étonna-t-il.
    "C'est pas pour Monsieur et Madame Driesen, crétin, c'est pour Monsieur et Madame Stanford !"
    "C'est un début..."
    Annonça-t-il avec un sourire victorieux, tout en se précipitant vers la porte. Elle avait des envies de meurtre.
[...]

    Coinçant sa langue entre ses lèvres sous l'effort de concentration, Curtis tentait un créneaux sur le parking de l'hôpital. Toute la difficulté résidait dans le fait de se garer entre deux ambulances faisant deux fois la taille de la ridicule voiture de l'étudiant-océanographe. Quand Océane lui avait demandé pourquoi il se garait ici plutôt que dans le parking réservé aux visiteurs, il avait répondu qu'il connaissait quelqu'un qui connaissait quelqu'un qui bossait ici, et que du coup, il avait le droit de se garer là. Comme si cela suffisait à expliquer le fait qu'il faille contourner tout le bâtiment à pied pour rejoindre l'entrée principale. Ce type était étrange. Mais la jeune femme ne chercha pas à le contrarier, trop contente qu'il n'ait pas fait tout un foin du fait qu'elle n'obéisse qu'à moitié à Gretchen et refuse de dormir quelques heures. Va pour la douche et la descente dans la chambre du Théta, mais hors de question de perdre de précieuses heures en dormant, la vie était trop courte. Océane en avait toujours eu conscience, mais aujourd'hui encore plus que d'ordinaire.
    "Calme-toi, Croustibat, il va pas s'envoler !" S'exclama Curtis en verrouillant la voiture, alors qu'Océane cavalait déjà sur le parking.
    "Ca fait plus de deux heures que je suis partie."
    "Et ?"
    "Et tu feras moins le malin quand il aura demandé l'infirmière en mariage !"
    "Aucun risque !"
    "Ah oui, c'est vrai, j'oubliais ! Aucun risque parce qu'il est dingue de moi, que c'est à moi qu'il s'adressait malgré son overdose, son coma, et les sédatifs !"
    récita-t-elle en accélérant un peu plus.
    "Non, aucun risque parce que Vivienne est folle de moi. Mais ta théorie tient la route aussi !"
    "Vivienne ? Vous vous appelez déjà par vos prénoms ?"
    "Non, je l'ai lu sur son badge."
    "T'es irrécupérable, Curtis !"
    S'indigna-t-elle en passant les portes du bâtiment.
    "Dis ! Tu crois que j'ai mes chances avec Gretchen ?"
    "Non, aucune ! Et t'avises même pas de tenter quoique ce soit, Driesen te tuerait !"
    "Tant qu'il est coincé sur un lit d'hôpital, je risque pas grand chose."
    "Je parlais pas de Brendon..."
    Lui répondit-elle avec un sourire en coin.

[...]

    Sa main se posa sur la poignée de la porte, hésitante. Elle n'avait pas souvenir d'avoir été aussi stressée de sa vie, anxieuse, fébrile, comme une collégienne avant son premier rendez-vous. Pourtant cela n'avait rien de commun avec le cadre presque idyllique d'un parc, d'un cinéma, ou d'une salle de concert, il s'agissait d'un hôpital avec son odeur de désinfectant, ces malades à tout le coins de couloirs, et ces murs d'un horrible vert tacheté de blanc. Pas une once de romance ou de romantisme, juste la vérité brute de la vie et son côté moche. pourtant le seul fait qu'il soit là, à l'intérieur de ce lieu, lui faisait occulter tout le reste. Comment ça allait se passer ? Qu'allait-elle lui dire ? Et puis elle était moche ! Elle avait croisé son reflet dans un miroir, pas celui de la chambre de Brendon puisqu'il était explosé, mais celui de la sienne, et pour la première fois depuis de très longues semaines elle avait fait l'effort de s'observer. Le double inversé qu'elle y avait perçu n'avait rien d'engageant. Elle avait le visage creusé, les cheveux sales, des cernes sous les yeux, et une peau d'un blenc cireux. Alors elle avait lavé ses cheveux, fait l'effort d'un peu de maquillage, mais le mal était fait. Trop de sommeil a rattraper, toute une alimentation a rééquilibrer, ce n'était pas en quelques minutes dans une salle de bain qu'elle allait pouvoir redevenir celle dont il était tombé amoureux. Qu'allait-il penser d'elle ? Le coeur battant, elle finit par tourner la poignée, et une expiration plus tard, par pousser cette porte. Ce furent deux visages qui se tournèrent vers elle, deux visages aux traits similaires, mais à l'expression différente. Elle n'aurait su dire s'il s'agissait du soulagement qu'elle pu lire sur le visage de Brendon, mais elle aurait pu parier qu'il s'agissait de la surprise sur celui de Gretchen. A quoi s'attendait-elle ? A ce que Océane obéisse et dorme ? Elle pouvait déjà s'estimer heureuse d'avoir réussi à lui faire quitter l'hôpital pendant près de trois heures. La brunette hésita une nouvelle fois, puis s'avança d'un pas, tout en tendant un grand gobelet ciglé Starbuck en guise de bouclier.
    "Tiens ! C'est pour toi. Les cafés d'ici sont dégueulasses, alors on a pensé que ça te ferait plaisir." Annonça-t-elle de sa voix transpirant l'anxiété, tout en tendant le gobelet à la jeune femme. "Je me suis dit que tu aurais faim aussi, alors j'ai pris des trucs. Mais comme je savais pas ce que tu aimais, bah j'en ai pris un de chaque." Cette fois c'était carrément un sachet qu'elle tendait à la miss avec un sourire qui voulait dire "s'il te plait, ne met pas ta menace à exécution." Cette dernière se leva, et s'empara du gobelet, puis du sachet. Elle fouilla dedans un moment, et après avoir choisi un donuts bien gras, se tourna vers Océane.
    "Où sont Curtis et Duncan ?"
    "Heu... et bien... Pour Duncan je n'en sais rien, je pensais que tu allais me le dire. Quand à Curtis, je crois qu'il est partit à la chasse aux infirmières."
    "Bon, et bien je vais aller voir si je peux mettre la main sur l'un ou l'autre. Merci pour le petit dej' !"
    D'un pas rapide, elle s'éloigna, et sans un mot de plus, referma la porte derrière elle. Une porte qu'Océane fixa un petit moment, avec cette crainte stupide de se retourner et de ne pas savoir quoi dire. Elle ne l'avait pas regardé, ou alors un coup d'œil furtif lorsqu'elle était entrée, elle avait peur de ses yeux, de son regard à lui qui, souvent, lui en disait plus que ses mots. Elle ne pouvait pas rester ainsi, à fixer une porte fermée juste parce qu'elle avait peur de ses yeux qu'elle l'avait supplié de rouvrir. C'était idiot. Alors elle se retourna, et posa son regard sur lui, évitant de rencontrer le sien en se focalisant sur une multitude de détails. Il n'avait plus ce tuyaux dans le nez, ni de perfusion. Il avait toujours l'encéphalogramme branché sur le bout de son index, mais d'une manière générale, il était presque libre de ses mouvements. Elle s'approcha du fauteuil qu'elle avait occupé pendant une partie de la nuit, et y déposa les encombrants sacs qu'elle avait toujours sur les épaules. Elle prit plus de temps que nécessaire avant de se retourner, elle tentait de faire taire son angoisse, mais c'était plus fort qu'elle. Mélanie revenait sans cesse. En s'approchant, elle remarqua une petite tablette roulante où reposait un petit déjeuné intact. Elle tenait là l'occasion de briser le silence.
    "Tu n'as rien mangé ? Ça ne te plait pas ? Heureusement, j'ai pensé à toi, aussi." Elle lui offrit, de nouveau, son dos, le temps de sortir un nouveau gobelet et quelques viennoiseries d'un sachet identique à celui qu'elle avait tendu à Gretchen. Puis elle s'avança pour le rejoindre. "Je ne sais pas si c'est autorisé, mais le café n'a jamais tué personne, pas même celui de mon grand-père qui pourtant pourrait provoquer un génocide à l'échelle mondiale. Je t'ai déjà parlé de son café ?" Elle s'immobilisa un instant en entendant un bip plus fort sur l'encéphalogramme, attendit de voir si ça recommençait, puis reprit. "De toutes manières, en parler ne suffirait pas, il faudrait que tu le goûtes pour comprendre." Tout en parlant, elle s'évertuait à déplacer le petit déjeuner intact, pour le remplacer par celui made in Starbuck, avant de faire rouler la tablette jusqu'à lui, et d'en profiter pour déposer un baiser sur son front. "Mange, il faut que tu reprennes des forces. Je t'ai ramené quelques affaires, alors dès que tu auras l'autorisation de quitter ce lit, tu pourras enfiler quelque chose d'un peu plus confortable." Cette fois elle avait regagné le fauteuil et ouvert la valise. Il fallait qu'elle s'occupe, et qu'elle occupe l'espace sonore aussi. L'empêcher de parler lui, car elle avait peur de ce qu'il pourrait dire. Tant qu'il ne parlait pas, elle pouvait encore s'imaginer que Curtis avait raison. Après, il serait trop tard. "Je ne savais pas quoi prendre, alors j'ai prit un peu de tout. Ils ne m'ont même pas dit combien de temps tu allais rester ici. Il va falloir qu'on s'organise pour tes cours, enfin nos cours." Nouveau bip, qui obligea Océane à se retourner, alors qu'elle était entrain de suspendre des vêtements sur les cintres de l'armoire, et a fixer la machine avec perplexité. Pourquoi elle bipait comme ça, elle ? "J'ai pris ton ordinateur aussi..." Reprit-elle en retournant à son occupation. "Je suis passée au bureau des admissions de l'hôpital, et j'ai commandé une connexion wifi, et la télé par satellite. J'ai ramené quelques bouquins, mais j'y connais pas grand chose en mécanique informatisée, alors je suis pas sûre d'avoir tapé juste. J'espère que ça ira. Au pire, je peux retourner chercher d'autres affaires, si tu veux..." Nouveau bip. "Ou Curtis, ou Duncan. Pourquoi ça bip comme ça, ton truc ? Je suis censée m'inquiéter ou trouver ça normal ?" Elle en avait terminé avec les affaires, la valise était vide, il ne lui restait plus qu'un dernier petit détail. Alors, après avoir une nouvelle fois fixé la machine pendant un instant, elle referma les portes de l'armoire, et se rapprocha du lit. "Y a un dernier petit truc que j'ai ramené. C'est un détail, et ça ne devrait pas avoir d'importance, mais... enfin ça n'a de sens que si ta soeur veut bien ne pas vendre la mèche, et que toi tu veux bien aussi, tu as le droit d'avoir changé d'avis... je..." Elle allait dire "je m'en remettrais", puis ponctuer sa phrase par un "ce n'est pas grave", mais non elle ne s'en remettrait pas, et biensûr que si c'était grave. Alors elle préféra garder le silence, et ce contenter de lui tendre sa paume, dans laquelle reposait deux petits anneaux dorés. A peine avait-elle exposé les deux alliances que la machine s'emballa de nouveau, ne se contentant pas d'un seul bip bien sonore, mais de toute une série de bip violents. "Mais y en a marre, à la fin !" S'exclama-t-elle en se relevant du lit où elle venait de poser une fesse. "Pourquoi ça déconne comme ça ? Ça signifie quoi, bon sang ?" Elle était en colère contre cette machine qui s'emballait sans raison, comme si le cœur de Brendon se mettait à... La réflexion d'Océane s'arrêta là. "Oh ?!" Elle venait de comprendre. "C'est... c'est... Ça veut dire que... Oh !" Ça veut dire qu'elle avait un accès direct sur les émotions de Brendon, comme s'il était relié à un détecteur de mensonge géant. "Dis quelque chose, s'il te plait, je me sens conne." Ce fut tout ce qu'elle trouva à dire en réponse aux battements de son cœur. Si elle avait pu, elle lui aurait fait écouter le sien, puisque les deux organes semblaient se parler avec plus de facilité que ne pouvaient le faire leur deux propriétaires. Curtis avait raison sur un point : Ils avaient un réel problème de communication.

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Brendon K. Driesen
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Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Vide
MessageSujet: Re: Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane]   Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] EmptyDim 15 Nov - 22:50

Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Zimona_310

PLEASE I JUST WANT TO TELL YOU THE TRUE

« La sincérité est une ouverture de coeur.
On la trouve en fort peu de gens, et celle que l'on voit d'ordinaire
n'est qu'une fine dissimulation pour attirer la confiance des autres. »




    « Ces jeunes je vous jure ! » Surpris les deux internes en chirurgie se tournèrent vers leurs collègue infirmière et la dévisagèrent se demandant qui avait bien pu exaspérer la douce et bonne Vivienne.
    « Un problème Mama ? » Questionna l’un des deux jeunes. « Mama » ou maman en italien, c’était ainsi que ses jeunes collègues surnommaient Vivienne. L’infirmière faisait figure de maman pour chacun des internes présents dans l’hôpital Universitaire et tous savaient qu’ils devaient le respect à cette sexagénaire dynamique et maternelle qui savait tout sur tout le monde dans le Centre Universitaire.
    « La 549 ? » Intervint son ami en s’approchant de la cafetière pour servir une tasse de liquide ambrée à sa « Mama ».
    « Oui… La petite est tellement touchante mais, les deux autres… De grands comiques, deux sacrés numéros! Je sens qu’il va y avoir de l’ambiance ! » Rit-elle en acceptant la tasse avec un sourire de gratitude. « Marié et si jeune… Tellement amoureux, et quelle abnégation… Heureusement que le garçon s’est réveillé, elle ne lui aurait pas survécut longtemps… »
    « La petite brune à l’air fatigué ? » Demanda la jeune doctoresse à leur protectrice en s’asseyant en face d’elle. « Qu’elle est l’histoire ? »
    « Oh… Vous commencez tout juste votre garde ? Le docteur Kiering ne vous a pas fait un topo sur les patients ? »
    « Euh… pas vraiment… »
    Tenta d’éluder le jeune homme afin de ne pas provoquer le courroux de l’infirmière envers son titulaire.
    « Celui là… » Grogna t-elle en passant une main lasse sur sa nuque. « Ils sont arrivés au alentour de minuit. Le Garçon avait fait une overdose, la Fille refusait de le quitter… Ils a fallut qu’un ambulancier la tienne fermement entre ses bras lorsque les ambulanciers tentaient de le réanimer sur les lieux, elle hurlait et griffait comme un chat sauvage. Demander à Ryan… Ses bras et ses chevilles se rappellent d’elle… Enfin bref. En arrivant ici il a fallut la convaincre de rester dans la salle d’attente pour que l’on puisse s’occuper de lui correctement. Elle restait là, abattu et replier sur elle-même a fixer les portes des urgences avec l’air d’une morte en sursis. Bien sur le Garçon était dans le coma, mais ses jours n’étaient plus en danger, elle avait fait ce qui fallait avant l’arriver des secours pour le garder en vie. La pauvre enfant avait l’air dévasté. Je lui ai apporté du café mais elle n’a même pas eut l’air de me voir. Lorsque le médecin est venu lui demander ses liens avec le Garçon elle a prétendu être sa femme… C’était tellement évident que ses deux là étaient plus que des amants… Kiering n’est pas arrivé à lui annoncer qu’il était dans le coma, elle était si obnubilé par l’idée de le retrouver, d’être prêt de lui, elle répétait sans cesse qu’elle avait promit d’être avec lui, de ne pas le quitter. » Vivienne essuya une larme qui avait réussit à franchir la barrière des ses cils. « Elle était là à son chevet, a chaque fois que je l’entendais en passant dans le couloir elle l’implorait d’ouvrir les yeux, elle restait auprès de lui, tout près d’elle, elle ne bougeait pas, refusait tous services qu’on lui proposait. Elle refusait de rentrer. Elle était si triste, et rien que dans la manière qu’elle « agissait » avec lui, en le touchant, en l’embrassant, en remettant en place les draps autour de lui, il était évident qu’elle l’attendait. Bien sur les autres… Les « jeunes », pas vous les enfants » Précisa t-elle en replaçant une mèche de ses cheveux blonds vénitiens blanchis par l’âge et l’expérience derrière son oreille. « Ses espèces de petites poulettes incompétentes » Poursuive t-elle réprobatrice au possible en lançant un coup d’œil aux casiers des dites infirmières. « Ne comprenne pas qu’il ne se réveillera que si il la sens près d’elle. S’est évident ! Mais non il faut qu’elle ne soit pas sur le lit… c’est le règlement Blabla … » Soupira t-elle en passant à nouveau sa main sur sa nuque, un geste qui, elle l’ignorait, avait en commun avec le Garçon allongé sur le lit de la 549.
    « Et comment est-il ce garçon merveilleux ? » Questionna le jeune homme soudainement intéressé. « Un junkie ne mérite pas une fille comme elle à ce que tu as l’air d’en dire, elle est trop parfaite pour lui. »
    « Ce n’est pas un junkie Mike, c’était une erreur, tu l’entendrais plaider sa cause, il y a tant de conviction dans sa voix. Je pense qu’ils ont du se disputer. Il n’y a que ca pour justifier une tentative de suicide et… »
    « Une tentative de suicide ?! »
    Se récria la jeune femme cette fois. « Et vous laissez sa femme être auprès de lui ? Elle est peut être la cause de son geste désespérer ! » S’indigna t-elle.
    « Vous ne comprenez rien tout les deux ! Mais qu’est ce que vous avez tous ce soir ? » Se récria la sexagénaire en se redressant. Alors qu’elle allait continuer sa virulente diatribe au sujet de ses jeunes qui ne comprenaient rien le tableau de garde se mit à clignoté. Le voyant de 549 s’éclaira. « Il est réveillé. » Lança t-elle en filant vers la porte.
    « Comment est ce qu’elle peut le savoir ? »
    « La foi. »
    Répliqua la jeune femme.
    « Je croyais que Vivienne détestait la religion. »
    « Elle a foi en l’amour imbécile… En parlant d’amour quand est ce que tu me présentes à ta mère ? »


    […]


    Une voix, le souvenir d’une personne, des rêves d’avenir, est ce que tout cela pouvait vous ramener à la vie ? Techniquement Brendon n’était pas mort. Il était dans l’entre deux, un coma traumatique dont lui seul pouvait choisir de se réveiller. Son esprit après la douleur provoquée par l’overdose, des semaines d’auto maltraitance physique (mauvaise alimentation, surdose de caféine, d’alcool, de cigarette), et psychique (auto flagellation, dépression, mal être) avait décidé de se replier sur lui-même pour se protéger de toutes autres agressions. Le choc avait été trop grand, trop fort, trop éprouvant. Il avait alors trouvé une alternative afin de se protéger. Le coma. C’était ainsi que les médecins avaient expliqué la chose à Gretchen lors de son arrivée à l’hôpital. Ils lui avaient également expliqués que c’était le corps, l’esprit de Brendon qui décideraient du moment où il se réveillerait. Gretchen était quelqu’un de brillant, d’intelligent même, elle ne croyait pas en Dieu, elle ne croyait qu’en ce qu’elle voyait, elle avait fois en l’être humain, et c’était sa seule religion. Pourtant lorsque les médecins avaient laissés tomber leur verdict elle s’était surprise à prier. Prier pour que Brendon se réveille, pour qu’il ouvre les yeux. Elle tremblait lorsqu’une main apaisante s’était posé sur son épaule. En relevant les yeux elle avait aperçut Duncan et Curtis auprès d’elle, et elle avait sourit. Brendon avait toutes les raisons de se réveiller pas vrai ? Il devait se réveiller, c’était obligatoire.

    […]


    Quitter cette réalité était si difficile, il y était si bien, il y vivait la vie qu’il avait rêvé de vivre. C’était si facile de choisir de rester ici, d’ignorer qu’il savait que ce n’était pas la réalité. Il aurait été si facile de vivre ici éternellement, de profiter d’une Océane amoureuse et épanouie, d’une petite fille, d’un Francis sur sa retraite, d’une terre à exploité, et d’un enfant à naître. Il aurait été tellement plus facile de rester là. De vivre cette vie parfaite, de se réveiller chaque matin auprès d’Océane, de préparer le petit déjeuner pour toute sa tribu… Oui cette vie il en rêvait. Mais il ne pouvait pas rester là. C’était la conviction qui l’habitait. Il ne pouvait pas rester là. Ils l’attendaient. Elle l’attendait. Gretchen l’attendait. Il fallait qu’il revienne. Une fois cette décision prise tout fut plus facile. Il perdit Mélanie et la douleur qu’il éprouva suite à sa « disparition » fut sans nom. Il hurla à sa recherche, mais il n’était cerné que par les ténèbres. Mélanie avait disparut, avec elle peut être ses rêves de famille, d’une vie avec Océane. A présent il ne lui restait que le doute, la peur du rejet la peur de la vie sans elle. Mais il devait revenir. Qu’importe ce qui se passerait. Il devait, il lui devait de revenir. La dernière image qu’il avait emportée d’elle il se la rappelait à présent très nettement. Il y a avait tant de culpabilité dans ses iris, s’il restait silencieux, s’il restait dans le coma… Alors elle en mourrait, elle se laisserait mourir de culpabilité, il avait cette certitude absolu. Il ne savait pas encore ce que revenir allait impliquer. Les sanctions possibles de l’Université s’ils ne s’en tenaient pas à la version données au médecin, les conséquences qu’aurait la drogue et son arrêt cardiaque sur son organisme, ses capacités mentales. Il ignorait tout, la seule chose qu’il savait c’était qu’il ne pourrait plus se contenter d’un fantasme. Plus maintenant. Plus comme ça.

    La douleur brûlait son cœur, enflammait son sang tandis qu’il luttait pour trouver son chemin dans les ténèbres. Il suivait les voix qui raisonnaient dans le noir. Il y avait aussi ce bip régulier et agaçant qui le guidait sur le chemin du retour. Le sang battait douloureusement à ses tempes. Il était si fatigué, si las de se battre, de chercher son chemin, il avait l’impression de lutter depuis des heures. Ses paupières étaient si lourdes. Il ne voyait rien, et errait en suivant ses voix. Elles lui offraient quelques brides d’informations sur ce qui s’était passé depuis qu’il avait fermé les yeux dans l’amphithéâtre. Il se rappelait intégralement de la scène qui s’était déroulée là bas. Des rails de cocaïne plus important qu’il s’était préparé avec soin en ayant conscience qu’il désirait mourir, il se rappelait avoir cru rêvé que le chat s’appelait Driesen puis avoir vu Océane, et avoir cru lorsqu’elle l’avait giflé, lorsqu’elle lui avait dit l’aimer pour le réveiller qu’il dormait. Et puis il avait réalisé qu’elle était là, qu’elle était vraiment là, qu’il ne rêvait pas cette fois si. Et il avait ouvert les yeux, pour sombrer dans les ténèbres avant d’avoir pu lui dire quoi que se soit. La nausée l’avait surprit par sa violence et sa soudaineté. Son mot de tête s’était aggravé lorsqu’il avait tenté de se reprendre, une douleur insupportable lui avait vrillé le crâne, et il avait cru mourir. Tout s’était mit à tourné autour de lui, le visage inquiet d’Océane dansait devant ses yeux, il avait réalisé ce qui se passait avant de sombrer, lorsque le sang avait coulé dans sa bouche, le sang qui s’écoulait de son nez dont les vaisseaux n’avaient pas supporté la brûlure de la cocaïne et s’était rompu. Il avait pensé Overdose, il avait pensé qu’il allait peut être mourir. Alors il l’avait imploré de rester avec lui. Et ca avait été le noir. A présent il luttait contre cette même obscurité pour la rejoindre, et non pas avant de la quitter cette fois ci, enfin il l’espérait. C’était sa voix, plus que celle de toutes les autres qui dominait dans son esprit. Les brides de paroles qu’elle lui avait murmurées, son parfum l’entourait, il savait qu’elle serrait là. Elle avait promit. Il entendait le bip de plus en plus rapide, de plus en plus fort distinctement à présent et plus il l’entendait plus il s’en agaçait il voulait la voir, il voulait se concentrer sur elle, sur son retour, mais ce désagréable son l’empêchait de se concentrer sur elle. Et soudainement il la sentit, tout prêt. Et ses yeux s’ouvrirent. Car son amour pour elle était si fort qui ne pouvait être insensible à sa présence. Il faisait si sombre ici. Il voyait flou, pourtant il la savait là, tout prêt, il sentait son parfum dans l’air, il distinguait le contour de sa silhouette dans la pénombre. Elle était là. Il devait le dire, il fallait qu’il formule cette pensée à haute voix. Qu’importe le temps que cela prendrait, la douleur qu’il ressentirait, il fallait qu’il parle. Au départ il mit du temps à faire autre chose que remuer les lèvres en silence, il se concentrait tellement que sa mâchoire se crispait, la veine sur sa temps palpitait. Puis il arrivait à émettre un son mais ce n’était pas suffisant. Il bafouillait, sa voix tremblait, se brisait, il avait si soif, sa gorge était plus sèche que du papier de verre…. Pourtant, il arriva enfin à exprimer à haute voix ce pourquoi il s’était réveiller. Afin de formuler pour la première fois son rêve.


    « Je veux qu’on se marie. » Murmura t-il. Dans la plus part des cas lorsqu’un homme formule une demande en mariage, aussi implicite que soit cette demande, il recevait au moins une réponse. Il ne quittait pas des yeux les formes floues de sa silhouette, battant des paupières à la recherche de plus de netteté, mais il semblait incapable de faire la mise au point. C’était si frustrant de se sentir aussi faible, enfermé dans son propre corps, il se sentait incapable de faire autre chose que de la fixer, et avec autant de brouillard dans les yeux il était incapable de deviner quelles réactions suscitait sa demande. Il aurait reconnu sa silhouette entre mille, mais il doutait qu’Océane, son Océane, ne réponde rien à cette demande. D’ordinaire elle l’aurait giflé, aurait tempêté, hurlé en le traitant d’inconscient, de crétin. Mais elle restait là, immobile, impassible. Lorsqu’elle avança il retint sans le vouloir son souffle et un bip plus fort que les autres se détacha dans le silence. Elle se pencha au dessus de lui et ignorant complètement son regard interrogateur elle s’empara de quelque chose sur sa droite, ses cheveux frôlèrent sa joue et il inhala son odeur sucré. Elle se taisait toujours. Silencieuse comme une tombe. Ce qui était assez ironique lorsque l’on y pensait, car n’était ce pas lui qui venait d’échapper à la mort si on en croyait la sonde nasale dans son nez et le bandage qu’il sentait contre sa poitrine. Il suivait des yeux chacun de ses mouvements. Elle restait si silencieuse qu’un instant il pensa qu’elle ne l’avait pas entendu, essoufflé, épuisé par le simple effort que lui demandait d’articulé quelques mots il tenta à nouveau de parler. Mais elle l’en empêcha, posant un doigt sur ses lèvres lui intimant le silence. Elle lui intima de se calmer, d’économiser ses forces, mais il y avait dans sa voix une intonation qu’il n’identifia que trop tard, elle voulut s’éloigner mais il l’empêcha, mobilisant toutes ses forces il s’empara de sa main avec la rapidité d’un serpent. Il était si faible pourtant lorsqu’il s’empara de son poignet puis de ses doigts. Il fut lui-même surpris de sa poigne. Il ne tremblait pas, ses doigts s’entremêlèrent aux siens avec une force inouïe et avec la douceur d’une caresse. Il avait besoin d’une réponse, d’elle, il sentait que s’il la relâchait elle le quitterait de nouveau. Il fallait qu’elle dise quelque chose, il la maintint donc sous le feu de son regard. A la recherche d’une réponse. Mais alors qu’il tentait de parler de nouveau il fut brusquement interrompu par de l’agitation côté porte. Et une voix familière brisa les étranges retrouvailles du couple. Curtis. Comme toujours son ami d’une subtilité folle glissa deux doigts glacés sur sa carotide à la recherche de son cou. Mais Brendon ne lui accorda pas un regard, ni à lui, ni a l’infirmière qui tentait de se frayer un passage dans la foule d’invités présent dans la chambre. Elle grommelait mais semblait plus amusé qu’autre chose. Ce fut au tour de Gretchen cette fois d’entrer en scène. Sa sœur le connaissait suffisamment pour deviner à son expression et à la personne sur laquelle était braqué ses yeux qu’il ne tournerait pas la tête de leur côté du lit, aussi se plaça t-elle auprès d’Océane, agitant sa main avec trois doigts dressé devant ses yeux il ne lui accorda aucune attention, pas plus qu’à Curtis. Une voix anonyme, qu’il avait également entendu dans ses rêves résonna à nouveau sur sa gauche. Brendon ne parviendrait pas a l’identifier sans l’image de son propriétaire, mais pour l’instant cela n’avait aucune importance, tout ce qui comptait c’était qu’il obtienne une réponse. A nouveau l’infirmière tenta de se frayer un passage jusqu'à lui, la pauvre femme n’avait pas choisit le bon patient ce soir, il avait une « famille » plutôt collante. Elle aussi essaya d’attirer l’attention de son patient. Mais il était trop focalisé sur elle pour avoir conscience des autres. Il était littéralement suspendu à ses lèvres, à ses yeux, il attendait une réponse. Une lampe l’éblouit et il plissa les yeux. Mais il ne la quittait toujours pas du regard.

    « Je veux qu’on se marie » Articula t-il à nouveau sans la quitter des yeux. Il ne se rendit pas compte de l’effet qu’eut sa phrase sur son auditoire. Et soudainement tout se bouscula, provoquant la confusion dans son esprit déjà embrumé. Curtis se mit à hurler et a brasser l’air dans tous les sens, secouant et éloignant l’infirmière de lui. Insensible à la réaction stupide mais prévisible de son meilleur ami Brendon articula à nouveau son mantra. « Je veux qu’on se marie ! » Sa voix plus sure, moins défaillante, plus lui résonna à nouveau dans le silence. Si la réaction de Curtis le surpris pas, la réponse d’Océane le déstabilisa.

    « C’est déjà fais mon amour. » QUOI ?! Mais où s’arrêtait le rêve et où commençait la réalité ? Il était quasiment sur d’avoir fait une overdose, ses souvenirs étaient trop réels pour avoir été inventé par son esprit, mais était ce parce qu’il avait laissé filer Océane pour la préserver ou bien parce qu’il avait voulut tenter une nouvelle expérience lors de leur nuit de noce ? Le sourire maladroit de la jeune femme lui fit soudainement douter mais plus que tout ce fut la réaction de la voix anonyme qui lui fit réaliser qu’il se passait quelque chose qu’il n’avait pas réellement saisit ici. Puis Curtis renchérissant le persuada qu’il s’était passé quelque chose. Jamais il n’avait entendu cela. Il perdit toute notion de réalité, de logique lorsque la main d’Océane se posa sur a joue et que son visage s’approcha du sien jusqu’à le frôler. A nouveau un bip plus fort que les autres résonna dans le silence à nouveau tombé sur la pièce, elle se mit alors à murmurer rapidement des phrases implacables, apparemment il s’était passé beaucoup de chose durant le temps qu’il avait passé à rêver. Il avait 21 ans, s’appelait Stanford. Ok ca il pouvait comprendre sa fausse carte d’identité était à ce nom. Mais ce fut plus qu’autre chose la mention de sa « femme » comme étant Océane sur laquelle il beuga quelques minutes. Il hocha négativement la tête lorsqu’l le fallait, non il ne voulait pas être viré de la fac, non il ne voulait pas qu’elle aussi se face virer. Et non il ne voulait pas qu’elle parte. Alors elle poursuivit, lui demandant d’arrêter de lui demander de l’épouser car tout le monde croyait que s’était déjà fait. Et puis soudainement elle se pencha plus près encore et déposa ses lèvres sur les siennes, il y avait tant de douceur dans son baiser qu’on aurait dit qu’elle pensait qu’il était en sucre et qu’il risquait de se cassé en milles morceaux si elle restait ainsi trop longtemps. Son cœur loupa un battement et accéléra pour rattraper son retard provoquant un pic sur l’électroencéphalogramme. Ses doigts se resserrent sur les siens, s’il aurait pu il aurait franchit les quelques millimètres les séparant pour l’embrasser de nouveau mais elle s’était reculer lorsqu’elle avait entendue la porte s’ouvrir. Duncan et l’infirmière étaient de retour. Apparemment Curtis avait servis de diversion afin qu’ils ne se fassent pas tous virer de l’Université par sa faute. Apparemment la petite comédie que lui avaient jouée Duncan et Curtis ne lui avait pas plus, aussi demanda t-elle qu’ils sortent de la pièce voir ailleurs s’il elle y était. Ils quittèrent la chambre alors que Gretchen se plaçait auprès d’Océane à nouveau, elle s’était effacer pour permettre à l’ex petite amie de son frère de lui expliquer ce qui se jouait. Soudainement elle ordonna aux deux jeunes femmes de quitter la pièce. Brendon resserra sa prise sur la main d’Océane, refusant qu’elle s’en aille. Même pour quelques minutes. Gretchen quitta la pièce la première souriant à son frère et effleura son pied sur les couvertures. Océane tenta de se détacher de la prise de Brendon mais il s’accrochait à ce contact avec toutes les forces qu’il lui restait, Océane se détacha de ses yeux pour jeter un regard pleins d’excuses à l’infirmière. A nouveau Brendon n’avait dieu que pour elle. Elle se pencha à nouveau près de son oreille et lui murmura doucement d’être raisonnable, qu’il fallait qu’elle le quitte mais qu’elle reviendrait après, qu’elle resterait là parce qu’il le lui avait demander et qu’elle ne comptait plus le quitter durant le reste de sa vie. Qu’il ne se débraserait pas d’elle comme ça, qu’il faudrait plus qu’une overdose, une infirmière pour la déloger de sa place. La mention de Mélanie le troubla et son pouls s’emballa, inquiétant l’infirmière. Mais elle ne bougea pas, laissant Océane finir. Elle passa une main dans les cheveux cuivrés et ébouriffés du jeune homme, et déposa un baiser sur sa tempe avant de se redresser. L’infirmière lui conseilla de rentrer, de prendre une douche, de se changer. De prendre quelques affaires pour Brendon car il serait « interner » un moment ici. Argumentant à raison qu’il n’apprécierait pas que les deux autres gugusses se moque de son super pyjama a vue plongeante sur son postérieur. Elle argua que même si elle trouvait la chose très saillante sur elle, il valait mieux qu’il est de quoi se changer. Océane sourit et Brendon sourit à son tour. Enfin il la retrouvait, même si sa vision était toujours aussi « incertaine », il n’aurait pu manquer le premier sourire qu’elle eut depuis son réveil. Il relâcha finalement la main d’Océane persuadé qu’elle reviendrait et qu’elle avait besoin de repos. Mais cette dernière n’était pas encore « sure d’être encore prête à s’éloigner » avoua t-elle en caressant du dos de sa main la joue de l’homme qu’elle aimait. Avant de l’embrasser à nouveau là où ses doigts avaient quittés sa peau. Et elle quitta la pièce, le laissant seul avec Vivianne.


    « Alors Monsieur Sandford. Qu’est ce qui vous a prit de lui faire ça ? »

    […]


    « Monsieur Standford… Monsieur Standford ! Est-ce qu’au moins vous m’écoutez ? » S’impatienta l’infirmière alors que les yeux de son patient étaient fixés sur la porte.
    «Je vois flou… » Articula t-il en reportant son attention sur elle.
    « C’est probablement un effet des analgésiques, le scan que nous vous avons fait passer n’a révélé aucunes lésions cérébrales. Vous droguiez vous depuis longtemps Monsieur. »
    « Brendon appelez moi Brendon… Non combien de temps ai-je dormi ? »
    « Une poignée d’heure, mais combien… »
    « Alors ça ne fait que quinze jours. »
    « Brendon qu’est ce qui vous a prit de lui faire ça ? De vous faire ça ? »
    « Je ne sais pas l’aimer correctement… »
    Murmura t-il en détournant les yeux vers la porte.
    « Vous désirez mon avis Brendon… En tant que mère et en tant que femme ? » Surpris il tourna ses yeux vers elle, elle sentait qu’il désirait la regarder dans les yeux mais qu’il avait du mal à évaluer où se trouvait précisément ces derniers.
    « Oui. »
    « Je pense que vous et Madame Standford avez simplement un grave problème de communication. Car il est évident que vous l’aimez et qu’elle vous aime… Je connais peu de femme qui s’escrimerait de longues minutes à maintenir un homme mort en vie. »
    Un sourire triste effleura ses lèvres. « Et ce n’est pas une question de culpabilité, elle vous a peut être quitté il y a quinze jours, mais croyez-moi j’ai vu suffisamment de jeune couple dans cet hôpital… Votre amour est si fort qu’il guiderait un bateau dans la nuit. » Elle nota les constantes de son patient sur la feuille de service. « Madame sait ce qu’elle veut, c’est à présent à vous de savoir ce que vous voulez. »

    […]


    « Mademoiselle Standford ? Votre Belle sœur n’est pas avec vous ? »
    « Non elle est partie cherchez des affaires pour mon frère. Vous vouliez nous parlez docteur ? »
    Demanda t-elle en s’asseyant sur le siège réserver aux visiteurs tandis que Duncan restait debout derrière elle.
    « Monsieur est de la famille ? » Questionna Kiering en dévisageant Duncan.
    « Mon fiancé… »
    « Umh. »
    Dieu mais quelle est cette famille où l’on se marie à vingt ans ne pu t-il s’empêcher de penser. « Notre infirmière en chef s’occupe de votre frère. Cependant avant d’aller lui parler j’aurais aimé savoir si l’environnement quotidien de votre frère représente un risque. »
    « Un risque ? »
    Questionna Duncan en posant sa main sur l’épaule de Gretchen. « Je ne comprends pas. »
    « Votre beau frère vient de faire une overdose, il restera quelques jours avec nous le temps que nous évaluions s’il est apte a sortir sans se faire du mal. Votre belle sœur nous a confirmé que son mari était un consommateur récent. Mais la multiplicité des prises de différentes drogues nous prouve qu’il voulait anesthésier son esprit… Il y a de forte chance qu’il est volontairement ingéré plus de drogue pour en finir. »
    Annonça presque froidement le praticien.
    « Docteur, mon frère n’est ni un Junkie, ni un suicidaire. Il a fait une erreur. Et croyez-le ou non mais c’était un accident. Sa femme et lui se son disputer, pour la première fois en trois années de mariage. Mon frère est quelqu’un de profondément humain. Il s’est accusé d’avoir provoqué son départ, et il ne voulait vivre sans elle. Il a tenté d’oublier la souffrance de sa vie sans elle… Mais jamais plus il ne recommencera, il a comprit quel mal il lui avait fait. Et il l’aime trop pour la faire souffrir. » Elle pressa la main inquiète de Duncan sur son épaule. « Il a deux meilleurs amis qui veillerons sur lui au quotidien dans sa résidence. Et Madame Standford ne le quittera plus d’un pouce, quant à moi je prendrais le relève dès qu’elle accusera des signes de fatigue. »
    « Mademoiselle votre frère est majeur. Il est donc responsable de ses actes. Cependant il va avoir besoin d’être surveiller, et entourer… Vivienne m’a dit que vous veniez de New York ? Peut être qu’un séjour dans votre famille…. »
    « Docteur que cela soit claire, la famille de Brendon vous l’avez sous les yeux. Nos parents sont morts depuis des années. »


    […]


    « C’était une erreur Gretchen ok… Une erreur ! »
    « Une erreur ? Ce n’était pas une erreur Brendon ! Une erreur c’est quand tu met du sans plomb a la place de Diesel dans la voiture de ta copine ! Une erreur c’est quand tu te trompes en réassemblant un processeur. Ca ce sont des erreurs ! Une overdose c’est loin d’être une simple et banale petite erreur ! Mais bordel qu’est ce qui te prit ? »
    « Gret’ s’il te plait tu voudrais bien arrêter de crier ? J’ai mal à la tête ! »
    « Oh mais bien sur Brendon tu ne voudrais pas que je te masse les pieds avec ça ? »
    « Gretchen j’ai déconné d’accord ? Je le sais. Mais par pitié arrête de crier. »
    « T’as pas seulement déconné Brendon… Tu imagines ce qui se serait passé si tu n’étais pas réveiller ? Si ton corps avait lâché après l’overdose ? S’ils n’avaient pas pu te réanimer ?
    » Elle lui administra une claque derrière la tête sans se soucier que ce n’était peut être pas la meilleure chose à faire à quelqu’un qui sortait du coma. « T’es un putain de sale Junkie égoïste ! »
    « Putain de sale égoïste je te l’accord, mais je ne suis pas un Junkie ! »
    « Arrête de te foutre de ma gueule, j’ai trouvé tes réserves dans ta chambre, y’avait de quoi alimenté un petit trafic de drogue dans ta résidence ! Mais à quoi tu pensais ! Tu as imaginé ce que l’on ressentirait s’il t’était arrivé quelque chose et que l’on t’avait perdu ? Si je t’avais perdu ! »
    Les larmes perlèrent à ses yeux et elle eut alors l’envie irrépressible de le gifler. « Tu es la seule famille qui me reste Brendon… Mais tu t’en foutais… tout ce qui comptais c’était elle pas vrai ? que tu l’oublies ! J’ai veillé sur toi tout cet été, je me suis assuré que tu ne déconnes pas trop… Et toi tu te fou en l’air à la première occasion, sans penser à ce que je pourrais ressentir. Comme toujours ! »
    « Gretchen… » Soupira t-il en attrapant sa main bien que le geste lui demandait beaucoup d’énergie. « Assied toi… » Il l’attira jusqu'au bord du lui et la fit se pelotonner contre lui. « Je te demande pardon petite sœur…. Je suis un sale égoïste tu as raison… J’aimais plus je ne le ferrais… Je reste avec toi maintenant quoi qu’il arrive… Je t’aime Gretchen… Excuse-moi de ne pas avoir réalisé que c’était suffisant pour rester. »

    […]


    « Ta sœur n’est pas là ? » questionna Duncan en entrant dans la chambre de Brendon.
    « Elle est partit chercher du café… J’ai bien peur qu’elle n’est pas encore finit de m’enguirlander. » Sourit doucement Brendon en baillant à s’en décrocher la mâchoire.
    « Je devrais te laisser te repose je vais attendre… »
    « Non non, reste… Duncan c’est ça ? »
    Brendon plissa les yeux pour mieux voir. « Approche je vais pas te manger » Plaisanta le jeune homme.
    « Un problème avec tes yeux ? »
    « Les médecins disent que c’est un contre coup de l’anesthésie pour mon lavage d’estomac… »
    A cette pensée il grimaça comiquement. « On s’est déjà vu pas vrai ? Tu es ami avec Océane. »
    « Oui… Un vieil ami… Et on est dans la même confrérie tu sais »
    Duncan s’assit au bord du lit de Brendon visiblement mal à l’aise. « Tu te sens d’attaque pour une nouvelle engueulade mec ? »
    « Je suis rodé là tu peux y aller… Mais avant tu peux me donner de l’eau s’il te plait ? »
    « De l’eau ? »
    « T’as jamais eut un tuyau dans la gorge toi ca se sens... J’ai la gorge a sec, si tu veux que je te laisse m’enguirlander sans me raclé la gorge a la recherche de salive va me falloir de l’eau ! »
    Brendon bien qu’épuisé trouvait le courage de blaguer. Il refusait de dormir tant qu’elle ne serait pas là, Gretchen avait beau insisté pour qu’il se repose il l’avait envoyé sur les roses d’un sourire.
    « Je n’ai jamais tenté de me suicider aussi… » Marmonna Duncan en s’approchant de la carafe d’eau afin de servir un verre au jeune homme. Puis il s’assit à ses côtés.
    « Tu es un imbécile, un crétin, un enfoiré. »
    « Tu ressembles à Océane lorsqu’elle énonce mes qualités là tu sais… »
    L’interrompit Brendon avec un pal sourire.
    « Pourquoi tu ne lui as pas couru après ! Tu es aveugle ? Elle t’aime et tu l’aimes non ? Pourquoi vous ne communiquez pas ca vous aurait évité bien des déboires ! »
    « Je ne lui ai pas couru après parce que je pensais que c’était ce qu’elle voulait, ce qu’il y avait de mieux à faire pour elle… Tu es son meilleur ami, tu sais a quel point j’ai pu lui faire du mal, a quel point j’ai été jaloux, a quel point je me suis venger d’elle parfois pour savoir si elle tenait à moi. On s’est détruit la première fois, et je ne m’en suis pas relevé. Je ne voulais pas qu’on revive ça à nouveau… C’était mieux pour elle que je reste loin. »
    « Faux ! Elle t’aime Driesen et même si ca me tue de le reconnaitre, sans toi elle n’est plus elle-même. Vous êtes tellement stupide quand vous perdez l’autre ! Tu crois que tu as été le seul à souffrir quand tu ne l’as pas rattrapé, elle m’a forcé à rester avec elle pour l’empêcher de te rejoindre, elle aussi était persuader qu’elle ne te ferrait que souffrir. Résultat t’est un connard de Junkie égoïste et elle a vidé une boite de somnifère de deux mois en quinze jours ! Vous êtes aussi con l’un que l’autre. Pourquoi crois-tu qu’on lui ai caché que tu étais dans le coma Brendon ? Parce que se serait empressé de te rejoindre si tu ne t’étais pas réveillé. »
    Duncan soupira. « Il faut que vous compreniez ça, il faut que vous parliez sinon on ne s’en sortira pas et cette fois vous allez vous perdre… »
    « Je sais. »
    « Parle-lui… D’accord ? »
    « Promis chef ! »
    Brendon sourit alors que Duncan se levait.
    « Je vais tâcher de retrouver ta sœur. Pas de bêtises… Oh et Brendon ? »
    « Oui ? »
    « Tu lui brises le cœur, je te casse la tête. »


    […]


    « Brendon arrête de bouder. »
    « Ca n’a rien de drôle ! »
    Gretchen se tourna vers son frère avec un sourire amusé. Après quelques tasses de caféine elle avait retrouvé son entrain habituel au grand malheur de son frère. Malgré son offrande de café il boudait encore.
    « Je t’ai dis que j’étais désolé ! » Tenta t-elle.
    « Et moi je t’ai dis que j’étais sérieux ! De quoi j’ai l’air moi, si même ma sœur ne me croit pas ! »
    « D’un imbécile de 19 ans qui après avoir fait un rêve où il était marié demande son ex petite amie en mariage ? » Proposa Gretchen en pouffant.
    « Mauvaise réponse Sœurette ! »
    « D’accord je m’excuse ? Je ne pensais pas que tu étais sérieux ! Regarde dans quel état tu es, tu as l’air épuisé, à l’Ouest… Je pensais que ca te passerais ! Que cette idée disparaitrait dans les limbes de ton cerveau tourmenté de musicien à la noix ! »
    « Gretchen ! »
    Gronda Brendon en baissant les yeux.
    « Tu es sérieux Brendon ? » Demanda t-elle en s’asseyant tout près de lui.
    « Bien sur… Je n’ai jamais été aussi sérieux de ma vie. Je la veux auprès de moi Gretchen. »
    « J’aurais peut être du les laisser te sédater au final… Si en sortant du coma tu demandes tout le monde en mariage… »
    Grommela t-elle en lui serrant la main avec un sourire tendre.
    « Très drôle ! » rit il doucement. La porte s’ouvrit alors qu’elle déposait un baiser sur sa joue.
    « Monsieur Standford ! Petit déjeuner » Roucoula une voix. Gretchen se retourna vers la superbe rouquine moulée dans une blouse qui venait de pousser la porte.
    « Il est marié alors bas les pattes ! » Brendon éclata d’un rire rauque qui fit sourire Gretchen. « J’aurais peut être réfléchis deux fois avant de me réveiller à ta place… La bouffe de l’hôpital te tuera ! »

    […]


    Elle hésita sur le seuil de la porte, il l’avait vu traversé le couloir, il avait reconnu sa silhouette entre les lamelles du store vénitiens. Pourquoi hésitait-elle ? Lui avait-il fait peur ? Avait-elle cru qu’il se réveillerait et qu’ils reprendraient leurs routes séparément ? L’avait-elle embrassé pour que le médecin ne décide pas de déclarer son overdose au Doyen, afin de garder sa bourse et sa place ? Pourquoi hésitait-elle ? Gretchen claqua ses doigts devant le visage de son frère l’air de dire « allô la terre ici la lune » intrigué par son comportement, lorsque la porte s’ouvrit elle se retourna et la surprise disparut de son visage. Elle jeta un regard à Brendon qui signifiait clairement « je sais même pas pourquoi je me suis posé la question » avant de dévisager Océane. Ne lui avait-elle pas ordonné de se reposer un peu ? Brendon observa la joute visuelle entre les deux jeunes femmes avant de comprendre qu’Océane apportait des offrandes de paix sous forme de café et de viennoiseries à sa petite sœur. Il sourit. Pas folle la guêpe, elle avait comprit qu’on n’attrapait pas des mouches sans confiture ! Sa sœur sourit devant l’ampleur des provisions qu’Océane avait acheté. Elle se tourna vers Brendon souleva un sourcil, celui-ci lui donna discrètement une tape sur la cuisse afin qu’elle accepte les offrandes de paix. Sa sœur lui sourit, leva les yeux au ciel et s’empara du sachet avant de s’éloigner, remerciant Océane pour le petit déjeuner et prétextant aller s’assurer que les deux autres ne faisaient pas de bêtises. Enfin seul. Elle semblait gêné, fixant la porte, ses mains triturant l’ourlet de son cuir, elle ne semblait pas se rendre compte du geste des doigts, elle se retourna mais il comprit, vision flou ou pas, qu’elle ne le regardait pas lui, elle l’observait globalement sans trop s’attarder sur ses yeux, son visage. Que se passait-il ? Sa gorge se noua. Avait-il raison ? Venait-elle mettre fin à la comédie ? Elle ne le regardait pas, soudainement elle lui tourna le dos et commença à s’afférer autour des affaires qu’elle avait apportées. Pourquoi elle ne le regardait pas ? Pourquoi ? Elle parlait mais ses mots vides de réels sens semblaient être énoncés afin de l’empêcher de parler. Et chaque phrases qu’elle prononçaient faisait battre son cœur plus vite. Tout d’abord elle parla de Francis et de son café et son cœur manqua un battement. Heureusement elle n’y prêta aucune attention. Puis elle parla d’avenir, d’organisation, de « leur cours » allait-elle rester ? Nouveau bip. Puis elle parla de partir à nouveau et son cœur manqua un nouveau battement, il jeta un regarde courroucé à la traitresse machine. Cette fois elle avait remarqué quelque chose mais à peine avait-elle formulé une question à ce sujet qu’elle reprit la parole. Pourquoi parlait-elle autant, pourquoi parlait-elle aussi vite ? Que cachait ce débit impressionnant ? Mais il manqua de peu la crise cardiaque lorsqu’elle lui présenta dans le creux de sa paume deux anneaux d’or. Une série de bips violents se firent entendre dans la pièce, trahissant ses émotions et ce qu’il ressentait alors que son visage restait impassible. Il maudit cette foutue machine de lui révéler ce qu’il ressentait. Plus que jamais il avait peur que ce ne soit pas réciproque. Elle s’emporta soudainement sur la machine, demandant pourquoi cela déconnait ! Etait-elle inconsciente de l’effet qu’elle avait sur lui pour croire que la machine ne marchait pas ? Finalement non car elle comprit… Et son « oh » valait tout les silences embarrassés du monde. Elle l’implora alors de dire quelque chose.

    « Je veux qu’on se marie. » Il sourit étrangement et baissa les yeux. Il jeta un coup d’œil mauvais à l’électrode qui était responsable de ses bips et eut soudainement une idée. « Vient là Océane. » Il était de plus en plus rare qu’il l’appelle par son prénom. Il tapota le matelas à côté de lui. Lorsqu’elle se fut assise il prit sa main et replia tous ses doigts à l’exception de deux. Il les porta dans son cou, tâtonna jusqu'à trouver sa carotide. « Regarde-moi dans les yeux » Murmura t-il. « Et pose tes questions… Tu ne pourras pas te tromper… Tu serras si je mens… »

    Il la regarda dans les yeux enfin dans ce qu’il pensait être les yeux. Il fallait qu’ils se parlent. Il le fallait. Autant qu’elle commence à poser les questions. C’était lui le plus dangereux dans cette histoire. Il en avait finit de lui courir après, elle en avait finit de le fuir. Finit le « suis moi je te fuis ». il était las d’un jeu qu’ils pratiquaient depuis trop longtemps. Doucement tout doucement il murmura.

    « Je veux qu’on se marie. » Son cœur s’accéléra lorsqu’il repensant à la Mélanie de son rêve, à l’Océane de trente ans lui annonçant qu’elle était enceinte. « Je veux qu’on se marie… »
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Océane J. Eono
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Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Vide
MessageSujet: Re: Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane]   Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] EmptyMar 17 Nov - 6:22

    Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Lj02 Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] 2h5iope
    Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Lj09 Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] 5jrz0p



Three Words. Seven Letters.
Say it !


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    La vie n'est souvent pas comme on l'aurait imaginé, ou comme on peut la voir dans les films. Si vous aviez posé la question il y a quelques mois à Curtis, aurait-il envisagé une seconde que tout ceci se termine en overdose ? Non, à ses yeux, même si la relation que partageait Brendon et Océane avait quelque chose d'assez exceptionnel, voir "mystique" comme il se plaisait à le dire après avoir bu un verre de trop, il pensait sincèrement que Brendon reviendrait en octobre avec une autre fille en tête, voir plusieurs filles même. Quel jeune de 19 ans se jure d'aimer sa copine de fac pour la vie ? Quel jeune de 19 ans passe quatre mois à se détruire avant de finalement y parvenir au terme d'une overdose, juste parce que cette même copine de fac ne veut plus de lui ? Il n'y a que dans les films que l'on voit ça. Au même titre qu'à la fin, lorsque les deux héros se rendent compte de leurs sentiments respectifs, ils se sautent au cou avant de s'éloigner dans les soleil couchant, le générique commençant à défiler. C'était ça la suite logique, il n'y avait pas d'autre option, ils allaient se sauter dessus pour ne plus jamais se séparer, il n'y avait pas d'autres hypothèses envisageables. Juste celle-ci. Que pouvait-on attendre d'autre de la part de ces deux-là ? Après de tels événements, personne n'aurait envisager autre chose que des retrouvailles en bonnes et dues formes, peut être quelques larmes, des bras grands ouverts, et une étreinte qui n'en finirait pas.
    "Non, non, non ! Absolument pas ! C'est pas comme ça que ça s'est passé !" Duncan contemplait le contenu de son gobelet, touillant la quantité considérable de sucre qu'il y avait ajouté pour faire passer le goût. Lorsque Gretchen était arrivée avec un Starbucks à la main, il avait secoué la tête en prononçant cette simple phrase : "J'ose même pas imaginer qu'elle m'a simplement oublié !". Il parlait bien évidemment d'Océane qui avait pensé à signer la paix avec la soeur de Brendon en l'achetant au café, mais qui avait totalement zappé son meilleur pote qui était entrain de se fabriquer une petite intoxication alimentaire à base de café infecte.
    "Qu'est-ce qui ne va pas dans mon histoire, Sydney ?" Rétorqua Curtis avec défi.
    "What's the hell ? Océane courant au ralentit sur la musique d'une pub de croquettes pour chien ? Mais dans quel monde tu vis toi ?" S'exclama-t-il en tapant du plat de la main sur la table que tout trois occupaient à la cafétéria de l'hôpital.
    "Bah quoi ? C'est romantique !"
    "C'est surtout impossible."
    Chuchota Gretchen avant de porter son gobelet XXL à ses lèvres.
    "Biensûr que si ! Si elle avance tout doucement en exagérant ses mouvements aaaaaaaaveeeeeeeeeeec uuuuuuuuuuuuuuune voiiiiiiiiiiiiiiiiiiiix leeeeeeeeeeeeeente !" Singea-t-il en joignant le geste à la parole, en s'emparant de sa tasse comme s'il était au ralentit.
    "Dans ce cas ce n'a rien de romantique, c'est juste totalement ridicule, et mon frère regrettera de n'avoir pas prolongé son coma d'une petite dizaine d'années." Glissant une main dans ses cheveux, elle ne parvint à tenir son sourire aussi longtemps qu'elle l'aurait souhaité. Évoquer le coma de Brendon avec humour n'était pas encore à l'ordre du jour. Peut être dans quelques années.
    "Alors dis-nous à quoi tu songes, Gretch' ?" Répliqua Curtis qui avait vu poindre le malaise de la jeune femme, et qui souhaitait la ramener vers des rivages moins sombres.
    "Quand je suis partie elle était encore au milieu de la pièce avec le sac et l'ordinateur en bandoulière, et il faut bien l'avouer, légèrement refroidie par ma présence. Alors j'imagine la scène ainsi..." Elle reposa son gobelet, leva son visage vers les baies vitrées offrant quelques rayons de soleil fraîchement débarqués, et passa ses deux mains dans ses ondulations pour dégager son regard. Elle semblait visualiser la scène, comme si elle était avec eux en ce moment même. "Je referme la porte derrière moi, ils sont seuls. Elle se tourne vers lui, un franc sourire aux lèvres, et en deux secondes, tout ce qu'elle avait dans les bras tombent au sol. Il la regarde, sourit à son tour, conscient de vivre ce qu'il attend depuis des mois. Elle ne perd pas une seconde, et s'élance pour le rejoindre, se délestant de sa veste en chemin. Il lui tend un bras, elle s'y agrippe au passage, avant de ne totalement fondre sur lui. Sous la force de l'impact le lit émet un petit grincement, mais rien de grave, les lits d'hôpitaux sont très résistants !"
    "Et comment tu sais ça, toi ?"
    L'interrompit Duncan.
    "Shhhhhhhhhhh ! Laisse-la finir son histoire !" S'indigna Curtis, un coude sur la table, le menton dans sa paume, l'air rêveur. "Continue ! Continue !"
    "Donc, le lit se rebelle à peine, mais ils n'y prêtent pas attention. Elle est déjà sur ses lèvres, ne se préoccupant plus du reste. La main de Brendon fourrage dans ses cheveux, il prend à peine le temps de respirer. Elle lui dit qu'elle l'aime, qu'elle a été idiote, qu'elle ne recommencera plus, mais ses mots sont entrecoupés de baisers tous plus interminables les uns que les autres, puis..."
    "Tu as piqué ça dans la collection Harlequin de ta mère ou quoi ?"
    S'exclama, soudain, Duncan, sans mesure le volume de sa voix qui avait fait se retourner plusieurs clients de la cafétéria.
    "Ha ha ha ! Très drôle !" Répondit-elle avec ironie en fusillant les deux ricaneurs du regard. "Raconte-nous comment ça s'est passé, puisque tu sembles avoir la science infuse !"
    "Je n'ai jamais prétendu tout savoir, mais je sais que ça ne peut pas s'être passé comme tu le dis, Honey."
    L'insolence de sa voix n'eut d'égal que sa manière nonchalante de s'emparer de son café sans répondre à sa demande.
    "Et pourquoi non ?"
    "Ton frère est tout cassé de partout, on dirait qu'il vient de se taper la voie express à contre-sens avant de se manger un 15 tonnes en plein dans la poire ! Océane aura peur de le briser en deux. Sans compter qu'il est toujours sous encéphalogramme, et qu'elle sursaute au moindre bip plus fort que les autres. Je la connais bien, elle ne prendra même pas le risque de lui effleurer un orteil si la machine réagit."
    Il ponctua sa diatribe d'un sourire fier. "CQFD !"
    "Et donc ? Elle va faire quoi ? Le contempler dans le blanc des yeux jusqu'à ce qu'il guérisse ? Tu sais que ça peut prendre des semaines, voir des mois avant qu'il ne redevienne ce qu'il était ?"
    "J'ai pas dit ça non plus, Gretch', je dis juste que ta théorie n'est pas possible."
    "Donne-nous la tienne !"
    Ordonna-t-elle sans une once d'ébauche de sourire aux lèvres.
    "Elle aura déposer les affaires dans un coin de la pièce, en vue de les ranger plus tard, puis elle se sera approchée de lui, allant même jusqu'à poser une fesse sur le lit. Elle lui aura donné un vrai petit-déjeuner, parce que lui, lui il a le droit à du Starbucks, évidemment ! Mais il aura refusé. Il n'a pas faim, il a juste besoin d'elle. Alors elle aura prit sa main, doucement, avec précaution, s'étonnant devant la pâleur de celle-ci. Elle aura probablement tenté de résister aux larmes, mais une aura trouvé le moyen de rouler sur sa joue. Alors, Driesen se sera redressé avec difficulté, dans l'unique but de la sècher, et de prendre Océane dans ses bras. Il lui aura dit qu'il était désolé, qu'il a été idiot, qu'il ne recommencera plus jamais. Elle lui aura fait promettre, il aura promit. Et seulement après cette promesse, elle aura déposé un très doux baiser sur ses lèvres, avec une infinie précaution pour ne pas lui faire de mal, et..."
    "Et les souris qui parlent lui auront apporté sa robe pour le bal. La marraine la fée serait apparue, et aura transformé la chambre en salle de mariage où ils auraient dansé toute la nuit en chantant au lieu de parler."
    Poursuivit Gretchen avant de siffloter un air de "Cendrillon".
    "Moi j'aimais bien la version de Sydney." Glissa Curtis en croquant dans le donuts auquel la jeune femme n'avait toujours pas touché. "Mais j'aurais ajouté les mains baladeuses de Bren' ! Devant le postérieur d'Océane, il ne résiste jamais !"
    "Yeuuuurk ! C'est de mon frère dont tu parles, je te rappelle !"
    S'indigna la miss en grimaçant.
    "C'est mon frère aussi, fillette ! Et je vote pour la version de Duncan ! Ils sont entrain de se faire des petits bisous tout doux, et les mains de Brendon se régalent sur le c..."
    "CURTIS !!"
    Il ne vit pas le coup partir, ni même arriver, tout ce qu'il constata, ce furent quelques étoiles dansant devant ses yeux alors qu'il se frottait l'arrière du crâne. Ok, il avait compris, il éviterait de parler du derrière d'Océane en présence de Gretchen. Ou alors des mains de Brendon. Il ne savait plus trop. Toutefois, il était persuadé que cela se déroulait ainsi quelques étages au-dessus. Aucun doute que mains et postérieur se rencontraient ou tout du moins, opéraient un travail d'approche subtile.

[...]

    Ils étaient tellement éloignés de la réalité, qu'ils ne pouvaient même pas imaginer ce qu'il se passait réellement dans la chambre 549. Il n'était pas question de retrouvailles spectaculaires comme dans un film, ni d'un romantisme niais comme dans un Disney. Peut être aurait-il pu en être ainsi, si Océane n'avait pas été aussi épuisée physiquement et émotionnellement. Elle venait de vivre les cinq mois les plus longs de sa vie, et la nuit la plus dramatique de son existence. La mort de ses parents l'avait été surement autant, mais elle était trop petite alors, elle n'avait pas eu conscience de toute cette douleur qui étreint l'âme et vide le corps. Pendant près de trois années après l'accident dramatique qui avait coûté la vie au jeune couple Eono, la petite fille avait cru qu'ils allaient revenir, que leur voyage était plus long que prévu. Francis avait eu beau le lui expliquer un million de fois, pour elle, "le ciel", c'était le nom d'une province française. Elle avait souffert, mais sur le long terme, à petite dose, comme le goutte à goutte dans la pliure du coude de Brendon. Ce soir, tout avait été différent, elle n'avait pas eu à s'acclimater à une absence, elle avait prit ça en pleine face, un couteau en plein coeur, une douleur qui vous scie en deux, vous laisse à terre, et vous lance "vas-y, essaye de vivre avec ça, ma grande !" en ricanant. Elle n'avait eu le temps de rien et surtout pas de penser à son avenir, elle n'avait eu de cesse de le supplier de revenir, car pour elle, la suite, s'il n'ouvrait pas les yeux, ne serait rien d'autre qu'une nuit sans fin. Un trou noir, un long tunnel duquel elle ne sortirait jamais. Est-ce qu'elle risquait de mettre fin à ses jours ? Elle n'y avait pas songé. Probablement. Qui sait ? Sa vie n'aurait plus de sens sans l'existence de ce crétin de junkie. S'il n'était plus, alors elle n'avait plus de raison d'être non plus. C'était surement de ça que parlait Curtis lorsqu'il lui avait dit qu'ils étaient "tarés" l'un de l'autre. Et il avait probablement raison, ce qui les atteignait n'était pas de la folie, c'était au-delà de cela. Une folie ça se soigne, et le mal dont ils souffraient tout deux n'avait d'autre remède que la présence de l'autre à ses côtés. C'était beau parfois, ça faisait mal souvent, et c'était imprévisible tout le temps. Comme en cet instant, alors que chacun s'attendait à ce qu'ils se ruent l'un sur l'autre après 5 mois de souffrance vaines, et qu'elle n'en fit rien. Pourtant elle ne songeait à rien d'autre qu'à ses bras, sa peau, son parfum, son simple toucher, ou une étreinte dans laquelle elle sentirait que tout l'univers était enfin à sa place, mais elle ne pouvait s'y résoudre. Une angoisse sourde couvait en elle, établissait son nid au creux de son ventre, et refusait d'en être délogée. Elle craignait ses réactions, son rejet, jusqu'à son simple regard. Une partie d'elle lui envoyait les bonnes informations, mais une autre refusait de la laisser faire. Elle craignait pour elle-même. A la prochaine chute, elle ne se relèverait pas. Jamais. Et en cet instant, elle était au bord de la falaise, un pied dans le vide, son cœur en bandoulière. Elle lui avait tout déballé alors qu'ils étaient dans la salle de conférence, elle avait été on ne peut plus explicite, et lui ? Lui il avait appelé Mélanie. Alors, face à ses doutes, elle s'empêchait de penser en parlant, sans discontinuer, détaillant ce qu'elle avait fait, ce qu'elle faisait, et ce qu'elle fera. Très terre à terre, expliquant le quotidien si neutre, si plat, si froid. Mais même la plus anodine des conversations éveillait des émotions, des battements de cœur, invisible et inaudible chez Océane, mais retranscrites sur écran pour Brendon. Elle n'avait pas comprit tout de suite ce que l'encéphalogramme lui hurlait, simplement parce qu'elle n'avait absolument pas conscience de l'effet que sa simple présence, le simple timbre de sa voix pouvait avoir sur lui. Elle avait pensé à un dysfonctionnement de l'appareil, et ce ne fut qu'en lui tendant les deux alliances qu'elle comprit la relation de cause à effet. C'était son cœur qui lui parlait, et lui ne se laissait pas intimer le silence par une brunette trop bavarde. Elle se sentit tellement idiote que les mots vinrent à lui manquer, et qu'elle s'entendit le supplier de prendre la parole avec autant de sincérité qu'elle l'avait supplié d'ouvrir les yeux. Elle n'avait plus la force de faire semblant, et d'une manière générale, elle savait que cela ne pouvait plus continuer ainsi. Elle devait savoir. Rester dans l'ignorance était tout aussi douloureux qu'un rejet. Il y eut un silence durant lequel elle cru mourir, durant lequel ses yeux le supplièrent de prendre la parole et de ne pas lui faire trop de mal. "Je veux qu'on se marie.". Cette fois il n'y avait pas de doute, c'était bel et bien à elle qu'il s'adressait. Mais peut être n'avait-il pas toutes ses facultés, peut être était-ce la raison pour laquelle il parlait peu, une anomalie résultant de ces quelques minutes durant lesquelles sont cerveau n'avait été oxygéné que par le souffle d'Océane. Elle baissa les yeux un court instant, avant que la machine n'attire de nouveau son attention. Elle témoignait de la sincérité de Brendon, de la forte émotion qu'il ressentait en prononçant cette phrase. Identique à la sienne, sauf qu'il n'y avait aucun moyen de le lui montrer. Elle était toujours entrain de fixer la courbe verte, réfléchissant à ce qu'elle allait pouvoir dire, lorsque sa voix rauque s'éleva une nouvelle fois. L'entendre prononcer son prénom eut pour effet de répandre du sucre dans ses veines, comme lorsqu'elle avalait des décontractant après une grosse crise de larmes. L'entendre lui demander de venir, tout en lui désignant le matelas et cette place à quelques micro-centimètres de lui, provoqua en elle une montée d'adrénaline plus puissante que n'importe laquelle des drogues qu'il avait pu ingérer pendant cette semaine. Il était sa drogue à elle, et elle n'en connaissait pas de plus destructrice sur Terre. Le fait d'avoir découvert son existence avait condamné la sienne. Elle était dépendante de lui, de son souffle, de son cœur qui bat, de son sang dans ses veines. Elle n'en avait jamais eu plus conscience que cette nuit. Elle avait le sentiment d'aller par deux. Comme si on avait scindé une même vie en deux parts égales indispensables l'une à l'autre. Pourtant, elle hésita. Non pas qu'elle appréhende cette proximité, simplement elle de lui être incommodante. C'était si simple lorsqu'elle le pensait endormi. Toutefois, elle n'hésita que très peu, et après avoir passé une main dans ses cheveux avec nervosité, elle vint s'installer à ses côtés, en tentant de faire le moins de mouvements contre le matelas. Elle s'apprêtait à lui demander s'il avait mal, lorsqu'il s'empara de sa main. Elle en déduisit que non, il ne souffrait pas. Physiquement, tout du moins. Il replia deux de ses doigts, et s'employa à lui faire toucher sa carotide tout en lui demandant de le regarder dans les yeux, de lui poser ses questions, et de constater qu'il ne mentait pas. Elle avait dû se rapprocher encore de lui, se faisant glisser doucement sur le matelas pour ne pas avoir à tendre trop le bras. Elle était posée juste au niveau de son buste, et devinait le bandage sous la légère chemise de chirurgie. Pour garder l'équilibre, elle avait placé son autre bras de l'autre côté de lui, veillant, une fois encore, à ne pas provoquer trop de mouvement sur le matelas. Il ne tarda pas à répéter son nouveau mantra "Je veux qu'on se marie.", alors que la machine s'affolait toujours un peu plus. Océane ne parvint pas, cette fois-ci, à détacher son regard du sien. Non content d'emballer ses courbes, il le faisait sentir sous les doigts d'Océane, maintenant sa main dans la même position, cherchant à lui prouver qu'il était sincère. Mais cela ne créa pas l'effet escompté, et la brune s'échappa de son emprise, récupérant sa main comme si elle venait de se brûler au contact de sa peau.

    "Je t'en prie !
    Arrête ça !" Supplia-t-elle avec angoisse. "Ne fais plus ça ! Ne le dis plus !" Ses yeux avaient quitté les siens pour se river sur l'écran avec inquiétude. "Il faut que tu te calmes. S'il te plait." Sa voix plaintive n'avait rien de violent, ni d'autoritaire, elle n'était qu'inquiétude et réelle angoisse. "Tu n'as pas idée d'à quel point ton cœur est fragile. Je l'ai vu s'arrêter, je les ai vu tout tenter pour le redémarrer. Tu étais mort. Et puis ils ont..." Elle ne put terminer sa phrase. Elle n'était pas encore prête à évoquer ça. Les images étaient trop fraîche, elle avait encore la sensation de cette nausée qui l'avait prise et contre laquelle elle n'avait pu lutter. Elle sentait les larmes monter, se précipiter à l'orée de ses cils, juste avant qu'elle ne ferme les yeux et respire lentement afin de retrouver son calme. "S'il te plait, ne fais plus ça. Je ne veux pas qu'il s'arrête encore une fois. J'ai pas besoin qu'il batte fort, juste qu'il batte." Souffla-t-elle doucement en rouvrant les yeux. "Tu n'as pas idée d'à quel point je suis dépendante de ces battements. Je ferais tout ce que tu voudras, mais prend soin de ton cœur." L'encéphalogramme émit encore une série de bip rapides, mais cela se calma progressivement, jusqu'à retrouver un rythme plus ou moins normal, soutenu, mais rien d'alarmant. Un rythme qui sembla trouver un écho dans la poitrine d'Océane, qui retrouvait son calme à mesure que lui retrouvait le sien. Ses sourcils étaient toujours froncés, ses traits toujours tirés dans une expression de profonde inquiétude. Elle hasarda un regard sur lui, et murmura un tout petit "merci" empli de soulagement. Alors elle pu sourire... un peu. Du bout des doigts elle glissa sur la main inerte de Brendon, et s'arrêta sur la pince fixée sur son index. "Je n'ai jamais eu besoin des battements de ton cœur pour savoir que tu ne me mentais pas, mais je dois bien avouer que cette machine est assez pratique pour tout connaitre de tes émotions." murmura-t-elle doucement avant de se redresser pour quitter sa veste en cuir qu'elle jeta sur le fauteuil. "Tu es sûr de vouloir répondre à mes questions ?" Il lui fit signe de la tête, mais elle préféra insister : "Toutes mes questions ? Tout en sachant que rien ne m'échappera grâce à la machine ?" Cela ne semblait pas lui faire peur, elle avait même semblé qu'il n'attendait que ça. Pourquoi pas ? Après tout, il s'agissait d'un moyen comme un autre de tout mettre à plat, et de communiquer. Alors, lentement, avec l'agilité d'un félin, elle se laissa glisser en avant, s'allongeant à ses côtés, prenant soin de ne pas faire de mouvement brusque, ni de prendre trop de place. Elle l'avait fait plusieurs fois cette nuit, mais tout semblait différent maintenant qu'elle sentait son regard et qu'elle entendait les anomalies de la machine à bip. Une fois sur son flanc, elle posa sa joue contre l'oreiller, tandis que lui tournait le visage vers elle. Ils n'étaient qu'à quelques centimètres, assez proches pour qu'elle puisse sentir son souffle sur ses joues, mais pas assez pour lui offrir le baiser qu'elle rêvait de lui voler. Sa main glissa jusqu'à la sienne, et ses doigts s'emmêlèrent aux siens avec douceur.Elle n'avait d'yeux que pour lui, il ne regardait qu'elle. Le monde aurait pu s'écrouler, ils n'avaient pas conscience de ce qui se passait au-delà de ces draps siglés "assistance publique".Il était sous les draps, elle au-dessus, mais cela n'avait pas d'importance, leur monde avait retrouvé un semblant d'équilibre.

    "Ça va ? Je ne te fais pas mal ?" Murmura-t-elle doucement. C'était sa plus grande inquiétude, lui faire mal physiquement, alors qu'elle l'avait déjà fait souffrir psychologiquement pendant de longs mois. Alors, elle évitait tout mouvement brusque, et Curtis aurait été content de constater qu'elle était presque au ralentit. "Tu es sûr de vouloir faire ça maintenant ? Tu viens de te réveiller, on a tout le temps si tu souhaites te reposer un peu." Évidemment qu'elle souhaitait savoir, elle avait tellement de questions à lui poser, mais peut être devraient-ils remettre ça à plus tard, lorsqu'il irait un peu mieux. C'était l'avis d'Océane, mais pas celui de Brendon qui insista. "Ok, comme tu veux. Alors, première question... Est-ce que tu te souviens de tout ?" Son regard s'arrima au sien. La question n'avait que peu de conséquences, mais elle commençait doucement, sans même savoir si elle parviendrait à poser celles qui lui tenaient à coeur. Il fallait bien commencer par quelque chose, se lancer.
    "Presque, même s'il y a quelques incohérences... Je ne suis pas sûr de faire la différence entre ce que j'ai pu imaginer et ce qui est vrai." Répondit-il doucement sans que la machine ne s'emballe. Océane y jeta un oeil juste pour montrer qu'elle jouait le jeu, puis se concentra, à nouveau, sur lui.
    "Et... Tu te souviens de ce qui s'est passé dans..." Elle hésita un instant. "Dans la salle de conférence, avant et après que tu te sois cogné la tête ?" Finit-elle par lâcher tout d'un bloc. Est-ce qu'il avait conscience de ce qu'elle avait fait, de ce qu'elle avait dit, de ce qu'elle avait avoué en croyant le perdre ? Est-ce qu'il avait conscience des sentiments qu'il animait toujours en elle ?
    "Oui..." Le cœur d'Océane et celui de Brendon firent une embardée, mais seul celui de Brendon émit un bip sonore. "Je me souviens de tes baisers, de tes mots... Même si j'ai encore du mal à croire que c'était vrai." Comme pour le convaincre de la véracité de ce qui s'était passé, la main libre d'Océane vint se poser sur sa joue le long de laquelle elle répéta de douces et frileuses caresses.
    "Si je me souviens bien, je t'ai traité de sale égoïste de bourg' et de trou duc en te giflant. Je pense que s'il avait s'agit d'un rêve, ton esprit aurait tourné les choses autrement et m'aurait rendu plus docile, non ?" Elle ébaucha un sourire, avant de détourner les yeux un instant. "Pourquoi tu es venu me voir, ce soir là ?" Finit-elle par demander après un moment de silence. "Je veux dire, pourquoi moi ?" Elle avait souvenir de lui avoir déjà posé la question ce fameux soir, mais il avait répondu par une pirouette humoristique. Maintenant il était au pied du mur, il devait répondre, il n'avait d'autre choix.
    "Parce que tu es Océane Eono et que je suis Brendon Driesen."
    "Shhhhhhhhhh !"
    Le coupa-t-elle en plaquant sa main contre ses lèvres, avant de se retourner vers la porte afin de s'assurer que personne n'avait entendu. Ils étaient seuls. Rassurée, elle reprit sa place initiale, reposant son visage sur l'oreiller commun, et ôta sa main doucement.
    "Je n'étais pas censé aller en trouver une autre que toi... Jamais." Reprit-il en provoquant un nouveau pic de la machine qui ne dura pas, au soulagement d'Océane.
    "Alors pourquoi tu n'as pas cherché à me rattraper ?" Demanda-t-elle très vite, dans la continuité de sa réponse.
    "C'était mieux pour toi."
    "Ha ouai ? Tu trouves ?"
    le coupa-t-elle, une pointe de sarcasme dans la voix.
    "Je te détruis dès que je t'approche."
    "Biensûr ! Alors que te détruire toi c'est tellement plus fun !"
    Sa voix n'était toujours qu'un murmure, mais si l'on se plaçait à quelques centimètres d'eux, alors on sentait la dispute pointer le bout de son nez, comme avant.
    "Je t'ai fait tromper ton petit ami, Océane !"
    "Quoi ?"
    Elle s'apprêtait à parler, à hausser la voix une nouvelle fois, lorsqu'il avait sortit cette aberration. Elle aurait souhaité qu'il s'explique, mais la machine s'énerva de nouveau, et Océane retrouva ses esprits. Sa main libre se posa dans le cou de Brendon, tandis qu'elle lui murmurait de se calmer. Pendant quelques secondes elle ferma les yeux, ne se concentrant uniquement que sur les bips de la machine, et les battements qu'elle sentait contre sa paume. Inconsciemment elle s'approcha légèrement, jusqu'à coller son front contre le sien, tout en murmurant tout bas, jusqu'à ce que la pièce retrouve son calme. Alors, seulement, elle se détacha afin de récupérer son regard, et de poser la question qui lui brûlait les lèvres.
    "Est-ce que les médecins ont raison ? Cette drogue... Cette forte quantité... C'était...? Tu...? Ils ont parlé d'en finir... C'est ce que tu...?" Elle ne parvenait pas à le dire, le mot était trop douloureux, elle ne voulait pas y croire. Sa main avait quitté son cou pour venir se perdre sur son propre visage alors qu'elle cherchait ses mots en grimaçant sous la douleur qu'ils pouvaient provoquer en elle. "Suicide ?" Parvint-elle finalement à prononcer du bout des lèvres, sans le regarder, la main toujours plaquée sur son visage, en souffrance.
    "Oui." Le mot était tombé comme une chape de plomb sur Océane qui ferma avec force les paupières pour étouffer les larmes qui montaient sans lui demander son avis. "Vivre sans toi n'était plus possible. Ça faisait trop mal." Elle n'avait pas résisté, elle était venue se blottir contre lui, se cachant contre son cou, ne souhaitant pas trop lui montrer l'état dans lequel cette affirmation la mettait, et dans un même geste cherchant à se rassurer. Il venait d'avouer qu'il avait souhaité mourir, mourir à cause d'elle. Elle ne parvenait à retenir ses larmes. "Comme un trou énorme dans ma poitrine qui refusait de se refermer, de cicatriser." Poursuivit-il.
    "T'es qu'un sale égoïste !" Parvint-elle à prononcer entre deux sanglots étouffés. "Un putain d'égoïste ! Tu crois quoi ? Que pour moi tout allait bien, que c'était Woodstock tous les jours ? Mais t'as pensé à quoi, bon sang ? Pourquoi t'as fait ça ? Pourquoi ?" Etait-ce réellement une question qu'elle lui posait ou simplement sa culpabilité qui se faisait entendre ? Qu'importe, Brendon décida d'y répondre.
    "Pour arrêter d'avoir mal. Pour ne plus avoir à n'être que l'ombre d'un homme, une bête sauvage qui léchait ses plaies dans l'ombre."
    "Y avait d'autres solutions ! Pourquoi t'as pas cherché à me joindre avant d'en arriver à un choix pareil ?"
    Demanda-t-elle en s'emportant. Elle s'était échappé de son cou. Peu importe qu'il perçoive les larmes qui ravageaient ses joues, il avait bien dû les sentir contre son cou et les entendre dans sa voix. A quoi bon se cacher, il devait se rendre compte ce qu'il avait provoquer de part son geste inconsidéré.
    "Je te l'ai dit, Océane... c'est mieux pour toi." Il tenta de s'approcher, peut être dans le but de la consoler, mais elle se recula. "Pour toi, pour ton petit ami... Je ne voulais pas te rendre malheureuse." Poursuivit-il tristement.
    "Et évidemment, tu pensais que ta mort allait me rendre joyeuse ! C'est tellement logique !" Lâcha-t-elle sèchement en haussant la voix. "Et arrête avec ton délire de petit ami ! Tes conneries de drogues font encore de l'effet ou quoi ? De qui tu parles ?" Cette fois, elle s'était relevée et, à genoux sur le matelas, elle le toisait avec défi.
    "Billy Lee..." Annonça-t-il doucement, alors que l'encéphalogramme se rebellait. Océane ne comprenait toujours pas, elle attendait la suite, s'imaginant que Billy Lee avait dû dire quelque chose à Brendon, ne songeant pas une seconde que "Billy Lee" était la réponse qu'elle attendait. "C'est... un ami m'en a parlé."

    Le bip violent et bref obligea les deux regards à se tourner vers la machine. Il mentait. Mais sur quel sujet mentait-il ? Sur l'ami en question ? Océane, perdue dans ses pensées, fixait toujours la machine sans la voir. Elle tentait de remettre chaque information à sa place. Billy Lee, il pensait donc que Billy Lee et elle avait... Beurk ! Et comment connaissait-il Billy Lee d'ailleurs ? Elle ne lui avait jamais parlé de lui, ou tout du moins, elle ne l'avait jamais nommé. Brendon connaissait juste l'existence du meilleur ami de son grand-père, pas son prénom. Elle tentait de trouver un sens à tout cela, lorsque soudain son rêve lui revint en mémoire. Celui où le fameux London de son grand-père ne lui était pas inconnu. Elle repensa au parfum dans sa chambre lorsqu'elle était rentré de son périple avec... Billy Lee. Est-ce que ?! Brusquement elle se leva et se précipita vers son sac, toujours posé sur le fauteuil. Elle en fouilla le contenu avec frénésie, avant de le répandre sur le sol, de se mettre à quatre pattes, et de chercher cette foutue lettre. Où pouvait-elle être ? Elle l'avait encore lu avant de... Mais oui ! Elle se baissa encore plus, son visage frôlant le sol en lino, alors que son bras s'étendait sous le fauteuil. La lettre s'y trouvait, elle avait dû y glisser lorsqu'elle avait sombré dans le sommeil. Océane s'en empara avant de se relever prestement. Les yeux rivés sur les pattes de mouche de son grand-père elle cherchait le passage qui l'avait intrigué à chaque lecture et qui, maintenant, prenait tout son sens. Il avait cherché à lui dire quelque chose.


        [...] Je te parle du vrai, du grand, celui que l’on ne rencontre qu’une fois dans sa vie, et qui envoi promener tous les préjugés. Celui qui te fait parcourir des kilomètres pour retrouver celle que tu aimes, même si tu risques d’essuyer un nouveau refus. Celui qui te rend idiot au point de prendre un vieil âne fatigué pour un bel étalon à la robe attrayante ![...]


    Les kilomètres, l'utilisation du féminin pour "celle que tu aimes", le vieil âne fatigué, le bel étalon, tout prenait un sens à présent. La brune releva un regard humide de nouvelles larmes, plus discrètes, moins douloureuses cette fois, et osa une nouvelle question.
    "Tu...? ... London...?" Demanda-t-elle sans même savoir si elle lui demandait si son ami était London, ou si lui-même l'était. Qu'importe, ça revenait au même. Elle avait compris, il ne lui manquait plus que la confirmation, même si l'encéphalogramme allait déjà dans son sens.
    "Oui..." Il y eu un instant de silence durant lequel elle ne parvint à détacher ses yeux de lui. La feuille glissa d'entre ses mains, et retrouva le sol, une nouvelle fois.
    "Crétin !" S'exclama-t-elle avant de se précipiter jusqu'au lit. Elle ne fit pas vraiment attention à ses gestes. Pour la première fois elle ne se soucia pas du mal qu'elle pourrait lui faire en se montrant trop brusque, elle ne pensait plus qu'à une chose. Elle n'était pas encore tout à fait installée sur le lit, elle avait encore une jambe dans le vide, quand ses lèvres s'emparèrent des siennes. Elle s'était littéralement jetée sur lui, se pressant contre lui, s'emparant de lui dans ses moindres détails. Est-ce qu'il avait mal ? Peut être, puisque dans son avide besoin de lui, elle ne se souciait plus de ses bandages, ni de l'encéphalogramme qui rythmait leur baiser tel un métronome. Plus il accélérait, plus elle accélérait, plus il s'emballait, plus elle le suivait. Ses doigts s'agrippaient à ses cheveux, redescendaient le long de son cou, profitant de ce toucher, cette peau qu'elle touchait comme au premier jour. Lorsqu'elle parvenait à se détacher de ses lèvres, ce n'était que pour l'insulter, avant d'y retourner. S'il n'avait émit un léger gémissement plaintif, elle ne se serait probablement jamais arrêté, en tous cas pas si rapidement. Mais cela eu pour effet de la faire redescendre sur terre, et se rappeler qu'il sortait d'un coma, qu'il avait le torse bandé, et une perfusion dans le bras. Alors elle se décala légèrement, jetant un coup d'œil inquiet à son torse, puis à la machine à bip.
    "Désolée." Murmura-t-elle en se pinçant les lèvres, avant de déposer un nouveau baiser, tendre, doux, timide, sur les siennes. Elle s'obligea à reposer son visage contre l'oreiller, s'intima l'ordre de rester immobile et calme, le temps que lui-même retrouve le sien. Elle fixa son regard sur le plafond pendant un long moment, tout en respirant profondément afin de retrouver un rythme moins saccadé. Elle laissa son esprit cavaler de pensée en pensée, puis elle chercha à le focaliser sur l'épreuve que Brendon venait de traverser. Elle repensa à sa conversation avec le médecin, celle avec Curtis, au mensonge de tous qui lui affirmait qu'il allait se réveiller, et sa curiosité la poussa à poser la question que n'importe qui aurait posé bien avant ça. "C'est comment quand on est dans le coma ?" Demanda-t-elle d'une petite voix, tout en se surélevant sur un coude pour le voir sans qu'il n'ait à se tordre le cou.
    "Bien... Ton cerveau fait tout pour que tu sois heureux. Tu entends parfois ce qui se passe dans le réel, mais c'est comme des hallucinations furtives si tu refuses de comprendre. C'était un très beau rêve."
    "Et... Qui est Mélanie ?" Il fallait bien qu'elle pose la question à un moment, elle devait se faire violence et accepter de savoir, même si cela pouvait faire mal. Pour seule réponse elle eut le droit à une série de bip forts, et un regard interrogateur. Il devait se demander comment elle savait. Du moins, c'était ce qu'elle pensait. "Avant de te réveiller tu l'as appelé. C'est le premier mot que tu as dit, juste avant... ce que tu sais..." expliqua-t-elle en tentant de se montrer le plus neutre possible. "C'est qui ?"
    "Notre futur."
    Répondit-il, un poil évasif.
    "Comment ça ? Notre futur ? Quel futur ? De quoi tu parles ?"
    "De ce que je veux pour nous... Notre futur. Notre fille."
    "Quoi ?!"
    Surprise elle le fixait avec de grands yeux, incapable de retenir ses expressions. Mélanie était leur fille ? A lui ? A elle ? A elle et lui ? Dans son coma il lui avait fait un bébé ? Et il l'avait appelé comme sa mère ? Elle aurait pu imaginer n'importe quoi, d'ailleurs elle avait imaginé n'importe quoi, mais pas ça. "Et si je veux un garçon ?" Et lui, est-ce qu'il s'attendait à ça ? Il y a quelques mois elle l'aurait probablement frappé en lui lançant un "Arrête ton délire, Driesen, c'est pas demain la veille.". Mais près de 5 mois s'étaient écoulés, 5 mois durant lesquels elle avait cru mourir sans lui. Elle n'avait plus peur de l'avenir du moment qu'il y était aussi. Alors un enfant... Oui, c'était la suite logique. "Qu'est-ce que tu attends de moi au juste ?" Demanda-t-elle en se réinstallant confortablement, sur le dos cette fois, en soulevant le bras de Driesen pour ne pas couper la circulation de la perfusion, le reposant contre son propre buste, et reproduisant inconsciemment le geste qu'elle avait fait des centaines de fois, laissant ses doigts se promener doucement le long de son avant-bras, calmant l'encéphalogramme sans même en avoir conscience.
    "Que tu m'épouses, que tu me laisses te faire les enfants que tu m'as promis... Que tu sois heureuse avec moi."
    "Est-ce que je peux avoir confiance ? Tu vas pas recommencer ?"
    Demanda-t-elle sans prendre la peine de répondre à sa précédente intervention. Mais elle avait d'autres questions pour lui avant de répondre à son tour.
    "Confiance en moi ? Oui... Jamais plus je ne te quitterais."
    "Ce n'est pas ce que je voulais dire. Je veux être sûre que tu ne retoucheras plus jamais à ce genre de merde, que tu sauras te montrer fort. Qu'est-ce qui me dit qu'à la première difficulté tu ne vas pas replonger ?"
    "Parce que cette fois je ne te laisserais pas partir... Dusse ai-je t'attacher à un arbre."
    "Tu n'auras pas besoin d'en arriver à ce genre d'extrémité."
    Répondit-elle en se tournant sur son flanc, afin de poser une main sur sa joue, l'incitant de ce fait à lui offrir ses lèvres. "J'ai retenu la leçon." Murmura-t-elle contre sa bouche, les yeux clos, le coeur battant, avant de s'y poser délicatement. "Est-ce que tu m'aimes ?"
    "Oui..."
    Répondit-il sur ses lèvres.
    "Alors dis-le..." Elle s'éternisa un instant sur son baiser, avant de reculer le visage pour le laisser parler, dans le but, peut être, d'entendre enfin ce qu'il avait toujours été incapable de lui dire.
    "Pas comme ça. Je ne veux pas que la première fois que je te dirais ces mots, ce ne soit pas de ma propre volonté. Mais tu les entendras... Bientôt."
    "T'es incroyable !"
    Scanda-t-elle en se relevant. "Tu voudrais que je dise oui à une demande en mariage, mais t'es même pas foutu de me dire que tu m'aimes. Dans quel monde tu vis, Brendon ? Dans le coma tu parviens à me faire un enfant, mais je suis pratiquement sûre que tu ne m'avais toujours pas dit "je t'aime"." Elle ne s'emportait pas, ne criait pas, elle parlait normalement, tout en se positionnant en tailleur sur le lit, face à lui, le poussant légèrement pour se faire une place. "Arrête de grimacer et fais-moi de la place. Ça ne te faisait pas mal lorsqu'il s'agissait de mettre ta langue dans ma bouche. Tu fonctionnes bizarrement, tu es capable de prévoir tout un avenir avec moi, de choisir le sexe et le prénom d'un bébé qui n'est même pas en projet, mais tu ne peux pas aligner 3 petits mots tout simples. Tu ne ressens peut être pas le besoin de les dire, mais moi j'ai besoin de les entendre. C'est très con, hein, mais bizarrement les gens normaux, ceux qui s'aiment, même pas forcément ceux qui ont prévu de passer leur vie ensemble, juste ceux qui nourrissent ce genre de sentiments, aiment à se le dire, et à l'entendre. Alors est-ce que j'ai besoin d'entendre l'homme que j'aime, celui que j'autorise a entrer sa langue dans ma bouche, celui pour qui j'accepterais de songer à l'avenir, celui qui m'a obligé à lui promettre 45 enfants, me le dire ? Évidemment ! Ce sont des choses qui se font, tu sais ?" Son ton était celui d'une conversation somme toute normale, alors que son bras contournait son corps afin de s'emparer de la pince relier à son index et de le lui enlever. Immédiatement la courbe de l'encéphalogramme fut plate, mais pas suffisamment longtemps pour alerter une infirmière, car Océane le rebrancha rapidement sur son propre index, et les bips réguliers reprirent. "A toi de jouer mon cœur." Annonça-t-elle dans un sourire, sans préciser si elle parlait de son coeur au propre ou au figuré. Qu'importe, les battements elle ne les devait qu'à lui, et à lui seul.

[...]

    "Ils font quoi ?"
    "Je sais pas."
    "Comment ça, tu sais pas ? Regarde !"
    "J'ose pas !"
    "Pourquoi ?"
    "Curtis m'a foutu la trouille ! Imagine, ils sont entrain de faire... C'que tu sais ! J'aimerais pas surprendre mon frangin dans cette position. Je crois que je préférerais me brûler la rétine avec une cigarette !"
    Gretchen, Curtis et Duncan se trouvaient dans le couloir du premier étage, les garçons adossés au mur, et Gretchen sur la pointe des pieds se tenait face à la vitre de la porte de la chambre 549.
    "Une fois je les ai surpris tous les deux entrain de..."
    "CURTIS !"
    L'interrompit Duncan avant de lui faire signe de se taire.
    "Quoi ? J'avais juste l'intention de dire que ça n'avait rien de traumatisant..." Répondit-il en haussant les épaules. "C'était plutôt chaud !" Ajouta-t-il avec un sourire en coin.
    "Et bien, puisque tu sembles rôdé..." Commença Gretchen en l'attrapant par le coude. "Vas-y, toi ! Regarde et dis-nous !" Elle venait de le tirer vers elle, et l'installa à sa place, face à la porte, avant d'aller rejoindre Duncan et de s'appuyer contre le mur à son tour.
    "Alors ?" Duncan s'impatientait.
    "OH MON DIEU !" S'exclama l'étudiant océanographe, le nez contre la vitre.
    "Quoi ? QUOI ? Ils sont entrain de le faire ! Merde ! Mais elle va le tuer !" Gretchen s'était déjà précipitée vers la porte, et par conséquent Curtis. Elle n'avait pas d'idée précise sur ce qu'elle allait faire, mais elle devait arrêter la brunette avant qu'elle n'épuise un Brendon qui sortait tout juste du coma. Mais avant qu'elle n'ait pu atteindre la porte, Curtis avait étendu son bras, et posé le plat de sa main sur le front de la gamine qui, à présent, donnait des coups dans le vide la séparant de lui.
    "Hop ! Hop ! Doucement, Pimprenelle ! Je plaisantais. Tu n'as rien à craindre, ton frère semble se porter comme une fleur. Bon, une fleur sous sédatif, mais une fleur quand même." Il lâcha la jeune femme qui s'était calmée, et retourna à son observation.
    "Qu'est-ce qu'ils font ?"
    "Ils se sont rabibochés ?"
    "Dans quel état est-il ?"
    "Océane est là ?"
    "De quoi il a l'air ?
    "De quoi elle a l'air ?"
    Duncan et Gretchen parlaient en même temps, si bien qu'aucune question n'était réellement distincte, cela ressemblait plus à une confusion de voix dont Curtis ne comprit pas un traitre mot.
    "Hé ho ! Ça va, là ! Vous voulez pas me braquer une lampe dans la tronche tant que vous y êtes ?" Il claqua des doigts et leur désigna le mur afin qu'ils y retournent. Il ne les lâcha pas du regard tant qu'ils ne se montrèrent pas obéissants, et lorsque ce fut chose faite, il reprit son observation. "C'est étrange..."
    "Quoi ?"
    Demandèrent-ils d'une même voix.
    "Il ne se passent rien. Bren' est toujours allongé dans son lit, et Croustibat est assise en tailleur dessus. Il a la main posé sur son genou, elle la lui tient, preuve qu'ils sont en bons termes, mais c'est tout."
    "Tu sembles déçu."
    "Oui, les connaissant je les imaginais un petit peu plus démonstratifs après ce qu'ils viennent de vivre. Je pensais qu'on allait faire évacuer le couloir, et déclarer le bâtiment "zone sinistrée" jusqu'à ce qu'ils n'en puissent plus de se retrouver. Et là... rien !"
    "Ils ne font pas rien, Curtis. Au contraire, ils sont entrain de faire quelque chose de primordial, quelque chose qu'ils n'ont encore jamais fait, la chose la plus importante de ces 12 derniers mois."
    Intervint Duncan en posant une main sur l'épaule de son "frère".
    "Quoi donc ?" Demanda ce dernier intrigué.
    "Ils parlent..."
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Brendon K. Driesen
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Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Vide
MessageSujet: Re: Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane]   Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] EmptySam 21 Nov - 13:29

Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] 005wjh

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    « Tu m’as foutue la trouille crétin des bois ! » Grommela Gretchen en expédiant son petit poing dans l’épaule de Curtis. « Avec toutes tes conneries sur la petite sirène et le grand frère je suis traumatisé à vie… J’ai les images dans la tête ! » Ajouta t-elle en se frottant les yeux.
    « Tu as l’air exténuer Gretchen, si tu rentrais te reposer ? » Proposa doucement Duncan en remettant une mèche de cheveux volage de la jeune femme derrière son oreille.
    « Je ne suis pas fatiguéeeeee… » Bailla t-elle en protestant.
    « C’est vrai que tu as l’air en pleine forme » Se moqua Curtis en lui tapotant la cuisse. « Aller princesse prends tes affaires ont rentre. » Ordonna t-il en lui ôtant sa tasse Starbuck des mains et en la tendant à Duncan. « Bois ça et ramène là… » Il sortit de sa poche ses clés de voiture. « Va coucher la petite Sydney et dors un peu toi aussi. Vous prendrez la relève dans cinq heures ok ? J’ai suffisamment but de café ses derniers jours pour tenir un siège. »
    « Mais.. » Protesta Gretchen. Curtis lui imposa un doigt sur les lèvres
    « Shtttttt. On ne proteste pas Mini Driesen. Va te coucher. Je veillerais à ce que les amants maudits ne fassent pas de bêtises. »
    « Mais qui va veiller à ce que toi tu n’en fasses pas ? »
    Se moqua Duncan en récupérant les clés et en se levant. « Sois sage Sébastien et veille sur mon Arielle. »
    « Pas de problème Croustibat et Pete Doherty ne risquent rien avec moi. »
    Gretchen partit d’un rire fin et léger avant de bailler à nouveau
    « Bon très bien mais je te préviens si tu es endormie quand je serais de retour sa risque de bardé pour ton petit cul rouge de crustacée Curtis ! »
    « Ouhhhh j’ai peur, je suis mort de trouille Driesen ! »
    « Tu devrais, j’ai eu un professeur particulier d’arts martiaux quand j’étais gamine. »
    « Si tu boxes aussi bien que ton frère je n’ai aucun soucis à me faire, je ne sais pas si tu l’as déjà vu quand il tentait de tenir éloigné les autres mâles de son amoureuse… »
    « Curtis ? »
    Appela doucement Duncan.
    « Quoi ? »
    « Ferme là Mec…Ca vaut mieux avant que tu t’attires des ennuis, les Driesen c’est comme la mafia, tu blesses l’un des leurs les autres se venges ! »

    S’il avait su ce que la matinée lui préparait Curtis aurait peut être eut peur.

    […]

    « Gretchen ? » La jeune femme plongée dans ses pensées mit un certain temps a comprendre que c’était elle que l’on venait d’appeler. Cessant de regarder le paysage défilé par la vitre côté passager elle pivota son buste en direction de son chauffeur et lui adressa un sourire d’excuse.
    « Excuse moi j’étais ailleurs » Murmura t-elle doucement en passant une main sur sa nuque, un geste que son frère affectionnait lui aussi lorsqu’il était nerveux ou embarrassé.
    « Ce n’est pas grave après la nuit que l’on vient de passer tu as toutes les raisons d’être un peu ailleurs. Mais ne t’inquiète pas ça va aller maintenant. Les médecins sont optimistes. Et puis au moins Brendon et Océane se parle, c’est déjà un mieux, cette fois plus d’incompréhension, de non dit, de malentendu. »
    « J’ai peur »
    Murmura t-elle doucement. « J’ai faillis perdre mon frère cette nuit, et je ne m’étais même pas rendue compte que c’était aussi grave… » Elle écrasa une larme solitaire qui venait de rouler sur sa joue. Duncan lâcha la boite de vitesse et prit sa main dans la sienne.
    « Hey… Tu n’y étais pour rien. Ton frère avait tout a fait l’air normal…. Enfin pour un dépressif il s’entend. Tu n’aurais jamais pu deviner, les Junkies sont très bon au petit jeu d’avoir l’air comme tout le monde. Tu n’aurais rien pu faire Gretchen et surtout tu n’avais aucune chance de le découvrir. » Tenta t-il de la rassurer en caressant de son pouce le dos de sa main.
    « Pourquoi tu n’as rien dit ? Pourquoi tu n’en a pas parler à Curtis ? » Questionna t-elle doucement en enlevant sa main de la sienne. Elle s’était brusquement replié, comme pour repousser la culpabilité, elle cherchait simplement des réponses aussi Duncan ne prit pas la remarque comme un reproche. Il s’en voulait déjà, il n’avait pas encore besoin d’une petite première année pour cela.
    « Je crois que je pensais qu’il était le méchant, qu’importe que ce qu’affirmait Océane soit en total opposition avec ce que je pensais. Pour moi il était impossible qu’il souffre autant ou même plus qu’elle. C’était impossible dans mon esprit il n’était qu’un salop égoïste de plus qui faisait souffrir ma meilleure amie… Ce n’était pas contre Brendon c’était contre l’image que j’avais de lui… Quand je l’ai bousculé que la drogue est tombé sur le sol je n’ai pensé qu’à une chose qu’il ne la méritait pas… Et j’ai continué mon chemin, et je n’ai rien dit. Je suis partit du principe que Curtis était au courant et je n’ai pas cherché plus loin. Je ne désirais pas l’aider. Tout ce que je voulais c’était qu’Océane l’oublie et qu’il souffre… Mais jamais je n’ai désiré qu’il se fasse du mal et jamais je n’aurais pu penser que ce qu’elle éprouvait était réciproque, voir plus fort encore. Je ne voyais qu’elle, sa souffrance et Brendon avait l’air si normal. Il allait en cours, rentrait, sortait tard la nuit, rentrait de nouveau. Pour moi il ne souffrait pas tu comprends… Il était libre de vivre sa vie alors qu’elle se détruisait en pensant à lui, en culpabilisant de l’avoir embrassé… » Il soupira, actionna le clignotant et entra avec sa voiture dans la propriété de l’Université de San Francisco. « Je… J’aurais du dire quelque chose. Je sais que j’aurais du vérifier que Curtis savait, mais j’étais trop affecté par Océane… Aveuglé par ma colère de la voir ainsi…. Je te présente mes excuses Gretchen, si la chose est allée aussi long c’est par ma faute. J’aurais pu leur éviter, vous éviter tout cela. »
    « Je… Excuse moi je ne cherchais pas a t’accuser de quoi que ce soit je … j’ai… »
    « Tu as peur c’est tout, peur pour ton frère. »
    « Et s’il recommençait ? Si elle le quittait à nouveau ? S’il n’était pas assez fort pour arrêter ? Si il arrivait quelque chose à Océane ? Qu’est ce qui se passerait ? Est-ce qu’il va recommencer ? »
    Elle s’était mise à pleurer, soudainement, brusquement, les larmes avaient franchies le barrage de ses yeux claires alors qu’elle parlait évoquant le potentiel avenir de son frère. Duncan ralentit, gara la voiture le long du trottoir menant à une confrérie et coupa le moteur de la voiture de Curtis, se penchant au dessus du levier de vitesse et du frein à main il la prit doucement entre ses bras. Gretchen se serra contre lui avec force en sanglotant de plus belle. Elle aurait voulut être forte encore quelques minutes, le temps de se retrouver seule dans sa chambre universitaire et de ne pas montrer sa faiblesse à l’ami de son frère. Mais elle avait été incapable de se retenir lorsque la vague d’émotion avait déferlée en elle, évoquer le destin de son frère était trop dure. Elle était trop jeune, elle l’aimait trop pour l’enterrer dans quelques mois.
    « Shttttt » Murmura doucement Duncan en caressant son dos pour l’apaiser. « Calme-toi Gretchen… Chut…. » Il la berçait dans ses bras, soulager qu’enfin elle craque. Elle avait hurlé, tempêté, protesté, grogné, râlé cette nuit, mais elle n’avait pas craqué une seule fois. Elle n’avait pas montré ce qu’elle ressentait, elle n’avait pas montrée sa peur. « Ca va aller maintenant… Elle ne le quittera plus… Il ne la quittera plus… Il ne te quittera pas… Il va aller mieux… Je te promets que l’on va tout faire pour cela. »

    […]

    L’infirmière Vivienne avait raison, leur principal problème était qu’elle savait ce qu’elle voulait mais qu’elle ignorait ce que lui désirait. Ils avaient toujours eut du mal a parlé, a s’asseoir et a discuté. Ils étaient plutôt du genre a hurlé, tempêté puis se réconcilier sur l’oreiller, mais jamais ils n’avaient prit le temps de parler, de tenter d’aller a la source du problème pour l’éradiquer. Ils avaient frôlés l’explication parfois mais ils leur étaient trop durs de parler de ce qu’ils ressentaient, l’un comme l’autre avait tellement peur d’être blesser, de tout perdre qu’ils avaient dressés un mur de non dit entre eux. Une bombe a retardement qui avait détruit petit à petit les racines de son couple et avait faillit leur coûter leur amour. Ils avaient souffert l’un comme l’autre cet été. Ils avaient appris la leçon, vivre sans lui, sans elle était trop dur. Ils s’étaient blessés, aujourd’hui il fallait recoller les morceaux. Parler du passer, aborder les sujets douloureux, repartir sur des bases saines. Comment avait-il eut l’idée de ce petit jeu entre eux, ce question et réponse à cœur ouvert ? C’était cette stupide machine et les réactions d’Océane face à ses bips qui lui avaient inspiré cette brillante idée. Elle avait l’autorisation de lui poser toutes les questions qui lui passait par la tête et elle pouvait savoir s’il mentait ou non. C’était aussi simple que ça. Tout du moins en principe. Car si Brendon avait prévu que cela serait riche en émotions il était loin de se douter que le « jeu » prendrait cette ampleur. A peine avait-il commencé que le cœur de Brendon s’était brusquement emballé. S’il avait prévu que sa réaction lui ferrait de l’effet il n’avait pas pensé qu’elle serait prise d’une peur panique. Bien sur il s’était attendu à ce que les évènements de cette nuit l’ait marqué, mais pas comme ça. Sa réaction l’effraya et il réalisa que le plus blessé des deux c’était elle. Qu’avait-il osé lui faire… Pourquoi avait-il fait cela ? Comment avait-il pu croire qu’elle serait mieux sans lui une fois qu’il serrait mort ?

    Elle avait peur, l’angoisse perçait dans sa voix et ses pupilles s’étaient tant dilaté qu’il ne voyait plus le liserait vert de ses yeux. L’affolement de son cœur lui avait fait peur, elle craignait qu’a battre si fort il s’arrête, elle tremblait à la simple idée que son cœur s’arrête à nouveau. Il réalisa alors à quel point l’expérience avait du être traumatisante pour elle. Vivienne lui avait dit qu’il avait été mort quelques minutes, que l’Overdose avait causé un arrêt cardiaque et que les ambulanciers s’étaient acharnés à le ramener. Il revit avec une netteté saisissante une scène du très célèbre « Pulp Fiction » où pour battre de nouveau le cœur d’un des héros on enfonçait une longue seringue contenant de l’adrénaline dans le cœur du personnage. Il imagina ce qui avait du se passer, ses « rêves » l’y aidèrent. Les cris, les larmes, l’acharnement, les supplications… Tout résonnait à ses oreilles alors qu’elle s’employait à le calmer. Les lèvres de Brendon tremblèrent alors qu’il réalisait l’épreuve qu’il lui avait fait subir, ce qu’il leurs avait fait subir. Alors il fit la chose qu’elle désirait, il respira et tenta de maîtriser son cœur. Elle murmurait tout contre son oreille pour l’apaiser, il laissa sa voix l’apaiser, se concentrant sur ses paroles plutôt que sur ce qu’il ressentait pour elle. Lorsque les battements de son cœur reprirent une course suffisamment lente pour la rassurer elle commença leur « jeu ». Ses questions ne l’étonnèrent pas plus que cela, sauf peut être celle sur London… Car elle bondit du lit avec une telle rapidité qu’il se demanda ce qu’il avait pu faire pour mériter pareil fuite… Puis il comprit lorsqu’elle se tourna vers lui après avoir rampé sous le fauteuil. Elle ne demanda qu’une seule chose « London ? »

    « Oui. »

    Il avait déjà vu en action la rapidité dont Océane pouvait faire preuve. Mais jamais encore il ne l’avait vu bouger avec autant de rapidité. Pourtant ce n’était pas faute de s’être fait surprendre par une de ses gifles un beau matin. Mais jamais elle n’avait bougé aussi vite, en l’espace d’une seconde elle s’était littéralement jeter sur lui. Sa bouche heurta la sienne avec une passion dont elle n’avait plus fait la démonstration depuis des mois. Instantanément il oublia la douleur dans sa poitrine, sa vision trouble, il ferma les yeux et se laissa totalement aller. Et pour la première fois depuis des mois il se sentit vivant, entier, pleinement complet. Sa main fourrageait dans ses cheveux tandis que l’autre caressait son dos. Jamais il ne s’était sentit aussi bien depuis leur rupture. Elle appuya sa main sur son torse et inconsciemment il laissa échapper un petit gémissement de douleur qui mit fin au baiser.

    « A toi de jouer mon amour » Murmura t-elle doucement en s’asseyant sagement sur le matelas et en récupérant le petit appareil de monitoring pour le placer sur son doigt.
    « Umh d’ordinaire ce n’est pas à ce jeu là que j’aime jouer avec toi… mais si je n’ai pas le choix » Se plaignit-il en posant sa main sur son genoux dans un geste tendre. « Prête ? » Elle hocha la tête, l’inclina légèrement sur le côté et ramena ses cheveux en arrière. Elle prit un arrière sérieux et posa sa main sur la sienne.
    « Elle n’ira pas plus haut » Prévient-elle en souriant.
    « Promis. » Il caressa son genou, s’enfonça doucement dans les oreillers et prit un moment de réflexion. « Tu ne partiras plus ? » Demanda t-il en premier lieu même si après son baiser il ne pouvait pas douter de la réponse.
    « Sauf si tu me vires, non. Et si dans 50 ans tu ne m'as toujours pas dis "je t'aime", j'envisagerais de passer ma retraite avec un autre. T'es prévenu. » Il rit doucement et caressa de son pouce la paume qu’elle avait posé sur sa main.
    « Pas de risque… Je compte bien te le dire avant de voir des rides apparaitre au coin de tes yeux, même si je suis certain que même lorsque tu auras atteints cet âge je te trouverais toujours aussi idéale… Et j’espère bien que tu m’auras épousé… »
    « C’est ça rattrape toi Driesen ! Et arrête de me demander en mariage sans arrêt ! Nous sommes déjà mariés ! Soit dit en passant faut que tu mettes ça ! »
    Ajouta t-elle en lui tendant une alliance qu’elle avait glissé dans sa poche. « Ce n’est pas une réponse je te préviens ! »
    « Bien madame… c’est une demande en mariage alors ? »
    « Ferme la Driesen et passe cette alliance ! »
    Il s’exécuta en voyant qu’il l’avait fait sourire. Etrangement le contact froid du métal sur sa peau lui tira un sourire. Bientôt elle ne lui dirait pas de la fermer, elle dirait oui. A brûle pour point il demanda soudainement.
    « Qui est Billy Lee ? » Dieu merci il n’était pas plus relier à la machine car son cœur avait fait un bond violent à la simple pensé de l’avoir partager avec un autre.
    « Tu veux vraiment le savoir ? Tu es conscient que tu vas te sentir très, voir très très très, con après ça ? » Il hocha lentement la tête inquiet. « Bon ok. Je connais Billy Lee depuis toujours, il a toujours été présent dans les moments forts de ma vie, les joies comme les épreuves. C'est lui qui m'a accompagné chez la gynéco pour me faire prescrire un contraceptif alors que Francis refusait d'en entendre parler. C'est un grand musicien, un virtuose de la trompette, dommage qu'il n'écoute que de la Country. Il est grand, fort, de grands yeux noirs bordés de cils immenses. Il jure, crache, et avale le café de Francis sans broncher. Il s'entend très bien avec lui, normal, puisque c'est son meilleur ami ! Crétin ! Billy Lee à 87 ans et il est coincé dans un fauteuil roulant depuis plus de 10 ans ! Tu te sens comment là ? Con ? Con comment sur une échelle de 1 à 10 ? »
    « 200… »
    Murmura t-il alors que son cœur s’emballait dans sa poitrine. Il lança alors sa troisième question. « Pourquoi tu ne m'as pas encore giflé ? Je le mérite pour une fois je ne suis qu’un crétin… » Chuchota t-il en se redressant légèrement.
    « J'attends que tu sois en meilleure forme. Mais ne t'inquiète pas, tu l'auras... Bientôt. » Sourit-elle en levant les yeux au ciel. C’était bien la première fois qu’il réclamait une gifle.
    « En attendant… Je peux te demander quelque chose ? » Demanda t-il en se forçant à se redresser un peu plus dans le lit.
    « Tout ce que tu veux… Enfin presque tout. »
    « Embrasse-moi encore. »
    Demanda t-il avec une moue de petit garçon. Elle se pencha jusqu'à se retrouver à genoux sur le matelas, le forçant à se reculer dans les oreillers avant de prendre ses lèvres avec une douceur qui contrasta avec la fièvre de son précédent baiser. Il posa une de ses grandes mains sur sa joue à la peau diaphane. Le baiser s’éternisa de longues secondes durant lesquels il ne pensa qu’à elle. C’est alors qu’il remarqua le son irrégulier et rapide qu’émettait l’électroencéphalogramme et il mit fin au baiser avec une douceur frôlant l’indécence. « Prends soin de ton cœur … Tu es si blanche. Depuis combien de temps n’as-tu pas dormi ? » Chuchota t-il inquiet.
    « Ca fait partit du jeu cette question ? »
    « Ok disons que tu as le droit à un joker. Tu as vraiment peur de Gretchen ? »
    « J'ai peur de ce qu'elle pourrait dire aux médecins si l'envie lui prend. J'ai peur d'être mise à la porte de cette chambre, c'est tout. »
    Se justifia t-elle en reprenant sa sage position sur le matelas.
    « Elle ne ferrait jamais ça… Elle ne me ferrait jamais ça… Je crois qu’elle t’aime bien… Son animosité est habituelle, ce n’est pas contre toi. » Elle secoua la tête, leva les yeux. « Très bien comme tu veux, mais si j’avais ce machin sonore tu verrais que je crois sincèrement ce que je dis. »
    « Et la marmotte elle met le chocolat dans le papier d’alu ! »
    Marmonna t-elle en français.
    « Tu ne te rends pas coupable de mon overdose quand même ? » Demanda t-il soudainement.
    « Tu l'as dit toi-même, tu as fait ça parce que tu avais trop mal, parce que tu ne concevais pas de vivre alors que je t'avais laissé. Comment veux-tu que je ne me sente pas coupable ? Si on inversait les rôles, et que c'était moi dans ce lit, tu ne te sentirais pas coupable ? »
    « Je me sens déjà coupable à chaque fois que je pense que je ne t’ai pas couru après… alors oui je me sentirais coupable. Mais tu n’as pas à te sentir mal à cause de ce que j’ai fais… Océane je suis un crétin égoïste et lorsque tu vis, que tu grandis dans le milieu dans lequel j’ai évolué… La drogue, l’alcool tout ça ressemble à un jeu… J’ai pensé que je devais te laisser t’en aller, et j’ai trouvé le seul moyen pour ne pas te courir après. »
    Elle secoua la tête au bord des larmes et il n’insista pas, il faudrait du temps avant qu’il la persuade qu’elle n’était pour rien dans son overdose. Qu’elle n’avait en rien à se sentir coupable. « Pourquoi le chat s'appelle Driesen ? J’ai besoin de chirurgie qu'il me ressemble ? » Demanda t-il pour détendre l’atmosphère.
    « Il était le seul à m'apaiser et il peut pas piffrer Duncan. » Répondit-elle après avoir essuyé les larmes perlant à ses cils. Ses yeux brillaient de nouveaux.
    « Umh je t’ai dis que j’adorais ce chat ? Mais plus sérieusement, maintenant que tu as promis de rester avec moi… Le chat va devoir apprendre à ne pas venir se vautrer dans notre lit. » Elle rit amusée et tapa sur la main qui reposait sur son genoux. « Dernière question gênante… Lorsque l'on a rompu c'était vraiment parce que tu ne m'aimais pas assez ? »
    « J'ai mentit. Mais si j'avais dis la vérité, tu n'auras pas accepté de partir. » Ce fut à son tour de frapper son genoux.
    « Imbécile… »
    « Tu y a cru si facilement ! »
    « Parce que je m’y attendais, j’ai toujours pensé que je n’étais pas assez bien pour toi. »
    « Imbécile. »
    « Alors, tu m'emmèneras chez toi ? »
    Répondit-il en la gratifiant d’un sourire malicieux.
    « Faut que j'en discute avec London, voir s'il accepte de te céder sa place dans la voiture. »
    « Je lui en glisserais un mot, mon charme agit sur tout ce qui a deux jambes ! »
    « Même sur les autruches ? »
    « Imbécile ! C’est pour ça que Tu ne veux pas m'épouser ? »
    « En général la question c'est "Veux-tu m'épouser ?" Pourquoi faut-il toujours que tu ajoutes des négations partout ? »
    « Et pourquoi faut-il que tu répondes à une question par une autre question ? Tu crois que je suis fou pas vrai, pourquoi ? »
    « Je pense oui. Tu n'as que 19 ans, tu n'as pas terminé tes études. Tu es si pressé. »
    « Parce que je sais que tu es la femme de ma vie. Que se soit maintenant ou dans dix ans, je sais que ma vie serra auprès de toi… Alors pourquoi attendre ? Tu as peur de moi ? De ce que je pourrais faire ? »
    Chercha t-il à comprendre.
    « Oui. J'ai peur que tu recommences si ça ne va pas. J'ai peur de cette fragilité en toi. J'ai envie de pouvoir te hurler dessus et claquer la porte dans un excès de colère sans avoir à m'inquiéter de ce que tu pourrais faire en mon absence. » Murmura t-elle en baissant les yeux. Il l’attira vers lui et la fit s’allonger contre son torse, il caressa lentement son dos, aidant les muscles de ses épaules à se relâcher. Lorsqu’il la sentit calmer il murmura doucement.
    « Te courir après et te rattraper si tu veux savoir. Si je te promets que ca n’arrivera plus. Je ne veux plus jamais que tu pleures à cause de moi. » Elle ne répondit pas, pourtant elle respirait lentement contre son cou. Il fronça les sourcils et s’éloigna de quelques millimètres d’elle afin de la regarder. C’est alors qu’il se rendit compte qu’un ange dormait entre ses bras. Un sourire effleura ses lèvres et il l’embrassa sur le front. « Tu as raison, piquons un petit somme. » Entrelaçant leurs doigts il nicha son visage dans les cheveux de sa compagne et ferma les yeux. La mort est douce, simple, vivre est plus difficile, mais vivre avec elle méritait de se battre.

    […]

    « Merci de m’avoir raccompagné jusqu’à la maison Duncan » Murmura Gretchen en regardant droit devant, elle évitait son regard depuis qu’elle s’était laissée aller entre ses bras.
    « Je te raccompagne jusqu'à ta porte. » Proposa t-il en sortant de la voiture pour lui ouvrir la portière. Prenant la main qu’il lui tendait elle sortie de la voiture et le suivit le long de l’allée sans lâcher sa main. Elle était épuisé, il passa un bras autour de sa taille pour la soutenir et continua de marcher.
    « Merci. »
    « De rien Princesse les amis sont fait pour ça. »
    Murmura t-il en effleurant sa joue d’un geste tendre. Ils se tenaient au bas des marches du perron lorsque brusquement Gretchen fut confrontée à son pire cauchemar.
    « Gretchen Adelaïde Driesen, peux ton savoir ce qui se passe ici ? » La voix sèche et froide sa mère résonna au dessus d’eux.
    « MAMAN ?! » Le cauchemar était réel, j’en ai bien peur.

    […]

    « Madame je suis navrée mais votre fils est occupé, il dort, je ne pense pas que le réveiller soit la meilleure chose à faire ! » Tenta de Vivienne en bloquant l’accès à la porte menant aux chambres.
    « Je me fiche de ce que vous penser. Laisser moi passé où je fais un procès à cet hôpital. » Menaça l’imposante quarantenaire en réajustant sur ses épaules la fourrure qui protégeait du froid son dos.
    « Madame… » S’exclama l’infirmière. / « Maman » Gronda Gretchen excédée par les manières de sa génitrice.
    « Vivienne ? Que se passe t-il ici ? » Un médecin venait de surgir alerté par les éclats de voix. / « Gretch ? Je pensais que tu devais dormir ? » Curtis, à la suite du médecin, venait de s’approcher d’eux. Lorsqu’il aperçut les yeux fous de la jeune fille il comprit que les ennuis étaient sur le point de commencer.
    « Docteur, ma femme et moi souhaiterions voir notre fils. » Expliqua de façon plus posé le père de Brendon en posant une main manucuré sur l’épaule de sa femme afin de la calmer.
    « Votre fils ? Oui bien sur je ne vois pas où elle le problème. Quel patient ? »
    « Brendon Drie… »
    Commença Madame Driesen.
    « Standford ! Brendon Standford » Intervinrent Curtis, Duncan et Gretchen d’une même voix s’attirant les regards surpris des quatre adultes.

    […]

    Brendon se serra plus étroitement dans son sommeil contre Océane, l’entourant de ses bras elle se trouvait à cheval entre son torse et le matelas pourtant la position ne semblait pas la gêner puisqu’elle dormait toujours et que ses doigts étaient fermement agrippés à la chemise de nuit de son compagnon. Brendon soupira de bien être et nicha son visage dans la cascade d’ondulation brunes de la jeune femme. Elle nicha plus profondément son visage dans le creux de l’épaule de son amant et cessa de remuer. Ils avaient l’air si paisible, et si heureux, apaisé par la présence de l’autre. Ils prenaient un repos bien mérité sans renoncer à la promesse qu’ils s’étaient fait. Ils étaient dans leur bulle, totalement détendu et profondément heureux, dans son sommeil Brendon souriait de ce sourire en coin qui faisait craquer la belle brune allongée contre lui. Ils s’accordaient un temps de pose. Bien sur ils savaient l’un comme l’autre qu’ils devraient parlés plus encore, que tout n’avait pas encore été dit, mais pour l’instant ils savouraient seulement la présence de l’autre à ses côtés. Bercés par la respiration de l’autre ils rêvaient, encore inconscient du drame qui sous peu allait se jouer.

    « Vous dites que cette trainée est autorisée à le voir ! » Tonna Mme Driesen en pénétrant dans les soins intensifs.
    « Maman ferme là ! » La voix de Gretchen prit tout le monde par surprise. « Cette trainée comme tu dis a sauvé la vie à Brendon ! Et c’est moi qui ait autorisé qu’elle soit auprès de lui. »
    « Ton frère n’est pas majeur et … »
    « Tais-toi ! Comme si tu avais idée de qui est ton fils ! Tu ignores tout de lui, de moi, de ce que nous avons traversé ensemble cet été ! Mais rassure toi maman on ne te demande même pas de t’intéresser à nous, non il veille sur moi et je veille sur lui. Ca a toujours été ainsi ! Carl était un bien meilleur parent que vous deux réunis ! Un domestique maman, un domestique, a plus d’importance à nos yeux que vous ! Alors ferme là ! »
    « Gretchen je … »
    « NON ! »
    Trancha la jeune femme d’une voix ferme. « Si tu rentres dans cette chambre, que tu le forces à prendre les armes contre vous à nouveau, je te jure que tu perdras ton fils et ta fille, mais je doute que c’est une quelconque valeur à tes yeux. Vous avez toujours adoré humilié votre fils. Mais cette fois je vous préviens ca ne se passera pas comme ça. Si vous rentrez dans cette chambre, dite adieu à vos enfants. »

    Gretchen avait raison cela n’avait aucune valeur à leurs yeux. La porte claqua derrière eux.

    « Curtis, Duncan. Rendez moi service, retenez moi avant que je ne fasse un scandale. »

    […]

    Brendon se réveilla en sursaut lorsqu’Océane lui fut arraché des bras. Le froid le réveilla. La peur qu’elle le quitte à nouveau le réveilla. Mais ce qu’il vit en ouvrant les yeux il n’aurait pu l’imaginer. Sa mère venait de remettre Océane sur ses pieds en la tirant par le bras, l’éloignant de son fils. Océane protestait, se débattait presque, encore embrumé par le sommeil. Brendon mit un certain temps à comprendre qu’il ne rêvait pas, son premier mouvement fut de se lever, il fut si prompt à mettre les pieds par terre qu’une violente douleur déchira son bras. Mais il n’y prêta pas attention, il vacilla, ses jambes tremblèrent, Océane se débattit et échappa à l’étreinte des doigts de la mère de son compagnon, elle fut auprès de lui au moment où ses jambes menacèrent de céder. Mais il la repoussa doucement et se dressa entre ses parents et elle, il était plus pale que la mort pourtant dans son regard brillait une lueur de défit.

    « Klaus… » Gronda sa mère.
    « Qu’est ce que vous venez faire ici ? » Aboya t-il à son tour.
    « Eloigne toi de cette trainée, c’est a cause d’elle que tu es là, j’ai demandé à ce qu’elle soit interdit d’entrée dans le service. La sécurité devrait être là dans peu de temps. » Prévint sa mère avec une flamme de colère dans les yeux.
    « Tu as quoi ?! » S’exclama Brendon furieux.
    « C’est finit fils, bientôt tout redeviendra comme avant. » Tenta de le calmer son père. Mauvaise idée.
    « Toi ne te mêle pas de ça ! » Gronda Brendon furieux en entrelaçant ses doigts à ceux d’Océane derrière son dos. « Qui vous a prévenu ? »
    « Un ami de la famille à son fils dans ta fraternité. »
    Expliqua froidement sa mère. « Des sanctions seront prises à son encontre bien sur, je n’ai pas encore pu joindre le doyen mais… »
    « Tais-toi ! Mais pour qui vous prenez vous ? »
    Gronda t-il. « De quoi vous mêlez vous ? Qu’est ce que vous venez faire ici ? »
    « Nous sommes tes parents et … »
    Se lança son père. Brendon éclata d’un rire sans joie.
    « Mes parents ? MES PARENTS ? C’est la meilleure de l’année celle là ! Vous avez dix neuf ans de retard je vous signale mes parents sont morts depuis des années pour moi ! »
    « Tu ne sais pas ce que tu dis, c’est la drogue, et cette trainée qui t’influences. »
    Argua sa mère en levant les yeux au ciel excédé.
    « Arrête de la trainée de trainée ! Arrête de faire comme si elle n’était pas là. Elle est ma famille, vous n’êtes rien pour moi, à part une adresse à laquelle faire envoyé mon courrier, vous n’êtes qu’une boite postale pour moi, vous ne serez jamais rien d’autre. Toute ma vie je n’ai pas été assez bien à vos yeux, et soudainement vous décidez de venir nous jouez un drame à la Soprano ?! » Il avança d’un pas, manqua de trébucher mais se retint au pied du lit médicalisé.
    « Tu ne sais pas ce que tu dis. »
    « Oh si je sais exactement ce que je dis, je n’ai jamais eut le temps ou l’occasion de vous le dire. Mais figurez vous que le coma m’a ouvert les yeux. Je sais exactement ce que je veux à présent. Et vous n’en faite pas partit. Alors sortez maintenant. »
    Lança t-il en désignant la porte du doigt.
    « Pas sans elle. La sécurité ne va plus tarder, nous parlerons plus tard des conséquences de tes actes Klaus ! »
    « ARRETE DE M’APPELER KLAUS ! »
    Hurla t-il à s’en déchirer les cordes vocales. « Je suis Brendon, j’ai toujours été Brendon… La différence entre vous c’est qu’Océane m’aime pour qui je suis…. Et vous savez quoi, je l’aime. Je l’aime ! Et ca vous ne le comprendrez jamais ! Elle est ma femme. » Prouva t-il en levant devant leur yeux ébahit son annulaire cerclé d’or. « Je l’aime et vous ne changerez rien à cela, vous ne pouvez plus rien contre ça. Alors allez vous en, sortez de ma vie, je ne vous laisserais plus gâcher ma vie, vous avez déjà assez fait de dégâts comme ça. » Choquer sa mère continuait de fixer l’annulaire de son fils. Brusquement elle fit demi tour, entraina son mari derrière elle et claqua la porte de la chambre.

    Epuisé Brendon se laissa tomber sur le matelas, les jambes tremblantes, la tête lui tournant, il ferma les yeux, tâchant de se ressaisir. Il avait mal, la douleur irradiait de son bras, c’est alors qu’il vit la tâche de sang qui s’épanouissait à hauteur de la veine de son coude au travers du pyjama d’hôpital. Il rit nerveusement en réalisant le spectacle qu’il avait donné à ses parents, hurlant avec les fesses à l’air. Il ne s’était pas rendu compte du silence qui avait envahit la pièce, ni des mots qu’il avait enfin prononcé. Des mots qu’il n’aurait jamais du dire pour la première fois comme une provocation envers ses parents. Il leurs avait jeté son amour pour elle en pleine tête comme pour les blesser.

    « C’est toi et moi bébé contre le monde entier. » Murmura t-il doucement.

    […]

    « Touch Down ! La vieille Peau est KO ! » S’exclama Curtis en entamant une danse de la victoire avec Duncan.
    « Arrêtez rien n’est gagné ! » S’exclama soudainement Gretchen en perdant patience.
    « Hey Mini Driesen c’est dans la poche à présent ! »
    « Non ! Non ! NON ! »
    Explosa t-elle.
    « Gretchen il vient d’envoyer vos parents au diable, sourit un peu ! »
    « Je ne peux pas, vous ne comprenez pas il vient de lui dire je t’aime ! »
    « Et alors ? »
    « Et alors, il ne l’avait jamais dit à personne… Et il vient de balancer ses trois mots, huit lettres, trois syllabes à la tête de mes parents comme une arme »
    « Oh merde… »
    « Voila, c’est exactement ça. »

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Océane J. Eono
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Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Vide
MessageSujet: Re: Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane]   Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] EmptyMar 24 Nov - 7:00

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« L'amour consiste à être bête ensemble. »
Paul Valéry


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    Parler. Un acte que l'on faisait tous les jours, du matin au soir, sans même y penser. Un acte simple, banal, qui pourtant pouvait s'apparenter à un véritable parcours du combattant. Océane n'était pas quelqu'un qui parlait beaucoup, elle gardait tout pour elle, souhaitant ne pas embêter son monde avec des problèmes secondaires, comme elle se plaisait à les appeler. Elle avait appris à se montrer forte, à ne rien laisser paraître, dans le but de ne pas blesser, de ne surtout pas déranger. Francis était quelqu'un qui parlait avec parcimonie, distillant les mots au point de ne prendre la parole que lorsqu'il y était contraint et que cela se révélait réellement nécessaire. Elle avait prit exemple sur lui, et devenait à son tour, une personne discrète et souvent jugée, à défaut, hautaine. C'était faux, elle n'était rien de tel, seulement elle exécrait devoir prendre la parole, cela lui coûtait à chaque fois qu'elle devait s'exprimer en public, et jamais elle ne se confiait. Ainsi, il était bien délicat de vouloir décortiquer Océane Eono, et prétentieux de prétendre la connaître. Même ses plus proches amis avaient souvent du mal à savoir ce qu'elle pensait, et avait appris à disséquer les expressions de son visage. Brendon était de ceux-là, mieux que personne il savait entrer dans son cerveau en lisant sur son visage. Il était comme elle, il parlait peu, ou tout du moins, lorsqu'il entrouvrait les lèvres, il s'agissait, plus souvent, de longues litanies scientifiques, que de réels profonds propos. Océane aussi avait appris à lire sur les traits de son visage, et pouvait dire, sans se tromper, lorsqu'il était soucieux, rêveur, inquiet, agacé, moqueur, triste ou énervé. Elle pouvait prévoir une tempête avant qu'il ne se mette en colère, et bien souvent, elle parvenait à mettre le doigt sur le fil de ses pensées, en réfléchissant comme lui. Cela avait beau être étonnant et susciter la jalousie de n'importe quel couple assistant à une telle scène, cela n'en n'était pas moins insuffisant au niveau de la communication. Quel couple, même le plus solide du monde, pouvait maintenir le cap sans réelle communication ? Ils n'y étaient pas parvenu. Elle avait beau lire dans ses pensées, il avait beau traduire ses traits, sans la voix de l'autre pour affirmer ou infirmer une crainte, les esprits paranoïaques et torturés des deux étudiants allaient bon train. Maintenant, ils n'avaient plus le choix, il leur fallait dépasser cette phobie de la discussion, et parler. Il fallait qu'Océane se fasse violence et accepte de prendre la parole sans se sentir ridicule. Car c'était là, le véritable problème, mettre des mots sur son ressentit la faisait se sentir ridicule, comme une collégienne souffrant de trop aimer. Toutefois, Brendon la connaissait bien, et le petit jeu qu'il inaugura entre eux, permit à la jeune femme de dépasser ses appréhension. Il lui suffisait de poser ses questions, et c'était lui qui se chargeait de parler. Il n'avait même pas inciter pour inverser les rôles au cours d'une seconde manche, c'était Océane qui l'avait décidé seule. Elle s'était rendue compte qu'il était plus simple de répondre aux questions que de les poser. C'était le questionneur qui révélait le plus de lui-même, en montrant ses failles et ses craintes au travers des questions posées. Après avoir donné d'elle-même, elle avait été curieuse de voir ce qui pouvait tracasser Brendon, elle qui pensait avoir toujours été aussi transparente qu'un livre ouvert pour lui. Dans un sens, elle n'avait pas tort, il savait mieux que personne poser les questions justes, celles qui tourmentaient Océane. Il chercha d'abord à se rassurer, voulant l'entendre dire qu'elle ne partirait plus. Elle le lui avait déjà dit, mais chaque fois, soit il était dans le vappes, soit il sortait à peine du coma. Cette fois elle dû le lui redire alors qu'il était conscient, et qu'elle sentait son regard pesé sur elle, caressant chaque parcelle de sa peau, la réchauffant de l'intérieur. Il entendait les battements de son coeur, il ne pouvait douter de sa sincérité. Oui, elle resterait avec lui, non, il ne s'agissait pas d'un sacrifice mais au contraire d'un acte égoïste de survie. Il la questionna sur Billy Lee, et lorsqu'elle vit sa mine piteuse en apprenant la vérité, elle ne put que regretter cette absence de communication entre eux. Combien de mois avaient-ils perdu en non-dit ? L'année précédente n'avait été jalonnée que de ça. Auraient-ils pu éviter tout cela s'ils avaient fait l'effort de se poser et de parler ? Brendon jonglait entre questions légères et questions profondes, réinstallant la bonne humeur dès qu'il sentait Océane flancher après une question douloureuse. Elle avait l'impression de retrouver cette complicité qu'elle pensait perdue à jamais. Même si elle avait accepté l'idée qu'elle ne pouvait vivre sans lui, qu'elle ne tolérait plus jamais de vivre sans lui, elle ne s'attendait pas à ce que les mots et les gestes reviennent si vite. Elle avait vécu tant de temps recluse, loin des "vivants", sans contact avec d'autres, qu'elle n'imaginait pas pouvoir donner et recevoir sans gêne et sans retenue alors même qu'il venait de rouvrir les yeux. Dans son imaginaire le plus optimiste, elle pensait devoir attendre des semaines, peut être des mois, avant de retrouver ce qui faisait d'eux le couple le plus fascinant aux yeux de tous. Pourtant tout était là, ses doigts caressant la peau de sa main qu'il avait posé sur son genoux, ne souhaitant pas rompre le contact physique, même si elle ne se trouvait qu'à quelques centimètres de lui, ses yeux émeraudes cherchant les siens, sans cesses, sa position s'ajustant sur la sienne lorsqu'il bougeait d'un mico-millimètre. Aucun des deux n'avaient conscience de cela, mais ce ballet de corps ne pouvait échapper à un oeil extérieur. Il passa un long moment à la questionner sans jamais qu'elle se défile, pas même lorsqu'il en vint à sa culpabilité dans l'histoire, à ce sentiment qu'elle ne pouvait ignorer tant il l'étreignait de toute part. Elle avait toujours eu une légère inclinaison à culpabiliser, allant jusqu'à se reprocher la mort de ses parents, ou encore le fait de laisser Francis seul pendant qu'elle passait du bon temps à San Francisco, alors il ne fallait pas trop qu'il espère la faire entendre raison sur ce sujet. Si elle ne l'avait pas quitté, si elle n'avait souhaité lui épargner la souffrance de sa propre présence, jamais il n'aurait commis un tel acte. Il prétendait ne devoir son nouveau statut de junkie qu'à ses origines sociales et son enfance new-yorkaise, mais Océane ne pouvait s'empêcher de remercier le ciel pour ça. Qu'aurait-il choisi comme instrument pour mettre fin à ses jours s'il avait été élevé dans le Montana, tout comme elle ? Certainement quelque chose de plus efficace, quelque chose qui ne lui aurait laissé aucun espoir de survie. Alors oui, dans un sens, Océane se satisfaisait de son choix peu judicieux. Pour le reste, elle était l'unique responsable. Puis arriva le sujet qu'elle redoutait tant. Elle savait qu'il était dangereux de se lancer dans pareil jeu avec lui, alors qu'il n'avait en tête qu'une seule et même question depuis son réveil : Le mariage. Elle aurait voulu qu'il se taise, qu'il n'aborde plus pareil sujet. Mais cela faisait partie des règles du jeu auquel elle avait accepté de jouer. Comment lui expliquer son ressentit sans le vexer ? Comment lui faire comprendre que cette idée le rebutait alors même qu'elle venait d'accepter de passer l'intégralité de sa vie à ses côtés ? Ce n'était pas l'idée du mariage en soi, qui lui collait des frissons, car, évidemment, elle se voyait, un jour, l'épouser, mais elle s'y voyait dans un futur lointain. Qu'allait-on penser d'eux ? Déjà que les rumeurs allaient bon train, un mariage si jeune était la porte ouverte à toutes les spéculations. Elle n'aimait pas être le centre de l'attention, et rien qu'à l'idée de ses soeurs se réjouissant par devant, avant de la condamner dans son dos, elle sentait la panique affluer dans ses veines. Non, pas si jeune, pas sur un coup de tête, pas juste parce que son inconscient comateux lui avait envoyé des images plus ou moins réjouissantes, d'un futur hypothétique. Pendant une seconde, elle s'imagina annonçant la nouvelle à Francis, et un frisson l'a parcouru de part en part. Pouah ! Non ! Quelle idée saugrenue. Toutefois Brendon s'accrochait à ce désir, n'en démordant pas. Il y tenait, elle pouvait le voir rien que dans sa façon de tourner et retourner machinalement l'anneau doré autour de son doigt, le caressant de l'index, alors qu'il brûlait la peau d'Océane. Elle le sentait peser autour de son annulaire alors même qu'il ne s'agissait que d'une supercherie destinée aux médecins. Il lui demanda si elle avait peur, peur de lui . La réponse lui vrilla le coeur. Oui, elle avait peur. Elle eut à peine le temps de baisser les yeux, qu'il la ramena contre lui, et tua dans l'oeuf les tourmentes pensées dans lesquelles elle s'apprêtait à plonger. Dans l'étreinte de ses bras, elle retrouva de cette sérénité dont elle avait manqué depuis des mois. Pas une nuit elle n'avait dormit correctement sans cette protection autour de son corps frêle. Elle avait le sentiment absurde que rien de mal ne pouvait lui arriver tant qu'elle se trouvait là, juste là, dans l'espace de ses bras. Même les nuits sans rêve, abrutie de somnifères n'avaient été efficaces sur elle. A présent, elle comprenait pourquoi. Elle venait de vivre 5 mois dans la peur, avec le sentiment d'être incomplète et surtout nue sans cette étreinte qu'il lui avait offert chaque nuit de leur relation. Sans qu'elle ne comprenne quoique ce soit, ses paupières se refermèrent, son souffle ralentit, elle n'avait plus conscience de rien, si ce n'est cette caresse apaisante dans son dos, ce coeur qu'elle entendait battre sous ce torse, et dans le lointain, cette voix qui lui murmurait qu'il ne recommencerait plus, qu'il ne la ferait plus pleurer. Était-ce la réalité, ou déjà un songe ? Peu importe, emportée par l'épuisement, elle dormait déjà.

[...]

    La pièce était plongée dans la pénombre la plus totale. Pas une lueur ne filtrait, si ce n'est une ligne orangée au ras du sol, si fine qu'Océane avait du mal à se dire qu'elle ne l'avait pas imaginé. Depuis combien de temps était-elle là, recroquevillée contre ce qui semblait être un mur, les poignets et les chevilles liées, le visage reposant sur une terre meuble et friable qu'elle n'avait de cesse d'inhaler et de recracher en toussant. Elle n'avait plus conscience ni du temps, ni de l'espace, elle ne faisait que ressentir le froid, la douleur de ses membres, et la peur. Elle avait peur. Elle ne savait pas de quoi, mais elle était certaine de devoir craindre le pire. Elle était fatiguée, non éreintée, mais elle savait qu'elle ne devait pas flancher. Elle devait sortir d'ici. Elle était attendue. Où ? Par qui ? Elle ne s'en souvenait plus, mais c'était vitale, elle le sentait. Après un effort ultime, elle parvint à libérer ses poignets, puis ses chevilles. Finalement libre de ses mouvements, elle se redressa en s'accrochant au mur. Elle n'avait plus de sens de l'orientation, et se raccrocha désespérément à ce trait de lumière vive. Elle ne voyait rien d'autre, que du noir, tout était noir, elle aurait pu tout aussi bien avoir les yeux clos, cela n'aurait pas fait grande différence. Elle avança, trébucha, se releva, consciente que sa tenue ne l'aidait pas. Qu'avait-elle sur le dos ? Elle ne pouvait même pas le voir. Elle avait conscience d'être couverte jusqu'à la gorge, d'être corsetée au niveau du buste, et les frictions d'étoffe qui lui parvenaient à chaque mouvement lui indiquait qu'elle ne portait pas son jean habituel. Elle se dirigea vers le trait orange, les deux mains en avant, et rencontra un autre mur. Elle était littéralement, coincée entre quatre murs. Prise d'hystérie claustrophobique, elle gratta de ses ongles contre le mur, hurlant à plein poumons. Le bout de ses doigts étaient à vif, lorsqu'elle rencontra un obstacle. Elle allait se remettre à hurler avant de comprendre qu'il s'agissait d'une poignée. Le trait orange était donc la lumière du jour sous une porte ? Sentant l'espoir renaitre elle appuya dessus de toutes ses forces. L'éclair de lumière fut vif, violent, déstabilisant. La jeune femme chuta et resta au sol, les deux mains contre ses paupières. La peur l'étreignit de nouveau, et un sentiment d'urgence vint s'y mêler. Elle était pressée. Elle s'en souvenait maintenant. Pourquoi ? Ça, elle ne le savait toujours pas. Ses paupières se rouvrirent, mais elle ne percevait qu'un halo de lumière vive. Elle se releva tout de même, et avança droit devant elle, sans réfléchir. On s'accrochait au tissu de son vêtement, on tentait de la retenir. On la fouettait, ses bras, ses jambes, son visage, on ne l'épargnait pas. Elle avançait tout de même, sans ralentir. Au contraire, elle accélérait, toujours un peu plus à mesure que la vue lui revenait, à mesure qu'elle s'habituait à la lumière. Elle courait à présent, tirant sur les pans de sa robe lorsque ceux-ci se prenaient dans une branche au sol, ou dans des ronces. Elle avait compris, à présent, que personne ne la retenait, personne ne la frappait, elle ne faisait que courir au travers d'un bois dense et inhospitalié. Elle percevait la lumière du soleil entre deux cimes d'arbres immenses, disproportionnés. Elle trébuchait, chutait souvent, se relevait toujours, le coeur au bord des lèvres, le sentiment d'urgence toujours plus imposant. Elle ne parvenait à recouvrer la mémoire, et s'énervait. Elle ne voyait pas la fin de ce bois, et s'énervait. La végétation la retardait, elle avait le sentiment qu'elle n'y parviendrait jamais, que le soleil ne serait pas pour elle. Était-ce après cela qu'elle courait ? Après le soleil ? Soudain, il y eu du bruit sur sa gauche. Un bruit de course. Elle pensa à un bête, ou pire, et accéléra sa course. La présence était encore loin, mais, étrangement, plus elle accélérait, et moins elle la distançait. C'était de plus en plus proche, comme si cet être avançait en diagonale, droit sur elle. Les arbres étaient plus diffus à présent, elle percevait le jour un peu plus loin. Quelques mètres, et elle pourrait finalement respirer. Ses pieds nus redoublèrent de vigueur contre la terre, ignorant la douleur des diverses écorchures plus ou moins sévères. Les branches se prenaient toujours dans ses cheveux, dans ses vêtements qui devaient être en piteux état, mais elle ne s'en souciait guère, elle ne songeait plus qu'à échapper à son poursuivant. Il était tout proche, elle entendait le bois sec craquer sous chacun de ses pas. Il courait, tout comme elle, il avait le souffle rauque, il semblait épuisé, tout comme elle. Elle avait peur de lui. Elle avait peur qu'il lui fasse mal. Elle aurait voulu l'éviter, mais elle comprit rapidement que s'il courait en diagonale droit vers elle, elle en faisait de même. Elle courait droit vers lui. Elle aurait souhaité s'arrêter, faire demi-tour, l'éviter, mais un simple regard en arrière lui rappela le chaos qu'elle venait de traverser. Tout n'était que ténèbres dans son dos. Ses jambes refusaient de s'arrêter, au contraire, elles accéléraient, la rencontre était inévitable. Puis, entre deux arbres, elle perçu sa silhouette. Il courait, droit devant lui, pas vers elle, mais vers le soleil, tout comme elle le faisait. Il n'était pas là pour lui faire du mal, il fuyait les ténèbres, lui aussi. Plus que quelques mètres, et elle pourrait le rejoindre. Il lui sourit. Elle fit de même, sentant s'infiltrer en elle l'Espoir. Sa vitesse redoubla, et ce fut un boulet de canon qui aboutit dans la clairière, en même temps que lui, à quelques centimètres de lui. Ils ne ralentirent pas, continuant de courir en plein soleil, loin de l'hostile forêt, mais sa main vint s'emparer de la sienne, et y entremêla leurs doigts. Elle se sentait bien, heureuse, satisfaite, rassurée. Les rayons du soleil caressaient sa peau, la réchauffaient, alors que la peur la quittait. Elle se rappelait pourquoi elle se savait attendue. C'était lui qui l'attendait. Sous ses pieds, la douceur de l'herbe fraîche semblait vouloir panser ses plaies. Elle n'avait plus mal. Elle ne se sentait plus traquée, moins sauvage, et décida de ralentir un peu. Ils avaient tout leur temps à présent. Sa main ne quitta pas la sienne, tandis qu'elle étudiait ses traits. Il était si beau, si souriant, si rayonnant. Elle avait couru après le soleil sans se douter que c'était lui, son soleil. Son costume était déchiré par endroit, le bas de son pantalon noir tâché de terre. Ils s'étaient arrêtés, et Océane pu enfin jeter un œil à sa propre tenue. Elle n'était pas mieux que lui, des lambeaux de robe trainaient au sol, la dentelle sur sa gorge avait été arraché, son corset lui meurtrissait les côtes, et le blanc neigeux du tissu était maculé de tâches sombres. Alors elle comprit. La mémoire lui revint, et elle releva les yeux pour fixer l'horizon. Elle n'y avait pas prêter attention, mais au loin, on pouvait distinguer une assemblée sagement assise sur des rangées de chaises, un orchestre, un autel, un officiant. Son cœur eut un raté, et elle se rappela l'urgence de sa course. "On peut encore faire demi-tour" glissa la voix suave à son oreille, consciente du malaise éprouvé par la jeune femme. Alors elle se retourna, contempla les ténèbres qu'elle venait de laisser derrière elle, pressa la main de son compagnon, et fit un pas en direction de l'autel.

[...]

    Inconsciemment, elle resserra l'étreinte de son bras autour de son cou, nicha son visage un peu plus en profondeur, plaquant son front contre sa peau chaude, inhalant le doux élixir si rassurant, alors qu'un sourire se dessinait sur ses lèvres. Elle avait cessé de s'agiter, à croire que le mauvais rêve était passé, et reposait, calme, entre les bras accueillants, sécurisants. Elle n'avait plus peur, son corps, tout comme son esprit, était apaisé. Lorsqu'elle serait tirée de ses songes, lorsqu'elle reprendrait pied dans la réalité en ouvrant les paupières, sa décision serait prise, son inconscient aurait répondu à sa place et fait taire ses craintes et ses angoisses. Elle pouvait dormir tranquille, le pire était passé. Enfin, c'était ce qu'elle croyait. Pourtant, quelque chose vint troubler le calme latent. Des éclats de voix, ou tout du moins, quelque chose qui y ressemblait. Dans le rêve d'Océane, cela se traduisit par une pluie fine qui vint tremper ses joues comme des larmes, puis un coup de tonnerre au loin. La pluie redoubla le ciel se couvrit, et rapidement elle eut froid... très froid... Elle ouvrit les yeux juste à temps pour voir le corps de Brendon s'éloigner d'elle. Non, c'était elle qui s'éloignait de lui. Contre sa volonté. Elle sentait l'étau d'une main sur son bras. Des doigts puissants, agressifs, qui n'avaient que faire du mal qu'ils lui infligeaient. Elle cria, protesta, gigota en tout sens pour que ce calvaire cesse. Elle ne savait pas s'il s'agissait d'un rêve ou de la réalité et elle s'en fichait. Elle voulait juste que ça s'arrête, qu'on la laisse retourner auprès de lui. Elle ferma violemment ses paupières dans l'espoir qu'en les rouvrant, cette ignominie eut cessé. Mais il n'en fut rien, cette femme la maintenait toujours fermement sans même la regarder, et la pièce entière semblait suspendue dans le temps jusqu'à sa prochaine intervention. Pourtant, ce ne fut pas elle qui réanima la chambre, mais Brendon. Il voulu se lever, arracha sa perfusion, provoquant un mouvement de panique chez Océane. Elle parvint à se soustraire de cette étreinte glaciale, et se rua vers lui, cherchant à le retenir avant qu'il ne chute. Il parvint à se stabiliser à temps, et la repoussa derrière lui, comme s'il cherchait à la protéger d'un quelconque danger. Elle ne comprenait pas, n'avait pas eu le temps de chercher à comprendre, pourtant, étrangement, elle ne se sentait pas en danger, elle le sentait, lui, en danger. Elle aurait souhaité intervenir, l'obliger à se recoucher, se positionner en bouclier jusqu'à ce que quelqu'un intervienne et fasse sortir ces gens. Les limbes du sommeil étaient difficiles à faire disparaitre, et pourtant, il suffit d'un mot, d'un seul, pour qu'Océane reprenne pied avec la réalité. "Klaus...". Ce timbre, ce ton, cet accent pète sec. Il n'y avait qu'une personne au monde qui l'appelait ainsi, à part Océane quand elle cherchait à le mettre hors de lui. Il n'y avait qu'une seule personne au monde pour l'arracher à ses bras sans un soupçon d'empathie. Il n'y avait qu'une personne au monde qui la considérait, elle, comme une traînée : Mme Driesen. Le sang d'Océane ne fit qu'un tour, puis se glaça, alors que son front venait s'échouer contre le dos de son compagnon en signe de résignation. La fête était finie. La mère de Brendon le confirmait en précisant qu'elle avait avertit la sécurité de l'hôpital. Elle pouvait l'insulter autant qu'elle le souhaitait, lui infliger toutes les sanctions qu'elle voulait, elle ne pourrait jamais lui faire pire que ce qu'elle venait de faire. Son droit d'entrée dans cette chambre d'hôpital était le bien le plus précieux qu'elle possédait, et en une fraction de seconde, elle venait de plonger Océane dans une profonde apathie. Elle n'écouta pas la suite, elle se foutait de ce qu'il pouvait dire sur elle. Elle ne parvenait à sortir de cette léthargie, même si la rage couvait en elle. Elle sentait les doigts de son compagnon s'emmêler aux siens, elle repensa à son rêve, l'envisagea avec un sourire amer. Elle entendait sa voix gronder, elle avait conscience de son emportement. Elle craignait pour sa santé, mais ne faisait plus attention à la conversation. Elle aurait voulu qu'il se calme, qu'il se repose. Elle n'osait imaginer les battements de son cœur. L'encéphalogramme serait devenu fou. Il la sortit de cet état comateux en hurlant à plein poumons. Elle sursauta, et tenta de l'apaiser en plaquant une main contre sa peau. Elle aurait voulu prendre son sac et sortir docilement, juste pour qu'il cesse de s'agiter de la sorte. Cela ne mènerait à rien à part à le tuer. Elle trouverait une solution, plus tard, soudoierait Vivienne, entrerait par effraction s'il le fallait, mais en attendant, elle voulait juste qu'il se calme. Elle allait mettre son plan a exécution lorsqu'il reprit la parole, et que ses mots la clouèrent au sol. C'était surréaliste, impossible, impensable. Il ne pouvait pas lui avoir fait ça. Il ne pouvait pas se comporter ainsi, ce n'était pas lui, ce n'était pas son soleil, son wonderwall, il n'aurait pas fait ça, pas lui. Inconsciemment elle recula d'un pas, les yeux fixés sur cet anneau qu'il brandissait avec rage. Les larmes lui montaient aux yeux. Après tout ce qu'ils venaient de traverser, après tout ce qu'ils s'étaient dit, ce qu'ils s'étaient promis, il gâchait tout ? Elle sentait les regards des deux intrus peser sur son propre annulaire, où elle avait glissé un cercle doré similaire, quelques minutes avant de s'endormir, mais elle n'y prêtait pas attention. Elle était à deux doigts d'exploser, ses sourcils se fronçant, un écœurement flagrant teintant les traits de son visage. Les parents de Brendon se méprirent sur son expression, la prenant pour eux, et finirent par tourner les talons devant ce couple qu'ils imaginaient soudés et mariés. Cet écœurement, elle ne l'éprouvait pas pour eux, ni même envers Brendon. Elle s'écœurait toute seule d'avoir été aussi sotte. Encore une fois elle y avait cru, elle avait été naïve face aux belles phrases et la sincérité touchante de Brendon, et encore une fois elle se rendait compte qu'elle était seule dans cet amour. Surement croyait-il sincèrement l'aimer, pourtant il n'agissait que par contradiction envers ses parents. Il n'avait de cesse de faire le contraire de ce qu'ils attendaient de lui. Et elle ? Quel rôle jouait-elle ? Celui de la pauvre fille pas assez bien sur laquelle il avait jeté son dévolu. Elle recula encore, imperméable à tout mouvement dans la pièce. Elle avait conscience d'être de nouveau seule avec lui. Sans cette intervention, elle aurait certainement profité de l'occasion pour retourner se lover contre lui, comme son corps le réclamait. Mais pas là. Maintenant elle ne voulait plus, elle refusait cette faiblesse. Elle avait envie de fuir. Elle restait immobile, loin de lui, fixant toujours la porte sans un mot. Il attira son attention en murmurant quelque chose qu'elle ne comprit pas tout de suite. Seul le "bébé" lui parvint distinctement, et elle tourna son regard triste vers lui. Il s'était réinstallé dans le lit, épuisé comme elle s'en était douté, une tâche rouge s'élargissant sur la manche de sa chemise. "5... 4... 3... 2... 1..." murmura Duncan, le nez contre la porte, flanqué de ses deux acolytes. Mais Océane ne l'entendit pas, la porte étant fermé. Toutefois, comme l'avait prévu son ami, elle entrouvrit les lèvres en même temps qu'il prononçait le "zéro."

    "Pourquoi ?" Ce fut son seul mot. Les bras ballants le long du corps, le regard vide, elle avait murmurer cette question, telle une supplication, alors qu'elle connaissait déjà la réponse. Peut être espérait-elle encore qu'il saurait rétablir leur bulle en un seul mot, mais malheureusement il ne prononça rien. Il se contenta de la fixer avec perplexité, comme s'il ne comprenait rien de sa réaction. "Pourquoi, Driesen ? Nom d'un chien, pourquoi ?" Répéta-t-elle en s'emportant légèrement devant son mutisme et son incompréhension. La lune de miel était finie, le "Driesen" était de retour. Agacée, stressée, elle baissa la tête, enfonçant ses doigts dans ses cheveux, les ramenant en arrière tout en affichant une mine douloureuse. "C'est pour ça que t'étais si pressé ? Ça explique tout !Et comme ça a pas été assez vite, hop, un petit mensonge et le tour est joué ! Du moment que ta mère pique sa crise, ça te va ! Et dire que j'allais dire "oui" ! Putain, c'est pas possible d'être aussi conne !" Ses doigts s'accrochaient dans ses mèches brunes, les torturant, prête à les arracher, alors qu'elle grimaçait sous la torture que lui infligeait son cerveau en lui renvoyant les images et souvenirs de sa propre naïveté. "C'est pour ça que tu me l'as jamais dis. C'était pas à moi que tu voulais le dire, c'était à tes parents, c'est ça ? Fallait bien les décevoir ! Qui mieux qu'une pauvre pouilleuse du Montana, hein ? J'étais le choix idéal ! Y avait pas pire que moi ! Et maintenant, c'est quoi la suite ? Devenir peintre en bâtiment et prétendre avec rage qu'il s'agit d'une véritable vocation ? Tu vas foutre ta vie en l'air juste par esprit de contradiction ?" Elle se tenait toujours à bonne distance, les yeux fixés sur le sol. Mais brusquement elle releva la tête, et le contempla avec amertume. "Tu veux savoir le pire ? C'est que malgré tout, je m'en fiche. Je m'en fiche que tu fasses ça pour les faire chier, je m'en fiche que tu m'aimes moins, ou pour des raisons connes, je m'en fiche que tu foutes ta vie en l'air, et que je sois une des causes. Je m'en fous que tout le monde me montre du doigt comme la fille qui n'a aucune volonté, aucun amour propre. Je suis peut être le pire choix de la Terre, et même si c'est pour ça que je suis ton choix, je suis quand même ton choix." Elle baissa de nouveau les yeux, avant de pivoter vers la porte. "Il va juste me falloir un peu de temps pour l'encaisser." Ajouta-t-elle en rejoignant cette dernière. Malheureusement, lorsqu'elle l'ouvrit, elle se retrouva face à trois crétins, visages fermés ou anxieux, bras croisés sur leurs torses, lui bloquant le passage. Elle avança d'un pas en imaginant qu'ils allaient se décaler, mais il n'en fut rien. "Sérieux, si vous ne me laissez pas passer, je vous encastre dans le mur ! C'est pas le moment, s'il vous plait !" Cracha-t-elle en tentant de mesurer sa voix. Curtis jeta un coup d'oeil interrogateur à Duncan, qui se décala en lui faisant signe de l'imiter. Seule Gretchen resta stoïque, bloquant le passage alors qu'Océane fulminait toujours un peu plus. Finalement, souhaitant éviter le scandale, Duncan l'attrapa par la taille pour la faire reculer.
    "Tu peux pas partir ! T'as pas le droit ! T'as promis !" Hurla la sœur de Brendon au dos d'Océane qui s'éloignait, en tentant de se soustraire de l'emprise de Duncan.
    "Je ne pars pas" Répondit Océane d'une voix lasse, sans pour autant s'arrêter. "J'en suis incapable." Elle disait vrai, elle n'avait même pas prit son sac, ni sa veste. Il lui fallait juste un peu d'air, histoire de mettre ses idées au clair. "Faites venir une infirmière, il a arraché sa perf." Ajouta-t-elle avant de dépasser les doubles portes à battant, et de disparaitre aux yeux de tous.

[...]

    Assise sur le muret, les jambes repliées contre son buste, elle tirait sur sa cigarette avant de relâcher des volutes de fumées d'entre ses lèvres. Ses doigts jouaient frénétiquement avec le briquet, alors que ses yeux restaient perdu dans le vide. Le soleil était haut dans le ciel, probablement à son zénith, pourtant elle ressentait le froid. Pas un froid extérieur comme celui d'une brise légère, mais un froid intérieur. Elle n'en était pas au stade du vide qu'elle avait pu ressentir durant de long mois, mais le sentiment de plénitude l'avait déserté. Elle n'était plus complète. Le ballet incessant des voitures et des ambulances sur le parking ne parvenait à la tirer de ses pensées. Elle avait été franche lorsqu'elle lui avait dit qu'elle se moquait des raisons de son choix, peut être même un peu trop franche. Elle s'écœurait une nouvelle fois, comment pouvait-elle être dépendante au point d'accepter une chose pareille, d'accepter d'être moins qu'un second choix ? Elle aurait voulu pouvoir faire preuve de fierté, et refuser cette position, mais elle avait abandonné cela au moment où elle l'avait cru mort. Elle ne pouvait vivre sans lui, et ça n'avait pas changé sous prétexte qu'il ne l'aimait pas, ou du moins pas autant, ni comme il le prétendait. Elle aurait voulu pouvoir faire preuve de cette noblesse d'âme qu'elle avait connu il y a cinq mois, et le quitter pour qu'il ne gâche pas sa vie avec elle, mais elle était devenue égoïste et ne voulait plus de ces ténèbres. Il lui avait si bien mentit. Ou peut être était-ce elle qui avait tellement eu envie d'y croire. Elle était entrain de s'allumer une nouvelle cigarette avec le bout incandescent de la première, lorsqu'une voix toute proche s'éleva.
    "Si je m'approche, je risque de finir dans le mur ?" Duncan se tenait à quelques mètres d'elle, prudent. Elle lui jeta un bref regard, puis retourna à la contemplation du parking qu'elle ne voyait même pas. Sans réponse de sa part, Duncan prit ça pour une invitation, et vint s'asseoir à ses côtés sur le muret. "T'en as fumé combien ?" Demanda-t-il en reluquant la cigarette qui se consumait à vue d'oeil.
    "Pas compté." Répondit-elle sans un regard. Elle était nerveuse, anxieuse, et dans ce genre de cas, il lui fallait sa dose de nicotine. Elle tira une nouvelle fois sur le petit cylindre, avant de retomber dans le mutisme et l'immobilisme. Duncan, à côté, garda le silence, se contentant simplement d'être là si elle souhaitait parler. Mais ce n'était pas le cas, elle ne voulait surtout pas parler. Et pour dire quoi ? Au bout d'un long moment, il leva le bras, et hasarda une main dans la nuque de la jeune femme. Cette dernière, dans un sursaut, s'extirpa de sa caresse, avant de lui lancer un regard où se mêlait courroux et peur.
    "Quitte-le, Océane." Lança-t-il, heureux d'avoir capté son regard.
    "NON !" S'écria-t-elle sans, toutefois, trouver quelque chose de plus construit à lui répondre.
    "C'est ce que je voulais entendre." Avoua-t-il dans un sourire malicieux.
    "Je ne te suis pas, Dunc'." Elle le fixait, perplexe, cherchant à comprendre où il voulait en venir. Elle connaissait pourtant bien les tribulations de ses raisonnements souvent tiré par les cheveux, mais cette fois, elle ne parvenait à cerner la morale de l'histoire.
    "C'est moi qui ne te suis plus, Océ. Si tu n'as pas l'intention de le quitter, alors pourquoi es-tu ici, toute seule, dans un affreux parking, alors qu'il se trouve là-haut comptant les minutes jusqu'à ton retour, à défaut de pouvoir te rejoindre ?" Il ne perdait pas son sourire, comme s'il était fier de son raisonnement, fier de l'avoir piégé.
    "Je te l'ai dit, j'ai besoin de prendre l'air."
    "Tu as fait tout un cake pour pouvoir entrer dans cette chambre, t'as limite fait un scandale quand on t'a demandé de t'absenter le temps de prendre une douche, t'as refusé de dormir pour revenir le plus vite possible, et maintenant tu désertes à la première occasion, tu trouves ça logique ?"
    "Qu'est-ce que tu essayes de me faire dire ? Qu'est-ce que tu veux savoir ? Tu n'as rien à apprendre de moi, je suis sûre que tu as entendu toute la dispute, alors vas-y, crache le morceau, dis-moi où je me suis plantée !"
    Cette fois, elle perdait patience. Sa voix s'éleva, sa cigarette vola jusqu'au sol, et elle se redressa, comme si elle ne parvenait plus à tenir sagement en place.
    "Qu'est-ce qui te fais dire que tu t'es plantée ?"
    "Ton sourire en coin ! Et ton insistance pour que je monte le retrouver ! Parle !"
    "Non, toi, parle ! Ça ne t'a pas suffit tout ces quiproquos et malentendu, fallait vraiment que tu recommences ?"
    Duncan n'haussait pas la voix, il parlait toujours calmement, un peu trop peut être pour les pauvres nerfs d'Océane.
    "Mais j'ai parlé ! Je lui ai dis ! Qu'est-ce que tu voulais que je fasse de plus, bon sang ?"
    "Que tu le laisses répondre, peut être ?"
    "Pour quoi faire ? Qu'est-ce qu'il aurait pu répondre à ça ?"
    "Heu... Sans trop m'avancer, je dirais "arrête le café, Chérie, ça te bousille le cerveau." ou un truc dans la même veine."
    "Ca n'a rien de drôle."
    "Je sais bien."
    "Alors arrête !"
    "J'aimerai bien, mais j'arrive pas à te laisser faire des conneries sans réagir. Que tu sois choquée par ce que ses parents ont dit de toi, ok, je veux bien, mais par ce que lui a dit, j'avoue ne pas comprendre. C'est vrai, il n'aurait pas dû mentir et dire que vous étiez mariés, mais tu as tout de même conscience qu'il a fait ça pour les empêcher de te foutre à la porte du service, pas vrai ?"
    Il observa le visage d'Océane changer de couleur, avant de se taper le front du plat de sa main. "Et bah non, elle en avait pas conscience ! Tu peux m'expliquer a quoi te sert ton Q.I hors norme si t'en fais jamais usage avec lui ? Pourquoi tu t'enflammes toujours dès qu'il dit un truc ?"
    "Non, mais ok, pour le coup de l'alliance, ça se tient, mais ça n'explique pas le fait qu'il m'avait jamais dis je t'aime, alors qu'il l'a balancé à ses parents super facilement."
    Tenta-t-elle de répliquer sans grande conviction.
    "Tu t'es pas dit qu'il avait peut être besoin d'un déclic, et que ses parents le lui ont fournis en remettant en question ta légitimité à ses côtés ?" Une nouvelle fois elle resta sans réponse, immobile, son regard perdu dans le sien. "J'ai pas réponse à tout, Océ, j'étais pas avec vous durant votre "explication", mais j'étais là lorsqu'il a craché tout ça au visage de ses parents, et je t'assure qu'il n'avait rien du gosse rebelle qui veut faire mal. A mes yeux il n'a fait qu'affirmer celui qu'il est, un mec amoureux. Amoureux de toi, ma belle." Acheva-t-il doucement en lui attrapant tendrement le menton.
    "J'ai fait une connerie, Duncan, pas vrai ?"
    "Ce ne sera pas la première."
    Annonça-t-il en tentant de la prendre dans ses bras. Mais cette dernière feinta, passa sous son bras, et se mit à courir en direction de l'entrée de l'hôpital. "Hey, mais, tu fais quoi ?" Hurla-t-il, les bras ballants, comme un couillon.
    "Je vais rattraper mes conneries." Répondit-elle sans se retourner.

[...]

    Elle était essoufflée en arrivant à la porte de la chambre. Elle n'avait pas eu la patience d'attendre l'ascenseur, aussi avait-elle grimpé les marches quatre à quatre, en oubliant, parfois, de reprendre sa respiration. A l'entrée du service, les gars de la sécurité étaient entrain de subir un lavage de cerveau par l'infirmière dont Océane avait du mal à se souvenir du prénom. Vivienne ! C'est ça ! Un des gaillards venait de le prononcer, avant de lui demander si elle était sûre de son coup. Sans vraiment qu'Océane ne comprenne pourquoi elle faisait ça pour eux, elle l'entendit répondre que oui, qu'elle avait tout un dossier très précis sur Brendon Stanford, et qu'elle pouvait affirmer que ses parents étaient décédés depuis des années. Océane profita de cette diversion pour entrer sans se faire remarquer, et reprendre sa course dans les couloirs. Elle ne freina qu'en arrivant à hauteur de la 549, glissa sur le lino, et fut rattrapée in extremis par un Curtis qui en sortait. Elle ne lui prêta pas attention, et entra en trombe dans la chambre.
    "... devez cesser de vous agiter, c'est pas sérieux, voyons." Était entrain de glousser une rousse sculpturale en blouse moulante, penchée au-dessus d'un Brendon qu'Océane ne pouvait que deviner. "Vous n'êtes pas encore autorisé à vous lever, mais si vous avez besoin de quoi que ce soit, il vous suffit d'appuyer ici..." Annonça-t-elle en se saisissant du bip d'appel. "... et j'accours dans la seconde, soyez-en sûr." Sa voix mielleuse à souhait provoqua une montée de violence chez Océane, qui dû se retenir pour ne pas lui sauter dessus, et la faire sortir de la pièce en la tirant par sa crinière flamboyante.
    "On en doute pas un instant !" Finit-elle par susurrer sur le même ton que la rousse, signalant, de ce fait, sa présence pour la première fois. "Mais on va se passer de vos services, il a déjà une infirmière personnelle." La rousse se releva, puis jeta un regard un peu surprit à Océane. Cette dernière aurait parié qu'elle avait lu un peu de déception dans ses yeux, mais peut être n'était-ce que sa jalousie qui parlait. La blouse moulante ne prononça pas un mot de plus, s'empara de son matériel médical, et virevolta jusqu'à la porte. Elle n'était pas humaine, cette fille, elle semblait tout droit sortie d'un film pour adultes. Océane la suivit du regard, incrédule, avant de se retourner vers Brendon une fois que la porte fut refermée. On aurait dit qu'un semi remorque venait de lui passer dessus. Ce n'était pas loin de la vérité, puisqu'il venait de subir, une énième fois, un coup de la tornade Eono. Il allait vraiment falloir qu'elle se tempère afin de l'épargner un petit peu. Surtout dans son état. Elle hasarda un sourire, puis pivota sur ses talons pour rejoindre la porte. D'un mouvement preste, elle fit rouler les stores sur eux-même, les isolant, ainsi, du reste du couloir, qu'importe ce qu'il pourrait s'y passer. Une fois débarrasser des regards curieux de Curtis et Gretchen, elle alla rejoindre le lit. Sans un mot, sans une ombre d'hésitation, elle en souleva le drap pour se faufiler un l'intérieur et s'octroyer une étreinte qu'elle n'était pas sûre de mériter. "Je suis désolée, j'avais encore tout compris de travers." Chuchota-t-elle en se fondant contre lui. "Tu me pardonnes ?" Elle venait de reculer son visage, juste assez pour le supplier du regard comme une enfant prise en faute. Ou une chieuse de première. Un vague sourire se peignit sur ses lèvres à cette simple idée, et elle retourna se réfugier dans son cou, se serrant tout contre lui à la recherche de sa présence, de la simple chaleur de son corps. "Tu savais que 4 infirmières sur 5 le sont parce qu'elles ont été incapables de finir leurs études de médecine ? Ça expliquerait le problème de blouse trop petite. Elle a pas dû comprendre la notice du lave-linge." Sa jalousie venait de se faire entendre, avec humour, certes. Elle entendait d'ici la réponse de Brendon, qui se proposerait certainement d'aller dispenser quelques cours de lave-linge à la grande rousse. Du moins, c'est ce qu'aurait fait le Brendon d'il y a cinq mois, celui qui ne résistait jamais à la tentation de la pousser dans ses retranchements juste pour le plaisir d'apprendre combien elle l'aimait. Comme si l'amour était quantifiable et que la jalousie était une unité de valeur. Mais les choses avaient changé, maintenant il savait ce qu'elle était prête à endurer pour lui, pour quelques miettes de son amour, de façon excessive parfois comme il venait d'en avoir la preuve. Elle aussi devait apprendre à ne plus douter de lui, surtout pas après le geste désespéré qu'il venait d'avoir. "Je suis tellement désolée..." Souffla-t-elle, encore une fois, contre sa peau, après un moment de silence. "Tu n'as pas le monopole du manque de confiance en soi, on dirait." C'était bien ça le problème, ce n'était pas tant qu'elle doutait de lui, mais plus d'elle. Elle n'était pas celle que ses parents avaient prévu pour lui. Elle n'était pas celle qu'elle-même aurait vu pour lui. Mais le destin ne respecte pas forcément la notion de logique. C'est tellement plus marrant ainsi.

[...]

    "On avait dit combien ?"
    "50 $ !"
    "T'es sûr ? C'était pas 10 ?"
    "Gretchen ?"
    "Shhhhhhhh ! J'entends plus rien !"
    "Arrête d'espionner à cette porte, et dis à Curtis qu'on avait parié 50 billets !"
    "Oui, oui, 50."
    La jeune femme agita nonchalamment sa main, comme pour se débarrasser d'eux, l'oreille toujours collée à la porte de la chambre 549. En cet instant, elle maudissait Océane Eono et sa brillante idée de fermer les stores !
    "Tu vois ? C'était 50 !"
    "Ok, mais avant de te les donner, je veux vérifier que tous les termes du contrat ont bien été respectés."
    "T'es gonflant, vieux !"
    "Est-ce que tu as utilisé une arme de protection tel que fouet, flash ball, taser ?"
    "Curtis, t'es lourd."
    "Est-ce que tu l'as menacé d'une quelconque façon ?"
    "C'est quoi cette question débile ?"
    "Je veux savoir si elle est revenue de sa propre initiative ou sous la contrainte."
    "On parle d'Océane, là. Tu crois vraiment qu'on peut la manipuler ?"
    "Ok, ok. Bon, alors il ne reste plus qu'à vérifier que tu n'as perdu aucune partie de ton anatomie, puis l'argent sera à toi."
    "Il ne me manque rien, Curtis ! Pas même un cheveux ! T'as perdu, admet-le, c'est tout ! Je t'avais dit que je la ferais revenir sans y perdre la vie. Elle est dans la chambre, je suis en vie, je veux mes 50 billets !"
    Il tendait la main en direction de son "frère", prêt à empocher ses gains.
    "Tu fais crédit ?"
    "Non !"
    "Bon alors, quitte ou double ?"
    "Tu proposes quoi ?"
    "Je te parie que j'obtiens le numéro de l'infirmière cochonne !"
    "Pari tenu !"
    "Vous allez pas bientôt la fermer, oui ?"
    Explosa Gretchen. "J'essaye de comprendre pourquoi la petite sirène parle de lave-linge !"
    En un clin d'oeil, tout trois se retrouvèrent l'oreille collée contre la porte, tandis que Vivienne traversait le couloir en leur jetant un regard tendre.
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Brendon K. Driesen
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Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Vide
MessageSujet: Re: Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane]   Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] EmptyMar 8 Déc - 22:45

Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] 29636861

Lost & Insecure, you found me !
Why you avoid every time?
Just a little late, you found me !


.




    Parler. Pour la plus part des gens parler était une chose facile. Pour Brendon, pour Océane parler était un acte qui rejoignait la mort, la perte de l’autre, sur la longue liste qui contenait tout ce dont ils avaient horreur. L’un comme l’autre avait toujours été plus doué pour les gestes que pour les mots, et parler était aussi dur pour eux que subir une opération au nom compliqué. Brendon avait été élevé ainsi, il n’avait jamais eut personne a qui se confier, ses parents étaient des gens étranges qui refusaient que leurs enfants s’approchent de trop près, il n’avait que Gretchen, et leur nurse, mais il ne pouvait pas tout leur dire. Il avait donc développé ce côté secret, mystérieux et avait apprit à taire ce qu’il ressentait, a agir plutôt que de parler, a remplacer ce qu’il était incapable de formuler par des actes concrets. Durant de longues années il s’était cru incapable d’aimer, il avait crut que quelque chose était brisé en lui, cassé, irréparable et puis il y avait eut Océane Eono. La seule, l’unique amour de sa vie. Tout ce dont il avait besoin, tout ce qu’il voulait, tout ce qu’il désirait. Mais il avait été incapable de l’aimer correctement, il avait été incapable de lui dire trois petits mots, incapable de lui avouer ce qu’il ressentait pour elle, incapable de la retenir. Il l’avait laissé partir persuader qu’il agissait au mieux, qu’il ne la méritait pas, qu’elle serait mieux sans lui. Et il avait souffert, en silence, enfin c’est ce qu’il croyait. Chaque jour était une épreuve, chaque jour de plus sans elle était une épreuve, chaque jour la douleur prenait plus d’ampleur que le jour précédent. Il n’était que l’ombre de lui-même, il était persuader que personne ne pouvait comprendre ce qu’il éprouvait, car il était le seul a éprouver ce qu’il ressentait pour Océane. Ni Curtis, ni Getchen ne pouvaient comprendre. Personne ne pouvait saisir l’ampleur de sa douleur car personne n’avait jamais aimé comme lui une femme. Jamais personne n’avait ressentit pareil douleur, culpabilité, haine, amour, douleur, personne ne pouvait comprendre quelque chose qu’il était incapable d’expliquer. Personne. Il était persuadé d’être le seul affecté par son attitude, mais il n’avait pas comprit qu’Océane Eono n’était pas la seule personne dans ce bas monde qui l’avait un jour aimé pour qui il était. Curtis, Gretchen … La famille qu’ils formaient pour Brendon avait souffert elle aussi. Curtis persuader qu’il reviendrait en septembre avec à l’esprit une autre femme était tombé de haut lorsqu’il avait revu Brendon, son état ne s’était pas améliorer, au contraire ca allait de pis en pis. Quant à Gretchen elle avait assisté impuissante à la descente aux Enfers de son frère, elle l’avait regardé éclusé bouteille de bourbon sur bouteille de bourbon, elle l’avait parfois récupérer in extremis à a sortie d’une boite New Yorkais branchée et l’avait ramené à la maison en taxis avant qu’il ne finisse la nuit avec une petite brunette aux yeux verts et à la bouche charnue. Elle avait regardé son frère chercher en chacune de ses conquêtes estivales Océane Eono. Elle avait détesté cette jeune femme pour être ce qu’elle était, elle l’avait détesté pour avoir brisé le cœur de son frère, elle l’avait haït pour lui avoir reprit sa vitalité, son humour, sa joie de vivre. Elle l’avait détesté pour avoir fait de lui une coquille vide, pour lui avoir volé son cœur et son âme. Jamais encore Gretchen n’avait ressentit pareil envie de meurtre. Elle avait parfois longuement joué avec le portable de son frère, effleurant du bout du doigt le numéro de téléphone d’Océane sur l’écran tactile avant d’éteindre l’appareil. Elle avait rêvé d’engager quelqu’un pour qu’il aille faire du mal à celle qui rendait son frère aussi mal. Elle avait rêvé d’écraser son poing dans le nez de cette campagnarde. Elle avait caressé l’idée de longues heures lors de ses veiller auprès de son frère au bord du coma éthylique, elle l’avait écouté appeler encore et encore cette femme dans son sommeil. Elle l’avait écouté l’implorer de rester, murmurer qu’il l’aimait, qu’il ne savait simplement pas comment lui dire, elle avait pleuré durant de longues heures lorsqu’elle l’entendait se réveiller en hurlant en pleine nuit, apeuré, rongé par la douleur, ronger par la peur que son cauchemar soit vrai, qu’elle soit réellement parler. Elle l’avait entendu pleurer parfois, lui qui ne pleurait jamais. Elle l’avait entendu perdre son calme, elle l’avait aussi entendu gratter sa guitare et perdre patience lorsqu’il n’arrivait à rien. Gretchen Driesen avait assisté à la mort de son frère, car c’était ainsi qu’elle avait considéré cet été, Brendon était à l’agonie. Elle ne pouvait pas laisser son frère mourir alors elle avait décidé de les réunir, qu’importe ce qu’elle pensait d’Océane Eono, sa présence était vitale si elle désirait sauver son frère. Malheureusement sa dernière tentative pour empêcher Brendon de se noyer avait échoué, et son frère dans une tentative désespéré de l’éloigner, incapable de lui expliquer qu’il sentait qu’il ne tiendrait plus longtemps avec pareil douleur dans sa poitrine, avait commit l’irréparable et l’avait trahit. Il l’avait blessé volontairement, s’opposant à son entrer dans une confrérie afin qu’elle s’éloigne. Brendon Driesen était incapable de parler, de mettre des mots sur ses émotions, il agissait à la place de parler. Et à nouveau il avait fait la démonstration de sa connerie. Afin d’empêcher Gretchen de s’approcher de lui durant l’année Universitaire il avait trahit sa confiance pour qu’elle s’en aille, pour qu’elle n’assiste pas à cela. Brendon se laissait aller, il se laissait vivre, ses notes avaient chutés mais rien d’extraordinaire, il n’avait pas besoin d’être attentif pour comprendre ce qui se passait en cours, il était plus doué que la moyenne, plus intelligent, plus vif. Il parvenait à donner le change face à ceux qui ne connaissait rien du vrai Brendon, alors il évitait Curtis, il tentait de le tenir éloigner, passant le plus clair de son temps a erré sur le campus ou dans sa chambre. Mais la réalité avait finit par le rattraper alors qu’il tenait sa résolution de se tenir loin d’Océane Eono. Curtis lui avait apprit la nouvelle qui l’avait fait plongé dans la drogue. La nouvelle qui l’avait fait retourner auprès d’Océane chercher conseil, réconfort, détente. La nouvelle qui avait permit qu’il se sente stupide, faible, la nouvelle qui lui avait à nouveau fait prendre conscience que sans elle il n’était rien mais qu’avec lui elle ne faisait que souffrir. Il avait alors commencé à consommer pour oublier sa propre douleur, pour être suffisamment stone pour oublier jusqu’au prénom de celle qu’il aimait, pour s’empêcher de retourner la voir, pour se pardonner d’être faible. Mais il n’avait fait que la faire souffrir un peu plus bien sur, il n’avait pas prévu qu’Océane le découvre ce soir là, il n’avait pas non plus prévu de perdre jusqu’à la volonté de vivre s’il ne pouvait pas l’avoir à ses côtés. Jamais encore il n’avait souhaité mourir. Il n’avait choisit la solution de facilité, il n’avait pas choisit la méthode la plus punitive, il avait choisit de souffrir, de jouer avec sa vie comme on joue à la roulette russe, il avait forcé la dose en se disant que le destin déciderait de sa survie ou de sa mort, il avait choisit la souffrance. La souffrance de se réveiller peut être le lendemain plus vivant qu’auparavant, la douleur plus vive encore d’avoir loupé son coup. Il avait choisit de jouer avec sa vie, comme il avait joué avec celle d’Océane. Mais il n’avait jamais prévu qu’elle soit là, qu’elle assiste à tout cela, il n’avait pas prévu de lui faire plus peur encore, il n’avait pas choisit de lui faire mal à nouveau… Mais le destin avait voulut que se soit Océane Eono qui lui sauve la vie, qui le redonne vie… Le destin avait choisit de les réunir, car si l’un venait à mourir, l’autre ne pourrait lui survire… Mais ils étaient en vie. Et pour la première fois ils parlaient, sans tabou ou presque, Brendon ayant trouvé le moyen de faire passer cette épreuve sous la forme d’un détecteur de mensonges. Enfin, ils parlaient. Brendon tentait d’effacer la culpabilité de celle qu’il aimait, elle n’avait déjà que trop souffert par sa faute, il ne fallait pas qu’en plus elle se rende responsable de ce qui lui était arrivé. Il avait conscience d’être un imbécile, un abruti, et il s’imaginait qu’avoir voulut mourir pour expliquait sa réticence a accepté sa demande en mariage. Il la sentit se tendre lorsqu’il aborda le sujet du mariage. Elle avait peur, mais c’était à son tour de poser les questions, elle n’avait pas le droit de refuser de lui donner une explication, même s’il la sentait réticente. Il savait que c’était soudain, qu’il était encore mineur, qu’ils n’avaient pas finit leur études, mais il s’en moquait. La seule chose qui comptait était qu’ils soient ensemble, que personne ne puisse les séparés, qu’elle devienne un membre de sa famille, qu’elle soit sa femme et non plus « sa petite amie ». Il connaissait si bien Océane qu’il se doutait qu’elle se souciait de ce que les autres diraient, penseraient, ils étaient déjà le centre d’attention de leurs confréries lorsqu’ils se fréquentaient, mais s’ils se mariaient, que dirait-on d’eux ? Il savait aussi qu’elle se cherchait des prétextes, elle était effrayé a l’idée qu’il aille trop vite, qu’il brûle les étapes, et qu’à nouveau à la moindre épreuve Brendon flanche. Mais elle n’avait pas comprit qu’elle était sa force, qu’il ne rechuterait pas, la seule chose qui le ferrait risquer sa vie était qu’elle vienne a le quitté, qu’elle quitte ce monde sans lui. Il ne s’imaginait pas lui survivre très longtemps. Il voulait l’épouser, il voulait que jamais plus rien ne les sépare, il voulait qu’Océane n’est pas a prétendre être sa femme, qu’ils n’aient pas à se cacher. Mais elle paniquait et il ne voulait pas lui forcé la main, il ne voulait pas qu’elle dise oui pour qu’il arrête, il voulait qu’elle ait envie de se marier avec lui. Pas dans un futur hypothétique, mais bientôt. Il la prit contre lui, la serrant étroitement alors qu’il sentait la douleur affluée en elle, il ne la ferrait plus jamais pleurer, telle était la promesse qu’il s’était fait. Mais il ignorait, alors qu’ils s’endormaient l’un contre l’autre, que dans une poignée de minutes il briserait cette promesse… Il ferma les yeux, sa respiration ce calant instinctivement sur la sienne, la chaleur de son corps contre le sien, l’odeur fruité de son haleine prouvait qu’il ne rêvait pas qu’elle était là, alors pour la première fois en cinq mois il trouva le sommeil en quelques secondes avec la certitude qu’à son réveil il la trouverait là.

    [...]


    « Papa ? » Demanda soudainement la voix flutée de la fillette interrompant son père dans la lecture d’un conte de Noël de Dickens.
    « Oui ma poupée ? »
    « Tu crois que maman t’aimera jusqu’à la fin de sa vie ? »
    Brendon eut un rire léger et caressa la joue de la fillette allongée entre ses bras.
    « Tu en poses des questions mon lapin… Je pense oui. »
    « Et toi tu l’aimeras toujours gros comme ça ? »
    Demanda t-elle en étendant les bras aussi loin qu’elle le pouvait provoquant à nouveau le rire de son père.
    « Et plus encore … Et devine quoi… Tu serras toujours ma poupée ! » Plaisanta t-il en embrassant ses boucles rousses. « Aller au lit ma Poupée, sinon Maman va encore me disputer parce que je t’excite avant de te coucher. » Expliqua t-il en extrayant avec difficulté sa longue carcasse du lit taille enfant de sa fille. Il resta accroupit auprès du chevet de sa fille et la borda après que l’enfant eut posé sa tête sur l’oreiller.
    « Je t’aime Papa…. » Marmona t-elle déjà à moitié endormie. Cette enfant tenait de son grand père c’était certain.
    « Moi aussi ma poupée… Dors… » Murmura t-il en déposant un baiser sur son front avant de quitter la chambre sur la pointe des pieds.

    Océane l’attendait dans la chambre a couché, ses jambes et son ventre joliment arrondie dépassaient des couvertures, elle lui sourit et referma le livre qu’elle tenait entre ses mains. Il sourit, ôta son tee shirt et son pantalon avant de se glisser près d’elle sur le lit.

    « Rassure moi tu ne comptes pas garder tes chaussettes ma chérie ? » Plaisanta t-il en se glissant à son tour sous les draps.
    « Gretchen me les a envoyé par Fedex hier, elle pense que si tu as froid c’est à cause de mes pieds gelés, elle bichonne son grand frère chéri » Se moqua Océane en déposant son livre sur la table de nuit. « Mélanie dors ? »
    « Comme un loir… Cette enfant ne tiens pas de nous pour ça… Dieu merci ! »
    Il l’attira contre lui avec tendresse et sa main se posa sur son ventre. « Et comment se porte le reste de la famille ? »
    « Bien… Nous allons très bien Mini Brendon et moi. »
    Murmura t-elle en l’embrassant tendrement.
    « Je préfèrerais une mini Océane » Plaisanta t-il. « Même si cela me ferrait deux fois plus de garçons a surveillé… »
    « Driesen la ferme ! »
    « Tiens ca faisait longtemps ! Non sérieusement, le fils de Bow est amoureux de Mélanie. »
    « Qu’est ce qui vous fait dire ça Monsieur je suis incapable de dire je t’aime ? »
    « Hey même pas vrai, je te l’ai dis … »
    Riposta t-il en riant.
    « Oui après … Deux ans de relation… »
    « Mieux vaut tard que jamais. »
    « C’est vrai, revenons en à Carter. Qu’est ce qui te fait dire qu’il est amoureux de notre petite Princesse ? »
    « Et bien figure toi que sur le chemin du retour… Il faut vraiment que je me plonge dans le moteur de la Chelvy, j’ai cru qu’on allait tomber en panne… enfin bref, sur le chemin du retour la petite a fondue en larmes en m’expliquant que Carter lui avait fait mangé du sable… Et j’ai aussitôt pensé à toi et au premier garçon ayant succombé à la tornade Eono… »
    Il se prit un coup de coussin sans s’y attendre, et surpris et déséquilibrer tomba sur le plancher. « Hey ! Ca ne va pas dans ta tête Eono !? »
    « Tu as laissé ce garnement impunie ! Il a fait du mal à mon bébé ! »
    S’exclama Océane les larmes aux yeux. Brendon se hissa sur le lit à la force des bras, lui ôta le coussin des mains et la prit contre lui. « Et c’est Driesen maintenant » Sanglota t-elle.
    « Mon dieu ma Chérie il faut vraiment que tu apprennes à contrôler tes hormones » Marmonna t-il en la berçant, moitié sérieux moitié hilare. « Et tu sais quoi… Si tu n’avais pas mangé du sable mon amour… On ne se connaitrait peut être pas … »

    La pièce était plongée dans la pénombre la plus totale, pas une lueur ne filtrait, si ce n’est une lignée orangée au ras du sol. Brendon contemplait le plafond silencieux et immobile tandis qu’au fils des heures Océane se blottissait contre son torse, ses cheveux caressant sa poitrine nue. Parfois on voudrait juste une chose, appuyer sur pause, arrêter le temps et revivre tous ses moments rien qu'une dernières fois ... Il savait qu’il rêvait, qu’il n’était pas vraiment là, il savait que bientôt il se réveillerait, il savait aussi que se serait la dernière fois qu’il viendrait ici, que bientôt son cerveau, son corps, privés de drogue cesserait d’alimenté l’illusion, il savait aussi qu’à présent il n’avait plus besoin de ça, il savait qu’elle était là.

    « Brendon ? » Sursauta violemment, et Océane s’agrippa à son torse pour ne pas être éjecter de son oreiller. Il soupira en constatant que c’était la jeune femme qui l’avait tiré de ses pensées et non pas que la voix était dans sa tête. Elle se redressa sur un coude, toujours sur son torse et chercha son regard dans la nuit, il tendit le bras vers la table de nuit, mais elle l’arrêta dans son geste en murmurant.
    « Non n’allume pas, pas encore. » Il laissa retomber sa main sur le matelas et resta immobile. « Tu vas t’en aller n’est-ce pas ? »
    « Oui. »
    « Tout va s’arrêter alors … J’aurais aimé que tu restes avec nous… »
    « Je sais mais je dois y aller. »
    « Promet moi quelque chose Brendon … Quoi qu’il se passe, quoi qu’il arrive, tu ferras tout ce que tu peux pour que l’on ait cette vie… Pour que notre petite fille naisse… »
    « Je te le promets »
    Murmura t-il en effleurant sa joue de sa main calleuse. « Je t’aime Océane… »
    « Moi aussi je t’aime Brendon… Tu peux allumer maintenant. »
    Chuchota t-elle à son oreille avant de l’embrasser. « Bats-toi pour nous… »

    Il sourit doucement et tendit le bras vers la table de nuit, elle l’embrassa à nouveau, ses lèvres trouvèrent les siennes alors qu’il attrapait entre ses doigts la poire de leur lampe de chevet. Il avait la certitude qu’il arriverait à tenir sa promesse. Toute sa vie il avait attendu quelqu’un comme Océane Eono. Et enfin il l’avait trouvé. Ses doigts firent basculer l’interrupteur…

    [...]


    Alors il ouvrit les yeux et elle n’était plus là. Elle se dressait devant lui et il espéra l’espace d’un instant qu’il rêvait. Mais elle était bel et bien là. Sa mère. La plus part des Allemands partagent avec les italiens leur amour limite pathologique envers leurs mères. Mais Brendon avait heureusement très vite comprit que ses parents n’étaient pas du genre à s’attacher à qui que se soit, alors il s’était appliqué à cesser de les aimés, afin de ne pas être blesser, il n’attendait plus après eux depuis l’âge de cinq ans. Alors les voir là… Ca ne pouvait être qu’un rêve pas vrai ? Malheureusement il ne rêvait pas. Et ils étaient bien là. Et sa mère tenait si étroitement le bras d’Océane que le bout de ses doigts avait blanchis à tel point que sa peau était translucide. Comment en quelques instants ce parfais moment avait-il pu voler en éclat ? Comment ses parents pouvaient se trouver là alors qu’ils prétendaient tous qu’il s’appelait Brendon Standford ? Océane semblait désorienté, apeuré aussi à l’idée que sa mère applique ses menaces. Dire que Brendon explosa aurait été un euphémisme. Brendon se sentait menacé, soudainement il avait peur, peur qu’on l’éloigne d’elle, peur qu’elle s’en aille, qu’ils soient séparés. Il perdit tout contrôle sur ses émotions, lui qui était pourtant le champion de la dissimulation, il fallait que cela sorte lui avouerait quelques jours plus tard Gretchen lorsqu’elle lui apprendrait que leur parent avaient entamés une procédure légale pour que Brendon soit détaché de leur responsabilité, il gardait tout cela en lui depuis trop longtemps. Il y avait eut trop d’accumulation entre lui et ses parents, trop de non dit, de brimades, il n’éprouvait que de la colère pour eux depuis des années, même si une part infime de lui restait attaché à eux, une part du petit garçon caché dans un placard qui attendait le retour de ses parents à l’âge de cinq ans. Les éclats de voix semblaient prendre de l’ampleur au fur et à mesure que Brendon s’apercevait qu’il avait en réalité dépassé son seuil de tolérance concernant ses parents et leurs agissements. Il voulut se lever pour empêcher que sa mère blesse Océane, il se redressa si violemment que sa perfusion s’arracha net, l’aiguille restant planter dans son bras tandis que le fin petit tube de plastique goutait sur le sol. Le plancher tanguait sous ses pieds, il sentit ses jambes tremblées mais il résista, Océane qui avait réussit à se soustraire à la poignée de Mme Driesen se précipita mais il fut plus prompt qu’elle, il se rétablit sur ses pieds et la poussa derrière lui se dressant entre eux et elle. Il savait qu’Océane n’avait qu’entre aperçu ses parents au cours du bal de Mai auquel elle s’était rendu l’année précédente, cependant il lui avait tant parlé d’eux au cours des nuits qu’ils avaient passés à discuter de tout et de rien qu’il était impossible qu’elle ne devine pas qui était cette femme qui l’appelait « Klaus » a tout bout de champs, ça plus l’accent Allemand prononcé mêlé à un anglais incisif…. Aucun doute possible. Océane avait toujours manifesté une profonde haine envers la mère de son cher et tendre, il fallait dire que le récit du comportement que tenait sa mère envers lui avait de quoi la faire sortir de ses gonds. Mais Océane ne disait rien, Brendon la devinait sous le choc, apeurer à l’idée que la mère de son petit ami mette sa menace à exécution. Brendon perdit tout contrôle de ses nerfs lorsque la main d’Océane se nicha dans la sienne, il la sentit trembler et ce fut le « mouvement » de trop pour lui. Comment sa mère pouvait-elle débarqué ici, jouer la mère éplorée et menacer de lui prendre tout ce qui comptait pour lui ? Comment ? Sa voix grondait et il savait que si l’électroencéphalogramme avait été branché sur son doigt il aurait atteints des sommets. Océane qui craignait pour sa santé posa sa main dans son dos, contre la peau dénudé par la blouse qu’il portait pour le calmer. Elle s’inquiétait pour lui, ce brusque élan de colère, de fureur n’était pas bon pour son cœur qui quelques heures plus tôt avait brusquement cessé de battre. Il fallait qu’ils s’en aillent, que ca s’arrête. Ils faillaient qu’ils comprennent qu’elle était tout pour lui, qu’elle était la bonne. Il ne se rendit pas compte de l’impact de ses paroles, ni de ce qu’il avait dit, tout ce qu’il vit ce fut que ses parents s’en allaient. Juste à temps pensa t-il en s’écroulant sur son matelas, littéralement vidé de ses forces et nauséeux. Il ne s’était pas rendu compte de la réaction d’Océane, allongé en travers de son lit il tentait de reprendre son souffle, ses esprits, mais il n’arrivait qu’a surnager au dessus de ce qui venait de se passer, il ne réalisait pas. Il se sentait doucement sombré, fatigué ses paupières devinrent subitement lourdes un murmure lui échappa brusquement « c’est toi et moi contre le reste du monde bébé ». Et soudainement « l’Enfer se déchaina ». Brusquement il fut ramené dans le monde réel, elle ne criait pas, pas au début en tout cas, « pourquoi » la question le prit au dépourvu, il ouvrit une paupière alerté par la supplique qu’il percevait dans cette question, il ne répondit pas, la fixant intrigué et inquiet, il ne comprenait pas pourquoi elle réagissait ainsi. Heureusement il pouvait compter sur Océane pour tout expliquer, même si bien sur elle mit un temps certain avant de prononcer des paroles qui eurent un sens pour lui. Elle s’emporta légèrement face à son mutisme, elle semblait souffrir et il aurait tout donné pour qu’elle n’affiche pas cette mine tourmentée, il aurait aimé lui apporter ses réponses qu’elle semblait cherchées, mais il ne savait toujours pas ce qui avait provoqué sa colère. Elle l’appela Driesen et il sentit que c’était mal partit pour lui, elle ne l’appelait ainsi que lorsqu’elle était en colère, ou alors lors de leur moment très intime, mais apparemment elle n’était pas d’humeur à lui sauté dessus. Lorsqu’elle rouvrit la bouche il ne comprit pas tout de suite ce à quoi elle faisait référence, elle semblait s’apporté ses propres réponses et composait avec la vérité qu’elle croyait sienne. Elle fit référence à sa mère et les sourcils de Brendon se froncèrent, que venait faire Natalia Driesen là dedans. Ce ne fut que lorsqu’elle avoua qu’elle était tellement stupide qu’elle allait lui dire oui qu’il commença à comprendre. La nouvelle lui fit l’effet d’un électrochoc, elle allait dire oui, mais pourquoi employait-elle le passé ? Elle était en plein cœur de la tourmente il le lisait dans ses gestes, nerveusement ses mains s’agrippaient à ses cheveux et elle semblait prête à se les arrachés, complètement perdu, déboussolé, en proie à une tristesse infinie. Ses mots suivant le firent brusquement prendre conscience de ce qu’il avait dit, fait, il se vit brandir sous les yeux furieux de sa mère son alliance flambant neuve, il se revit hurler qu’il l’aimait et qu’ils ne pouvaient rien contre ça, qu’elle était son choix, sa femme. Il se revit hurler son amour dire « je t’aime » lui qui juste là n’avait jamais encore avoué cela à la jeune femme. Il comprit alors ce qui était en train de se passer. Elle n’avait pas comprit, ou plutôt elle avait mal comprit, et à nouveau elle doutait de lui, de son amour. Elle se tenait loin de lui, elle ne le regardait pas, et lorsqu’elle le fit une lueur amer brillait dans ses yeux, comme si elle se dégoutait, il voulut dire quelque chose, lui expliquer mais ce regard le cloua au sol, et pire que tout les mots qu’elle prononça manquèrent de le briser. Elle croyait qu’il faisait cela pour se venger de ses parents, qu’il se servait d’elle pour les décevoir, qu’elle n’était rien pour lui si ce n’était le moyen de montrer à ses parents à quel point il pouvait être vicieux quand il s’agissait de leur faire honte. Il réalisa alors qu’elle pensait qu’il voulait l’épouser simplement pour cela, dans le but de montrer à ses parents qu’il pouvait les décevoir plus encore. Il aurait aimé l’arrêter, l’attraper par la main l’attirer contre lui, l’embrasser à en perdre haleine et lui murmure sans fin qu’elle se trompait, qu’il l’aimait, que ce n’était rien de plus, qu’il ne pouvait pas vivre sans elle, mais qu’il était trop stupide pour comprendre quand et comment il la blessait, qu’il avait simplement chercher à éloigné ses parents, à les empêcher de l’éloigner, qu’il avait juste voulu qu’ils s’en aillent.. Mais il était incapable de parler car chaque mot qu’elle prononçait s’enfonçait dans son cœur tel des milliers d’échardes. Comment pouvait-elle autant douter de lui ? De son amour ? De la pureté de ses sentiments ? Comment pouvait-elle douté qu’il l’aimait plus qu’il s’aimait lui-même après ce qui venait de se passer ? Après qu’il eut tenté de mourir parce qu’elle n’était plus dans sa vie ? Elle ne s’estimait pas assez pour renoncer à lui, elle se fichait qu’il se moque d’elle, qu’il l’aime moins qu’elle ne l’aimait, elle se foutait qu’il la manipule et qu’il soit avec elle par vengeance, elle se fichait d’être la risée de tous, elle se fichait d’être prise pour une conne tant qu’il était là. Tant qu’il continuerait de la choisir. Elle baissa les yeux après ce dernier aveu et pivota sur elle-même pour prendre la porte, avant de quitter la chambre, brisant ainsi sa promesse elle murmura qu’il lui faudra juste du temps pour accepter et encaisser ce fait. Sonné il ne fit pas un geste, il fallut que la porte se referme derrière elle pour qu’il retrouve soudainement vie, elle était partie. Les cris de Gretchen résonnèrent en lui alors qu’il reposait les pieds sur le sol. « Tu peux pas partir ! T’as pas le droit ! T’as promis ! » a travers les rideau ouvert il la vit se débattre entre les bras de Duncan, petite tornade aux boucles blondes, il vit la peur sur son visage lorsqu’elle tourna sa tête vers la fenêtre de la chambre. Il lu l’inquiétude sur ses traits lorsqu’elle se débattit des bras de Duncan en pointant le doigt vers la fenêtre, il vit toutes couleurs disparaitre de son visage lorsque ses jambes s’effondrèrent sous lui et qu’il heurta le sol, il avait tenté d’avancé vers la porte, vers Elle. Parce qu’il avait promit qu’il ne la laisserait plus jamais partir, qu’il ne la ferrait jamais plus pleurer. Parce que sa vie, c’était elle.

    « Lâche-moi ! Lâche-moi ! » Elle écrasa de son pied chaussé de convers les pieds de Duncan qui de douleur desserra son étreinte, elle se jeta sur la porte avec l’énergie du désespoir, elle fut près de lui en l’espace d’une seconde. Elle vit le sang, la détresse sur le visage de son frère, mais plus que tout elle vit les efforts qu’il faisait à demi conscient pour ramper vers la porte, le prenant entre ses bras elle darda sur Duncan un regard d’une noirceur inquiétante. « Ramène là…. Va la chercher, tire là jusqu’ici par la force, mais je te promets que si elle n’est pas là dans moins d’une heure je la tue… Je ne me suis pas fait violence pour qu’elle reste auprès de lui si c’est pour qu’elle l’achève deux heures après l’avoir sauvé… Curtis va chercher une infirmière, il faut l’allonger avant qu’il reprenne connaissance. »

    […]


    « RESTE ALLONGER ! » Cria presque Gretchen en appuyant de tout son poids sur les épaules de son frère pour le forcer à rester allonger. Mais Brendon ne l’entendait pas de cette oreille, il avait beau être assommé et avoir perdu du sang il n’était pas d’humeur à se reposer. « CURTIS ! » Cette fois elle avait crié lorsque Brendon avait réussit à la désarçonné du lit et commençait à mettre les pieds par terre.
    « Mec ce n’est pas sérieux » Commença Curtis en le tirant doucement en arrière sans pour autant l’empoigné fermement. « L’infirmière a dit qu’il fallait que tu restes tranquilles. »
    « Il faut que j’y aille Curtis ! J’ai merdé ! Tu l’as vu, j’ai promis de… »
    Marmonna Brendon en tentant de se soustraire à l’étreinte de son meilleur ami tandis que Gretchen se redressait sur ses pieds et combinait ses efforts avec ceux de Curtis pour le forcer à se rallonger.
    « Ouais c’est ça, on avait comprit qu’il y avait eut un problème Mec on t’a pas attendus pour réagir. Alors pendant que Sidney Fox s’occupe de te ramener ta belle tu te reposes ! » Asséna Curtis en l’allongeant contre les oreillers en pesant sur ses épaules.
    « Je dois… » Marmonna Brendon alors qu’une infirmière faisait irruption dans la pièce.
    « Qu’est ce qui se passe ici ? » Questionna t-elle incrédule en assistant à la scène. Brendon qui avait à moitié enfilé une veste par-dessus sa blouse blanche de patient se débattait avec plus ou moins d’énergie tandis que Curtis le maintenait allongé contre les oreillers en pesant sur ses épaules et que Gretchen bloquait ses jambes sur le matelas à moitié allongé sur lui.
    « Rien… Un peu de lutte… Il parait que c’est excellent pour le cœur ! » Se justifia Curtis tout en appuyant plus fort sur les épaules de Brendon. L’infirmière cependant ne fut pas dupe de son sourire et s’exclama avec une autorité à faire pâlir d’envie le professeur McGonagall dans Harry Potter.
    « DEHORS ! »« Mais… » Tenta de protester Gretchen face à la petite lueur de joie qui brillait dans les yeux de la rousse sculpturale. Elle regardait Brendon avec un petit sourire coquin qui ne disait rien qui vaille à Gretchen.
    « J’ai dis dehors ! Vous troublez de toute évidence le patient alors je vais vous demander de sortir. Vivienne m’a confié le soin de m’occuper de Mr Stantford, aussi veuillez sortir d’ici ! Sinon j’appel la sécurité ! » Menaça la rousse en sortant un bip de la poche de sa blouse. De toute évidence elle ne plaisantait pas, aussi lâchèrent-ils Brendon lorsqu’elle les menaça de les expulsés de l’hôpital, Brendon cessa de se débattre et enfila correctement sa veste lorsqu’ils le lâchèrent et quittèrent la chambre, Gretchen marmonnait des commentaires dans sa barbe et lança un regard courroucé à la rousse en refermant la porte.

    […]


    Assise sur le parapet les jambes repliées sous elle, elle tirait sur une cigarette avec l’énergie que lui insufflait la colère. Curtis vint s’asseoir auprès d’elle, refermant la porte vitrée derrière lui. Il s’assit sans un mot et tira de sa poche un paquet de cigarette dont il sortit à son tour un petit cylindre de papier blanc qu’il plaça entre ses lèvres, il fouilla dans ses poches et avec un soupir résigné se tourna vers Gretchen qui tira de sa poche un briquet en argent. Curtis se pencha et alluma le bout de sa cigarette à la flamme du briquet.

    « C’est le briquet de ton frère. »
    « Je l’ai récupéré dans la poche de sa veste. »
    Marmonna Gretchen en rangeant dans sa poche le petit rectangle d’argent. « Ne me regarde pas comme ça, c’est avec lui que j’ai fumé la première fois…. Tu devrais être honoré d’être le deuxième qui partage ça avec moi ! »
    « Oh j’apprécie vraiment. Qu’est ce que tu fais là ? » Demanda t-il finalement. Je pensais que tu ferrais le guet en attendant que l’infirmière cochonne quitte la place. »
    « Regarde »
    Marmonna t-elle en tendant le doigt vers la baie vitrée. « De là j’ai une vue plongeante sur tout le couloir… Si jamais Brendon sort de sa chambre, enfin s’il arrive a échapper à madame 90 F, je n’aurais qu’a ouvrir la porte fenêtre a courir et a le plaquer au sol. »« Ingénieux comme plan, mais Sidney va ramener la petite sirène t’inquiète pas ! On a parié ! »
    « Vous avez pariez sur ça ? »
    Demanda t-elle mi indigné mi amusée. « Combien ? »
    « 50 billets ! » Annonça t-il tout fier de lui avec un sourire malicieux. « Je n’ai pas cinquante billets, donc il va forcément gagné ! »
    « Je ne suis pas ta logique »
    Annonça t-elle après une belle quinte de toux.
    « Je n’ai pas cinquante billets ! Je n’ai pas de chance, donc on va forcément voir débarquer Ariel dans 5….4….3…2…1 »
    Elle déboula dans le couloir en faisant claquer derrière elle la porte des escaliers de secours, Gretchen sourit doucement et regarda Curtis. « Comment as-tu sus ? »
    « Je connais ton frère, il lui aurait fallut à peine 30 minutes pour revenir si j’étais allé lui faire comprendre sa connerie… »
    Elle le regarda sourit un peu plus et tapota sa cuisse du plat de la main.
    « Tu sais Curtis, tu ne serais pas comme un frère pour mon frère, je pourrais sortir avec toi… mais vu que tu es le frère de mon frère, ca fait un peu incestueux non ? » Sans l’écouter il ouvrit la porte du balcon et se glissa dans le couloir, il la rattrapa avant qu’elle ne dérape sur le sol. Il venait de perdre 50$ mais il en était heureux.

    […]


    « Je dois y aller, vous ne comprenez pas ! » Marmonna Brendon en tentant à nouveau de la repousser et en sortant ses jambes de sous sa couverture.
    « Vous devez cesser de vous agiter, c’est pas sérieux, voyons. » Gloussa l’infirmière aux courbes indécentes en le repoussant sur le matelas, Brendon se débattait comme un beau diable pour sortir du lit mais en plus d’avoir une poitrine siliconé l’infirmière faisait preuve d’une force surhumaine. « Vous n’êtes pas encore autorisé à vous lever, mais si vous avez besoin de quoi que ce soit, il vous suffit d’appuyer ici et j’accours dans la seconde, soyez en sur ! » Brendon secoua la tête et essaya d’échapper à sa poigne, tant de simagrées lui portait sur les nerfs, cette gourde n’allait-elle pas comprendre qu’il devait la retrouver avant de la perdre une fois de plus ?
    « Vous ne comprenez pas… » Commença t-il la voix grondante perdant toute douceur et amabilité en la repoussant à nouveau. Soudainement un miracle eut lieu, Sa voix raisonna dans la chambre.
    « On en doute pas un instant ! Mais on va se passer de vos services, il a déjà une infirmière personnelle ! » Il redressa si brusquement la tête que son cou craqua déclenchant une légère douleur dans sa nuque, elle le regarda enfin une fois que la porte se referma sur l’infirmière. Une légère ride de soucis se creusa entre ses sourcils lorsqu’elle le regarda et constata les dégâts, l’infirmière avait refait son pansement mais il avait gardé à moitié enfilé sa veste sur le dos, le boutonnage très « militaire » du duffle coat bleu marine avait tout de suite plus à Gretchen qui l’avait offert à Brendon l’hiver dernier, Océane l’avait embarqué dans sa course aux vêtements c’était le premier vêtement que Brendon avait réussit a attrapé en voulant la rejoindre. Elle sourit timidement puis se retourna et ferma les stores, ce fut à son tour de sourire, il décroisa de sa poitrine ses longues mains et ouvrit les bras lorsqu’elle s’approcha du lit. Elle se glissa entre les draps et il l’accueillit contre lui avec un soupir de bien être. Elle était revenue, comme promit.

    « Bien sur que je te pardonne… Tu es mon idiote personnelle… Pardon infirmière… » Elle le regarda comme une enfant prise en faute et il sourit, caressa sa joue du bout de ses doigts et sourit à nouveau, elle enfouit son visage dans son cou ses lèvres venant chatouillées sa gorge lorsqu’elle lui lança une série de statistique. Il rit doucement et l’embrassa sur le front, seul partie de son corps qu’il pouvait atteindre sans se démettre le cou. « Ca ne te dit pas de devenir infirmière mon cœur ? Non pas que je n’aime pas les tee-shirts que tu portes, mais je ne dirais pas non à la réalisation de certains fantasmes concernant le personnel médical… Je proposerais bien à la rouquine de lui apprendre à se servir du sèche-linge mais j’ai comme dans l’idée qu’aucune femme ne te vaut. » Plaisanta t-il. Elle s’excusa à nouveau et il sentit les soucis creuser une ride dans son front, il glissa une main dans le dos de la jeune femme et la força en douceur à se mettre à niveau afin qu’il puisse la regarder dans les yeux. « Je ne peux pas être en colère contre toi… D’ailleurs je ne l’étais pas… C’est à toi de me pardonner… Je n’ai pas l’excuse de la morphine…. Je suis juste con… Je voulais qu’ils nous laissent Océane, je ne voulais pas qu’ils t’arrachent d’ici tu comprends… Je ne voulais surtout pas que tu penses que je me servais de toi… Ils n’ont aucune importance, ils n’en ont plus depuis que j’ai cinq ans… Ma famille c’est toi, c’est Gretchen, c’est Curtis… Personne d’autres… Tout ce que je voulais c’était qu’ils arrêtent de croire que le fait que je porte leur nom fait de moi leur chose… » Il caressa doucement son nez du sien et continua en crispant légèrement ses mâchoires sous l’effort que lui demanda cet aveu. « Je vais te confier quelque chose Océane… Tu peux douter de toi autant que tu le désires, mais ne doute jamais de moi, de ce que j’éprouve pour toi… Je sais que je n’ai pas été un modèle de stabilité l’année dernière, ou même en ce début d’année, je sais que je ne suis pas le petit ami idéal, celui qu’on rêve de présenter à ses parents, à sa famille… Mais je tiens à toi Océane, ce que j’éprouve pour toi je serais incapable de le résumer à voix haute, c’est trop profond, instinctif, presque animal… C’est comme si … » Il fronça les sourcils. « C’est comme si j’avais été fait pour toi… Tu comprends ? Je sais que je te fais peur… Je sors du coma et je te demande de m’épouser avec la certitude que c’est la chose à faire parce que j’ai fais un rêve… Je comprends que je te fasse peur… Je comprends aussi que ma … tentative de suicide… Ne soit pas des plus rassurantes pour toi Océane… Mais quand tu es parti j’étais incapable de continuer à vivre sans toi… Et si à nouveau j’avais la certitude que tu ne reviendrais pas je recommencerais probablement parce que je ne peux pas » Sa mâchoire se crispa face à cet aveu douloureusement vrai. « vivre sans toi Océane… J’en suis incapable. Je sais que c’est effrayant, que tu es jeune pour que la vie de quelqu’un dépende de ton existence. Mais, c’est comme ça, tu es tout ce à quoi j’aspire, la vie n’a pas de sens quand je ne peux pas a partager avec toi… » Il soupira, passa une main fébrile dans ses cheveux puis sur son visage comme pour se calmer. « Tu es le cadeau que la vie m’a fait… Et il n’est plus possible que je vive sans toi… Impossible… Sans toi je n’ai pas faim, je n’ai pas soif, je ne désire pas dormir… Oui c’est effrayant, et oui je sais que tu n’as jamais été avec quelqu’un comme ça… » Il déglutit, détourna le regard et contempla le tee-shirt qu’elle portait quelque minutes, doucement si faiblement que son murmure parût inaudible il termina sa phrase. « Je sais que personne ne t’as jamais aimé comme moi je t’aime… Je t’aime… »

    […]


    « Non je vous assure Vivienne tout va très bien ! » Tenta de rassurer Curtis en prenant l’infirmière par le bras et en l’éloignant de la porte.
    « Oui Curtis a totalement raison… Maintenant que ses inconnus ont étés reconduits à la porte ils devraient arrivés à se reposer, vous n’avez aucun soucis à vous faire, tout va très bien ! » Argumenta Duncan en prenant la vieille dame par l’autre bras et en continuant de marché.
    « Bien sur que tout va bien ! Océane est avec lui, rien ne va mal quand elle est là… Venez nous vous offrons un café, vous l’avez bien mérité après le cirque que nous vous avons fait vivre cette nuit ! » Enchaîne Gretchen en appuyant sur le bouton d’appel de l’ascenseur. Elle lança un dernier regard à la porte de la chambre de son frère en espérant qu’ils avaient eut leur lot de drame pour la journée.
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Océane J. Eono
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Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Vide
MessageSujet: Re: Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane]   Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] EmptyVen 11 Déc - 8:49

Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Signro10

Under your command.
I will be your Guardian
Steady your hand.


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    Océane était le genre de fille qui parvient toujours a rebondir sur les propos de son interlocuteur, le genre de fille qui a toujours quelque chose à dire quelque soit le sujet, quelque soit la profondeur du débat. Elle en devenait agaçante par bien des aspects, obtenant toujours le dernier mot avec un sourire aux lèvres, sourire qui en désarmait plus d'un. Son grand-père avait l'habitude de dire qu'elle était capable de rabattre le caquet de n'importe quel péquenaud, et parfois se devait de lui coller un morceau de pain dans la bouche pour qu'elle la ferme. Cette fois elle n'eut pas besoin d'aliment pour se retrouver dépourvue de répartie. Elle ne savait plus quoi dire, ni quoi faire, elle était comme abasourdie, les traits figés dans une expression de surprise. Elle le contemplait, stoïque, sans savoir ce qu'elle devait répondre. Devait-elle répondre ? Que disait les manuels de savoir-vivre à ce sujet ? Ce sujet était-il ne serait-ce qu'abordé, d'ailleurs ? Est-ce que quelqu'un d'autre qu'elle avait déjà fait l'expérience de ce genre de déclaration ? A part Cendrillon et ses copines les niaises, évidemment. Toutes les petites filles rêvent de s'entendre dire pareilles choses, toutes sans exception, ne vivent que pour ça, cette rencontre qui bouleversera leur existence et changera à jamais leur vision du monde. Naturellement, dans les rêves des gamines, le Prince chevauche son blanc destrier, il est vêtu du sublime collant invitation à la débauche, porte un chapeau à plume et s'exprime en alexandrin. Dieu merci, Brendon ne comptait pas les pieds et ne faisait pas de vers, mais dans sa chemise ouverte sur les fesses, avec son manteau à moitié enfilé, et sa tentative de suicide, il perdait quelque peu de sa superbe, et dénaturait le rêve des fillettes. Toutefois, ce n'était pas ça qui aurait pu réduire une Eono au silence si jamais elle avait eu la chance de nourrir ce genre d'idéal amoureux. Mais le problème était là, elle n'avait jamais été une petite fille comme les autres, elle n'avait jamais rêvé de Prince charmant, ni de "toi et moi pour la vie" ponctué par le cuicui des oisillons. Elle était atypique. Est-ce que cela faisait son charme ? Aux yeux de certains, oui, et Brendon était de ceux-là. Elle avait toujours été indépendante et égoïste, ne vivant que pour elle, ne s'attachant jamais de peur de perdre. Elle n'avait jamais songé au mariage, encore moins aux enfants. Elle n'avait jamais voulu d'enfant, au contraire, elle voulait leur éviter la perte qu'elle avait eu à subir. Elle imaginait qu'elle serait la dernière Eono sur Terre, celle avec qui la malédiction prendrait fin. Sa famille n'avait que trop souffert, pourquoi faire perdurer cela ? Cette idée avait émergé dans son crâne alors qu'elle soufflait les 18 bougies disposées sur son gâteau d'anniversaire. Ce jour-là, lorsque Millie Hoodigan avait décrété en observant sa silhouette fluette qu'elle devait manger si elle voulait un jour pouvoir enfanter, Océane avait été catégorique. "Je ne compte pas avoir d'enfant." avait-elle répondu le plus naturellement du monde. "Je ne souhaite pas être responsable de la vie d'un être alors que je ne sais pas ce que le destin me réserve. Je préfère ne pas avoir peur de mon sort." C'était sa vision des choses. Vivre pour elle et elle seule de manière à ce que le jour où la vie la quitterait, personne n'ait à regretter ou pleurer son départ, comme elle avait pu souffrir de celui de ses parents. Biensûr, la donne avait changé dès qu'elle avait croisé la route de l'héritier allemand, dès qu'il lui avait dit "je veux me marier et avoir cinq enfants" en guise de "Je tiens à toi" après leur première partie de jambe en l'air. Mais cela semblait si loin, si irréel. Elle vivait dans le présent, refusant de se projeter de peur, aussi, d'avoir à lui avouer ses réelles intentions. C'était si clair dans son esprit. Si dans une dizaine d'année ils étaient toujours ensemble, alors, oui, elle accepterait de l'épouser. Mais pas d'enfant. Zéro enfant. Aucune âme ne serait dépendante de son passage sur Terre. Pas un seul instant elle n'avait songé qu'il était déjà trop tard, qu'une âme dépendait d'elle, et ce de manière irrévocable. Est-ce qu'il lui faisait peur ? Évidemment que oui ! Il était si jeune, ils étaient si jeunes. A l'âge où l'on se cherche encore, où l'on se découvre à peine, comment jurer devant Dieu de s'aimer pour la vie et de se suivre dans la mort ? La Sagesse voulait que l'on fasse des expériences, que l'on trébuche, que l'on se relève, que l'on poursuive sur le chemin sinueux et semé d'embûches qu'était la vie sentimentale, jusqu'à croiser la route de l'être qui saurait combler nos espérances. Il n'y avait que comme cela que l'on apprenait et que l'on évitait de refaire les erreurs du passé. Comment pouvait-il en être autrement ? Pourquoi tenait-il des propos aussi absurdes ? Comment à 19 ans, pouvait-il se croire suffisamment mûr pour prendre ce genre de décisions ? Son "je t'aime" semblait tellement superflu à présent, qu'elle se représentait l'insulte que son insistance à l'entendre avait due être. Elle aurait voulu lui dire tout ça, elle aurait voulu le traiter d'idiot, mettre son délire sur le compte des drogues, du coma, de ce qu'il voulait, et l'oublier très vite. Pourtant quelque chose l'en empêchait, quelque chose la forçait à garder le silence, quelque chose qui l'obligeait à ne pas le juger trop sévèrement, à ne pas se montrer catégorique quand à ses propos. Une voix résonnait dans son crâne. Non, plusieurs voix, lui faisant revivre les dernières 24h avec violence inouïe.

    "
    Je t'en supplie, pars pas sans moi. Ça n'a plus aucun sens sans toi."

    "
    Tu m'as demandé de rester avec toi, et c'est bien ce que je compte faire durant chaque minute, chaque millième de seconde de mon existence."

    "
    Putain, Croustibat, qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Qu'on a préféré rien te dire pour pas que tu te défenestres en apprenant la nouvelle ? Que vous êtes deux individus tellement tarés l'un de l'autre qu'on sait jamais quelle connerie peut vous traverser l'esprit quand vous croyez perdre l'autre ?"

    "
    Tu n'as pas idée d'à quel point je suis dépendante de ces battements."

    Alors elle comprit. Elle n'avait pas à avoir peur, car elle était pareille que lui. Il lui avait ôté les mots de la bouche, lui avait fait la déclaration qu'elle aurait pu lui faire, qu'elle lui avait fait, d'une certaine manière, bien que distillée durant les dernières heures. Elle était comme son exacte symétrie, avec les mêmes craintes, les mêmes doutes, les mêmes émotions, la même dépendance. Le Destin avait toujours été joueur avec Océane, elle pensait avoir réussi à le coincé, elle avait été fière de prétendre pouvoir regarder la mort en face et hurler qu'elle n'avait pas peur, que plus de monde l'attendait de l'autre côté que de ce côté-ci, mais le constat venait de tomber sans appel : Destin = 1 ; Océane = 0. On lui avait imposé un être dépendant dont elle dépendait, et au final la destinée se montrait toujours plus forte qu'une pauvre mortelle qui s'était cru de taille à rivaliser. A quoi bon lutter ? Elle avait perdu d'avance, et demeurait condamnée à faire attention, a ne plus jouer les kamikazes et à songer à l'avenir. Un avenir qu'elle ne pouvait lui refuser, qu'elle avait envie de tenter. Elle avait confiance en son jugement, même si elle se devait de réfréner, quelque peu, certaines de ses ardeurs.
    "Ok..." Glissa-t-elle doucement après un long moment de réflexion. Combien de temps était-elle restée sans rien dire après son aveux ? Qu'avait-il imaginé ? Est-ce qu'il avait eu peur ? Ce n'était pas du tout son intention, bien au contraire, elle avait juste plongé dans une faille spacio-temporelle dont elle venait tout juste d'émerger. Elle hasarda un petit sourire en coin, timidement, puis passa une main dans ses mèches cuivrées, tout en suivant des yeux le geste. Il venait de lui dire qu'il l'aimait. Elle. A elle. Il ne l'avait pas balancé à une tierce personne comme on crache son venin, non, il venait de se faire violence pour le lui avouer. Et tout ce qui lui venait comme réponse fut "Moi je veux me marier et avoir trois enfants." Elle fronça le nez en se sentant ridicule. Elle n'en revenait pas de ce qu'elle venait de dire, elle avait le sentiment que cela sonnait faux. Pourtant elle le pensait sincèrement. En l'espace d'une année, il avait fait d'elle une femme totalement différente, une femme désirant ce qu'elle exécrait autrefois. Comment s'y était-il prit ? "Mais..." Reprit-elle immédiatement, afin de tuer dans l'œuf toute nouvelle demande en mariage. "Attention, ça ne veut pas dire que je veux tout ça maintenant et tout de suite. Pour les enfants tu vas devoir te montrer très patient, je n'ai pas l'intention de m'y mettre avant un petit moment. Quand au mariage..." Elle marqua une pause, retournant à la contemplation de sa main se baladant dans ses cheveux. "Je sais que tu y tiens énormément, et que tu ne veux pas attendre, mais tu vas devoir. Combien de temps ?" Demanda-t-elle en lisant la question dans son regard. "Ça dépendra de toi." Annonça-t-elle en s'extirpant d'entre ses bras pour se relever. Un sourire énigmatique aux lèvres, elle se dirigea vers le sac qu'elle avait ramené du campus. Elle fouilla un moment dedans pour en sortir un bloc note ainsi qu'un stylo, avant de revenir vers le lit. Elle posa son butin sur les draps, afin d'entreprendre de l'aider à ôter le manteau qu'il portait toujours. Elle l'aimait beaucoup, mais il était un peu superflu pour l'instant. Une fois, de nouveau, installée contre lui, elle se redressa quelque peu, prenant appui de son dos contre la tête de lit afin d'être installer au mieux pour écrire. Elle souleva la lourde couverture, et fit tourner les pages noircies de formules informatiques, portées gribouillées de notes de musiques, et autres petits dessins abstraits, avant d'en trouver une vierge. Elle cliqua le stylo avant de noter de son écriture grossière : Conditions à remplir avant et pour une demande en mariage digne de ce nom. Elle souligna le titre deux fois, avant de passer à la ligne.
    Les erreurs à ne pas faire :
    - Faire sa demande en sortant du coma.
    - Faire sa demande parce qu'on a fait un rêve.
    - Faire sa demande devant ses parents qu'on déteste.
    - Faire sa demande après une tentative de suicide.
    - Faire sa demande après avoir appelé un autre prénom féminin.
    - Faire sa demande sans avoir jamais dit "Je t'aime" à l'autre.
    - Faire sa demande alors qu'on est séparé de la personne.

    La bille roulait vite sur le papier blanc, laissant une marque plus profonde aux endroits où elle avait hésité. Océane marqua une pause pour relire ce qu'elle venait d'inscrire. Satisfaite elle tourna son regard vers Brendon qui lisait au fur et à mesure qu'elle écrivait.
    "Bon. Ça c'est fait. Tu remarqueras que tu as réussi un carton plein, mon cœur. Dans un sens tu peux être fier de toi, tu as réussi la pire demande en mariage de toute l'Histoire des demandes en mariage." Annonça-t-elle, amusée, avant de récupérer ses lèvres doucement, pour lui éviter de culpabiliser. Dédramatiser ce qu'ils venaient de vivre, c'était la seule méthode qu'avait trouvé Océane pour tourner la page. Elle picora ses lèvres pendant un moment avant de daigner retourner à sa liste. Les 15 conditions à remplir. Griffona-t-elle à la suite, avant d'ajouter en lettres capitales : IMPÉRATIVEMENT ! Elle jeta un coup d'oeil à Brendon en soulignant le mot. Oui, elle était sérieuse. 1- Sortir de l'hôpital. "Ça va de soi." 2- Ne plus toucher à la drogue (le tabac, ça passe.) "Jamais ! Plus jamais ! Même pas un peu, même pas pour rigoler ! Plus jamais !" 3- Fêter ton 20ème anniversaire. "Râle pas, c'est dans pas longtemps ! J'aurais pu être plus sévère et exiger d'attendre tes 21 ans." 4-Réussir ton diplôme. "Ça ne devrait pas être trop dur." 5- Passer Noël dans le Montana. Son bic hésita un instant, flottant au-dessus de la feuille avant qu'elle n'ajoute rapidement : avec Gretchen. "Et si tu pouvais utiliser ton vrai prénom, cette fois, ce serait cool." 6-Accepter Driesen comme un membre à part entière de la famille. "Mon pauvre bébé..." 7- Renoncer à deux enfants hypothétiques et faire descendre le chiffre de 5 à 3. "T'as vu la taille de mes hanches ? Je pourrais jamais en faire passer 5 !" 8- Accepter de se marier en jean et tee-shirt sans tralala. "T'auras le droit d'essayer de me faire changer d'avis." Ajouta-t-elle, malicieuse. 9- Fidélité absolue et non-négociable. "Ça vaut pour après le mariage aussi, évidemment." 10- Se munir d'une bague pour la prochaine demande. "Bah oui, c'est la moindre des choses." Annonça-t-elle en haussant les épaules. 11- Ne plus attendre d'être supplié pour dire "je t'aime". 12- Apprendre à ne pas flipper dès que je m'absente. 13- Apprendre à communiquer. 14- Me prouver que je peux compter sur toi. Et 15- Vivre ensemble. Le dernier point posé, elle releva le nez de sa liste, et chercha son regard. "Je veux qu'on vive ensemble." Annonça-t-elle avec sérieux. "Au-delà du fait que je ne peux pas épouser quelqu'un avec qui je n'ai pas vécu, je veux vraiment vivre avec toi... Mariage ou pas." Son regard sonda le sien un instant, témoignant de sa sincérité, avant de reporter son attention sur la feuille qu'elle arracha du bloc-note. "Et ça, c'est juste la liste pour la demande, mon pote !" Lâcha-t-elle dans un sourire, en lui tendant la liste. "Attends de voir celle pour le mariage."

[...]

    "Qu'est-ce que tu fabriques ?"
    La voix de Brendon provenait de derrière elle. Elle se retourna et l'observa avec un grand sourire aux lèvres. Il était toujours dans son lit, mais avait quitté sa chemise chirurgicale. Il n'était toujours pas autorisé à se lever, mais Océane l'avait aidé à enfiler quelque chose d'un peu plus confortable, et d'un peu moins ridicule. Quoique... Pas sûr que le tee-shirt avec inscription "Geek of the year" soit moins ridicule. Elle était allongée dans l'autre sens, ventre contre le matelas, jambes repliées au niveau de l'oreiller. Elle avait allumé l'ordinateur portable de Driesen et surfait pour la première fois depuis très longtemps, pendant que monsieur était censé dormir. Sauf qu'il ne dormait pas le moins du monde. S'il avait bien les yeux fermés, il n'hésitait pas à souffler, soupirer, râler, jouer avec les chevilles d'Océane, afin de bien lui montrer qu'il n'avait pas sommeil. Elle le réprimandait à chaque fois, mais sans grande conviction. Il devait être le milieu de l'après-midi, les trois autres étaient retournés en cours, afin de ne pas attirer l'attention sur eux plus que de raison, mais Océane était restée. On ne leur avait pas encore communiqué la durée du séjour de Brendon entre ces quatre murs, mais qu'importe, cela ne changeait absolument rien, elle ne retournerait pas en cours tant qu'il ne serait pas sortit d'ici. Au pire, elle demanderait à Vivienne un certificat médical pour excuser ses absences.
    "Je choisi le sexe de notre futur enfant." Répondit-elle avec malice, avant de se replonger dans la contemplation de l'écran. "Tu es sûr que ce sera une fille ?"
    "Mais de quoi tu me parles ?"
    Demanda-t-il en tentant de se surélever un peu afin de voir l'écran.
    "Je te demande si tu es sûr de toi quand tu dis que le premier enfant sera une fille ou pas ?" Répondit-elle en l'obligeant à l'immobilisme en appuyant sa jambe contre son torse, sans se retourner.
    "Pourquoi ?"
    "Parce que ça intéresse pas mal de monde, on dirait. Je voudrais bien pouvoir leur donner une réponse."
    Brendon lui lança un regard intrigué, alors qu'elle se redressait tout en récupérant le Mac. Elle se remit à l'endroit, venant se réinstaller à ses côtés, tout en posant le portable sur ses cuisses. En haut de l'écran s'affichait le logo bleu et blanc de Facebook. Elle se trouvait sur la page de Brendon. Lorsqu'elle avait allumé l'ordinateur et ouvert le site communautaire, il s'était automatiquement connecté sur son compte. Brendon Driesen. Situation amoureuse : Célibataire. Date de naissance : 8 janvier.
    "J'ai changé ton statut, j'ai mis "en couple". Tu m'en veux pas, j'espère ?" Et puis quoi encore ? Manquerait plus qu'il lui en veuille, tiens. De son index, rapide, contre la souris tactile, elle cliqua à plusieurs reprises afin de revenir à la page qui l'intéressait. Un groupe créé il y a plusieurs semaines, et qui regroupait déjà plusieurs centaines de membres. "Si toi aussi tu suis les aventures Driesen-Eono comme s'il s'agissait d'une nouvelle saison de G.G". Sur le mur, les commentaires fusaient. Mais ce n'était pas vraiment ce qui avait attiré l'attention d'Océane, non, elle s'était arrêtée sur un sondage posté par une de ses "sœurs". "Quel est le sexe du bébé ?". Dans un premier temps elle n'avait pas compris le rapport avec elle, alors elle s'était intéressée aux différentes discussions, et avait apprit avec effroi qu'elle était enceinte de trois mois. "Pour l'instant c'est le petit gars qui l'emporte à 64%. Mais on peut encore inverser la tendance." Poursuivit-elle avec sérieux, prétendant ne pas remarquer la profonde incompréhension de son compagnon. Elle le laissa ainsi pendant une petite minute, avant de partir d'un petit éclat de rire. "Bon, je te fais un débriefing rapide parce que tu sembles un peu perdu. Donc... Il semblerait que pendant notre "absence"..." Elle fit le signe des guillemets avec ses doigts. "... La planète internet ne soit pas arrêtée de papoter. Quand je suis allée chercher tes affaires sur le campus, Curtis a tenu à m'accompagner lui, et pas Duncan. Et quand j'ai posé la question du pourquoi, il m'a dit qu'il ne souhaitait pas attiser les rumeurs. Sur le coup j'ai pas compris, mais maintenant je vois très bien ce qu'il voulait dire. Visiblement mes sœurs ont cherché une raison à mon état, et tes frères ont fait pareil de leur côté. Puis tout ça s'est retrouvé sur internet où ils ont pu échanger leurs différentes théories. Ce qui donne un amas de conneries sans précédent." Elle avait reporté son attention sur l'écran afin de lui montrer quelques pages en exemple. "Dans un premier temps ils ont pensé que j'étais avec Duncan et que tu ne le supportais pas. Mais c'était trop simple et pas assez dramatique, alors me voilà enceinte. Je t'ai fais un enfant dans le dos pour me faire épouser et mettre la main sur ta fortune. Après ils ont fait un mélange des deux, et je suis peut être enceinte de Duncan, tout en te faisant croire que je suis enceinte de toi. Et là, c'est tombé y a moins d'une heure, Duncan n'était qu'une couverture pour cacher ma relation avec Curtis. Y a même une photo..." Elle cliqua pour l'agrandir et eu un geste de recul. "Wahou ! C'est quoi cette tête ? Faut vraiment que je fasse une cure de sommeil, là !" Elle referma rapidement la page, et revint à celle du sondage. "Bon, je réponds quoi ? Ha oui ! Je sais !" Elle pianota précipitamment, et quelques secondes plus tard, la tête de Brendon annonçait qu'il s'agissait de triplés, un de chaque sexe. "Et faut qu'on parle du 16ème point que j'ai décidé de rajouter sur la liste. Tu vas me faire le plaisir de virer toutes ces nanas de tes contacts ! 655 ? C'est quoi ce délire ?".

[...]

    "Les amphibiens !" répondirent en chœur, Océane et Brendon.
    De l'autre côté du lit, Gretchen poussa un soupir d'agacement, avant de jeter la petite carte qu'elle tenait en main, au milieu du plateau de jeu.
    "Sérieux, ça n'a rien de drôle !" Râla-t-elle en croisant les bras contre sa poitrine. "Qui a eu la bonne idée de former les équipes ?"
    "Vous êtes trois contre deux, Gretch'."
    Répondit son frère.
    "Un et demi !" renchérit Océane. "Le junkie sort du coma ! Il est pas au top de ses capacités." Ajouta-t-elle en désignant Brendon du pouce. Elle sentit la main qu'il avait glissé dans entre son dos et l'oreiller, lui pincer la hanche, et laissa échapper un éclat de rire.
    "Et puis la question était simple." Poursuivit-il.
    "Évidemment ! Tout le monde sait à quelle espèce appartient le Mantella laevigata !" S'exclama Gretchen avant de lâcher un rire forcé afin de bien souligner l'ironie de sa phrase.
    "Moi, je le savais." tenta timidement un Curtis en tailleur au pied du lit. "C'est une petite grenouille noire avec le dos couleur jaune citr..." Il ne termina pas sa phrase. Il venait de croiser le regard noir de Gretchen et préféra baisser la tête et s'occuper de l'unique camembert qui ornait leur pion rose.
    "Tu vois, j'aurais été intéressée par cette information si on avait l'occasion d'en placer une, Curtis ! Mais on ne peut pas ! Parce que pour ça faudrait qu'ils perdent ! Et ça aussi, c'est pas possible, tout simplement parce qu'ils ont bouffé une encyclopédie Universalis ! Ce jeu ne devrait pas s'appeler Trivial Poursuit, mais "Essayons de coller Ariel et Brendon." S'emporta-t-elle en se saisissant d'une nouvelle carte.
    "Océane !" Réctifia l'intéressée.
    "Mouais...Bon, qui est l'auteur des six études d'après Paganini ?" Reprit-elle à contre cœur.
    "Facile ! C'est..." Commença Océane avant d'être coupée par Brendon.
    "On ne sait pas."
    "Pardon ?"
    Demanda-t-elle en tournant un visage surprit vers son compagnon. "Biensûr que si, on sait ! Je sais, et toi aussi tu sais, puisque c'est de toi que je tiens cette information !"
    "Non, Océane."
    Insista-t-il en tentant de lui faire passer un message. "On ne sait pas, mais peut être que Curtis saura."
    "On devrait peut être demander une IRM à Vivienne."
    Annonça-t-elle, inquiète, en passant une main dans les cheveux de Brendon. "Tu sembles avoir des séquelles..."
    "Non..."
    Répondit-il, se retenant de rire, tout en récupérant sa main. "Ma mémoire va très bien, mon cerveau aussi, c'est juste qu'il serait bien qu'on les laisse jouer un peu aussi." Vu que les sous-entendu ne fonctionnaient pas, il tentait la méthode directe. "Tu comprends ?"
    "Oh... Tu me demandes de faire semblant de ne pas connaitre la réponse alors que je la connais ?"
    Il hocha la tête sans un mot. "Je peux pas !"
    "Biensûr que si, tu peux."
    "Je vais pas prétendre ne pas la connaître alors que je la connais, c'est stupide. Ça n'a aucun sens, voyons."
    "Océane..."
    Il venait d'utiliser sa voix suave, celle qu'il utilisait d'habitude pour... Bref, et comme si cela ne suffisait pas, il s'employait à déposer ses lèvres contre son épaule, tout en lui lançant un regard par en-dessous.
    "Ok." Soupira-t-elle avant de se tourner vers une Gretchen tout sourire. "Gretchen, je n'ai absolument aucune idée de qui peut être l'auteur de cette série d'études pour piano composée en 1838 par le plus grand compositeur hongrois de tous les temps !" Récita-t-elle avec réticence.
    Duncan explosa de rire, avant de donner la bonne réponse :
    "Franz Liszt ! J'ai hâte de la voir jouer avec ses futurs enfants." Hilare, il était à présent entrain de la mimer envoyant voler tout les pions sur le sol. "Mais c'est pourtant pas compliqué ! C'est Minnie ! C'est Minnie la meuf de Mickey ! T'as hérité du cerveau de ton père, ou quoi ?" Océane lui décocha un regard noir, mais cela fut sans effet sur le fou-rire de son ami.
    "Toi tu viens de perdre ton titre d'hypothétique parrain de mes hypothétiques enfants, mon vieux !" Ronchonna-t-elle en s'emparant d'une carte de jeu. "Qui était surnommé Charles le Bien Servi ?"
    Gretchen et Curtis s'interrogèrent du regard, avant de hausser les épaules, chacun leur tour.
    "C'est simple." Répondit Duncan en essuyant une larme au bord de sa paupière. "C'est Charles VII de France."
    Océane n'avait pas besoin de tourner la carte pour savoir qu'il s'agissait de la bonne réponse, mais elle entreprit tout de même le geste, juste pour faire durer le suspens et profiter des regards impatients de Gretchen qui se penchait en avant, suspendue aux lèvres de la française dans l'attente de savoir s'ils avaient gagné ou non.
    "C'est l'heure !" Annonça une voix en provenance de la porte, une voix qui les fit tous sursauter. Vivienne se tenait dans l'encadrement de la porte, son éternel sourire bienveillant fixé sur ses fines lèvres. "L'heure des visites est dépassée depuis bientôt une demi heure, les enfants." Ajouta-t-elle en constatant leur incompréhension. "Il va falloir laisser Monsieur Stanford se reposer."
    "NON !"
    S'exclama Gretchen "On avait enfin la main ! Non, c'est pas juste !"
    "Vous pourrez revenir demain dès 10h, jeune fille."
    Répliqua doucement l'infirmière sans comprendre l'emportement de la sœur du patient.
    "Vous pouvez pas comprendre." Souffla Gretchen en se levant du lit. "Tu peux au moins nous dire si on avait la bonne réponse ?" Demanda-t-elle à l'intention d'Océane. Cette dernière hocha la tête pour lui signifier que oui, ils avaient la bonne réponse, mais elle ne prêta pas attention à la petite danse de l'allemande, elle avait d'autres préoccupations, une appréhension qu'elle semblait partager avec Brendon, qui avait fait glisser sa main de sa hanche à son ventre, comme pour lui empêcher tout mouvement.
    "Vivienne ?" Appela-t-elle doucement, hésitante, anxieuse, le regard bienveillant de l'infirmière ne parvenant à la rassurer. "Est-ce que... Je peux rester ?" Demanda-t-elle du bout des lèvres.
    "Évidemment !" Répondit le petit bout de femme avec bonhommie. "Le conjoint n'est pas soumis aux heures de visites. Mais..." Elle laissa sa phrase en suspens, attendant que les trois autres quittent la pièce, avant de poursuivre.

    Et ils prirent tout leur temps. On aurait dit qu'ils s'apprêtaient à partir pour un long voyage et qu'ils ne reverraient pas Brendon avant de très longs mois. Curtis ne disait pas un mot, il se contentait d'observer son frère d'un air entendu, sa main épaisse posée sur son épaule, hochant la tête comme s'il approuvait cette communication mentale qu'il était persuadé d'avoir avec lui. Ce fut Duncan qui mit fin à cette drôle de scène en s'interposant pour serrer la main du convalescent, en en profitant pour lui glisser un "T'as intérêt a être en vie demain matin, mon pote.", avant que Gretchen ne le bouscule pour prendre son frère dans ses bras, le serrant contre elle avec force. Elle se recula un instant, attrapant son visage entre ses mains, scrutant ses traits, semblant le photographier mentalement, mémoriser chaque centimètre carré de sa peau. Ce fut Vivienne qui la rappela à l'ordre, assénant un sévère "Mademoiselle !" tout en désignant le cadran de sa montre en le tapotant de son index. Finalement, elle quitta la pièce à reculons, guidée par un Curtis qui tenait la veste et le sac de la jeune femme dans l'autre main. Vivienne referma la porte derrière eux, mais ne reprit pas la parole pour autant. Elle attendit quelques seconde, indifférente aux regards interrogateurs du couple sur le lit. La sexagénaire compta mentalement jusqu'à cent, puis ouvrit brusquement la porte, provoquant le déséquilibre des trois étudiants qui se cachaient derrière, l'oreille trainante. Sans un mot elle leur désigna l'extrémité du couloir où brillait un néon "Exit", et attendit de les voir disparaitre à l'angle, avant de refermer la porte une nouvelle fois.
    "Mais...?" S'impatienta Océane, les doigts solidement emmêlés à ceux de cette main qui n'avait pas quitté son ventre, et qui la maintenait contre le corps chaud de son amant.
    "Mais..." Reprit la petite femme en venant se poser délicatement à l'extrémité du matelas. "Il vaudrait mieux que vous rentriez chez vous, et que vous ne reveniez qu'après une vraie nuit complète."
    "Et si je vous promet de dormir vraiment ? Je ne vais pas lutter cette fois, je vous assure que je vais dormir comme un bébé, ce que je ne pourrais clairement pas faire en le sachant tout seul dans une chambre d'hôpital."
    S'empressa de répondre Océane, plaintive.
    "Vous n'avez rien à me promettre." Rectifia Vivienne après avoir laissé échapper un léger rire. "Je ne peux pas vous empêcher de passer la nuit ici, si c'est ce que vous souhaitez réellement..."
    "C'est ce que je souhaite réellement !"
    La coupa Océane avec empressement.
    "J'ai cru comprendre, en effet, et personne ne pourrait vous le reprocher. Je serais la première à vous y encourager pour la nuit prochaine, par exemple. Mais pas cette nuit."
    "Pourquoi pas cette nuit ?"
    Demanda-t-elle intriguée et légèrement inquiétée par le ton de l'infirmière.
    "Ça va être une nuit particulière." Elle les contempla l'un après l'autre avec douceur, puis alla poser une main toute légère sur le genoux d'Océane. "Il faut que vous compreniez que même si vous pensez que le plus dur est passé, il n'en est rien." Elle prit une légère respiration, cherchant ses mots, ceux qui ne feraient pas trop mal. "Vous avez consommé beaucoup de drogue, et ce pendant une période étendue, avec régularité." Elle avait posé un regard maternel sur Brendon. Selon elle, il avait déjà suffisamment payé pour ses erreurs, il n'avait pas besoin qu'on en rajoute davantage. "Votre corps s'est habitué à cet apport, et va le réclamer prochainement. Le coma et les sédatifs ont permis de retarder l'échéance, mais pas de l'éviter. On va vous donner quelque chose pour dormir, en espérant que cela suffise, et que vous puissiez passer la nuit sans avoir à subir le manque. Mais vous devez savoir que nous sommes soumis à une réglementation particulière pour les overdoses, et nous ne pouvons vous offrir la dose habituelle." Elle parlait doucement, cherchant à ne surtout pas les effrayer ni l'un, ni l'autre. Elle souhaitait que tout se passe au mieux. C'était juste l'histoire d'une nuit, après tout irait bien. "Il y a donc une possibilité pour que la crise vous réveille et vous maintienne éveillé. Dans ce cas-là, nous serons présent, et nous vous aiderons de notre mieux, sans toutefois pouvoir vous administrer quoique ce soit. Je ne cherche pas à vous effrayer, ce n'est qu'un mauvais moment à passer, mais..." Elle reporta son regard sur une Océane qui avait perdu de ses couleurs. "... il vaudrait mieux que n'assistiez pas à ça. Il serait plus judicieux de rentrer chez vous, de dormir, et de venir lui apporter votre soutient demain matin. Ce n'est pas un spectacle pour vous."
    "J'ai mis mes doigts dans sa bouche pour l'empêcher d'avaler sa langue alors qu'il venait tout juste de vomir."
    Annonça Océane, la voix rendue faible par la boule qui grimpait dans sa gorge. "Je pense qu'après ça, une petite crise de manque sera une promenade de santé."
    "Il dormira, et s'il se réveille, il n'aura même pas conscience de votre présence."
    Tenta de plaider l'infirmière.
    "Permettez-moi d'en douter. Et quand bien même, moi je saurais que j'étais là."
    "Océane..."
    Brendon prit la parole pour la première fois, relâchant quelque peu la pression de son bras l'entourant. "Peut être que tu devrais..." Hésita-t-il avant d'être coupé en vol.
    "Non !" Elle était catégorique, les observant l'un après l'autre, Vivienne arborant toujours ce sourire tendre, et Brendon à l'air inquiet. Il doutait, elle pouvait le lire dans son regard, tiraillé entre son envie qu'elle reste, et le besoin de ne pas l'exposer davantage à sa déchéance. "Tout ira bien." Lui promit-elle, tendrement, en promenant sa main contre son visage. "Tout ira bien." Chuchota-t-elle une nouvelle fois, avant de se tourner vers Vivienne. "Je reste."
    L'infirmière laissa son sourire s'élargir, puis se leva. "Je suppose que le lit d'appoint est inutile ?" Demanda-t-elle, le regard empli de malice, tout en lissant les plis de sa blouse.
    "A moins que vous souhaitiez nous tenir compagnie." Répliqua la brunette avec le sourire.
    "Ha non, je rentre chez moi, les enfants. Mais ne vous inquiétez pas, j'ai laissé mes instructions à l'infirmière de garde, elle ne devrait pas vous embêter cette nuit." Elle s'apprêtait à passer la porte, mais se ravisa au dernier moment, et tourna un visage chaleureux vers eux. "Vous aimez la tarte à la rhubarbe ?"

[...]

    "Tu penses qu'elle est mariée ? Faut que je la présente à Francis !" furent les derniers mots qu'Océane eut la force de prononcer avant de sombrer, littéralement dans les limbes du sommeil. Comme elle l'avait promit à Vivienne, elle dormirait comme un bébé. Elle n'avait pas mentit, ni même parlé sans savoir, elle se connaissait, elle connaissait son corps, et savait avec certitude qu'après de longs mois sans parvenir un sommeil réparateur, elle était dans un état d'exténuation avancée. Le tout combiné aux dernières 24h, nul doute qu'il lui suffirait de le savoir à ses côtés, son corps réchauffant le sien, pour qu'elle se laisse emporter. Il lui faudrait plus d'une nuit, cependant, pour rattraper sa carence en sommeil, mais les choses rentreraient dans l'ordre, sa vie avait de nouveau un sens. Après le départ de Vivienne, elle s'était absentée une petite demi heure, juste le temps de descendre au Mcdo qui faisait l'angle de la rue, et avait remonté deux sachets d'une nourriture relativement comestible comparé au plat qu'on leur avait apporté, sous une cloche en plastique. Ils avaient pic-niqué sur le lit, alors que la télé crachait un documentaire ayant pour sujet les familles nombreuses. 9, 17 ou 33 enfants. Océane s'était contenté d'un regard de noir, et Brendon n'osa aucun commentaire. Ils venaient juste de terminer, lorsque l'infirmière de garde, une cinquantenaire joviale, vint administrer le puissant somnifère promit à Brendon. "Et voilà qui devrait vous conduire directement au royaume de Dodoland !" entonna-t-elle joyeusement en tapotant la poche suspendue à la perfusion. Elle tira les rideaux d'un geste vif, avant d'éteindre le plafonnier sans préavis. "Je préfère Vivienne." avait annoncé Océane en s'installant confortablement entre les bras offerts de Brendon. "Elle, elle me donne l'impression d'avoir 8 ans. Elle nous a même pas lu d'histoire, c'est intolérable !". Elle avait plaisanté pour s'empêcher de penser à la nuit possible qui l'attendait. Ce n'était qu'un risque, Vivienne avait dit que peut être il se réveillerait. Mais peut être pas. "Tu ne peux pas savoir comme ça m'a manqué." souffla-t-elle en se fondant dans son étreinte. "De quoi ?" était-il parvenu à demander, la voix déjà faible. "Ça... toi... moi... nous... dormir contre toi... C'était pas vivable." Les yeux clos, elle avait respiré doucement son parfum, l'odeur naturelle de sa peau, celle-là même dont elle avait tenté de se sevrer sans y parvenir. "J'en ai une vague idée, si..." avait-il murmuré, déjà lointain. Alors, apaisée, souriante, elle s'était laissée bercer par sa respiration régulière, tout en évoquant l'idée de présenter Vivienne à Francis, visualisant déjà la sexagénaire préparer des tartes à la rhubarbe pour son grand-père. C'était d'une femme comme ça, qu'il avait besoin. Elle n'avait pas perçu la ligne très fine entre conscience et inconscience, elle fut incapable de savoir où s'arrêtait sa réflexion, et où commençait son rêve, mais en l'espace de quelques minutes, sans avoir besoin d'un quelconque somnifère, elle alla rejoindre le Montana, où Vivienne préparait une tarte pour quatre personnes... Cinq personnes ! Une toute petite tornade rousse venait de faire une entrée fracassante dans la cuisine, se jetant en travers des jambes de Brendon pour s'y accrocher de toutes ses forces. Mélanie ?
    "Océane !"
    Elle releva les yeux vers Brendon, surprise de l'entendre l'appeler de cette manière, alors qu'elle était là, devant lui. Elle l'interrogea du regard, mais il ne semblait inchangé, toujours aussi souriant, toujours aussi heureux, à des années lumières de son appel plaintif.
    "Océane !"
    Elle ne l'avait pas quitté des yeux, alors que l'appel se faisait entendre de nouveau. Il n'avait pas décelé les lèvres. Le cri ne venait pas de lui. Pourtant c'était sa voix. Elle aurait pu jurer qu'il s'agissait de sa voix, de sa façon toute particulière de prononcer son prénom. "Ouciène". C'était lui sans être lui. Elle détourna le regard, et chercha des yeux l'auteur de cet appel. Elle comprit rapidement qu'il ne venait pas de son rêve, mais bel et bien de la réalité. Depuis son songe, elle se leva, et quitta la maison, sans un regard en arrière. Elle était entrain de courir sur le chemin baigné d'une lumière aveuglante, lorsque ses paupières se rouvrir brusquement sur la pénombre d'une chambre d'hôpital. Combien de temps avait-elle dormit ? ll lui semblait qu'elle n'avait fermé les yeux que depuis une poignée de minutes. Un coup d'œil à son portable l'informa qu'il était plutôt question d'une poignée d'heures. Cinq, pour être exacte. Elle était entrain de reposer l'Iphone sur la table de nuit, lorsqu'un nouveau cri brisa le silence. Brendon venait de se redresser dans le lit, droit comme un I, en sueur, l'appelant de toutes ses forces.
    "Shhhhhhhhhhhh... Je suis là..." Chuchota-t-elle doucement, en s'emparant de son bras pour l'inciter à se tourner vers elle. L'effet fut immédiat, et il s'affaissa contre elle, accrochant ses doigts contre la peau nue de ses bras, enfouissant son visage meurtrie contre son épaule, son cou, sa gorge, glissant jusqu'à son autre épaule, tout en saturant, frénétiquement, ses poumons de son parfum. "Je suis là, mon amour, je suis là." Elle le serra contre elle, luttant contre la douleur que ses doigts infligeaient à sa peau. "Il faut te rendormir." Murmura-t-elle en voulant l'inciter à se rallonger.
    "Ça fait mal !" Il s'était redressé, et mâchoires serrées, visage tordu de douleur, il semblait à bout de force. Depuis combien de temps souffrait-il en silence ? C'est la question qui s'imposa dans l'esprit d'Océane alors qu'elle prenait conscience, avec horreur, que le cauchemar avait commencé. Sans se démonter, elle l'obligea à la relâcher, et glissa derrière lui. Une jambe de chaque côté de son corps, elle l'attira contre elle, son dos pressant contre sa poitrine.
    "Tout ira bien." Promit-elle à nouveau, alors qu'il luttait pour ne pas hurler. Elle l'encercla de ses bras, de ses jambes, de tout ce que son petit corps pouvait offrir comme protection, et ramena son visage perlé de sueur contre son cou. Une main plaquée sur sa joue, elle le berçait lentement, d'avant en arrière, d'arrière en avant, sans jamais s'interrompre. "Tout ira bien." La nuit risquait d'être longue.
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Brendon K. Driesen
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Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Vide
MessageSujet: Re: Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane]   Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] EmptyDim 20 Déc - 19:55


    Depuis combien de temps était-il assit là, à ce comptoir ? Depuis combien de temps regardait-il le fond de son verre de bourbon avec cet incroyable sentiment de solitude et de tristesse ? Une heure peut être deux, il ne savait plus. Bien qu’il n’en fut qu’à son troisième verre il avait déjà perdu la notion de temps et d’espace, il aurait été incapable de dire quelle heure il était encore plus d’expliquer à quelqu’un où il se trouvait. Bien sur il pensait à Océane, il savait que Duncan avait deviné quelque chose clochait chez l’ex de sa meilleure amie… Océane … Il revoyait ses cheveux bruns voltés autour de son visage alors qu’elle courrait vers lui pour ensuite continué son chemin en riant du tour qu’elle lui jouait … Il revoyait l’éclat presque animal de ses yeux verts après qu’ils eurent fait l’amour … Il se souvenait de la faussette qui apparaissait sur sa joue lorsqu’elle faisait la moue... Il avala d’un trait le fond de son verre décidé a arrêté là toutes pensées la concernant. Il fit alors signe au barman de le resservir, le cœur au bord des lèvres alors que l’image d’Océane dansait devant ses yeux et qu’il sentait sa résistance faiblir. Il aurait été si simple de l’appelée, de lui dire qu’il était toujours amoureux, il sentait sa résistance faiblir. Le liquide ambré emplit doucement son verre tendit qu’il tentait de tenir loin de son esprit ses pensées, soudainement la petite fontaine provenant du goulot de la bouteille se stoppa, avant que le barman ne se recule Brendon posa sa main sur son poignet, sortit sa pince a billet de sa poche et lança.

    « Laisser ça là s’il vous plait. »

    Oublier. Oublier. Il voulait juste oublier. Oublier cette pluie glacée qui l’avait trempée jusqu’à l’os avant qu’il n’échoue dans ce bar. Il voulait oublier ce qu’il avait vécu, vu, entendu. Oublier, rien qu’oublier. L’espace d’un instant. Pour la vie. Oublier. Il voulait oublier que tout redevienne comme avant. Et pour oublier tous les moyens étaient bons. Un verre puis deux. Une bouteille puis deux. Oublier. Il avait vécu une histoire telle celle de Roméo et Juliette avant de plonger en plein délire acide de Songe d’une Nuit d’été. Avait-il rêvé ? Allait-il se réveiller ? Allait-il retrouvé sa vie d’avant ? Etait ce un cauchemar ? Ou bien tout ceci n’était-il que la réalité ? Voila pourquoi il se noyait dans un verre, dans une ou tout un carton de bouteilles de bourbon, parce qu’il savait que tout ceci était réel, un rêve ne durait pas aussi longtemps, ce ne pouvait être que la réalité, mais boire l’aidait à croire que ce n’était pas le cas, boire lui permettait de croire qu’il pouvait encore être victime d’un cauchemar. Pourtant comme pour toute chose il finissait par revenir à la réalité, et le plus souvent se retour dans son « cauchemar » personnel s’accompagnait d’un terrible mal de crâne qu’il faisait disparaitre à l’aide de quelques aspirines et d’un grand verre de Gin tonic. Il savait qu’il devrait rentrer. Il le savait, cependant il lui fallait encore un peu de temps, encore un peu de rêve … C’était si bon de croire qu’en rentrant il la trouverait dans sa chambre, qu’il la trouverait vêtue de son sweat-shirt de l’Université, qu’elle serait là à l’attendre. Il aurait tout donné pour qu’elle soit là, qu’elle dorme entre ses draps … Tout. Tout pour lui avoir couru après, tout pour qu’elle l’aime vraiment encore… Tout pour elle. Il aurait tout donné… Mais il savait qu’il n’en serrait rien, que malgré toute la volonté avec laquelle il espérait il n’en serait rien… Et il se dégoutait de n’avoir aucune volonté. Et c’était cette réalité, celle où elle n’était pas et celle où il aurait donné jusqu’à sa vie pour qu’elle soit avec lui qu’il cherchait à fuir dans l’alcool.

    « Une autre ? » Proposa la serveuse en laissant en suspension la bouteille au dessus du comptoir. Elle le regardait par en dessous, tentant de masqué son intérêt. Il était beau, sexy à souhait, et buvait seul avec des yeux tristes. Il acquiesça d’un hochement de tête. « Dure nuit ? » Questionna t-elle en notant sa veste de costume froissée, son sweat-shirt de confrérie défraichit et le tee-shirt délavé qu’il portait par-dessous. Un petit air négligé qui sur un autre que lui n’

    « Umh » Il acquiesça d’un vague hochement de tête et d’un grognement tenant plus de l’ours que de l’être humain. Combien de verre avait-il but en deux heures ? Il avait enfin trouvé la paix, son esprit était vide, si vide. Il se sentait bien, et il avait trouvé son réconfort dans une bouteille de Bourbon. Si ca ce n’était pas ironique, il rêvait du réconfort entre les bras d’une femme et il le trouvait dans une bouteille en verre teinté et un verre blanc. Il soupira et passa une main sur sa nuque, tout semblait si vide dans son existence en cet instant. Comme s’il était libre. Mais il n’était pas libre. Quelque part au fond de lui-même quelque chose l’attachait profondément à un autre être. A une femme. A son âme sœur jamais il ne serait libre, jamais il ne serait en paix tant qu’il ne se trouverait pas auprès d’elle. L’alcool masquait ce lien pour quelques temps. Mais bientôt cela reviendrait, il se rappellerait et cela serait bien pire, beaucoup plus douloureux.

    Le réveil avait été plus que difficile, une nouvelle journée commençait, une nouvelle journée qui s’annonçait déjà mauvaise. Lorsqu’il se réveilla comme chaque matin un mal de crâne semblait décidé a scinder en deux l’esprit tourmenté du jeune homme, il soupira. Cela faisait trois jours ? Ou bien quatre ? Ou une semaine ? Il avait perdu le compte, enfermé dans son cocon il avait oublié comment on comptait le temps qui passe. Perdu, c’était ce qu’il était. D’immenses cernes noirs encadraient ses yeux d’un bleu rendu marine par de trop nombreuses larmes versées. L’eau chaude apaisa la douleur dans ses tempes, il pensa à elle et même si la douleur était forte, presque viscérale, pensée à elle était comme un baume sur son âme. Sans son souvenir il n’était rien. Sans elle il n’était rien.

    […]

    Océane Eono était le genre de fille dont on tombe aisément amoureux. Elle était la fille dont Brendon était tombé amoureux. Il avait tenté de vivre sans elle et avait faillit en mourir. Sans elle il n’était plus rien. Elle n’avait pas seulement volé son cœur, elle avait emporté son âme, l’essence même de son être, sa raison, sa conscience, sa volonté. A quoi servait-il de vivre dans un monde où elle n’existait pas ? Il n’avait jamais été aussi heureux avant elle, il ne s’était jamais sentit aussi complet. Durant des années il avait pensé ne pas avoir sa place sur terre, ne pas avoir sa place dans sa famille, il s’était sentit perdu, déboussolé. Mais lorsqu’il l’avait trouvé, lorsque pour la première fois ses yeux s’étaient attardé sur le contour de sa silhouette tout avait soudainement prit sens. Il ne s’était encore jamais sentit en adéquation, en harmonie avec le monde qui l’entourait, jamais assez place, toujours mal à l’aise, son bonheur avait toujours été teinté des accents de la certitude de ne pas être au bon endroit. Mais il lorsqu’il l’avait vu, tout semble s’être remis en place. Comme une pièce de puzzle qui trouvait enfin l’emplacement qui lui était destiné. Pour la première fois depuis des années il avait eut l’impression d’être là où on l’attendait, d’avoir trouvé la fente dans le complexe puzzle de la vie, d’avoir trouver son emplacement. Et l’avenir lui avait donné raison. Lorsqu’il avait apprit à la connaitre, lorsqu’il lui avait fait la cours durant des mois comme jamais il n’avait fait la cours à une femme, il avait réalisé qu’elle était cette place qu’il cherchait. Son emplacement bien à lui, pour la première fois depuis des années il s’était sentit en connexion avec le monde qui l’entourait. Ils étaient comme deux faces d’une même pièce, différents mais semblable dans les traits principaux. Ils allaient parfaitement ensemble, ils coïncidaient l’un avec l’autre. Ils formaient un tout. Sa vie c’était elle, sa raison de vivre, sa place, son foyer, c’était elle. Brendon n’était d’ordinaire pas quelqu’un de très expansif lorsqu’il s’agissait de parler de ce qu’il ressentait, pourtant aujourd’hui il ressentait l besoin, presque viscérale de lui parler de ce qu’il éprouvait pour elle, il fallait qu’elle comprenne. Car son comportement suicidaire, autodestructeur n’avait pas du l’informer plus que cela sur ses sentiments pour elle. Il fallait qu’elle comprenne qu’il lui était impossible de se passer d’elle. Durant ses deux semaines de séparation il avait été comme en apnée. Brendon n’était pas un homme expansif, surtout lorsqu’il s’agissait de parler de ce qu’il éprouvait, ressentait, de ce qu’il avait vécut également. Il n’aimait pas se livrer, il avait en lui ce blocage Mais il savait qu’il devait parler, car elle ne pourrait pas comprendre ce qui avait motivé ses actes si elle ne comprenait pas ce qu’il ressentait pour elle. Elle avait besoin de savoir, il avait besoin qu’elle sache qu’elle comprenne qu’il n’avait pas voulut la faire souffrir, qu’aveugler par la stupidité il n’avait pas comprit ce qu’il leur faisait en pensant à mourir. Brendon n’était pas un homme expansif. Parce qu’il avait peur d’être rejeter il ne lui avait jamais dit je t’aime, il en était incapable, il fallait qu’elle comprenne pourquoi, qu’elle comprenne pourquoi il avait désiré mourir, qu’elle comprenne pourquoi à peine sortit du coma il la demandait en mariage, qu’elle comprenne pourquoi après leur première étreinte il avait simplement dit « je veux me marier et avoir cinq enfants »… Il ne s’était pas sentit prêt pour lui avouer ce qu’il ressentait tout simplement parce qu’il avait eut peur qu’elle l’abandonne, que ses sentiments l’effraie. Mais aujourd’hui il devait le lui dire, elle avait besoin de l’entendre, il avait besoin de lui dire. Il n’avait pas foi en l’amour, en l’avenir. Il avait foi en elle. Il savait qu’elle ne partirait plus, qu’elle l’aimait. Brendon n’était pas un jeune homme expansif. Il n’était pas habile avec les mots du moment qu’il fallait qu’il exprime ce qui ressentait, bien souvent, trop souvent il remplaçait les mots par des actes. Mais aujourd’hui, il devait parler. Mais comment résumé ce qu’il éprouvait, comme décrire les sentiments si puissants qui l’animaient ? Comment lui dire qu’elle comptait plus que lui à ses yeux, que sa vie sans elle n’était qu’une nuit sans lune ? Qu’il avait vécut toute sa nuit dans le noir jusqu’à ce qu’elle illumine son ciel ? Il n’y avait pas de mot assez fort pour résumé ce qu’il ressentait pour elle. Comme il n’y avait pas de mots pour décrire leur relation. Comment décrire ce qu’elle était pour lui ? Le terme petite amie semblait trop fade, trop niait. Amour de sa vie ? Ce n’était pas assez fort, il avait la conviction que leur âme était lié. Fiancé ? Non c’était peut être trop tot pour penser à cela. Compagne ? Elle était tellement plus que cela… Elle était L’unique. La seule femme qu’il avait aimée d’une pareille manière, la seule femme qu’l avait aimé tout cours. Elle était important, primordiale pour lui, elle était particulière, spéciale. Il était incapable de mettre un mot sur ce qu’elle était : amante, amie, âme sœur, confidente, punching ball, thérapeute, drogue …

    Il savait, se doutait que sa confession, sa déclaration était soudaine, inattendue peut être également. Elle restait sans voix, pour la première fois depuis longtemps. Il se rappelait ce que Francis lui avait apprit sur la femme qu’il aimait lorsqu’il avait passé un cours séjour dans le Montana. Océane Eono avait toujours quelque chose à dire, jamais elle ne restait sans voix, elle avait toujours une réplique bien sentie à émettre ou un avis a donné. Mais là rien, le silence. Brendon ne bougeait pas, il ne faisait pas un geste lui laissant le temps de digérer l’information, la confession qu’il venait de lui faire. Il lui laissait le temps de rebondir à ses propos. Il venait de lui dire ce qu’l avait tu durant un an il y avait de quoi être sonné, surprise. Il avait affronté sa peur de lui avouer ce qu’il ressentait, c’était maintenant à elle de faire le chemin vers lui. Elle avait toujours eut peur de s’attacher trop fortement à quelqu’un, parce qu’elle était effrayé à l’idée que la vie, le destin lui arrache à nouveau une personne qu’elle aimait. Il fallait qu’elle réalise que quoi qu’elle fasse ils étaient maintenant liés l’un à l’autre. Quoi qu’il se passe. Il serrait toujours là pour elle. Elle devait avoir confiance en lui, suffisamment pour comprendre que jamais il ne la quitterait, pas volontairement tout du moins. Il fallait qu’elle comprenne que s’il voulait qu’elle l’épouse ce n’était pas sur un coup de tête mais parce qu’il savait, qu’il avait l’intime conviction que c’était ce qu’ils devaient faire. Parce que c’était ce qu’ils avaient a faire pour que leur amour soit officialisé, que personne ne les sépare, parce que c’était la dernière étape, l’officialisation de leur relation. Brendon se fichait du quand dira t-on, ils avaient déjà eut leur lot de rumeurs, de ragots, d’obstacles. Qu’importait de faire à nouveau la une de toutes les conversations de leurs Frères et Sœurs ? Il n’avait pas peur, il sentait presque la réflexion d’Océane suivre son cours au travers de ses yeux. Elle était si transparente pour lui parfois. Il était serein, caressant doucement la joue de la jeune femme de la pulpe de son pouce. Il venait de lui dire qu’il l’aimait, et étrangement il ne se sentait pas tendu, il n’avait pas peur, il n’était pas sur les nefs, il n’attendait même pas de réponses, il se sentait serein, comme jamais il ne l’avait été. Etait-ce cette tentative de suicide, la présence d’Océane à ses côtés à chaque instant qui avait provoqué ce brusque et étonnant changement en lui ? Avait-il enfin comprit qu’il était digne d’être aimé, que l’inintérêt caractérisant ses parents lorsqu’il s’agissait de lui n’était pas communicatif ? Que tout le monde ne le laisserait pas tomber à un moment donner ? Il ne savait pas, il avait tout simplement changé, et c’était un plus. Peut être à présent serait-il moins impulsif, nerveux, sanguin, peut être serait-il plus calme, plus posé, plus confiant en l’avenir aussi ? « Ok » La voix de son âme sœur brisa le silence tranquille qui avait emplit la chambre le temps de sa réflexion. Elle lui adressa un petit sourire en coin, timide, elle passa sa main dans ses cheveux cuivrés, emmêlant ses doigts dans les mèches désordonnées de son compagnon en suivant des yeux ce geste. Ses yeux brillaient, elle semblait… heureuse. Il sourit à son tour, ce petit sourire en coin légèrement de travers qu’elle adorait. Il caressa du bout de ses doigts ses lèvres tentatrices. « Moi je veux me marier et avoir trois enfants », il manqua d’éclater de rire devant sa moue mécontente, elle semblait se trouver… nulle. Et un sourire attendri caressa les lèvres de son amant. Il ne s’attendait pas à une déclaration du même acabit. Sa déclaration, elle l’avait déjà faite, par ses actes, ses gestes et mêmes ses paroles durant cette nuit interminable. Elle avait été là, elle ne l’avait pas laissé, elle avait veillé sur lui, l’avait défendu et grâce au pouvoir de ses mots il était revenu à la vie. Il était en vie pour elle, à cause d’elle. Parce qu’elle était tout ce qui lui importait. « Mais.. » continua t-elle alors qu’il lui venait à l’idée que c’était peut être la manière qu’elle avait trouvée de lui faire comprendre qu’elle voulait l’épousé, que c’était sa façon de dire « oui ». Elle le détrompa immédiatement, tuant toute espoir qu’elle ait finalement décidé de lui céder. « Attention ça ne veut pas dire que je veux tout ça maintenant et tout de suite. Pour les enfants tu vas devoir te montrer très patient, je n’ai pas l’intention de m’y mettre avant un petit moment. Quand au mariage, je sais que tu y tiens énormément et que tu ne veux pas attendre mais tu vas devoir. Combien de temps, ca dépendra de toi. » Annonça t-elle en se dégageant de l’étreinte de ses bras. Il sourit l’air peu surpris, ca aurait été trop facile qu’elle se contente de lui dire ou, il la connaissait à présent suffisamment pour savoir que rien n’était jamais simple entre eux.

    « Pour les enfants il te reste… » Il marqua une pose, et procéda mentalement à un petit calcul sur la date approximative de conception de leur fille hypothétique. « Approximativement une petite année et demi … Le temps que je retrouve mes pleines capacités et le temps de la convalescence … Ouais je dirais qu’on pourra essayer de s’y mettre d’ici six mois … Entre temps on s’amusera simplement… » Il plaisantait bien sur ou tout du moins à moitié, après avoir fait la connaissance de Mélanie il aurait définitivement du mal à oublier ce futur dont il avait rêvé. Mais il ne la brusquerait pas. Elle avait imposé des conditions, ou allait en imposer en tout cas, et elle en avait le droit. Il lui faudrait du temps avant d’oublier ce qu’il s’était passé, elle voudrait s’assure qu’il tiendrait ses promesses avant de s’engager vers la voie du mariage avec lui. Et il le comprenait. « Ca dépendra de moi ? Explique. » Demanda t-il doucement en regrettant déjà qu’elle eut quitté le lit. Mais elle ne partit pas pour très longtemps, elle fouilla dans l’un des sacs qu’elle avait apportée avec elle, et en tira un bloc note et un stylo. Elle posa ses trésors sur le drap dans le creux que formait les jambes légèrement écartés de Brendon sous les couvertures. Elle se pencha au dessus de lui et l’aida à quitté l’encombrant manteau qu’il avait a moitié enfilé avant qu’une infirmière tyrannique ne lui ordonne de se remettre au lit s’il ne voulait pas qu’elle lui injecte un calmant. Puis elle se rallongea confortablement contre lui, il encercla sa taille de son bras valide et s’adossa avec elle contre les oreilles. Il la regarda tourné les pages de son bloc note à la recherche d’un espace vide et en même temps il commentait ce qui se trouvait entre les pages.

    « Hey regarde c’est l’esquisse que j’avais fais de toi nue ! Il date de l’année dernière ce truc non ? Où est ce que t’es allé chercher ca ? Oh mon dieu ne me dit pas que tu as fouillés dans mes placards ? Tu n’es pas tombé sur ma planque secrète de magasine cochon einh ?! Tiens c’est la balade que j’ai écrite quand je t’ai rencontré en septembre dernier… T’as pas pensé à prendre ma guitare ? J’aurais enfin eut le temps de la terminé ! » Elle lui lança un regard peu amène alors qu’il la matait sans aucuns scrupules. « Ce croquis ne me semble plus très fidèle… Si tu veux pour tuer le temps tu te déshabille et je te croque… Enfin je te dessine… » Il était étrange de voir comme Brendon n’avait en rien perdu de son humour alors qu’elle s’apprêtait à lui annoncé à quelles conditions elle l’épouserait, et lui ferrait des enfants. Il était détendu, il se sentait bien, en sécurité ici, à nouveau à se place tout contre elle. Enfin, elle trouva une page blanche et décapuchonna le stylo qu’elle tenait entre ses doigts.

    Elle se mit alors à écrire. Et il manqua de s’étouffer de rire en voyant ce qu’elle gribouillait de son écriture ronde et large. Elle nota en guise de titre « conditions à remplir avant et pour une demande en mariage digne de ce nom ».

    « Qu’est ce que tu lui reproche à ma demande en mariage ? » Marmonna t-il faussement bougon alors qu’elle continuait de griffonné allègrement sur son bloc. Elle avait souligné son titre et continuait sur sa lancée. « Erreurs à ne pas faire » fut le titre de sa première sous partie, elle commença alors à ennoncer toute une série de chose à ne pas faire avant de demander quelqu’un en mariage, ou sur le pourquoi d’une demande etc… Il sourit devant sa façon très personne de présenter les choses. Elle reprit alors la parole et annonça qu’il avait fait un carton plein et réussit la pire demande en mariage de toute l’histoire des demandes en mariage.

    « Je te signalerais que l’autre prénom féminin était celui de notre fille hypothétique et que je ne savais pas que je prononcerais cela à voix haute. Je proteste donc c’est toi qui a interprété tout ça de travers. » Il lui prit le stylo des mains après une lutte de quelques secondes et railla « faire sa demande après avoir appelé un autre prénom féminin ». « Voila là c’est mieux ! » Elle l’embrassa doucement et il répondit à son baiser avec une passion certaine. Elle l’embrassa à plusieurs reprises et il sourit doucement frottant son nez contre le sien dans un geste doux. Puis elle retourna à sa liste. Cette fois ci la rédaction d’une série de conditions ne se fit pas dans un silence religieux de sa part.

    1°) Sortir de l’hôpital.
    « Ca va de soi »
    « Tout à fait d’accord, je ne pense pas qu’à part à Las Vegas cette blouse d’hôpital serait accepté comme costume de cérémonie. »
    2°) Ne plus toucher à la drogue le tabac ça passe. « Jamais ! Plus jamais ! Même pas un peu, même pas pour rigoler ! Plus jamais ! »
    « Je te le promet. Ma seule drogue à présent ce sera toi… Et le café … Et la nicotine ! »
    Promis t-il en l’embrassant avec une tendresse infinie, un sourire en coin sur les lèvres.
    3°) Fêter ton 20ème anniversaire.
    « AH non ! Ca s’est déloyal ! Pourquoi qu’est ce que sa changera que j’ai 20 ans ? » Râla t-il en faisant la tête.
    « Râle pas, c’est dans pas longtemps ! J’aurais pu être plus sévère et exiger d’attendre tes 21 ans. »
    4°) Réussir ton diplôme. « Ca ne devrait pas être trop dur ! »
    « Je ne suis pas d’accord … Non pas que je doute de mes capacités je te rassure ! Mais là c’est pas du jeu, tu as dis qu’on attendrait que j’ai 20 ans, mais si tu me demandes d’avoir mon diplôme avant je devrais attendre 21 ans… T’as dis 20 ans en premier, donc ca sera vingt ans, diplôme où pas ! »
    Marmonna t-il en passant une main dans les cheveux châtain de la jeune femme. « Et ne râle pas c’est toi qui voulait des conditions non… Bah moi je me charge de l’arbitrage. »
    5°) Passer le Noël dans le Montana….avec Gretchen. « Et si tu pouvais utiliser ton vrai prénom cette fois, ce serait cool »
    « Gretchen ? Dans le Montana ? Tu as vu ma petite sœur ma chérie… JE veux dire tu as remarqué que même à Trois heures du matin elle a débarqué à l’hôpital avec des talons de douze centimètres ? Pas sur que ton lieu de résidence lui plaise… Mais s’ouate, va pour Gretchen… Bah en fait euh… Comment dire ton grand père m’a démasqué à la seconde où il m’a trouvé sur le bord de la national… Alors sauf si tu veux m’appeler London… Aux yeux de tout le monde là bas je suis Brendon Driesen… Le Citadin fou amoureux de toi qui a débarqué à la campagne pour te reconquérir. »
    6°) Accepter Driesen comme membre à part entière de la famille. « Mon pauvre bébé »
    « Je l’aime bien ton chat … Faudra juste que tu lui trouves un autre nom sinon il risque d’avoir des quiproquos bizarre dans l’intimité… »
    Plaisanta t-il.
    7°) Renoncer à deux enfants hypothétiques et faire descendre le chiffre de 5 à 3.
    « Tu as vu la taille de mes hanches ? Je pourrais jamais en faire passer 5 »
    « Et si on adoptais ? J’ai pas encore eut une vision de ça mais qui sait peut être qu’on deviendra les nouveaux Brad et Angelina ! »
    8°) Accepter de se marier en jean et tee-shirt sans tralala. « T’auras le droit d’essayer de me faire changer d’avis »
    « Le droit ? Le devoir oui… après tout ce que tu me demande la moindre des choses c’est que tu acceptes de me faire l’honneur de te voir en robe blanche, de pouvoir enlever ta jartelle avec les dents devant nos confréries et familles réunis ! Au moins… Et puis si tu veux t’abstenir du tralala ca veut dire pas de nuit de noce… T’es sure de ton coup là ? »
    9°) Fidélité absolue et non négociable. « Ca vaut pour après le mariage aussi évidemment. »
    « Comme si je pourrais ne serait ce que te tromper… Les autres femmes ne t’égalerons jamais… Même à 89 ans je te trouverais encore désirable… Et surement sera tu plus belle encore… »
    10°) Se munir d’une bague à la prochaine demande. « Bah oui c’est la moindre des choses. »
    « C’est pas de ma faute si je ne fais pas les choses dans les règles, on est un couple non conventionnel… »
    11°) Ne plus attendre d’être supplié pour dire « Je t’aime »
    « Roh je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime… » Chantonna t-il doucement en picorant doucement ses lèvres de petits baisers.
    12°) Apprendre à ne pas flipper dès que je m’absente.
    13°) Apprendre à communiquer.
    14°) Me prouver que je peux compter sur toi.
    « Oui madame bien madame ! »

    15°) Vivre ensemble. « Je veux qu’on vive ensemble. Au delà du fait que je ne peux pas épouser quelqu’un avec qui je n’ai pas vécu, je veux vraiment vivre avec toi… Mariage ou pas… Et ça c’est juste la liste pour la demande mon pote ! Attends de voir celle pour le mariage. »
    « Je veux bien faire tout ce que tu veux pour que tu acceptes de m’épouser … Même partager avec toi un appart miteux sur le campus où l’on vivra d’amour et d’eau fraiche ma belle… Cependant c’est toi qui annonceras la nouvelle à ton grand père … Ton grand père qui je te le signale croit que je ne t’ai jamais fais l’amour … »
    Qui est ce qui riait à présent ?

    […]

    « AHHHHHHHHHHHHHHHH !!! » Un cri strident presque perçant brisa le silence studieux installé sur la confrérie des Phi Psi.
    « Quoi ? Qu’est ce qui se passe ? » Tel un seul homme les jeunes filles les plus brillantes de l’Université se précipitèrent dans le salon d’où provenait le cri. Leur sœur assise en tailleurs sur le canapé son ordinateur posé sur ses cuisses tourna vers elles un regard sur excité.
    « OH MY GOD Brendon Driesen est passé de célibataire à « en couple sur sa page facebook ! » S’exclama t-elle en perdant toute retenue, elle se mit à bafouiller lorsqu’elle leur annonça la suite. « Et il vient de devenir membre du groupe… Pour annoncer qu’Océane était enceinte de Triplé, un de chaque sexe ! » Les cris stridents qui succédèrent à cette annonce manquèrent de perforer les tympans de leurs voisines de jardin des sœurs complètement inconsciente de la grande révélation que venait de leur apporter internet.

    […]

    « S’il te plait… s’il ta plait s’il te plait s’il te plait ! »
    - Non... Non... N'insiste pas, j'ai dis non ! BRENDON non ! »
    Elle soupirait et râlait tout ce qu’elle pouvait alors qu’il plaidait sa cause avec acharnement. « Non Brendon je ne veux pas. Et toi tu ne devrais pas tu es censé te reposer et en plus je n’ai pas suffisamment dormit pour me coltiner un truc prise de tête dont je ne comprendrais rien si je ne suis pas attentivement ce qui se passe. » Il accentua ses yeux de pauvres chiens battus et elle s’énerva brusquement, rendant les armes. « Très bien fait comme tu veux ! Met le ton film suédois ! » Un sourire victorieux se peignit sur les lèvres de Brendon et il pressa deux fois la touche entrée pour lancé le film sur son ordinateur. Il l’installa confortablement contre lui. Lovée entre ses bras elle boudait mais elle fixait tout de même l’écran tâchant de se concentrer sur le film. Seulement la main inconsciemment baladeuse de Brendon qui dessinait sur son ventre à même la peau de petits cercles concentrique ne l’aidait en rien à se focalisé sur le film. Elle quitta des yeux l’écran une seconde pour asséner une tape à cette main un peu trop caressante et lorsqu’elle releva les yeux elle eut l’impression que le film avait été diffuser en accélérer, comme si elle venait de louper les ¾ du temps.

    « Qu’est ce qu’il fait ? » Demanda t-elle en voyant un homme courir après une voiture sur l’écran, un mec qui en une heure n’était jamais apparue encore. S’était-elle assoupie le temps d’une tape ? Un coup d’œil au temps restant de lecture lui apprit que non, elle avait du au grand maximum loupé trente secondes de film.
    « Rien, il tente de rattraper la voiture, ses affaires sont restées dedans ? »
    « Et la bouteille de coca c’est pourquoi ? »
    Demanda t-elle à nouveau en notant ce détail saugrenu. Mais c’était quoi ce film bon sang ?
    « Si tu t’en tiens au premier degré, il l’avait juste à la main lorsque la voiture à démarré, mais si tu veux mon avis c’est une critique de la société de consommation qui selon toute vraisemblance veut … »

    Elle le fit taire d’un baiser, plaquant ses lèvres sur les siennes animé d’une seule volonté le faire taire. Parfois Brendon ne savait décidément pas faire la différence entre l’humour et une réelle interrogation.

    […]

    « Mr Standford ? » Brendon continua de parcourir son livre si gentiment apportée par Océane, une thèse publiée récemment concernant le code binaire et secondaire sans réagir à l’appel. Soudainement le coude d’Océane s’enfonça violement dans ses côtes le tirant de ses rêveries avec une plainte de douleur que la jeune femme masqua en toussant bruyamment.
    « Oui ? » Répondit enfin Brendon après avoir reprit son souffle. Il posa son livre sur la table de lecture et adressa au médecin un sourire avenant.
    « Alors… Comment vous sentez vous Brendon ? » Demanda la doctoresse en s’approchant du pied du lit pour s’emparer du dossier du patient. « Je suis le Dr Edwards, c’est moi qui dirige ce service.
    « Enchanter Docteur. Je vous présente ma femme Océane. »
    « Madame »
    Salut la quarantenaire en reposant le dossier sur son socle après l’avoir feuilleté. « J’aurais aimé avoir un petit entretient avec vous Monsieur Standford. Je suis aussi la thérapeute de ce service. »
    « Oh bien sur … »
    Il serra la main d’Océane qui s’était assis près de lui au bord du matelas. « Océane peut resté ? » Demanda t-il visiblement angoissé à l’idée qu’elle soit forcé de partir.
    « Oui… Je pense que sa présence pourrait se révéler nécessaire… » Approuva le médecin en tirant une chaise jusqu’au lit, elle s’assit et ouvrit son bloc. « Vous êtes marié depuis longtemps ? »
    « Un an en Août »
    Répondit aussitôt Brendon avec un sourire léger. « La première année s’est très bien passé… Mais vous savez ce qu’on dit, l’année lune de miel… C’est maintenant que nous faisons face à la crise. » Il pressa doucement la main d’Océane.
    « Quand avez-vous commencé à prendre de la drogue Brendon ? » Poursuivit la doctoresse en ouvrant un stylo ?
    « Il y a deux semaines environ…. C’était la première fois. » Ajouta t-il avec un ton coupable. « Et la dernière. »
    « Nous allons tout faire pour cela… Cependant je dois vous posez quelques questions afin de décidé de l’orientation que devra prendre votre séjour parmi nous. Quelle type de drogue avez-vous consommez ? »
    « Au début je pense que ce n’était que des antidépresseurs ou des décontractants, je n’ai pas vraiment cherché à savoir … Mais très vite ce n’était plus assez efficace, j’avais besoin de plus de médicaments pour m’abrutir… Alors il m’a proposé un peu d’herbe mais ca non plus ca n’agissait pas… Il y a alors eut la cocaïne… Et puis… »
    Il baissa les yeux contempla ses mains, joua nerveusement avec son alliance. « L’héroïne… Mais surtout la cocaïne injecté ou sniffé. » Il jeta un regard triste à Océane, un regard d’excuse.
    « Pourquoi cette consommation massive Mr Standford ? » Questionna doucement le médecin en lançant un regard navré à l’épouse de son patient.
    « Je… Nous nous étions disputer et… »
    « Je suis partit et il n’a pas voulu me rattraper, pensant qu’il était la cause des problèmes dans notre relation »
    Poursuivit Océane en posant sa main sur l’avant bras de son amant.
    « Umh… » Le médecin prit quelques notes sur son carnet puis releva les yeux vers eux. « Mr Standford est ce que vous avez partagez une aiguille ou bien avez-vous eut des rapports à risques durant votre ‘cure’ de drogue ? »
    « Non … Bien sur que non… Je n’aurais jamais trompé ma femme et je n’avais des contacts qu’avec mon dealer… J’ai emprunté le matériel nécessaire aux injections à un étudiant en médecine… Il est chargé de notre infirmerie à l’Université, il ne s’est aperçut de rien. »
    « Et avant cela, y a-t-il des risques pour que vous aillez contaminé votre femme ? Mademoiselle Stanford, votre sœur, nous a parler de certains excès que vous auriez eut cet été … De vos virées New Yorkaise. Monsieur Standford lors de vos rencontres avez-vous … prit des risques ? Est-ce que vous vous êtes protégé ? »
    Il sentit Océane se raidir légèrement à ses côtés.
    « Non… » Souffla t-il. « Non. »
    « La fréquence de vos rapports sexuelles correspondait au nombre de vos sorties ? »
    « Oui. Tous les deux jours environs… »
    Sa voix n’était plus qu’un murmure alors qu’il évitait le regard d’Océane. « Mais c’était une erreur… Je… Ca ne se reproduira plus… » A qui s’adressait-il ? Océane ou au médecin ?
    « Très bien… Nous allons vous apportez le soutient dont vous avez besoin… Je dois m’assurer que vous ailliez bien comprit ce qu’implique une cure de désintoxication entre nos murs… Je vais vous laissez regarder un peu de documentation. Et discutez… » Conclu le médecin en se levant et déposant sur la tablette de lecture tout un tas de papier.

    Lorsque la porte se referma sur elle se fut un Brendon rouge d’embarra qui tourna son regard vers sa compagne.

    « Dit… Tu veux toujours accepter de m’épouser maintenant ? » Murmura t-il doucement. Il ne s’attendait pas à sa réaction. Se saisissant d’un coussin elle lui asséna un grand coup d’oreiller sur le visage manquant de le déséquilibrer.
    « Maintenant … Oui je suis tout a fait disposez à entendre ta prochaine demande en mariage, mais tâche de ne plus oublier la close numéro neuf à présent… Autrement ce n’est pas un oreiller que tu te prendras en pleine tête cette fois… » Menaça t-elle en remettant le coussin dans le dos de Brendon après l’avoir consciencieusement retapé.

    « Et au cas où tu te poserais la question, la fréquence de mes rapports sexuels avant de te rencontrer était d’une à deux fois par trimestre… » Marmonna t-elle en se saisissant du MacBook Pro de son homme.

    […]

    Il y avait longtemps que Brendon n’avait pas autant ris. Jouer au Trivial Poursuite avec Océane, Curtis, Gretchen et Duncan était bien plus drôle que ce qu’il aurait pu imaginer. Lorsque le trio avait débarqué de la salle d’attente avec le plateau de jeu sous le bras Brendon avait tout d’abord lever les yeux au ciel et fait sa mauvaise tête. Mais, il avait finit par se laisser convaincre par une Océane et une Gretchen Hypra emballées. Et au final il avait passé un excellent moment. Ils jouaient à trois contre deux mais la répartition des compétences était inégale, deux supers génies contre un archéologue, un océanographe et une étudiante fraichement débarquée sur le campus. Il avait particulièrement aimé le fait de devoir expliqué par A B à Océane qu’il fallait parfois savoir se coucher pour faire plaisir aux autres, mais le concept bien que familier à tout être humain doté d’un QI dans la moyenne avait complètement échappée à notre petite tête brune aussi avait-il finit par lui imposé l’idée avec un sourire charmeur et des intonations suaves. Bref il l’avait prit par les sentiments. Vivienne était malheureusement venu mettre fin à cette charmante réunion de famille afin de leur rappeler le règlement. Les visites étaient règlementées pour tous, sauf pour la femme du patient, aussi durent t-ils dire au revoir à leurs amis. Brendon fut alerté par le « mais » en suspension de l’infirmière et son empressement soudain à faire respecter le règlement, Océane resserra sa prise sur la main que Brendon avait posé sur on ventre. Elle attendait la sentence. Il lui semblait qu’il y avait un soupçon d’inquiétude dans les yeux de la vieille infirmière. Il tiqua mais laissa Océane s’informer, de toute façon il aurait été stupide de croire qu’il aurait pu ne serait ce que placer un mot. Elle ne lui en aurait jamais laissé le temps. Il assista à la joute verbale avec un petit sourire sur le coin de ses lèvres il y avait une ferveur chez Océane qui le touchait et l’amusait même si lui aussi ne souhaitait pas qu’on les sépare, la voir batailler pou rester était touchant. Il fronça les sourcils lorsque Vivienne informa Océane que cette nuit serait une nuit particulière. En quoi… Il n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche pour poser la question car déjà Vivienne répondait à sa pensée à peine formulée. La douceur et la compassion de Vivienne lui fit du bien, il s’était douté que cela finirait pas arrivé, il avait connu suffisamment de jeunes New Yorkais passés par des centres de désintox pour savoir qu’il n’échapperait pas à une bonne vieille crise de manque. Il ne pensait pas qu’on l’aiderait a traversé cela sans douleur, aussi l’annonce qu’on lui administrerait un somnifère a des doses moindre que d’ordinaire le surpris. Il était d’accord avec l’infirmière, dans la mesure du possible Océane ne devait pas assister à cette nuit, si jamais le calmant ne faisait pas son effet, il ne désirait pas qu’elle le voit dans cet état. Pas après tout ce qu’elle avait déjà vu la veille au soir. Mais, Océane n’était pas de cet avis.

    « Océane … Peut être que tu devrais… » Commença t-il en la libérant légèrement de son étreinte comme pour l’inciter à s’en aller. Il voulait qu’elle reste, égoïstement il ne voulait pas qu’elle s’en aille mais pour une fois il allait faire passer le bien être de la jeune femme avant le sien. Seulement elle lui coupa l’herbe sous le pied. Sa réponse négative claqua dans le silence et elle les observa successivement. Elle lui promit que tout irait bien en posant sa main sur sa joue avant de se tourner vers l’infirmière et d’annoncer qu’elle resterait. L’échange qui suivit entre la sexagénaire et sa compagne lui parvint par brides, les yeux perdus dans le vague il tachait de se rappeler combien de temps il était arrivé à tenir sans drogue…. Un temps trop cours. La nuit promettait d’être longue.

    […]

    « Tu penses qu’elle est mariée ? Faut que je la présente à Francis ! »
    « Gretchen, toi, Vivienne, moi… Tu comptes invités beaucoup de monde dans le Montana cet hiver ? »
    Plaisanta t-il doucement en la serrant contre lui. Mais elle s’était déjà endormit. Il sourit, effleura de ses lèvres son front et laissa aller sa tête dans l’oreiller. Elle était exténuée, mais lui se sentait à présent bien réveiller. Bien sur les somnifères le tirait vers le pays de Morphée, mais son esprit en éveille luttait contre l’emprise du sédatif que l’infirmière lui avait administré par intraveineuse. Avec force il luttait contre le pouvoir des médicaments, tachant de gardé l’esprit clair, durant le départ d’Océane pour aller leur chercher de quoi manger convenablement il avait supplié l’infirmière de garde de ne pas lui donner de sédatif, mais elle avait refusé, lui assurant qu’il n’y avait aucun risque que cela influe sur sa guérison, ce n’était pas de la drogue, juste un aditif qui forcerait le sommeil. Il avait beau eut argumenté qu’il voulait garder l’esprit clair elle ne l’avait pas écouté. Il se sentait doucement partir alors qu’il tentait de gardé des forces, de rester éveiller, une brume insidieuse s’était déployée sur son esprit. Il fallait qu’il reste éveillé… Eveillé…

    [...]

    Il courait, il courait depuis des heures, c’était tout du moins l’impression qu’il avait, il courait sans fin, il courait et petit à petit ses forces l’abandonnait, pourtant il ne devait pas arrêter. Il savait que quelque chose d’horrible allait se produire s’il cessait de courir après cette femme qui fonçait sans manifester le moindre signe de fatigue devant lui. Elle prenait petit à petit de l’avance tandis que malgré ses efforts les jambes lourdes et paralyser par les crampes de Brendon le forçait à ralentir. Il savait qu’il ne devait pas s’arrêter, qu’il devait continuer à courir dans ce dédalle sans fin qu’était les rues de la ville. Et puis soudainement ses pieds butèrent contre quelque chose, il tomba, il voulut arrêter sa chute en tendant ses mains devant lui, mais déjà le décor changeait. Les gens dansaient il surplombait la scène, il entendait les rires, les tintements des coupes de champagnes, les rires, tout tournait, il avait ce sentiment d’urgence, comme si quelque chose allait arriver. Une main se posa sur son épaule, une main froide, glacée. Il savait, il savait ce qu’il allait trouver s’il se retournait, il aurait voulu ne pas se retourner, mais ses jambes n’obéissaient pas à son esprit. Il se retourna. Elle était là, si blanche, si froide, si pâle, ses yeux étaient voilés par la mort, elle tenait par la main une petite fille aux boucles rousses tout aussi pâle, froide et … morte. Mélanie et Océane se tenaient devant lui, il voulait fuit, courir, échappé à tout cela, empêcher qu’elles meurent il voulait s’en aller mais ses jambes ne lui obéissaient pas. La voix désincarnée d’Océane s’éleva alors. Jamais il n’avait encore entendu autant de repproches, de colères, de tristesse dans sa voix jamais. Elle dardait sur lui des yeux mauvais, mais pire que tout c’était le regard peiné que Mélanie dardait sur lui qui lui lacérait le cœur, il avait l’impression d’éttouffer.

    « Pourquoi tu as fais ça Brendon ? Pourquoi tu nous a tué ? Pourquoi ? Pourquoi tu as recommencés ? Tu nous a tué tu as tué notre fille, tout est de ta faute Brendon, tu es responsable de tout ça ! On ne comptait pas assez à tes yeux ? On ne comptait pas assez pour que tu arrêtes ? Tu es bien comme tes parents, tu as abandonné ta famille, tu nous a trahis pour un peu de drogue, a cause de ça nous sommes mortes ! Assassin ! Pourquoi tu as fais ça ? Tu avais pourtant dit que tu m’aimais, que tu voulais avoir des enfants avec moi ! On était heureux et toi tu as tout gâché, tu as tout détruit ! Assassin ! Tu vas payer pour ce que tu as fais ! Je te hais Brendon Driesen, je me hais de t’avoir cru ! MENTEUR ! »

    « Pourquoi tu as fais ça Papa ? »
    Sanglota la petite fille en tendant la main vers lui, "pourquoi tu m’aimais pas ? Pourquoi ? J’ai été sage, j’ai fais tout ce que tu me disais, alors pourquoi t’es partis ? Pourquoi tu nous a fais partir ? Je veux rentrer à la maison papa… Mais je ne peux pas… Pourquoi t’as fais ça ? »

    Soudainement Océane se précipita en avant, elle l’attrapa à la gorge avec une force qui n’avait rien d’humaine. Brendon tenta de se débattre, de lutter mais il n’arrivait pas à se tirer de cet étaux. Il était prit au piège, il allait mourir. Océane dont les yeux brillaient d’une flamme de haine, resserra sa prise sur son cou, l’air commençait à lui manquer, ses poumons restaient désespérément vide alors qu’il luttait pour respirer. Il se débattait mais la poigne de sa compagne était trop forte. Il le savait Océane allait le tuer. Des points noirs apparurent et mouchetèrent sa vision, il suffoquait, bientôt se serrait la fin. Il ne pouvait plus respirer, il était en train de mourir, d’étouffer, il se débattit une dernière fois… Et puis ce fut le noir.

    […]

    Brendon se réveilla en sursaut, sa nuque et son dos ruisselaient d’une sueur poisseuse, ses membres agités de tremblements se débattant encore contre un ennemi imaginaire, encore embrumé par son cauchemar il s’était redressé dans le lit, désorienté, perdu. Il haletait, cherchant à reprendre son souffle, les mains plaquées sur sa gorge comme pour s’assurer que personne ne l’étranglait. Il l’avait appelé, avait gémit son prénom sans même s’en rendre compte. Une main froide comparée à sa peau brulante se posa sur son épaule lui arrachant un gémissement apeuré. Il se retourna, cherchant à se dégagé, se débattant faiblement, vulnérable, fragile. Mais ce n’était pas l’Océane de son cauchemar qui se tenait près de lui le corps luisant de mort, mais Océane, son Océane, une Océane inquiète au visage alarmé et aux yeux embués de sommeil. Il cessa de se débattre, comprenant lentement que ce n’était qu’un rêve, un horrible cauchemar. Elle su instinctivement qu’il avait besoin de sa présence, de son touché, de sa peau contre la sienne car elle le serra contre lui, l’attirant dans une étreinte dans laquelle il semblait se fondre en elle. Il se laissa aller à la chaleur de sa peau, de ses bras. Quelle heure était-il ? Il semblait n’avoir dormit qu’une paire d’heure. Il la serra contre elle se laissant retombé sur le matelas, son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Il respirait son odeur, goûtait sa peau, se pelotonnait contre sa chaleur, cherchant à se prouver que tout cela était bel et bien réel. Qu’il ne rêvait pas, qu’il était de retour dans la réalité. Cela lui avait semblé si réel. La froideur de sa peau. Il aurait aimé que les tremblements qui parcouraient ses membres cessent, il aurait voulut que son corps se réchauffe. Il tentait de saturer ses poumons de son odeur, il ne se rendait pas compte qu’il serrait fortement son bras, tant et si bien qu’il meurtrissait sa chaire, ses muscles semblaient tétanisés par les tremblements, il gelait. Il avait l’impression que son sang bouillonnait dans ses veines, c’était surement cela qui l’avait réveillé en sursaut. La douleur contractait ses mâchoires,

    « Ca fait mal » Murmura t-il en se redressant les mâchoires serrées à s’en faire éclatée les dents. Avait-il réellement dormit où n’avait-il fait qu’halluciné et rêvé éveiller ? Il n’aurait su le dire. Mais la douleur était là. Elle se glissa derrière lui, et le força doucement à se rallonger, il se pelotonna contre elle, son dos se pressant contre sa poitrine. Sa respiration était haletante, ses membres étaient parcourus de tremblement et il aspirait à ce que le feu dans ses veines se termine. Il avait mal. Il réalisa soudainement que ca avait commencé.

    « Tout ira bien… » Murmura t-elle. Alors qu’il serrait plus fortement les mâchoires pour ne pas laisser échapper la plainte de douleur qui était remonté dans sa gorge, il avait chaud, et il était frigorifié en même temps. Il avait à peine conscience qu’elle le perçait, il avait à peine confiance de ce qui se passait.
    « Tu devrais t’en aller » Eut-il la force de murmura tandis qu’un nouvel accès de douleur le laissait pantelant entre ses bras. « Rentre chez toi… » Murmura t-il avec un peu plus de conviction mais pas assez de force cependant pour qu’elle le croit sincère. A nouveau la douleur le transperça de part en part, il serra si fortement le poignet d’Océane entre ses doigts qu’elle laissa échappée une plainte de douleur dont il n’eut aucune conscience. La nuit risquait d’être longue. La douleur semblait montée crescendo. Il laissa finalement échappé un cri, un hurlement de douleur alors qu’il serrait a nouveau le bras d’Océane sans se rendre compte de ce qu’il faisait… Il perdit alors la notion de temps, d’espace, tout ce qui restait était la douleur.

    […]

    Ce fut la caresse du soleil sur la peau de son visage qui le tira de son sommeil. Chaque parcelle de son corps était douloureuse. Chaque centimètre carré de peau. Il garda les paupières fermées, cherchant a dénombrer que tout était à la bonne place. Son esprit était complètement anesthésié. Il savait qu’il allait devoir ouvrir les yeux et affronté la réalité, il allait à présent devoir combattre ses démons, jusqu’à présent il n’avait pas désiré une autre dose, mais serait-il assez fort après plusieurs crises de manque pour résister ? Tel était la question. Mais il n’aurait des réponses que s’il se décidait à affronter la réalité. Il se rappelait des brides de réalités, des événements de la nuit, parfois c’était avec un certain flou. Il se rappelait simplement qu’Océane ne l’avait pas quitté, et il la sentait tout contre lui en cet instant. Il fallait qu’il affronte la réalité. Alors il ouvrit les yeux. Et le regretta aussitôt. Il se rendait compte. Il était raide, courbatue, épuisé mais ce n’était rien par rapport à elle. De larges cernes marbraient ses yeux verts, la peau de son visage était si pâle qu’elle en était presque transparente mais ce ne fut pas cela qui le fit regretter d’avoir ouvert les yeux. Océane reposait près de lui, il avait la tête posé contre sa poitrine, et delà où il se trouvait il voyait distinctement les marques violacées sur sa peau. Sa main qui reposait sur l’avant bras de sa compagne correspondait parfaitement aux hématomes sur sa peau. Ses longs doigts épousaient parfaitement la forme de ses bleus. Elle avait les yeux clos, mais ne dormait pas il le savait, elle se reposait sans pour autant dormir, afin d’être là à son réveil. Il se souleva brusquement, manquant chuter en présumant de ses forces. Qu’avait-il fait ? Elle ouvrit les yeux et braqua sur lui un regard surpris et inquiet alors qu’il reculait à quatre pattes vers le pied du lit tout en laissant ses yeux remontés le long des bras de sa compagne. Qu’avait-il fait ?

    « Je… Je suis désolé…. Je … Océane je te jure que je … Je suis … Un monstre … Je savais que je finirais par te blesser à nouveau … Je… » Il glissa ses jambes au bord du lit et enfouit sa tête au creux de ses mains ravagé. Qu’avait-il fait à la femme qu’il aimait ?
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Océane J. Eono
Océane J. Eono



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Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Vide
MessageSujet: Re: Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane]   Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] EmptyLun 28 Déc - 23:03

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Tellement nerveuse que lorsqu'elle griffait,
... Une fille en forme de fée...
ma peau, mon dos se transformait en pyrogravure.


.



    « Rentre chez toi... »
    Sa voix était montée depuis sa cage thoracique, elle avait sentit chacune des syllabes se former sous sa main, qui avait une prise contre son ventre. Il s'était voulu autoritaire et plaintif. Elle aurait dû l'écouter. Il ne voulait pas qu'elle soit là, ne souhaitait probablement pas qu'elle le voit dans cet état, mais qu'aurait-elle bien pu faire d'autre ? Rentrer ? Est-ce que le fait d'être loin de se spectacle, à l'abri de la réalité, mais exposée à son imaginaire prolifique, était un sort plus enviable ? A quoi aurait ressemblé sa nuit si elle l'avait passée loin de lui ? Blanche, sans aucun doute, et torturée, c'était certain. Déjà la veille, elle aurait été capable de se proposer pour lui faire, elle-même, son lavage d'estomac, dans le seul but d'être à ses côtés et de savoir. Il était hors de question qu'elle l'abandonne alors qu'il avait le plus besoin d'elle. Pour le meilleur et pour le pire. N'était-ce pas ce que l'on disait ? N'aurait-elle pas été lâche d'accepter le meilleur pour fuir le pire ? Il avait mal, elle le savait, elle pouvait en ressentir une petite part, sans parvenir à lui voler sa douleur pour la faire sienne. Il lui meurtrissait les poignets, serrant aussi fort qu'il avait mal, sans avoir conscience de ce qu'il faisait. Il lui faisait mal, évidemment, mais cette douleur physique n'était rien comparée à la déchirure de son âme, à chaque fois qu'il laissait échapper un cri.
    « Je suis chez moi... » Lui répondit-elle dans un murmure, une larme roulant sur sa joue. « Tu es mon seul chez moi. »
    L'infirmière ne tarda pas à faire irruption dans la chambre, alertée par les hurlements que Brendon ne retenait plus. Elle se précipita vers le couple tandis qu'Océane resserrait son étreinte protectrice. Sans que la brune n'ait le temps de comprendre quoique ce soit, une deuxième infirmière et ce qui semblait être un médecin, entrèrent à leur tour. L'homme arracha les mains qui ravageaient la peau d'Océane, pendant qu'une des femmes s'emparait de sangles, sur le côté du lit, que la brunette n'avait encore jamais remarqué. C'était là depuis toujours, ça ? Elle ne comprit pas tout de suite ce qui se tramait, mais elle entrevit leurs intentions, lorsqu'on tenta de l'extirper de derrière son homme, tout en obligeant se dernier a étendre les bras afin de lui sangler les poignets.
    « NOOON ! » Hurla-t-elle en se débattant de toutes ses forces. Le médecin qui ne s'y attendait pas, recula de plusieurs pas, surprit, tandis que la jeune femme retrouvait sa place initiale. « Relâchez-le ! » Hurla-t-elle à nouveau. « Relâchez-le immédiatement !! » [/b]Ses yeux dardaient l'infirmière qui semblait hésiter, alors que Brendon se montrait de plus en plus instable.
    « C'est la procédure, madame. » Entreprit une voix masculine. Le médecin, certainement, mais Océane ne le regardait pas, elle ne lâchait des yeux cette sangle autour du poignet.
    « Rien à foutre de votre putain de procédure de merde ! » Cracha-t-elle, le regard de plus en plus noir.
    « Il risque de vous faire mal ! » Tenta-t-il à nouveau. Océane ne répondit pas, mais le regard qu'elle tourna pour la première fois vers le doc, parla pour elle. Aussitôt, il fit un pas en arrière, comme s'il craignait qu'elle ne se jette à sa gorge, et en cet instant précis c'est exactement ce qu'il pensait qu'elle s'apprêtait à faire. Il connaissait ce regard, il en avait déjà vu un identique il y a quelques jours, sans pour autant parvenir à se remémorer où. « Il risque de se faire du mal. » Hésita-t-il, comprenait qu'elle se fichait d'elle, mais pas de lui.
    « Et vous croyez que je suis là pour quoi ? Pour faire joli ? Dégagez !! C'est moi sa sangle ! » Elle avait reporté son attention sur la fameuse sangle, contre laquelle l'infirmière semblait toujours hésiter. « Détachez-le !! » Hurla-t-elle une nouvelle fois.
    « Faites ce qu'elle demande. » S'empressa d'ordonner le médecin, résigné. La deuxième infirmière relâcha le bras de Brendon, qui retomba lourdement contre lui, et dont la main vint, immédiatement, s'accrocher à la peau d'Océane, tandis que la deuxième nanny détachait la fameuse sangle avec précipitation. Le médecin ne parvint à retenir une grimace de douleur en percevant le jeune homme, en pleine crise de manque, se pelotonner contre sa compagne, ses doigts s'enfonçant dans sa chair tendre. Elle aussi, laissa échapper une grimace de souffrance, mais se ressaisit aussitôt, accompagnant de son regard bestial, les mouvements de l'équipe médicale qui quittaient la chambre. Et d'un seul coup, la mémoire revint au médecin. Il se souvenait d'où il avait vu ce regard. C'était un documentaire, mercredi soir. Ou peut être mardi. Prit d'insomnie, le médecin avait zappé sur les nombreuses chaînes de son abonnement au satellite, jusqu'à tomber, fasciné, sur l'image de cette lionne protégeant ses lionceaux du caméraman un peu trop près. La voix off avait alors expliqué qu'elle protégeait son bien le plus précieux, ce pourquoi elle aurait pu donner sa propre vie...

[...]
    Il avait finit par se calmer, exténué par la douleur, abrutit par elle. Peut être s'était-il même endormi. Peut être était-elle devenue trop insupportable. Océane s'était sentie si impuissante. Il n'avait cessé de prononcer son prénom, non pas pour l'appeler, car il savait qu'elle était là, il avait conscience de sa présence, mais plus comme une prière, comme un mantra, un simple mot pour oublier son mal, pour focaliser son esprit sur autre chose, ou tout du moins pour ne pas sombrer trop profondément dans la folie. Elle n'avait eu de cesse de murmurer contre son oreille, après avoir compris que sa voix était son dernier lien avec la réalité, avec le monde au-delà de sa douleur. Puis elle avait sentit sa respiration se ralentir, ses doigts relâcher leurs prises, sans pour autant quitter sa peau. Elle avait perdu la notion du temps, mais le jour qui filtrait entre les lames des stores, laissaient entendre qu'un nouveau jour commençait. Alors, elle se laissa glisser contre les oreillers, acceptant finalement une position horizontale plus confortable. Elle avait fait le plus délicatement possible, allant même jusqu'à retenir sa respiration afin de ne surtout pas le réveiller, et ne pas prendre le risque de lui faire revivre cet enfer. Il émit tout de même un bref grognement, avant de laisser retomber son visage contre sa poitrine. Il était en eau, ses cheveux trempés de sueur, collés contre son front, alors qu'elle y passait ses doigts délicats pour le rafraîchir le plus possible. Évidemment, l'envie de dormir était à la limite du supportable, ses paupières devenant de plus en plus lourdes de secondes en secondes. Il aurait été si simple de se laisser aller, de se laisser bercer par la respiration bruyante, mais finalement régulière de son amour, et de se laisser entrainer avec lui vers l'inconscience. Pourtant elle résistait, elle ne souhaitait pas être encore plus impuissante qu'elle ne l'avait déjà été, si jamais il venait à se réveiller de nouveau. Toutefois, elle consentit à fermer les paupières. Elle ne pouvait pas faire autrement, cela devenait trop douloureux. Quand allait-elle de nouveau faire une nuit complète et normale ? De nouveau, elle perdit la notion du temps en sombrant dans une sorte de faille spacio-temporelle où certaines minutes semblaient des heures, et certaines heures des minutes. Si bien, qu'elle fut incapable de dire combien de temps s'était écoulé lorsqu'elle le sentit remuer contre elle. Instinctivement elle retint sa respiration, comme pour empêcher ce qui allait se produire, persuadée de revivre une nouvelle crise. Pourtant il resta calme, bien qu'elle sentit sa respiration s'agiter. Elle ne bougeait pas, n'osant ne serait-ce qu'ouvrir une paupière, espérant de toutes ses forces que rien ne se passe, absolument rien. Malheureusement, l'inverse se produisit, et d'un coup, elle sentit un froid hivernal parcourir sa peau. Il avait quitté son corps. Son mouvement brusque entraina un mouvement d'air froid, qui gela jusqu'aux os la jeune femme éreintée. Elle ouvrit rapidement les paupières, tout en se redressant d'un coup, inquiète et sur la défensive. Elle s'était attendue à une nouvelle vague de douleur, à une nouvelle crise, mais pas à ça. Pourquoi reculait-il de la sorte ? Il la fuyait ? Pourquoi la fuyait-il ? Qu'avait-elle fait de mal ?

    « Je… Je suis désolé…. Je … Océane je te jure que je … Je suis … Un monstre … Je savais que je finirais par te blesser à nouveau … Je… » Bégaya-t-il avec souffrance, reculant toujours plus, avant de glisser au bord du lit, et de trouver refuge entre ses grandes mains blanches. Son discours, ses excuses décousues, ne rimaient à rien pour Océane, qui ne comprenait pas le moins du monde ce qui lui prenait.
    « De quoi tu parles ? » Était-ce son manque de sommeil qui la rendait idiote, où était-il réellement incohérent ? Elle n'en savait rien, mais était bien décidée à obtenir le fin mot de cette histoire. Pourquoi pensait-il être un monstre ? Pour cette nuit ? Mais c'était normal, c'était son organisme qui réclamait cette foutue drogue. Ce n'était pas de sa faute, et il était loin de l'image du monstre. Elle s'approcha de lui, lentement, comme pour le prévenir de sa présence. « De quoi tu parles, Brendon ? Qu'est-ce qui te prend ? » Tenta-t-elle doucement en posant une main contre son épaule. C'est alors qu'elle comprit. Elle n'avait pas imaginé une seconde le spectacle qu'elle pouvait lui offrir, sinon elle aurait prit ses précautions. Oui, certes, sur le coup il lui avait fait mal, mais c'était une douleur fugitive, fugace, qui ne durait pas et s'oubliait dans la seconde. Elle n'avait gardé aucun souvenir de ça, mais son corps semblait être de l'avis contraire. Là, devant ses yeux, le long de son avant bras reliant cette main qu'elle avait posé sur son épaule, et elle, il y avait toutes ces marques, ces marques qu'il lui avait fait lui, et qui le forçait à se voir comme un monstre. « Ho... Ça ? » questionna-t-elle doucement, comme si elle ne s'adressait qu'à elle-même, avant de lâcher un bref éclat de rire. « C'est pas toi, le monstre ! C'est moi ! Regarde, je ressemble à un épouvanteur de Monstres&Cie ! » Annonça-t-elle sur un ton délibérément léger, avant de s'emparer de ses mains pour l'obliger à refaire surface. « J'espère que tu aimes le bleu, mon cœur ? » Sa main vint glisser le long de la joue blanche de son amant. Elle ne savait pas quelle tête elle avait, et ne pouvait que présumer ressembler à... bah à rien, mais Brendon n'était pas vraiment dans un meilleur état. Il était pâle comme la mort, les yeux cernés de sillons sombres, le regard fatigué et inquiet. « Tu n'as rien à te reprocher. » Reprit-elle plus sérieusement, tout en l'obligeant à revenir complètement sur le matelas, et à lui faire face. « Tu m'as demandé, tu m'a supplié de partir, de rentrer à la résidence. Mais je ne t'ai pas écouté. Le médecin m'a supplié de laisser les infirmières te sangler au lit. Mais je ne l'ai pas écouté. Tu as le droit de me traiter de sotte, de masochiste, d'idiote de première, de danger ambulant pour moi-même, de tête de mule, tout ce que tu veux, parce que c'est la vérité je suis tout ça, mais je t'interdis de penser que tu es un monstre. Tu ne me ferais jamais de mal intentionnellement. » Elle avait attrapé son visage entre ses mains, et l'obligeait à fixer son regard dans le sien, et non sur les hématomes qui parsemaient sa peau. « Ne te punis pas pour quelque chose dont tu n'es pas responsable, sinon c'est là que tu me blesses. » Elle chercha ses lèvres qu'il lui laissa prendre, sans trop de réactions. « Je n'ai pas mal, je ne souffre pas. Tu sais très bien que je marque facilement, et d'ailleurs, il serait présomptueux de ta part de penser que tu es à l'origine de tout ça. » Elle avait collé son front contre le sien, soufflant ses mots avec douceur, avant de se redresser pour désigner un bleu au niveau de son coude. « Ça, c'était il y a trois jours, quand je me suis mangée la porte de l'armoire, et ça... » Sur son autre bras, elle désigna une marque qui virait au marron sombre en diagonale de son avant-bras. « ... ça, c'était il y a une semaine et quelques. Je ne me souviens plus trop comment je me suis fait ça, mais je crois que c'est le jour où j'ai buté dans la table de petit-déjeuner. Je n'avais pas encore reçu mon injection de caféine. Et puis y a là, aussi... » Elle venait de s'emparer du bas de son pantalon qu'elle faisait rouler le long de sa jambe, afin de dévoiler une série d'hématomes sur son tibia, remontant jusqu'à son genou. « ... je suis tombée dans les escaliers. J'ai raté une marche. » Elle rabaissa son jean sur sa jambe, et haussa les épaules. « Je suis maladroite et inconsciente. J'ai voulu rester, Brendon, moi et moi seule. Et si c'était à refaire, je referais la même chose, encore et encore, simplement parce que je ne pouvais être autre part, simplement parce que je préférais que tu t'accroches à moi, que tu serres fort, parce que, paradoxalement, je ne m'étais pas sentie aussi vivante depuis longtemps. Tu te souviens de ce que tu m'as dit hier ? C'est pareil pour moi. Je ne peux plus être loin de toi. Surtout pas dans une épreuve pareille. Ne me demande pas de faire quelque chose que tu ne ferais pas toi-même. » Encore une fois elle vint chercher ses lèvres, il se laissa faire, comme sonné. « Et puis combien de fois tu t'es retrouvé avec des zébrures dans le dos juste parce que je m'étais un peu emportée ? » Ajouta-t-elle avec malice. « Alors ? C'est qui le monstre ? »

[...]
    « Shhhhhhhhhh... Tais-toi, maintenant, je n'ai besoin que d'une chose : Dormir un peu. » Elle venait de poser une main contre ses lèvres, l'obligeant à ne pas finir sa phrase, et à se taire pour le reste de la matinée. Ils étaient toujours dans la même position, sur ce foutu matelas qui ne faisait qu'inciter Océane au sommeil, sans qu'elle ne puisse y accéder. Ce n'est pas qu'elle n'aimait pas l'entendre parler, au contraire, elle aurait pu s'enivrer de sa voix durant des heures, c'était juste qu'au vue de son état de fatigue, elle ne parvenait plus à suivre la conversation et trouvait ses propos sans queue ni tête, comme si elle avait effectué une micro-sieste entre deux phrases. Fallait vraiment qu'elle dorme. « Tu veux bien me prêter ton corps pour une petite sieste pas super longue ? » Comme s'il allait pouvoir dire non à ses petits yeux tout fatigués. De toutes manières, elle ne lui laissa pas vraiment le choix, puisqu'à peine avait-elle ôté sa main de sur ses lèvres, qu'elle le poussait contre le matelas avec la force du dernier jour d'un condamné. Lorsqu'il fut à l'horizontal, elle se lova contre lui, sans, toutefois, être satisfaite de cette promiscuité. Il lui en fallait plus, encore plus. Elle n'eut de cesse de trouver SA place, et finit par se retrouver roulée en boule sous le menton de son compagnon. « Y a que comme ça que je suis bien, et encore si je pouvais, je crois que je rentrerais en toi... Genre dans ton épaule... Ça doit être sympa d'être ton épaule... Je pourrais avoir une vie sympa en étant ton épaule... » Son incohérence n'avait d'égale que son état de fatigue plus qu'avancé. D'ailleurs, les yeux clos, la respiration lente, elle poursuivait le cours de sa pensée délirante. « Comment t'as pu me demander de rentrer chez moi ? C'est super vexant... J'aurais dû me vexer... et partir... Sauf que je peux pas, je suis ton épaule... Tu veux bien que je sois ton épaule ? Laisse-moi être ton épaule... » Avait-il répondu ? Elle n'en savait rien, elle dormait depuis un moment déjà. Peut être n'avait-elle fait que parler dans son sommeil, comme cela lui arrivait si souvent...

[...]
    Une douche, elle avait bien besoin d’une bonne douche. Certes elle était parvenue à dormir quelques heures, et ce grâce à Brendon qui s’était montré d’une patience d’ange en ne bougeant pas d’un pouce, mais cela ne suffirait pas. Il lui faudrait au moins un mois afin de se remettre complètement de toutes ces nuits sans sommeil. Peut être plus. Toutefois, elle n’avait pas dans l’intention de dormir plus encore. Elle voulait pouvoir profiter de chaque seconde de cette deuxième chance qu’on lui offrait. Ne pas en perdre une miette. Elle avait été réveillée par le médecin qui était venu expliquer à Brendon la suite du programme. La conversation à voix basse avait fini par la tirer du sommeil, et pourtant, elle n’avait pas daigné ouvrir les yeux. Elle espionnait, histoire de voir si on lui cachait des choses, ou comment Brendon se comportait quand il n’avait pas à la protéger. Quand le médecin avait, finalement, quitté la pièce, elle avait dû faire semblant de dormir encore un peu, afin de ne pas éveiller d’éventuels soupçons, et avait profité de l’arrivée de l’infirmière pour feindre un réveil en douceur. Brendon était autorisé à se lever pour prendre une douche et se changer. Vivienne s’était alors empressée d’informer Océane, qu’elle avait le droit de profiter de la petite salle de bain de la chambre. Cette femme était un ange. Elle leur avait effectivement préparé de la tarte à la rhubarbe, et Océane ne s’était pas faite prier pour s’en enfiler une part, pendant que monsieur son mari… futur mari… fiancé ? Bref, Driesen! Pendant que Driesen profitait de la douche. Le café était dégeu, mais avec la pâtisserie de la vieille nurse, ça passait. Le ventre plein, l’esprit à peu près en éveil, elle n’avait plus qu’une envie : pouvoir profiter de la douche à son tour. Elle n’avait pas prévu d’affaires de rechange, et n’avait nullement l’intention de retourner sur le campus afin de remédier à cela, elle fit donc une descente dans le placard où elle avait entassé les affaires de son compagnon, et en tira un vieux sweater qui ne semblait pas trop disproportionné par rapport à la petite taille de la jeune femme. Elle rêvait de cette eau chaude parcourant son corps, délassant ses muscles endoloris, calmant ses hématomes, elle rêvait de cette buée exquise, enrobant sa peau, la parfumant délicatement, et de ses cheveux gouttant dans sa cambrure de reins. Elle pouvait presque sentir tout cela, alors que, devant le pauvre miroir de cette petite pièce à la lumière artificielle, elle tentant d’ôter son tee-shirt. « Tenter » était bel et bien le mot adéquat, car rapidement, elle émit un gémissement de douleur. Peut être avait-elle été trop optimiste en prétendant ne pas avoir mal, ne rien sentir de ces bleus parsemant son corps, ni de ces courbatures qui l’amputaient de tout mouvements normaux. Elle se sentait handicapée, incapable ne serait-ce que de retirer seule un simple tee-shirt. Elle tenta une nouvelle fois, puis une fois encore, mais toute tentative fut vaine. Alors, après un moment d’hésitation, à se mordre l’intérieur de la joue en tambourinant de ses doigts fins contre l’émail du lavabo, elle dû se résoudre à la seule solution envisageable.
    « Brendon ? » Appela-t-elle d’une voix peu assurée. « Tu peux venir un instant, s’il te plait ? » Elle avait horreur de devoir demander de l’aide, encore plus s’il s’agissait de prendre le risque de le voir se sentir coupable plus que de raison. Elle avait mit du temps à lui faire entendre raison, à lui faire comprendre qu’il n’avait pas à se mortifier pour ces quelques marques sur son corps, et voilà qu’elle allait faire plusieurs pas en arrière en lui témoignant de l’étendue des dégâts. Aussi, ferma-t-elle les yeux et souffla-t-elle très fort avant qu’il n’arrive, de manière à lui offrir son plus beau sourire lorsqu’il passa la tête par l’entrebâillement de la porte. Et une nouvelle fois, elle eut le souffle coupé. Malgré ce qu’il venait de traverser, malgré cette nuit infernale qu’il venait de passer, il trouvait le moyen de voler sa beauté à Adonis. Comment avait-elle pu tenir tant de temps sans lui ? Comment avait-elle pu tolérer cette douleur ? Comment avait-elle pu être naïve au point d’envisager toute une vie sans lui ? « Je vais avoir besoin de toi, je crois. Je suis aussi souple qu’un piano à queue, aujourd’hui. » Tenta-t-elle d’une toute petite voix, armée d’un piètre sourire. « Tu peux m’aider ? » Ajouta-t-elle en s’approchant de lui. Et dire que c’était lui le convalescent, et qu’il avait su se débrouiller seul, alors qu’elle, avec quelques contusions de pacotilles, se retrouvait à supplier un coup de main, au moins pour le tee-shirt. Toutefois, sans un mot, il franchit les derniers centimètres qui le séparaient encore d’elle, avant de s’emparer de sa main, puis de son coude, tout en le faisant glisser au travers de la manche avec une infinie délicatesse. Une délicatesse qui n’empêcha pas Océane de grimacer chaque fois qu’un doigt, ou même le tissu du vêtement, venait effleurer une des marques sombres qui marbraient sa peau. Penaude, elle l’observait par en-dessous, redoutant cet air coupable qui s’insinuait sur ses traits. Cette raideur n’était pas pire que les courbatures suivant une séance de sport, rien de bien méchant, en sommes, sauf que dans la tête de Brendon Driesen, s’il n’était pas responsable de ses envies sportives qui la prenaient de temps en temps, il était bel et bien responsable de son état actuel, qui n’était dû qu’à son incapacité à se contrôler. Elle aurait voulu qu’il ne voit jamais cela. Qu’il se contente de percevoir les quelques hématomes de ses bras, et reste dans l’ignorance de ceux plus amples, plus mauves, qui ornaient ses côtes. Malheureusement, il lui suffit de soulever le tissu, pour la débarrasser totalement du vêtement, pour apercevoir la vue d’ensemble et les dégâts occasionnés. Océane ferma les yeux un instant, préférant ne pas surprendre son regard anxieux posé sur elle. Puis, doucement, à l’aveugle, elle s’empara d’une de ses mains, et la porta délicatement jusqu’à ses côtes, faisant jouer les doigts de son amant sur la tâche sombre, le laissant se familiariser avec elle. « Ça ne me fait pas mal. » Chuchota-t-elle doucement, dans un murmure, les yeux toujours clos. « Mes courbatures sont dues au fait de t’avoir serré trop fort contre moi, de mettre crispée pour pas que tu t’éloignes… Si seulement tu savais comme je t’aime. » Son « je t’aime » vint s’étouffer sur les lèvres de son amour, qui venait de s’emparer des siennes. Était-ce un pardon ? Était-ce un merci ? Était-ce une expression de son désir pour elle ? Elle ne souhaitait que la dernière option, tandis que, ignorant la douleur, ses bras s’élevaient pour venir encercler le cou de l’homme, et que tout son corps se pressait contre le sien, avec l’énergie du désespoir. Elle n’opposa aucune résistance lorsque ses grandes mains se mirent à parcourir sa peau douloureuse, pas plus lorsqu’elle sentit ses lèvres quitter les siennes pour glisser jusqu’à son menton, son cou, sa gorge. Au contraire, avide de contact, ses propres lèvres s’emparaient de chaque centimètre de peau passant à sa portée, ses doigts s’enfonçait dans la jungle de ses cheveux encore humides, l’incitant à poursuivre, à ne surtout pas s’interrompre. Elle sentait son cœur cogner contre sa poitrine, sa respiration s’emballer, son corps tout entier se réchauffer. Elle ferma les yeux, le souffle court, tandis qu’une main masculine glissait jusque dans son dos, et grimpait dangereusement jusqu’à l’attache de son soutien-gorge. Des milliards d’images, de souvenirs, s’imposaient dans son esprit, faisant croître son désir pour lui, à mesure qu’elle revivait leurs expériences passées. Ses mains avaient quitté ses cheveux, et glissaient le long de son épine dorsale. Elles s’immobilisèrent au niveau de ses hanches, et s’infiltrèrent sous son tee-shirt, à l’instant même ou l’attache de son sous-vêtement relâchait la pression exercée sur sa poitrine, qui se retrouva rapide libre. Les mains féminines remontèrent à plat, contre les flancs masculins, emportant le vêtement avec elle, tandis que l’homme, docile, s’écartait légèrement tout en levant les bras pour s’en trouver débarrassé. Les images se faisaient toujours plus vives, toujours plus réelles et excitantes alors que le rythme cardiaque de la jeune femme n’était plus qu’une vaste plaisanterie. Son corps presque nu se pressa contre le sien, retrouvant des sensations qu’elle avait longtemps pensé perdues à jamais. Un soupir de soulagement s’échappa de ses lèvres légèrement entrouvertes, tandis que son nez se retroussait sous la force du désir ressentit. Elle revivait tout leurs ébats, toutes leurs étreintes passionnées, qui semblaient vouloir ne plus faire qu’un avec celle qu’elle était sur le point de vivre. Ses doigts se refermèrent sur ses muscles tendus. A l’aveugle, elle les fit glisser le long de ses bras forts, savourant ses courbes qu’elle avait déjà apprit par cœur. Cinq mois ! Cinq mois complets sans ça, sans lui, sans eux. Comment avait-elle pu tenir ? Avait-elle fait preuve d’un incroyable courage ou d’une insoutenable stupidité ? Le bout de ses doigts dévalèrent ses biceps, jouant dans les creux et les courbes, avant d’être freinée par un obstacle dans le creux de son coude. Coupée dans son élan, elle peina à rouvrir les paupières, puis à s’arracher à l’étreinte de ses lèvres, juste dans le but d’identifier l’obstacle qui n’était autre qu’un peu de coton maintenu par un sparadrap translucide. Son index glissa sur la fine protection, alors que dans son crâne, les images changeaient, se muaient, devenaient d’une toute autre nature. Elle revoyait l’ambulance, les gyrophares baignant la pièce d’une lumière rouge et bleue à intervalle régulier. Elle visualisait son visage livide, sans vie, et le bip de l’électro-encéphalogramme. Elle repensait à la conversation de la veille, lorsque le médecin s’était renseigné sur l’été de Brendon. Les images d’étreintes reprirent de plus belles, sauf qu’Océane ne reconnaissait pas les lieux, ni l’atmosphère. C’était toujours lui, mais ce n’était plus elle. C’était d’autres qu’elle, d’autres corps féminins, d’autres étreintes, d’autres lèvres, d’autres peaux qu’il désirait avec ardeur. La réaction fut immédiate, et son corps se désolidarisa du sien, pour venir se plaquer contre le mur, qu’elle sentait froid et dur dans son dos. Ses bras plaqués contre sa poitrine nue, elle l’observait avec surprise, surprise qu’elle s’infligeait elle-même. Elle ne comprenait pas sa propre réaction. Elle avait envie de lui, mais pendant une fraction de seconde, elle s’était retrouvée face à un autre, face à celui qu’elle avait quitté et détruit, face à celui qui avait cherché à l’oublier. C’était légitime, il en avait eu totalement le droit, mais c’était plus fort qu’elle, elle n’avait su contrôler cette réaction de rejet. Honteuse, elle inclina le visage, fixant cette nudité partielle qu’elle lui cachait, comme s’il eut s’agit d’un inconnu, d’un anonyme, et non de lui, son autre. Elle avait lu l’incompréhension dans ses yeux, elle avait sentit la culpabilité l’envahir, elle ne pouvait qu’imaginer les nombreuses questions qui devaient affluer dans son esprit. Il fallait qu’elle arrête tout cela, qu’elle l’empêche de culpabiliser pour quelque chose dont, encore une fois, il n’était pas coupable. C’était elle et son corps qui déconnait, pas lui.
    « On devrait pas… » Souffla-t-elle doucement, les yeux toujours rivés au sol, tandis qu’elle tentait de s’offrir une expression douce et tendre. « On est pas prêt pour ça… Pas ici, pas comme ça. » Elle souriait, un sourire qu’elle espérait crédible alors qu’elle appréhendait sa réaction à lui. Elle se rapprocha doucement, et posa une main hésitante sur son bras. Devant l’absence de réaction, elle se colla à lui, chercha son étreinte. « Dois-je te rappeler que tu sors du coma ? Que j’ai eu une nuit agitée ? Essayons de ne pas brûler les étapes, cette fois. » Sa voix se voulait douce et câline, alors que son corps l’était, et que ses lèvres venaient se poser contre la peau nue d’une de ses épaules. « Tu viens d’obtenir l’autorisation de te lever, je ne pense pas que Vivienne songeait à ce type de levé. Même si je constate que tout fonctionne très très bien de ce côté.» Moqueuse, tout du moins en apparence, elle retourna chercher ses lèvres . « Je n’ai pas envie de te tuer tout de suite, laisse-moi profiter encore un peu de toi. » Souffla-t-elle à quelques millimètres de sa bouche, dont elle s’empara sitôt le dernier mot achevé. « Alors, je te propose en guise de première étape, une promenade dans le parc, vu que tu peux sortir de ton lit, et que tu sembles plein d’énergie. Allez, sors d’ici, que je puisse prendre ma douche sans être tentée ! Oust ! » Joignant le geste à la parole, elle le poussa hors de la salle de bain, avant de refermer la porte derrière lui, et de se laisser, immédiatement, glisser le long de cette dernière. Laissant une grimace de dégoût prendre la place de son sourire de façade, elle glissa ses mains dans ses cheveux, les repoussant en arrière, tout en tentant de se calmer. Elle lui avait mentit. Son malaise n’était pas aussi superficiel qu’elle avait voulu lui faire croire. Il allait falloir qu’elle évacue toutes ces foutues images de son crâne.

[…]
    « Cesse de râler ! Je te promets qu’une fois passé le gros arbre, on se débarrasse de ce truc ! » Dans le grand parc de l’hôpital, plusieurs promeneurs tournèrent leurs regards vers eux, avant de reprendre leur route. Il faut dire qu’il y avait de quoi attirer l’attention avec cette jeune brunette qui retenait mal un fou-rire, tout en poussant le jeune homme plus que ronchon dans son fauteuil roulant. Brendon n’avait pas échappé à la règle du service, ni à la vigilance de Vivienne, qui n’avait accepté cette sortie qu’à l’unique condition que son patient ne se fatigue pas en marchant trop longtemps. Selon elle la station debout n’était pas vraiment préconisée dans son cas, pas plus qu’une longue marche à pied. Inutile de préciser que Monsieur n’avait pas vraiment été emballé par cette idée, mais Océane ne lui avait pas laissé le choix, et puis quoi, il suffisait de passer les grands arbres pour être hors de vue du bâtiment principal. « Je t’assure que ça n’enlève absolument rien à ton sex-appeal ! Et puis, au moins, ça te fera un sujet de conversation avec Billy Lee, pour Noël… Enfin autre que « J’ai cru que vous entreteniez une relation avec Océane, je suis con, hein ? », évidemment ! » Se moqua-t-elle en déposant un baiser sur le sommet du crâne du convalescent.[/i] « Oh ! Ca me fait penser… » Elle se redressa brusquement, et fouilla dans la poche arrière de son jean. « … Faut que j’appelle Francis ! » Elle s’était emparée de l’Iphone de Brendon, puisque le sien devait toujours errer quelque part dans la salle de conférence, puis arrêta le fauteuil, et le contourna tout en composant un numéro de téléphone sur le clavier tactile. « Debout, mon cœur ! C’est ton tour de pousser. » Annonça-t-elle dans un sourire, tout en le tirant par la manche du manteau. Il ne se fit pas prier, mais au lieu de voir le fauteuil abandonné dans un coin, il eut la surprise de voir Océane s’y installer en tailleur, le téléphone à l’oreille, tout en lui faisant signe de pousser. Oui, elle était sérieuse, c’était à son tour de reposer ses jambes.
    « Haaa ! Enfin ! Je commençais à me faire un sang d’encre, nom d’un épi de maïs ! » S’exclama la voix rauque à l’autre bout de la ligne.
    « Grand-père ? » S’étonna Océane. Il n’était pas censé connaître ce numéro de téléphone, comment avait-il deviné qu’il s’agissait d’elle ? Il était devin, ou quoi ?
    « P’tit Lutin ? » Ha bah non, il n’avait rien deviné du tout, il semblait même aussi surprit qu’elle. « Billy ! L’appareil déconne je crois ! Il m’affiche n’importe quoi ! Regarde ! »
    « J’vois rien de bizarre, moi. C’est toi qui déconne, mon vieux. »
    La voix de Billy Lee venait de se faire entendre.
    « Tu vois rien de bizarre, toi ? Et si je te dis que c’est P’tit lutin au téléphone ? Tu dis quoi ? »
    « Je dis : Bonjour Océane ! Ça va bien ? »
    « Bonjour Billy ! »
    Répondit Océane en ne parvenant à retenir un sourire.
    « Elle te dit bonjour. » Transmit Francis, avant de reprendre pour Billy. « Tu vois bien que ça n’affiche pas le bon nom. R’garde don’ ce qu’il y a marqué là. »
    « J’vois pas ! »
    « Prends tes binocles ! »
    « Ha oui ! C’est pas l’bon nom… Ma foi, ils sont peut être ensemble. Tu devrais lui poser la question, peut être que… »
    « HEY !! »
    Océane perdait patience. Le portable à la verticale devant elle, elle venait d’hurler dans le téléphone. « J’ai pas toute la journée devant moi, là ! Y a moyen qu’on oublie Billy, et qu’on parle avec moi ? »
    « Désolée, mon poussin, j’ai juste encore un peu de mal avec la technologie. Le téléphone ne m’affiche pas le bon nom. Dis-moi où tu étais ? Ça fait deux jours que je te laisse des messages, et que tu ne réponds pas ! Je m’inquiète moi ! »
    « Oui, je sais, j’ai perdu mon portable et… c’est une longue histoire, mais c’est pas pour ça que je t’appelle. »
    « Mais tu vas bien ? »
    « Oui, oui ! Tout va bien ! Je voulais te parler des Fêtes ! »
    « Des Fêtes ?! »
    « Oui, des Fêtes, tu sais genre Merry Christmas ! Happy New Year ! »
    « Oui, j’avais compris, mais t’es sûr que tu vas bien ? »
    « Pourquoi cette question ? »
    « Je… Je ne sais pas, tu sembles si… Joyeuse ? »
    « Ça c’est parce que j’ai une bonne nouvelle pour toi ! J’ai retrouvé ton grand pote London ! »
    Silence au bout de la ligne. « London, grand-père. Tu te souviens de lui ? » Petit raclement de gorge, suivi d’un toussotement. « Grand-père ? »
    « Oui, bah oui, je m’en souviens, je ne suis pas sénile ! Tu ne lui as pas fait de mal, au moins ? Pauvre gamin ! »
    « Pauvre gamin ?! Non, mais alors là, c’est le monde à l’envers ! »
    S’emporta-t-elle légèrement. Et bien, au moins, elle savait quel partit prenait son grand-père ! Vive la solidarité ! « Tu pourras le vérifier par toi-même, il a décidé de venir passer les Fêtes chez nous. »
    « A la bonne heure ! »
    « Ne te réjouis pas trop vite, il ne sera pas seul. »
    « Qui ? »
    « Sa sœur… »
    Elle marqua un temps de réflexion, puis ajouta : « … Paris ! Sa sœur Paris. »
    « Et quand tu dis que tu viens avec London, tu veux dire que tu viens avec… »
    commença Francis, qui se demandait s’ils parlaient bien du même London, à savoir Brendon.
    « … London ! » Le coupa-t-elle avec sadisme. « London Stanford, évidemment ! De qui d’autre veux-tu que je parle ? Tu as raison, il est vraiment sympa. Plus petit que dans ta description, mais sinon c’est presque ça. »
    « Comment ça plus petit ? Il ressemble à quoi ? Tu veux pas me le décrire ? »
    S’inquiéta brusquement le grand-père.
    « Te le décrire ? Mais voyons, tu le connais mieux que moi, grand-père ! Bon, il faut que je te laisse, je dois vérifier le moteur de mon véhicule, il à l’air de galérer un peu… »
    « Lutin !!! Attends !! »
    « On se voit à Noël, Grand-père ! Embrasse Billy pour moi ! »
    « Océane !!! »

    Mais elle avait déjà raccroché, un immense sourire malicieux aux lèvres, satisfaite du tour qu’elle venait de jouer à son grand-père.
    « Ca lui apprendra à me mener en bateau ! Mentir à sa propre petite fille, t’imagines, toi ? S’exclama-t-elle, en rangeant le portable dans sa poche, avant de se retourner vers un Brendon qui poussait à deux à l’heure. « Tu galères, mon cœur ? Tu veux que je recharge tes batteries ? » demanda-t-elle en inclinant la tête en arrière tout en lui tendant ses lèvres. Elle avait toujours su comment s’y prendre avec lui. Enfin presque toujours. Était-elle parvenue à lui faire oublier le fiasco de la salle de bain ?
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Brendon K. Driesen
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Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Vide
MessageSujet: Re: Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane]   Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] EmptySam 2 Jan - 20:03



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    Pourquoi n’avait-il pas été plus fort ? Pourquoi avait-il craqué ainsi ? Pourquoi l’avait-il réveillée ? Pourquoi ? Sa mère n’avait eut de cesse de lui répéter lorsqu’il était enfant, adolescent, adulte, qu’il n’était qu’un faible. Et elle avait raison. Il était faible. Faible car sans elle il se sentait perdu, sans elle il n’était rien. Elle était toute sa vie, sa seule et unique raison de respirer. Il n’avait pas insisté pour qu’elle s’en aille parce qu’il avait peur qu’elle le quitte, qu’elle ne revienne pas. Comme toujours il se croyait indigne d’être aimer, et après tout ce qu’il lui avait fait subir cela aurait du être ainsi. Elle n’aurait pas du vouloir rester, elle aurait du vouloir fuir, l’abandonner. C’était normal après ce qu’il lui avait fait subir. Il se considérait comme un monstre pour lui infliger cela, pour la laisser assister à cela. Il lisait dans le regard des infirmières passées voir si tout allait bien, qu’elles le considéraient comme un espère de méchant. Comment avait-il pu être assez stupide pour infliger pareil souffrance à la femme qu’il avait juré d’épouser ? Il avait lui-même du mal à expliquer son geste. A vrai dire il avait du mal a expliqué son geste dans le sens où il était incapable de mettre des mos sur son incapacité à vivre sans elle. Lorsqu’il avait doublé, voir triplé sa dose, ce n’était pas inconsciemment, c’était dans un geste de désespoir absolu, parce qu’il était certain que sa stupidité lui avait coûté la personne qui importait le plus à ses yeux. Océane Eono. Il aurait du insister pour qu’elle rentre, il aurait du être méchant, agressif, l’éloigné par la force, demander à ce qu’on la fasse sortir d’ici. Mais il en avait été incapable. Il l’aimait trop. Il l’aimait trop et en devenait égoïste. Il était incapable de la forcer à partir, parce qu’il n’était rien sans elle. Il la voulait avec lui, auprès de lui. C’était avec une pensée similaire qu’il s’était assoupi, assommé par les sédatifs. La douleur vieille compagne de ses dernières semaines l’avait brusquement réveillé en sursaut après un cauchemar plus vrai que nature. A nouveau il l’avait enjoint de s’en aller, de rentrer chez elle. Il ne désirait pas qu’elle s’en aille, mais il ne voulait pas qu’elle le voit ainsi, plus faible qu’un nouveau né, souffrant le martyr. Il savait qu’il pourrait contenir les cris de douleurs encore quelques minutes, le temps qu’elle quitte la chambre, qu’elle entre dans l’ascenseur. Une dizaine de minutes tout au plus. Il pouvait tenir une dizaine de minutes pour elle. Mais elle avait à nouveau refusé de s’en aller. Il avait alors renoncé, simplement parce qu’il n’était pas assez fort pour la faire partir, pour dire les mots qui l’aurait éloigné. Il se demanda même ce qu’il aurait fait si la situation avait été inversée. Il se connaissait, l’aurait-elle mit à la porte qu’il aurait campé dans le couloir prêt à bondir au moindre moment. Peut être valait-il mieux qu’elle soit ici, avec lui, plutôt que de se ronger les sangs autre part, seule et sans aucune preuve que son cœur battait encore ? Bien sur tout ceci n’était qu’un moyen de se déculpabiliser, de ne pas s’en vouloir de son égoïsme. Il avait mal, trop mal, ce n’était plus le moment pour lui de penser, de s’en vouloir et se torturer, il souffrait déjà bien assez. Aussi renonça t-il à la faire s’en aller. Il savait que c’était mauvais pour elle d’être avec lui ici, mais soudainement ca n’avait plus d’importance. La douleur avait emportée ses doutes, ses remords, et ses peurs. Aussi se laissa t-il aller dans la chaleur de ses bras, la douceur de son étreinte. Il abandonna sa tête contre son épaule et laissa la douleur prendre le dessus, lutter ne servirait qu’a souffrir un peu plus. Ce n’était qu’un mauvais moment à passé. Il avait mal terriblement mal. Il n’avait plus conscience de rien, pas même de ses mains autour des bras de sa compagne, de ses muscles qui luttaient contre la peau de la jeune femme, se serrant convulsivement autour de ses membres. Pas même de ses jambes agitées de spasmes qui entraient douloureusement en contact avec celle de sa belle. Il se recroquevillait sous l’effet d’une douleur sans nom, comme si son corps essayait de se purger de tout ce qu’il contenait. Son sang brûlait dans ses veines, ses muscles tendus à l’extrême semblaient sur le point de se rompre. Il n’avait conscience que de cela. Il entendait crier, mais ignorait que c’était de sa propre bouche que sortaient ses hurlements de bêtes sauvages. La seule chose dont il était véritablement conscient c’était de la voix d’Océane dans sa tête, une voix promettait que ca allait passer, qu’elle était là. Une voix qui se teinta de fureur, qui protestait bien qu’il ne comprit pas pourquoi. Une voix qui ne pouvait être que celle d’Océane et non pas une invention de son subconscient, jamais son esprit n’aurait pu si bien reproduire l’intonation de sa compagne lorsqu’elle perdait le contrôle de ses nerfs. Il eut froid lorsque ses bras quittèrent son torse et qu’elle éloigna son buste de lui. Sans elle il grelottait. Il sentait d’autres mains sur lui, il était persuadé que ses mains froides appartenaient à la Océane de son rêve, aussi se débattait-il comme un enfant, soudainement la présence d’Océane fut à nouveau là, et il se blottit contre sa chaleur comme un nourrisson contre sa mère. Ses bras encerclèrent la taille de sa compagne, son visage se nicha dans le creux de son cou. Il hurla lorsque la douleur, plus forte que la crise précédente le traversa de part en part. Ses bras se serrèrent autour de la cage thoracique de la jeune femme. Elle gémit, il cria… Inconscient d’être celui qui la torturait à nouveau ce soir.

    [...]

    La douleur avait cessé aussi soudainement qu’elle était apparut. Toujours est-il qu’elle avait disparut, après avoir sombré dans l’abrutissement d’une douleur indescriptible, la paix de la chaire l’avait surprit. Tiré de sa routine de la nuit il était comme sonné. Incapable de réaliser s’il s’était simplement assoupit et qu’il rêvait ou bien si la douleur avait bel et bien cessé et qu’il pouvait reprendre sa vie. Il ne se souvenait de rien, a part de cette cuisante souffrance qui emplissait tout son être, chaque parcelle de son cœur, et de sa présence constante à ses côtés, de sa présence à Elle. Océane ne l’avait pas quitté une seule fois. Il le savait. Il savait aussi qu’elle était la seule chose qui l’avait empêché de devenir fou. Elle était la meilleure dose d’héroïne qu’il aurait pu trouver, elle calmait, atténuait la douleur, il se droguait à son odeur comme il avait pu se droguer à la cocaïne. Elle était tout ce dont il avait besoin, une overdose n’avait pas été nécessaire pour qu’il comprenne cela, mais une overdose les avait réunit… ironique pas vrai. Sa voix l’avait maintenu dans la réalité. Elle l’avait empêché de devenir fou. Elle l’avait maintenu en vie, encore une fois. Lorsque la douleur ravage tout votre être, on en vient à oublier jusqu'à la notion même de temps. Il aurait été incapable de dire combien de temps il s’était écoulé depuis sa « perte de conscience », ou plus exactement sa perte d’autre sensation que la douleur, après qu’il eut arrêté de se battre pour s’empêcher de crier. Peut être le supplice avait duré deux jours, trois semaines, un an, pour lui les années, les jours, les heures, les minutes et les secondes s’étaient confondues. Il était incapable de penser, sauf pour être sure qu’elle était avec lui. Mais à présent c’était terminé, il était à nouveau là, à nouveau conscient. Le matin avait du pointé le bout de son nez car il sentait les rayons du soleil caressés sa joue. Elle respirait calmement contre lui, pelotonné confortablement contre lui. Elle dormait. Il était aussi fourbu et fatigué qu’auparavant mais il savait qu’aujourd’hui était le premier jour de sa nouvelle vie avec elle, et il désirait profiter de cette journée. Il désirait se montrer fort dès son réveil. Aussi, après un rapide check up, tout était-il bien en place ? Il se décida à ouvrir les yeux pour la regarder dormir, une chose qu’il n’avait plus eut fait depuis des mois. Il se demandait si elle souriait toujours en coin lorsqu’elle était assoupie, si elle avait toujours les lèvres gercées au réveil, si ses cheveux formaient toujours une auréole autour de son visage lorsque sa tête reposait contre le coussin. Il se demandait aussi si elle parlait toujours dans son sommeil, marmonnant ou appelant lorsqu’elle était endormie profondément. Il se posait des tas de questions sur elle : avait-elle eut des aventures cet été ? Comment avait-elle vécut leur séparation en mai dernier ? Est-ce qu’elle avait parlé de lui à Francis où avait-il tout deviner ? Est-ce que son regard sur lui changerait après ce qu’il avait fait la nuit dernière ? Que pensait-elle de sa tendance singulière à tout foutre en l’air ? Le pensait-elle sérieux ? Pensait-elle vraiment à l’épouser ? En avait-elle envie ? Tant de questions. A présent il ferrait tout pour que cela marche entre eux, le pire était passé pas vrai ? Il ne restait que le meilleur. Il arrêterait d’être jaloux d’une façon maladive, il essaierait de contrôler ses envies de meurtres sur Duncan, il apprendrait aussi à ne pas être trop impulsif, il apprendrait à prendre son temps, a vivre à son rythme à elle. Il apprendrait aussi a l’aidé de son mieux, à faire qu’elle soit heureuse en permanence avec lui. Aujourd’hui commençait une nouvelle vie à deux. Il fallait à présent qu’elle commence. Il ouvrit les yeux avec le sentiment que le pire était derrière lui mais, il se trompait. Le pire n’était nullement derrière lui. Le pire, il l’avait sous les yeux. Le pire il l’avait commit à nouveau. Il aurait tout donné pour se rendormir, souffrir encore un peu plus plutôt que de voir ce qu’il avait fait. De voir ce qu’il lui avait fait, à elle, la femme qu’il aimait. Il fixait les zébrures qui marbraient ses bras une étincelle de dégoût dans les yeux. Il fixait ses doigts qui se superposaient parfaitement aux marques sur ses bras. Ses bleus s’étaient lui qui les avait fais. C’était lui qui avait serré sa peau à la marqué de la sorte. C’était lui le monstre qui l’avait maltraité ainsi. Un étau en acier se referma sur son cœur. Il avait à nouveau trahit sa promesse, il avait promit de ne plus lui faire du mal, de ne plus être celui qui ferrait couler ses larmes… Il avait à nouveau trahit son serment. Il était mauvais, incapable de ne pas lui faire du mal. Il la faisait souffrir, quoi qu’il fasse, que se soit par amour ou par stupidité. Il fallait qu’il s’éloigne d’elle. Il était nocif. Il lui faisait mal quoi qu’il lui fasse. Il s’arracha soudainement à elle, reculant vers le pied du lit avec des yeux pleins de douleur et de dégoût. Elle ouvrit presque aussitôt les yeux, alerté par son soudainement mouvement. Elle se redressa, il lisait de l’inquiétude dans ses yeux mais aussi de l’incompréhension. Il sentait aussi de la culpabilité dans son regard, comme si elle se demandait ce qu’elle avait fait pour qu’il s’éloigne ainsi d’elle. Il enfouit son visage entre ses mains, fuyant les marques qu’il avait laissées sur sa peau. Elle l’interrogea mais il ne répondit pas, elle allait bientôt s’apercevoir, la douleur allait se réveillé en même temps que ses autres fonctions corporelle. Comment ne pourrait-elle ne pas souffrir au vu des stigmates violacés qu’il avait laissé sur sa peau ? Elle s’approcha de lui lentement, il sentit le matelas s’affaisser légèrement alors qu’elle rampait vers lui. Elle se tu soudainement, et il su qu’elle avait vu ce qu’il avait fait. Elle avait probablement tendu sa main vers lui et ses yeux avaient enfin vu les traces sur son avant bras. Et il su aussi qu’elle s’en voulait déjà, se jugeant probablement responsable de ce que lui, il avait fait. Elle prenait toujours tout pour elle. Probablement se disait-elle qu’elle n’aurait pas du s’endormir avant de s’assurer qu’au réveil il la trouverait fatigué mais sereine, comme si la nuit avait été une promenade de santé. Surement s’en voulait-elle de ne pas avoir vu ses bleus et de ne pas les avoir caché sous un des tee-shirts à manches qu’elle avait apporté pour lui.

    « Ho… Ca ? » Questionna t-elle doucement en riant presque.
    « Oui ça… » Répondit-il la voix atone, le visage toujours blottit entre ses doigts.
    « C’est pas toi le monstre ! C’est moi ! Regarde je ressemble à un épouvanteur de Monstres&Cie ! J’espère que tu aimes le bleu mon cœur. » Questionna t-elle en repoussant ses mains et en caressant sa joue blanche. Cherchant son regard
    « Ce n’est pas drôle Océane ! Regarde-toi ! Regarde ce que je t’ai fais ! Ne me ment pas je sais que tu as mal… Je n’avais pas conscience de ce que je faisais, mais ça n’excuse rien ! J’aurais du … »
    « Tu n’as rien à te reprocher. »
    Le coupa t-elle. Elle l’attira vers elle, il lui facilita la tâche, se retournant afin de ne pas la forcer à s’étirer et à se faire mal.
    « Bien sur que si Océane ! Ne vas pas tenter de me faire croire que tu t’es fait tout cela toute seule, tu es maladroite mais pas au point de te faire des bleus qui correspondent aux empreintes de mes doigts. » Comme pour étayer ses dires il posa sa main sur l’un des bleus.

    Elle commença alors à plaider sa cause. A nouveau elle endossait toutes les responsabilités, prétextant n’être qu’une tête de mule bornée qui avait refusée d’écouter ce qu’on lui disait. Elle était ainsi blessée par sa faute à elle, parce qu’elle avait prit le risque de rester. Il n’était pas responsable à ses yeux pour cela. Mais aussi parce qu’il ne lui aurait jamais fait de mal intentionnellement. Elle attrapa son visage entre ses mains et le força à la fixer dans les yeux, à noyer son âme dans la sienne. Elle avança un argument imparable. En prétextant être responsable, il la blessait dans son cœur et non dans sa chaire. Elle contra ensuite sa théorie selon laquelle elle ne pouvait s’infliger toute seule autant de bleus. Désignant une succession de bleus sur différentes surface de son corps.

    « Promet moi que tu ne recommenceras pas… » Murmura t-il doucement. « Que tu ne recommenceras pas a faire passer mon bien être avant le tien… Je ne pourrais pas supporter de te faire du mal à nouveau… jamais un homme ne devrait imposer la marque de sa main sur le corps d’une femme…. Si tu veux te sentir vivante je serais heureux de te donner satisfaction mais pas comme ça … Je sais ce que j’ai dis… Je ne doute pas que cela soit réciproque, je sais que tu n’es pas maso, il n’y a que ça qui aurait pu te faire rester… Mais je t’en supplie si jamais je recommence à te faire mal, sans le vouloir ou consciemment, éloigne toi… Je ne pourrais pas vivre en sachant que je peux être un danger dont tu ne t’éloigneras pas… » Elle l’embrassa et il se laissa faire cette fois-ci, mordillant tendrement ses lèvres. Il passa une main fraiche sur sa peau avec une douceur frôlant l’indécence. « Tu es certaine que ca ne te fais pas mal…C’est tellement…. Meurtrit… Je suis tellement désolé. » Elle l’embrassa à nouveau et murmura contre ses lèvres avec malice.
    « Et puis combien de fois tu t’es retrouvé avec des zébrures dans le dos parce que je m’étais un peu emportée ? Alors ? C’est qui le monstre ? »
    « On ne joue pas dans la même catégorie de monstre mon amour… »

    […]

    « La mort ne t’allais pas du tout au teint tu sais. Alors je propose que tu ne meurs jam … »
    « Shhhhh… Tais-toi, maintenant je n’ai besoin que d’une chose dormir un peu. »
    Elle avait posé sa main sur ses lèvres pour l’empêcher de continuer. Il sourit doucement hocha la tête. Elle avait l’air exténué et il l’était tout autant au vu de ce qu’il était en train de raconter. Aucun d’eux n’était capable de tenir une conversation dans un état d’épuisement si avancé. Il l’entraina contre le matelas, la prenant délicatement dans ses bras, veillant à ne pas lui faire mal là où sa chaire bleuissait déjà.
    « Tu veux bien me prêter ton corps pour une sieste pas super longue ? » Questionna t-elle avec ses yeux de chien battu, il sourit à nouveau, hocha la tête une seconde fois, après tout elle lui avait ordonné de se taire. Elle le poussa plus encore contre le matelas et tacha de se lover correctement sur lui. L’entreprise s’avéra ardue, elle n’était pas aussi légère qu’une plume et son corps à lui était aussi douloureux que s’il était passé sous en trente trois tonnes, cinq fois de suite … Mais il la laissa faire, la serrant légèrement à la taille pour l’empêcher de retomber sur le matelas alors qu’elle lui « grimpait » à moitié dessus. En temps normal son corps aurait réagit à une pareille promiscuité, mais il était beaucoup trop fatigué pour avoir le moindre soupçon de libido. Aussi lorsqu’enfin elle arrêta de gigoter, complètement coucher sur lui, la tête pelotonner sous son menton, son visage blottit dans le creux de son épaule, il n’y avait aucun accidents majeurs à signaler : pas de réaction du copain à une patte de Brendon, et pas de chute sur le lino pour Océane. La jeune femme marmonnait contre son épaule. Elle délirait de plus en plus et cela faisait sourire le jeune malade qui se demandait pourquoi elle désirait être son épaule. Elle était incohérente, il sourit, enfouissant son visage dans sa cascade de cheveux auburn, il soupira de contentement et ressera sa prise sur la taille de la jeune femme. Elle respirait plus lentement à présent mais elle parlait encore. Il marmonna alors à son tour.

    « Tais-toi Océane… Une épaule ça ne parle pas … » Et puis ses yeux se fermèrent et il s’endormit. Elle était plus efficace que le plus puissant des somnifères, sans elle il n’aurait jamais trouvé la quiétude nécessaire à un sommeil réparateur.

    […]

    « Et donc vous pensez que ça prendra combien de temps docteur ? »
    « Un bon mois, au minimum. Il faut que vous compreniez qu’il est important que vous décrochiez complètement et que vous alliez au cœur du problème pour comprendre d’où vient ce besoin d’oublier dans la drogue. »
    « Et cette … cette cure, c’est efficace ? Je veux dire il y a de bons taux de réussites ? »
    « Je ne peux pas vous promettre de vous guérir Brendon mais à ce que vous m’avez confié si ce n’avait pas été la drogue, cela aurait été l’alcool… De nombreux jeunes de votre milieu ont ce genre de problème. La plus part du temps nous avons de bons résultats avec cette thérapie mais il faut que vous vous impliquiez, sinon vous ne pourrez pas avancer, vous comprenez ? »
    « Oui… Et… Elle pourra rester avec moi ? »
    Demanda t-il doucement en indiquant Océane d’un très léger mouvement de tête. La conversation avait lieu à voix basse afin de préserver le sommeil de la jeune femme. Le médecin eut un sourire mi amusé mi attendri.
    « Croyez-moi il faudrait une escouade du SWAT pour la faire quitter votre chambre sans que vous lui ayez ordonné… Sa présence vous fait apparemment beaucoup de bien. Mais son absence vous fait également beaucoup de mal... Vous n’avez pas su gérer son départ Brendon, et si elle vous quitte à nouveau il faudra vous battre jour et nuit contre vos pulsions. »
    « Je sais… Mais elle ne partira plus à présent. »
    Soupira Brendon en effleurant de sa bouche le front de sa compagne, déposant un baiser léger sur sa peau. « Vous avez vu ses bras n’est ce pas … Je ne voudrais jamais que cela se reproduise, je ne veux pas qu’elle ait à revivre ça docteur… Je veux ne plus être un danger, une source d’inquiétude pour elle. »
    « Nous avons parlé de la cure, cane sera pas facile, cela sera même éprouvant pour vous, mais si vous accomplissez le programme, si vous tenez jusqu’au bout Brendon, il n’y aucune raison qui vous empêcherait d’avoir l’assurance que rien concernant votre addiction la tourmentera à nouveau. »
    « Très bien… »
    « Sachez cependant qu’il y certaines règles … Les visites sont un privilège, tout comme les chambres conjugales. Un mois cela vous semble un cours temps n’est ce pas ? Mais imaginer qu’on vous interdise de la voir… Réfléchissez bien Brendon, vous sentez vous prêt pour une introspection ? »
    « Vous dirigez ce programme de recherche n’est ce pas ? »
    « Oui »
    « Dite moi Docteur…Avez-vous déjà vu une femme suffisamment amoureuse pour préférer souffrir plutôt que de laisser l’homme qu’elle aime mourir ? Avez-vous déjà vu un couple si jeune se jurer amour, fidélité, se promettre de vieillir ensemble et avoir l’air sincère ? Est-ce que vous croyez qu’une autre femme aurait fait pour moi ce qu’elle a fait ? Pourquoi croyez vous que nos meilleurs amis, ma sœur, lui ai caché mon coma… Aucun de nous n’arrive a vivre sans l’autre … La seule drogue dont vous ne pourrez jamais me guérir, c’est elle. Et si pour l’avoir elle, jusqu’à la fin de ma vie, je dois passer un mois sans elle… Je le ferais parce que quoi qu’il arrive, lorsque je sortirais de votre centre dans le Montana, elle sera là … Elle sera toujours là… »
    « Je vous apporterais les papiers tout à l’heure… Reposez vous Brendon. Et dite à Maman Lion de ne pas sortir les griffes sur nos infirmières. Une demande de changement de service me suffit pour aujourd’hui. »

    Brendon caressa doucement les cheveux bruns de sa compagne et soupira, il était fourbu mais n’osait pas bouger de peur de la réveiller, ses muscles étaient tétanisés par des crampes mais il serrait les dents. Elle dormait, il devait la laisser se reposer. Il ferma les paupières quelques secondes et laissa ses lèvres se perdre dans l’abondance toison brune.
    « Je t’aime Océane Eono … Si tu savais à quel point je t’aime… » Murmura t-il en soupirant à nouveau. Il avait fait le fier devant le médecin, mais l’idée d’être potentiellement séparé d’elle durant un mois ne l’enchantait guère. Il joua avec l’alliance qu’il portait à l’annulaire. « C’est juste une question d’annulaire maintenant… Qui a besoin d’un prêtre quand l’amour est aussi fort entre deux êtres… » Il se parlait à lui-même, persuadé qu’elle dormait.
    « Vous êtes vraiment mignon tous les deux ! » Soupira Vivienne en le trouvant les yeux ouverts allongés Océane tout contre lui. « Alors comment s’est passé la nuit mon grand ? » Brendon lui désigna sans un mot les bras violacés d’Océane enroulées autour de son cou. « Un peu de glace, du fond de teint elle serra comme neuve ! » Répondit-elle en poussant le chariot devant elle près du lit. « Vous avez surement faim ? »
    « Umh pas vraiment pour cette bouillie … »
    Marmonna Brendon alors qu’Océane s’agitait doucement contre lui. « Petit dej’ mon cœur… » Chuchota t-il à son oreille, en effleurant de sa bouche son lobe.
    « Et si je vous proposais… » Elle jeta un regard vers la porte de la chambre et souleva le drap sous le chariot, dévoilant une tarte. « Ceci ? »
    « Je ne serais pas marié Vivienne je vous épouserais sur le champ… »
    S’enthousiasma Brendon alors que les lèvres d’Océane se posèrent sur sa gorge. « Au fait vous êtes mariée ? »
    « Non pourquoi ? » Questionna l’infirmière en sortant la tarte de sous le drap pour les servir en part et en café.
    « Et bien figuré vous que j’ai dans mes contacts un jeune homme fringant de soixante dix huit ans qui fait un café plus horrible que celui que vous servez ici et qui aurait bien besoin de quelqu’un pour lui confectionné une tarte délicieuse qui en ferrait passé le goût ! » L’infirmière éclata d’un rire franc et sonore avant de tendre à Brendon et à Océane une assiette et une tasse. « Plutôt que de faire le pitre Mr Stanford, vous ferriez mieux d’aller prendre une douche. Le médecin vous autorise à vous lever aujourd’hui… Mais ne poussez pas le bouchon trop loin ! »

    Brendon ôta doucement le tee-shirt qu’Océane l’avait aidé à enfiler la veille afin de ne pas arracher le cathéter dans son bras. Il observa son reflet dans le miroir et soupira, il avait une mine affreuse, sa peau déjà pâle en temps normale était blafarde, les larges cernes sous ses yeux lui donnait l’air d’un zombie. Il leva les yeux au ciel et ôta son pantalon de pyjama et son boxer, ca il l’avait enfilé seul. Un sourire amusé effleura ses lèvres alors que cette pensée traversait son esprit. Il se glissa sous le jet d’eau chaude avec un grognement de bien être. Les mains appuyés contre la faïence il laissa l’eau roulé le long des muscles de ses épaules, dégringolée le long de sa colonne vertébrale et roulé le long de ses hanches. Il soupira et tendit son visage vers le jet d’eau afin d’effacer les signes de fatigue qui marquaient ses traits. L’eau chaude le détendit et apaisa les douleurs de cette nuit de douleur. Il versa un peu de gel douche dans ses larges paumes et commença lentement à se frictionner, il lava ses cheveux emmêlés et mouillés de sueur, puis commença à masser chaque zones douloureuses de son corps dans l’espoir de calmer les tensions de ses muscles. Lorsque plus aucune zone de son corps ne soit visible, cachées par une épaisse couche d’écume blanche, il se glissa à nouveau sous le jet d’eau et termina sa toilette. Il se frictionna doucement le corps, puis les cheveux qui goutaient déjà le long de sa colonne pour déverser une eau légèrement plus froide que le reste de la pièce dans le creux de ses reins. Il enfila un tee-shirt propre portant l’inscription « intelligent beau et modeste » un cadeau de sa sœur par-dessus un confortable pantalon de pyjama, bien que hideux l’ensemble n’enlevait rien au charme du fondu d’informatique. Les cheveux humides il se décida enfin à quitter la salle d’eau. Océane trépignait sur le lit ce qui lui tira un sourire. Elle le bouscula pour jouer et s’enferma aussitôt dans la salle de bain. Il récupéra son ordinateur sur le fauteuil des visiteurs et alluma l’Apple, il faisait superbement beau dehors à en croire la météo qui s’affichait automatiquement sur le bureau. Il alluma le Wifi et lança facebook. Il allait voir ce que donnait les pronostiques sur leurs futurs enfants lorsque la voix d’Océane se fit entendre. Elle avait besoin de lui. Il reposa l’Apple sur le matelas et s’approcha de la salle de bain. Il passa la tête dans l’encadrement de la porte. Elle souriait avec une franchise aussi vraie que les seins de Pamela Anderson. Apparemment elle voulait le rassurer, mauvais plan. Qu’est ce qui se passait encore. Son visage se ferma aussitôt qu’elle prononça la phrase « je suis aussi souple qu’un piano à queue aujourd’hui ». La souplesse ce n’était pas ce qui manquait d’ordinaire à Océane Eono, il avait passé suffisamment de temps avec elle pour savoir que de jour comme de nuit elle était on ne peut plus souple. Il su tout de suite que c’était lui le responsable de cette raideur et il s’en voulut aussitôt d’avoir cru si facilement qu’il ne lui avait pas fait mal. Mais lorsqu’elle requit son aide il ne refusa pas. Il s’approcha d’elle, franchissant la distance qui les séparait. L’aider, il pouvait le faire. Il devait le faire. Doucement avec une délicatesse telle qu’on aurait dit qu’il manipulait du cristal il s’empara de sa main, puis de son coude et enfin de sa manche pour faire passer délicatement le bras d’Océane dans l’ouverture. Elle grimaçait cependant et chacune de ses crispassions Brendon se les reprochaient. Son visage était de marbre alors qu’il s’attaquait à la deuxième manche. Puis il glissa ses doigts jusqu'à la taille d’Océane et souleva le tissu du tee-shirt ce qu’il vit l’horrifia… Elle avait voulut lui cacher l’ampleur de ce qu’il avait fait. Horrifié il la fixa, cherchant à savoir à quel point elle souffrait. Doucement sa main s’empara de la sienne, elle la porta jusqu'à à ses côtes, la fit jouer sur sa peau. Il contempla la marque s’assombrir puis s’estomper alors qu’elle alternait la pression de ses doigts. Doucement elle se mit à murmurer qu’elle n’avait pas mal, que la douleur venait simplement du fait qu’elle avait voulu le retenir. « Si seulement tu savais comme je t’aime » Commença t-elle à chuchoter. Mais il ne su jamais si c’était la fin de la phrase qu’elle désirait prononcer car il écrasa ses lèvres contre les siennes, il était emplit de fureur contre lui-même, mais aussi de désir pour cette femme qui aurait tout sacrifié pour lui. Il avait besoin d’elle comme tout être humain avait besoin d’oxygène, il avait soif d’elle comme après avoir traversé le désert sans boire, elle était tout ce à quoi il aspirait, tout ce à quoi il était destiné. Quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse il n’aurait jamais pu se passer de son amour. De sa présence. De sa douceur. Elle seule savait comment le réconforter, comment l’apaiser, comment le prendre lorsqu’il était mal luné, lorsqu’il avait envie de bière, lorsqu’il avait envie de faire l’amour. Elle avait toujours su instinctivement comment agir avec elle. Elle était son âme sœur, l’âme jumelle qui le rendait complet. La passion qu’ils avaient l’un pour l’autre, leur amour, consumait tout sur son passage. Leur doute, leur douleur, leur peur, leur scènes de ménages … Tout. Et en cet instant la passion, feu avide, coulait lentement dans les veines de Brendon. Il la serra contre son torse avec passion alors qu’elle enroulait ses bras autour de son cou. Ils faisaient fit de la douleur, se serrant l’un contre l’autre avec ardeur. Il ne voulait pas lui faire de mal, il ne voulait pas qu’elle souffre. Elle était celle qui l’avait sauvé, elle le sauvait à chaque fois. Elle avait récolé les fragments de son âme, de son cœur et les avaient rassemblés. Ce baiser était-ce l’expression de son désir pour elle ? Pas seulement, c’était également un merci, un je t’aime, un appel à rester, une demande, un souhait. Ses mains se perdirent dans son dos, doucement pour ne pas la blesser, il contrôlait ses gestes, ses caresses n’étaient pas brutales, il ne voulait pas que cette étreinte, lui fasse mal. Il ne voulait pas être celui qui la ferrait souffrir. Ses lèvres glissèrent dans son cou, caressèrent sa gorge, mordillèrent sa peau. Il était partout, ses mains dans son dos, son corps contre le sien, sa bouche sur sa peau. Il voulait se fondre en elle. Le désir était impérieux pourtant il faisait preuve d’une retenue sans égale pour ne pas qu’elle souffre. Il la souleva doucement pour la déposé sur la surface plane du lavabo, évitant que ses bras tendu lui provoque des élancements de douleur. Il pressait son corps contre le sien. Sa main trouva le chemin de l’agrafe de son soutient gorge dans son dos, un geste qu’il avait eut des centaines de fois l’année précédente. Un geste d’une douceur incroyable, d’une lenteur insoutenable. Les mains de la jeune femme quittèrent ses cheveux, sa nuque pour descendre le long de ses côtes, vers ses hanches. Alors qu’il descendait doucement les brettes le long des fines épaules d’Océane accompagnant leur descente de ses mains caressant sa peau meurtrie, administrant la douce froideur de ses paumes sur ses blessures, prodiguant chaud et froid en même temps, la jeune femme agrippa le bas de son tee-shirt et le remonta le long de ses flancs. Docilement il s’écarta de quelques centimètres pour qu’elle lui retire le vêtement avec plus de facilité, elle se redressa et retrouva le contact du sol sous ses pieds incapable de lui retirer ce tee-shirt à moitié allongé sur une console en carreau de céramique. Sa poitrine chaude et nue se pressa contre son torse tout aussi brûlant et dénudé. Sa respiration anarchique résonnait à ses oreilles, aussi fort que les battements sourds de son cœur dans sa poitrine. Il souleva légèrement ses hanches, pour la sentir plus proche encore. Les fines mains d’Océane s’agrippèrent à ses épaules, gestes ô combien familier, glissèrent le long des muscles, le long de ses bras. Elle caressait sa peau avec douceur et impatience, comme si sa peau lui avant manqué. Lui avait-il manqué autant qu’elle lui avait manqué ? Il prit à nouveau ses lèvres abandonnant la peau tendre et sensible de son cou pour mêler une nouvelle fois leurs souffles. Il la sentit se tendre mais se méprit sur la raison de cette tension alors qu’elle se détachait de ses lèvres. Elle lui échappa si brusquement qu’il manqua de perdre l’équilibre. Elle avait reculé si brusquement contre le mur qu’il se demanda ce qui était en train de se jouer. Les bras plaqués contre une poitrine qu’il connaissait pourtant dans moindres détails elle semblait complètement perdue. Surprise. Comme s’il n’était pas l’homme qu’elle s’était attendu à trouver là. Il fronça les sourcils, inquiet et peiné à la fois. L’avait-il serré trop fort ? Avait-il réveillé la douleur ? Perdu il la fixait, un aire coupable flottant déjà sur son visage alors qu’elle fixait cette poitrine qu’elle masquait de ses bras.

    « On ne devrait pas… » Souffla t-elle soudainement sans le regarder. « On est pas prêt pour ça… Pas ici, pas comme ça… » Le sourire qui flottait sur ses lèvres n’était guère convaincant, qu’avait-il fait cette fois pour la faire réagir de la sorte. Elle s’approcha doucement mais il ne la regardait pas, les yeux rivés sur les carreaux dé céramique il attendait de comprendre ce qui s’était passé. Elle posa une main sur son bras mais il ne bougea pas plus alors elle se plaqua contre lui, pressant son corps contre le sien avec douceur. Il l’encercla machinalement de ses bras. « Dois-je te rappeler que tu sors du coma ? Que j’ai eu une nuit agitée ? Essayons de ne pas brûler les étapes cette fois. »
    « On a attendu cinq mois la dernière fois… Si c’est ça brûlé les étapes je me demande dans combien de temps tu vas m’épouser… »
    Marmonna t-il alors qu’elle embrassait la peau nue de son épaule. Il essayait de sourire pour la rassurer, mais il tentait de comprendre.
    « Tu viens d’obtenir l’autorisation de te lever, je ne pense pas que Vivienne songeait à ce type de lever. Même si je constate que tout fonctionne très très bien de ce côté. » Elle l’embrassa doucement et continua. « Je n’ai pas envie de te tuer tout de suite, laisse moi profiter encore un peu de toi… »
    « D’accord…. »
    « Alors je te propose en guise de première étape, une promenade dans le parc, vu que tu peux sortir de ton lit, et que sembles plein d’énergie. »
    « A qui la faute … C’est toi qui m’a attiré ici, pour que j’abuse de toi… »
    Marmonna t-il en souriant un peu plus sincèrement cette fois.
    « Sors d’ici que je puisse prendre ma douche sans être tentée ! Oust ! »
    « Hey minute papillon… »
    Grommela t-il en l’attirant vers lui. Il s’agenouilla doucement devant elle, lorsqu’il fut a hauteur de son ventre il embrassa délicatement la peau bleuie de chaque côté de ses flancs. « Bisous magique… » Puis il se laissa mettre à la porte. Cependant une fois le battant fermé, il se laisse glisser le long de la porte et resta assis là, pantelant.

    Assit les genoux remontés contre sa poitrine nue il contemplait fixement le sol. Il avait sentit le malaise de la jeune femme, sa bravoure de façade. Il s’interrogeait qu’est ce qu’il avait bien pu faire. Aujourd’hui, cette nuit, hier. Qu’est ce qui avait déclenché soudainement cette brusque réaction de rejet ?

    […]

    « Non ! »
    « Brendon s’il te plait ! »
    « J’ai dis non ! Je ne m’assiérais pas dans ce truc Océane ! »
    « S’il te plait Brendon pour moi ! »
    « Non ! Et ne me fait pas tes yeux de chats Botté, j’ai dis non, demande moi tout ce que tu veux mais pas ça ! »
    « Brendon pense à la première étape tu ne voudrais pas la loupé simplement parce que tu as refusé de monter dans un fauteuil roulant pour une balade !
    « Bah si ! »
    « Punaise Driessen arrête de faire ton caprice et monte là dedans, sinon je te jure sur la tête de Francis que tu ne reverra pas de si tôt cette poitrine que tu aimes tant ! »
    Menaça t-elle à voix basse alors que Vivienne approchait en poussant l’engin de malheur.
    « Très bien mais à une seule condition ! » Accepta t-il finalement lui faisant signe de s’approcher plus près. « Je veux que tu me laisses te… » Il chuchota alors sa proposition dans le creux de l’oreille de la jeune femme. L’intéressée rougie si violemment qu’il manqua d’éclater de rire.
    « Très bien… Mais seulement si tu tiens ta promesse Brendon ! »
    « Je tiens toujours mes promesses … Et toi tiens la tienne…. »

    […]

    « Et puis au moins ca te ferras un sujet de conversation avec Billy Lee pour Noël… Enfin autre que « j’ai cru que entreteniez une relation avec Océane, je suis con, einh ? » évidemment »
    « Eono ferme là ! »
    Bougonna t-il alors qu’elle déposait un baiser sur le sommet de son crâne. « Et puis qu’est ce que tu fou avec mon téléphone ! Et si ma maîtresse m’appelait ? Je suis sur que Curtis serait furieux que je ne réponde pas à son appel tu sais bien a quel point il est fou de moi ! » Il se leva machinalement lorsqu’elle le lui ordonna et il se mit à pousser doucement. Cette fille allait le rendre fou, si elle ne le tuait pas avant.

    Il l’écoutait jouter verbalement avec son grand père un sourire tendre sur les lèvres, il peinait à faire avancer le fauteuil, non pas qu’elle fut bien lourde, mais il était encore épuisé, perclus de courbatures, mais surtout inquiet. Alors qu’elle bavardait avec le septuagénaire il laissa ses pensées vagabondées, prêtant une oreille distraite à la jeune femme et à ses paroles. Il s’interrogeait encore sur ce qui s’était passé dans la salle de bain. Océane torturait son grand père avec le doigté d’une experte, pour une fois il était heureux de ne pas être celui qui prenait. L’avantage d’avoir fait une overdose probablement. Elle raccrocha au nez du vieil homme fière d’elle, elle pencha la tête vers l’arrière et le regarda se moquant doucement de lui et proposant de recharger ses batteries. Elle lui tendit ses lèvres. Il se pencha à son tour mais ne l’embrassa pas, il lui donna un léger coup de tête, du bout de son front.

    « Méchante fille. » Lâcha t-il avec malice. « Ceinture jusqu'à ce que tu te sois excuser auprès de ton cher Papy … » Annonça t-il fier de lui. Il stoppa soudainement de pousser le chariot et la laissa là, en plan dans l’aller, avant d’aller s’allonger dans l’herbe sur le bord du chemin, les mains derrière la nuque il fixa le ciel. Un sourire fier au coin des lèvres. Il était fort Brendon Driesen pas vrai ?

    « Comment ça ceinture ? » Le visage de sa compagne venait d’emplir tout son champ de vision, elle s’était laissé tombé dans l’herbe, juste au dessus de lui, assise sur le bas de son ventre elle le fixait, les poings sur les hanches.

    « Pas de bisous, de gâteries, de câlins … Et toute choses nécessitant une proximité physique tant que tu n’auras pas rappelé ton grand père Satanas ! T’es pire que machiavel mon amour mais médite ceci… Quand toi et moi voudrons passer un week-end seul dans les bois pour « communier » avec la nature … A qui demanderas-tu de garder notre progéniture ? Ma mère ? » Plaisanta t-il. « Rappel le où alors fait une croix sur ce petit mordillons de lèvre que tu adores tant ! » Elle leva le poing comme pour le frapper à l’épaule mais il bloqua sa main. « Ca non plus tu n’y a pas le droit, c’est on contact physique mon amour ! »
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Océane J. Eono
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Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Vide
MessageSujet: Re: Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane]   Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] EmptyMer 6 Jan - 1:34

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Tantôt le cœur est le moteur du sexe.
On ne le distingue qu'au moment des pannes.
Tantôt le sexe est le moteur du coeur.


.



    Il était sérieux ? Il avait l'air sérieux ? Elle en doutait sans en douter. Elle ne savait plus à quel Saint se vouer. Elle l'observait, incrédule, les sourcils froncés, scrutant ses traits, son regard, son sourire en coin, alors que son poing était toujours bloqué dans cette main qui avait semblé retrouvé toute sa puissance. Se pouvait-il qu'il soit réellement sérieux ? Si oui, il était sacrément maso ! Il voulait vraiment se priver de tout contact avec ce si formidable corps jusqu'à ce qu'elle rappelle Francis pour s'excuser ? Il avait perdu la raison ? Et puis, il était totalement incohérent, il refusait le contact de son poing contre son épaule, alors qu'il ne disait rien au fait qu'elle soit à califourchon sur lui ? Dans un sens, cela ne faisait qu'arranger Océane, qui appréhendait un nouveau dérapage avec lui. Elle souhaitait s'accorder un peu de temps, juste assez pour virer toutes ce magma d'images de son crâne. Mais pas au point de se priver de câlins, de caresses, de tendresse, et de son corps contre lequel elle parvenait à retrouver son sommeil perdu. Non, si elle envisageait de pouvoir se priver de sexe, elle ne pourrait renoncer à ses baisers, ses mains sur sa peau, sa chaleur contre elle, ses lèvres glissant sur elle quand il souhaitait murmurer à son oreille, ni même de ses petits coups de boule fort sympathiques. Il avait perdu la raison, c'était évident. Et, à présent qu'il avait évoqué ce petit mordillement de lèvre dont elle raffolait, elle ne parvenait plus qu'à y penser. Bravo ! Elle fixait avec intensité ses lèvres, mordillant les siennes, comme hypnotisée, sans plus vraiment faire attention à ce qu'il pouvait lui dire. C'était tellement cruel de lui en parler juste après l'en avoir privé. Certes, il suffisait d'un simple petit coup de fil pour qu'elle y ait droit à nouveau, mais c'était mal connaître Océane. Dans le couple, on avait toujours dit que c'était elle qui portait la culotte. Évidemment, ils avaient tort, aucun des deux n'était le dominant de l'autre, simplement Océane avait un bien plus sale caractère que son équivalant masculin, et elle ne supportait pas qu'on lui dicte sa conduite. Par esprit de contradiction, elle allait toujours dans le sens contraire, même lorsque Brendon avait fondamentalement raison, et qu'elle le savait, elle s'opposait. Elle était ainsi, et il ne la changerait pas en une overdose. Mais avait-il réellement envie de la changer ?
    " Tu es bien sûr de toi, sur ce coup ? " Demanda-t-elle, alors qu'en un mouvement de main, elle inversa la tendance, et emprisonna la main de Brendon dans la sienne, avant de s'emparer de l'autre pour en faire son prisonnier. " Tu persistes et signes ? " Pesant de tout son poids sur ses bras, elle parvint à les lui ramener dans l'herbe, derrière sa tête. En temps normal elle n'y serait jamais parvenu, mais il était encore si faible. Une chance. A présent, elle le surplombait réellement, son visage à quelques centimètres du sien, tandis que ses mèches brunes venaient titiller ses joues et son front. " Tu as l'air d'hésiter, amour de moi. " Le provoquait-elle, alors que ses lèvres lévitaient au-dessus des siennes, hésitantes, se mouvant lentement, très doucement comme pour chercher le meilleur côté par lequel attaquer. Ce qu'elle ne fit jamais, car après quelques secondes de torture, elle relâcha la pression de ses mains, avant de s'écrouler dans l'herbe à ses côtés, dans une feinte expression de résignation. Elle ? Abandonner ? Jamais ! Elle était simplement sûre de pouvoir tenir plus longtemps que lui. Il finirait par rendre les armes avant qu'elle n'ait à se saisir du téléphone. "Ok, plus de contacts, alors. Ni bisous, ni câlin, ni caresse. C'est dommage, je ne vais pas pouvoir honorer ma promesse. Tu auras fait tout ça pour rien... " Souffla-t-elle, faussement désolée. Elle évoquait, évidemment, la proposition indécente qu'il lui avait faite à l'oreille, et qu'elle avait accepté afin qu'il monte dans ce foutu fauteuil roulant. Il allait craquer, hein ? Allez, craque ! " Ah ! Et pour ton information... " S'exclama-t-elle en surélevant le bassin afin de fouiller la poche arrière de son jean. " Mon grand-père n'est pas débile, il sait très bien qui tu es, puisque... " Sa main ressortit de la poche, munie de l'Iphone de Driesen. Elle le manipula une micro seconde, avant de le soulever à hauteur de leurs yeux. Dans la liste des derniers appels émis, le nom "FRANCIS" s'inscrivait en lettres capitales. "S'il est dans tes contacts, alors tu es dans les siens, ce qui expliquerait qu'il se soit étonné pendant cinq minutes de n'avoir pas le bon nom qui s'affichait, au point de demander à Billy de venir vérifier son portable. Je suppose donc, qu'il y avait inscrit "Brendon" sur son écran, et je suppose, encore, que son "Ha, enfin ! Je commençais à me faire un sang d'encre !" avant même que je ne prononce un mot, t'étais destiné, et non à moi ! " Dans en sourire, elle laissa tomber le portable sur l'abdomen de Brendon, avant de se retourner vers lui, se surélevant sur un coude, son menton posé dans sa paume. " Tu veux m'expliquer pourquoi tu as le numéro de mon grand-père, et depuis quand vous vous appelez régulièrement, ou bien tu préfères me mordiller la lèvre ? ". Sa réponse ne se fit pas attendre, puisque en une fraction de seconde, ses lèvres étaient déclarées "Zone d'occupation".

[...]
    Le temps c'était dégradé d'un coup. Le soleil avait cédé la place à d'épais nuages gris, qui n'avaient tardé à déverser une pluie fine sur les visages des deux êtres pelotonnés dans l'herbe fraîche. Dans un premier temps cela ne fut pas dérangeant, et rien n'aurait réellement pu les déranger, mais lorsque les gouttes se firent plus rapprochées et plus abondante, Océane décida qu'il était temps de lever le camps. Ils avaient couru jusqu'au bâtiment principal, se laissant tremper par la pluie sur le long sentier qu'ils avaient arpenter un peu plus tôt. Ce fut la mine penaude, les cheveux collés à leurs visages, et les vêtements gouttant sur le sol, qu'ils durent rendre des comptes à une Vivienne fort mécontente, les yeux rivés sur le sentier, derrière la grande baie vitrée du service, et plus précisément sur le fauteuil roulant, abandonné, qui prenait l'eau dans tous les sens du terme. Ils venaient de prétexter le risque de pneumonie, et le fait que le pauvre fauteuil les ralentissait, et qu'il avait lui-même décrété qu'il fallait qu'on le sacrifie pour sauver la vie de Brendon encore trop faible pour rester sous la pluie. Vivienne avait grogné de mécontentement, absolument pas dupe de leur histoire tirée par les cheveux, et consciente qu'ils avaient juste totalement oublié la présence du fauteuil. Pas grave, il suffira de noter ce bout de ferraille bientôt rouillé, dans le registre des "pertes et profits" de l'hôpital. C'est deux gamins allaient la rendre dingue, mais elle ne parvenait à se convaincre de ne pas les trouver adorablement touchant avec leurs mines de chiens battus, et leurs doigts étroitement emmêler les uns aux autres, comme s'ils ne pouvaient vivre sans le moindre petit lien entre eux, comme s'ils n'étaient pas deux individus, mais une seule et même personne. Ils lui rappelaient ses enfants de six ans, qui avancent dans la vie main dans la main, en se promettant de s'aimer toute la vie avec une conviction et une foi inébranlable, avant d'être pervertit par le monde des adultes, et de perdre cette innocence et cette pureté. Ces deux-là avaient beau être de plein pied dans le monde adulte, peut être même plus que n'importe quel autre personne de leur âge, ils avaient su conserver cette pureté et cette foi inébranlable. Ils étaient rares. Elle les aimait pour ça. Aussi, après de brefs réprimandes peu convaincantes, elle les laissa filer dans leur chambre, tout en tentant d'ignorer leurs sourires entendus, et les éclats de rire qui se propagèrent dans le couloir. Elle n'avait, décidément, aucune autorité. Et dire qu'elle allait, en plus, devoir passer la serpillère vu les petites flaques d'eau que les deux amoureux laissaient sur leur passage. D'ailleurs, Océane, à peine entrée dans la chambre, se débarrassa de ses chaussures, avant même d'ôter le manteau rendu lourd par l'eau dont il s'était gorgé. Elle aida, ensuite, Brendon à enlever le sien, puis se dépêcha d'aller chercher des serviettes propres afin de sécher leurs cheveux. C'est alors qu'elle était entrain de frictionner les mèches cuivres de son homme, que son attention se porta sur une brochure qu'on avait déposé sur le lit à quelques centimètres de l'endroit où s'était assit Brendon. Elle continua de lui sécher les cheveux d'une main, tout en tendant l'autre vers le document plastifié. A genoux sur le matelas, dans le dos de son amoureux, elle lu à haute voix le titre, en lettre d'or, qui trônait juste au-dessus d'une photo d'un établissement très fleuri.
    " Résidence Beau-Soleil, Castelton, Vermont. " Immédiatement, les mains de Brendon se soulevèrent pour ôter la serviette qui lui retombait sur le visage, et il se tourna de trois quart de manière à s'emparer du document avec empressement, et ce qui ressemblait à de l'inquiétude. Il avait peur de quoi ? Qu'elle s'emporte ? Elle était déjà au courant. Oui, certes, elle avait fait semblant de dormir, et il ne pouvait pas le savoir, mais pourquoi aurait-elle mal prit le fait qu'il souhaite se faire soigner de manière définitive ? " Tu penses qu'ils ont un bon spa ? " Demanda-t-elle de manière à détendre l'atmosphère.
    " J'allais t'en parler, je t'assure, mais je n'ai pas eu le temps, et... " Elle ne s'était pas trompée, il craignait réellement sa réaction.
    " Et ce n'est pas grave. " Le coupa-t-elle, tout en récupérant le document, pour l'ouvrir, et le consulter distraitement. " Je pense que c'est une bonne idée. "
    " Vraiment ? "
    S'enquit-il rapidement.
    " Oui, vraiment. Et puis c'est sympa le Vermont. Un peu loin de la Californie, et un peu trop près de New-York, mais c'est sympa. " Elle l'avait repoussé jusqu'à la tête de lit, avant de s'installer contre lui, entre ses jambes, son dos reposant contre son torse, pendant qu'elle se montrait un peu plus attentive envers ce qu'elle lisait.
    " Tu as peur de la proximité avec New-York, c'est ça ? " Il vint jouer de ses mains, dans son cou, la débarrassant des cheveux qui y étaient, afin d'y placer son menton, et de lire par-dessus son épaule.
    " Je n'ai peur de rien, je te fais confiance. Et puis si tu crois que je vais te laisser partir seul, tu te fourres le doigt dans l'oeil jusqu'au coude ! "
    " Océane, je ne sais pas si... "
    Il n'eut pas le temps de finir sa phrase, que déjà elle s'était retourner brusquement, dardant un regard noir sur lui. Pour sa sécurité, il ne valait mieux pas qu'il la termine, sa phrase, sinon elle risquait de devenir très violente. Un mot de plus, et c'était le divorce avant même le mariage. C'était donc pour cette raison qu'il craignait sa réaction ? Il comptait partir seul ?
    " Monsieur et Madame Stanford. " Une voix aimable et distinguée, tira Océane de sa contemplation meurtrière. Aussi détourna-t-elle son regard, pour le reporter sur l'homme en blouse, sur le seuil de la porte, tentant un sourire qu'il brandissait comme un drapeau blanc. Depuis combien de temps était-il là, celui-là ? " Je vois que vous avez trouvé la brochure. " Trop fort, Watson ! " Puis-je vous demandez ce que vous en pensez ? "
    " Ce que j'en pense ?! "
    S'emporta Océane, prête à lui bondir à la gorge, toutes griffes dehors.
    " Mon coeur... " Tenta de l'apaiser Brendon, avant qu'elle ne braque un nouveau regard noir sur lui.
    " Mon coeur ?! "
    " Vous n'appréciez pas le Vermont, Madame Stanford ? "
    Le médecin, un sourire aux lèvres, s'approchait d'eux, comme inconscient du danger qui le menaçait. Le fou.
    " J'en ai rien à secouer de votre Vermont ! Ça pourrait être en Scandinavie que ce serait la même chose ! Comment pouvez-vous concevoir de nous séparer pendant un mois ? " Ses mains s'abattirent avec force sur le matelas, provoquant un mouvement de ce dernier, alors qu'elle ne lâchait pas le méchant docteur du regard.
    " Comment tu sais qu'il s'agit d'un mois ? C'est marqué ? " Demanda Brendon en récupérant la brochure avec curiosité.
    " Aaaaah ! Sois pas crétin, s'il te plait ! " S'énerva-t-elle. " Je ne dormais pas ! " Océane ou l'art de la mauvaise foi par excellence.
    " Est-ce que je pourrais m'entretenir avec vous, Madame ? "
    " N'est-ce pas ce qu'on est entrain de faire, Docteur ? "
    " En privé, s'il vous plait... "


[...]
    " Vous devez le laisser y aller seul, madame. "
    " Vous êtes totalement inconscient ? Ou juste suicidaire ? "
    Océane avait finit par suivre le médecin jusque dans le couloir, avant de refermer la porte derrière elle, et de s'y adosser. Pour elle, il s'agissait d'un geste inconscient, naturel, sans arrière pensée, mais le médecin, fin psychologue, y avait vu une position de défense. Elle s'était machinalement placée entre le médecin et la porte de la chambre, donc de son époux. Elle gardait un œil sur lui, contrôlait les allées et venues, tout en s'entretenant avec le doc. Elle avait vraiment tout d'une lionne, et le pire, c'est que tout ceci était totalement inconscient. Et, à présent, les poings serrés, elle tentait de s'obliger au calme. Une tentative de meurtre sur un médecin, même s'il s'agissait d'un crime passionnel, ce n'était jamais très bien vu.
    " Il a besoin d'y aller seul. "
    " Ok, vous êtes définitivement suicidaire ! "
    S'exclama-t-elle, rouge de colère, alors que le médecin partait d'un petit rire, les mains dans les poches, se balançant d'un pied sur l'autre. " Ravie que ça fasse rire quelqu'un, mais si vous tenez à la vie, arrêtez tout de suite ! Stop ! Maintenant ! "
    " Ecoutez-moi, Madame, je ne doute pas que les épreuves que vous ayez eu à traverser vous aient rendu méfiante et un peu... oserais-je le dire ?... agressive, mais il va falloir apprendre à faire confiance aux autres, et à ne pas vivre dans l'autarcie de votre propre couple. "
    Le médecin ne riait plus, mais un sourire bienveillant étirait ses lèvres, clouant le bec de la brunette à deux doigts de l'implosion. " Il ne peut pas vivre sans vous, n'est-ce pas ? " Océane hocha la tête sans un mot. " Et vous trouvez ça normal ? " Elle s'apprêtait à hocher, une nouvelle fois, la tête, juste par opposition, juste parce qu'elle était en colère, mais elle interrompit son geste avant, et sembla réfléchir un instant.
    " Je ne peux pas vivre sans lui non plus. " Tenta-t-elle de se justifier.
    " Mais vous n'avez pas tenté de vous suicider, vous n'avez pas sombré dans la drogue. "
    " Parce que c'est moi qui l'est quitté, bordel ! "
    S'emporta-t-elle une nouvelle fois, martelant le sol de son pied. " C'était ma décision ! J'étais maître de mon choix, je ne pouvais me le reprocher qu'à moi-même ! S'il m'avait quitté lui, je ne sais pas ce que j'aurais fait. Je n'en sais rien. "
    " Permettez-moi de vous contredire. Vous n'avez pas la prédisposition de votre époux pour l'addiction. "
    Toujours très calme, il rajouta précipitamment en voyant la brune s'animer : " Ne le prenez pas comme une attaque personnelle, et je vous supplie de ne pas être sur la défensive de la sorte. Je souhaite juste vous venir en aide... "
    " On a pas besoin d'aide. "
    Bougonna-t-elle en croisant les bras contre sa poitrine.
    " Soyez franche, Océane. Je peux vous appeler Océane ? "
    " Au point où on en est ! "
    Répondit-elle en balançant un bras au-dessus de sa tête.
    " Très bien... N'avez-vous pas peur qu'il recommence ? Ne craignez-vous pas qu'à la moindre dispute il récidive ? "
    " Il m'a promis de ne plus le faire. "
    " Le pensez-vous assez fort pour ça ? Laissez-moi être franc à mon tour. Brendon a du mal à gérer votre absence. Nous devons lui apprendre, non pas à se passer de vous, c'est un combat perdu d'avance, mais à ne pas paniquer sitôt que vous vous absentez cinq minutes. "
    " Mais il n'est pas question de cinq minutes, il est question d'un mois entier. Comment voulez-vous qu'on tolère ça alors qu'on vient à peine de se retrouver ? "
    " Vous ne serez pas séparés. Vous serez ensemble. Vous pourrez l'appeler, le voir, lui écrire, la communication ne sera pas rompue, loin de là. Mais, en effet, vous ne pourrez pas être 24 heures sur 24 ensemble, et c'est justement le but de cette cure. Il faut qu'il apprenne à être seul, à se satisfaire de sa propre compagnie, à se supporter, à s'aimer lui-même. Ainsi, peut être qu'il acceptera l'idée d'être digne de votre amour... "
    Océane garda le silence, les yeux rivés sur le médecin, les lèvres légèrement entrouvertes, les bras toujours croisés contre sa poitrine, mais avec moins de force.
    " Excusez-moi, vous avez dit que vous étiez quel type de médecin ? "
    " Psychologue. "
    Répondit le médecin après un bref éclat de rire, alors qu'Océane hochait la tête devant l'évidence de cette nouvelle.
    " Évidemment... "

[...]
    Océane claqua la porte derrière elle, et sans un mot s'avança vers le lit où elle s'installa, avant de s'emparer de la télécommande pour zapper sans relâche.
    " Tu y iras seul. " marmonna-t-elle soudain, sans cesser son zappage. Le dos contre la tête de lit, les jambes repliées, et sans un regard pour lui, elle semblait presque se parler à elle-même, lorsque, brusquement, elle se tourna vers lui. " Mais ne crie pas victoire trop vite ! Je vais faire une sélection dans les infirmières, médecins, et psy misent à ta disposition. Elles seront toutes moches, et vieilles, et chiantes, et soporifiques, et...Bref ! N'espère pas avoir un sosie de l'infirmière cochonne à ta disposition. Et si tu ne m'appelles pas tous les jours, je te raye de la liste de mes fiancés potentiels et j'épouse Driesen ! Driesen-Le-Chat, je précise ! Et n'imagine pas pouvoir me cacher quoique ce soit, je saurais tout ! On a passé un deal avec le Doc; il t'aura à l'œil, et me fera un rapport quotidien détaillé. Si tu dérailles, même une micro seconde, je ferais de ta vie un enfer ! Tu piges ? " Elle l'observa un instant, un air déterminé sur ses traits, son visage à quelques centimètres du sien. Elle laissa s'écouler une longue minute avant de lui offrir un sourire rayonnant dont elle seule avait le secret. " Mais, à part ça, je te fais confiance, mon amour ! " Entonna-t-elle avant de lui voler un baiser, puis de se réinstaller confortablement pour reprendre son activité de zappage intensif.

[...]
    Étroitement emmêlés l'un à l'autre, au point que l'on ne pouvait distinguer de façon certaine où commençait le corps de l'un et où terminait le corps de l'autre, Océane et Brendon, erraient, une fois de plus, sur le lit. Ils allaient bientôt pouvoir se vanter d'avoir passé deux semaines, non-stop au lit. Malheureusement pour Brendon, cela ne ressemblait ni de près, ni de loin à un de leur marathon du sexe d'antan. Sage comme une image, la jeune femme reposait contre son amant, sa tête reposant contre son torse, légèrement surélevée de manière à ce qu'elle puisse s'abreuver à la paille de l'énorme gobelet qu'elle tenait d'une main. De temps en temps, elle surprenait le regard de son amoureux, s'attarder sur ses lèvres finement ourlées, qu'elle pressait contre le paille en voulant aspirer un peu de ce café froid, agrémenté d'une double couche de crème de lait, parfait petit plaisir pour la grande gourmande qu'elle était. Lorsque cela se produisait, elle dégageait une de ses mains, afin de venir caresser la joue de son homme frustré, et de l'inciter à reporter son attention sur l'écran de télévision en face d'eux. Le silence régnait dans la petite chambre, uniquement brisé par le ronronnement de l'ordinateur allumé, un peu plus loin, sur une table d'appoint, leurs respirations sourdes, le frottement de la paille contre le gobelet d'Océane, et les voix des acteurs depuis l'autre côté du tube cathodique. "Docteur House". Était-ce une bonne idée de regarder une série se déroulant dans un hôpital, alors qu'eux-même n'en sortait pas ? Peu importait. Lorsqu'il s'agissait de Gregory House, ils étaient prêts à tout endurer, même les gros plans sur des opérations sanglantes qui provoquaient des haut de cœur chez Océane. L'ironie, le sarcasme et le sadisme de ce médecin peu ordinaire, était un réel rafraîchissement pour le couple, qui se retrouvait un peu dans ce personnage atypique. C'était le quatrième épisode qu'ils observaient d'affilée, mais ils ne s'en lassaient pas. Cette fois, cela parlait d'un jeune autiste, et d'une nymphomane follement amoureuse de House. Cette deuxième histoire provoqua, d'ailleurs, une longue conversation entre le couple. L'un y allant de son "Mais c'est pas possible ! Elle a mon âge ! Comment pourrait-elle coucher avec un vieillard handicapé ?", et l'autre répondant "C'est House, Chéri. Il a un truc. Je ne saurais pas dire de quoi il s'agit, mais franchement, je comprends Blair."... S'en était alors suivit une explication quand au fait que la jeune femme n'était autre que Leighton Meester, qui interprétait Blair dans Gossip Girl. Naturellement, Brendon ne savait pas de quoi elle parlait, ce qui lui valu de se manger un "Mais t'étais où ces derniers mois ?", ce à quoi il répondit non sans humour "Dans la poudreuse, mon coeur.". Humour noir qui ne fit pas rire Océane. Non, même pas un petit peu. Depuis, ils gardaient le silence, suivant avec intérêt la suite de l'histoire, tout en se câlinant du bout des doigts, jusqu'au dénouement final. La jeune femme n'était pas amoureuse de House, elle n'avait fait qu'aspirer des spores, qui s'étaient multipliés dans son cerveau, et créait en elle l'illusion d'un amour inconditionnel, et d'une libido au-delà de toutes inhibitions. Océane ne réagit pas dans l'immédiat. Elle garda le silence, la mine soucieuse. Mine qui se traduisait par le regard rivé sur l'écran, les sourcils froncés, le nez retroussé, et les lèvres pincées. Du bout de l'index, qu'il passa délicatement sur le pli qui s'était formé sur son front, Brendon la tira de ses songes. Elle l'observa un instant, toujours soucieuse, puis se décida à lui exposer le contenu de ses pensées.
    " Dis-moi... Si un doc venait te voir, et t'expliquait que ton amour pour moi n'est que le résultat de spores parasitant ton cerveau, et qu'il te prescrivait un médicament dont la prise te guérissait de moi, tu ferais quoi ? "Demanda-t-elle à voix basse, sans se départir de son air soucieux. Brendon ne prit pas immédiatement la parole. Au contraire, il prit une mine sérieuse, comme s'il réfléchissait sérieusement à une question qui méritait réflexion. Loin de se fâcher ou de se vexer, elle lui était reconnaissante de prendre son temps. Étrange, autant qu'Océane pouvait l'être. Et puis, il valait mieux pour lui qu'il choisisse la bonne réponse. Y en avait-il une ? Fallait-il réellement la comparer à une maladie curable ? Ce n'était guère flatteur, mais puisqu'elle le demandait, puisque l'intitulé de sa question était claire, il n'avait pas d'autre choix.
    "Un "tu n'es pas une maladie" n'est pas recevable, n'est-ce pas ? " Tenta-t-il tout de même, tout en sachant d'avance qu'elle serait sa réponse. Et en effet, elle secoua la tête de gauche à droite. " Et bien... Alors, je dirais que dans l'hypothèse où un médecin venait à me dire cela, et dans l'hypothèse que le diagnostic soit exact, que le médecin ne soit pas sous anti-dépresseurs, et que son jugement soit bon, alors je dirais que... Non, je ne prendrais pas ces médicaments. " Il avait prit mille et une précautions, espérant avoir bien répondu et que sa réponse soit acceptée. Mais visiblement, Océane n'en avait pas fini avec lui.
    " Pourquoi ? " Lança-t-elle avec un réel intérêt, avec la curiosité innocente d'une enfant questionnant ses parents sur la couleur jaune du soleil, sur les poils au-dessus des yeux, ou autre.
    " Pourquoi ? Et bien, parce que... " Hésita-t-il un instant, avant de se redresser pour être plus à son aise, et expliquer son point de vue sur la question. " C'est simple. Déjà, rien ne me prouve que ce médecin n'est pas un abrutit de première. Ensuite, tout le monde court après l'amour. Des gens se battent pour ça, d'autres s'inscrivent sur des sites bidons, et payent pour ça. Les livres, les films, tout ce que l'Homme créer, ne parle que de ça. On ne vit que pour ça. Et parallèlement, il y a des millions d'âmes esseulées à travers la planète. Des âmes qui désespèrent et qui m'envient moi, de t'aimer autant. Alors, si toi tu m'aimes aussi, pourquoi prendrais-je le risque de me soigner de cet amour ? C'est stupide. Ma vie serait tellement triste sans ça. " Il acheva son explication en hasardant un petit regard hésitant dans sa direction. " J'ai bon ? " Une paupière close, un coin de sa bouche relevée, il semblait craindre sa réponse.
    " T'as super bon, mon cœur ! " S'exclama-t-elle avant de s'accrocher à son cou pour lui voler un baiser, même si techniquement, il n'y avait aucune trace d'effraction. Un baiser tendre, doux, amoureux, mais néanmoins bref, puisqu'elle se recula brusquement, songeuse à nouveau. " Et si moi, je ne t'aimais pas. Tu te ferais soigner ? " Attention, question piège, mon pote !
    " La question ne se pose pas, T'es une maladie incurable. " Éluda-t-il afin d'éviter la guerre. L'avait-il évité ? Le sourire s'épanouissant sur les lèvres de la brunette l'informa de la réussite des négociations.
    " Ooooh, c'est trop chou ! " Minauda-t-elle, mi railleuse, mi sérieuse, tout en lui volant un nouveau baiser.
    " Sérieux, y a moyen de suivre le film tranquillement, là, sans avoir l'impression d'avoir deux Bisounours avec moi ? " S'exclama, soudain, une voix masculine en provenance du pied du lit. Levant les yeux au ciel, Océane se redressa sur ses coudes, afin de lancer un regard noir au squatteur étendu sur l'édredon qui recouvrait leurs pieds. Sur le ventre, le menton dans ses paumes soutenues par ses coudes enfoncés dans le matelas, les jambes repliés, et les pieds se balançant d'avant en arrière comme une fillette de 6 ans, Curtis ne vit pas l'oreiller lui filer droit dans la tête, et manqua perdre l'équilibre et s'étaler sur le sol. Manque de chance, Océane n'avait pas bien visé.
    " Dis-moi, Curtis, t'as pas une maison ? T'as pas une vie à toi ? Tu peux pas aller mater House à la télé de la Résidence ? " S'exclama-t-elle sans réellement parvenir à rester sévère ou irritée, puisqu'elle ne l'était pas. Il était arrivé trois heures plus tôt avec tout un tas de victuailles. Le gobelet Starbucks que sirotait Océane en faisait partie. Ainsi que tout un tas de gourmandises sucrées et bien grasses, absolument illicites dans l'enceinte de l'établissement hospitalier. D'ailleurs, elle avait adoré goûter au sucre glace répandu sur les lèvres de son compagnon. Elle ne saurait comment remercier Curtis de ce petit plaisir personnel qu'il lui avait offert indépendamment de sa volonté.
    " Y a pas le câble à la Résidence. " Argua-t-il en guise de réponse, avant de s'emparer de la télécommande et d'hausser le son afin de rendre toute conversation impossible. Ok, le message était clair, il n'allait pas bouger avant un loooong moment.

[...]
    Le yeux grands ouvert malgré l'obscurité dans laquelle la pièce était plongée, Océane ne parvenait à trouver le sommeil. Comme d'ordinaire, l'infirmière était passée à 23h tapantes, et avait ordonné l'extinction des feux, les obligeant, de ce fait, à dormir, puisqu'il n'y avait plus rien d'autre à faire dans cette chambre privée de tout type de distraction technologique. Mais dormir était au-delà des capacités de la jeune brune. Elle s'inquiétait. Pas pour une éventuelle crise de manque, puisqu'il n'en avait pas refait depuis la deuxième nuit, mais pour le temps qui s'égrenait trop rapidement et la rapprochait du moment fatidique où elle allait, de nouveau, devoirse séparer de lui. Un mois. Oh, certes, on lui avait promis qu'elle pourrait aller le voir aussi souvent qu'elle le souhaitait, que la communication ne serait en rien rompue, mais comment est-ce que cette transition pourrait bien passer après avoir passé chaque seconde de chaque jour ensemble, pendant près de deux semaines. D'autres questions s'ajoutaient à celle-ci. Est-ce que le couple Stanford allait parvenir à duper une deuxième institution ? Mentir pendant quelques semaines dans un hôpital, c'était une chose, mais un établissement de cure, pendant un mois, en était une autre. N'allaient-ils pas faire des recherches approfondies afin de trouver des antécédents et le soigner au mieux ? Comment allaient-ils payer cette cure hors de prix ? Brendon était toujours déclaré sur sa mutuelle à elle, et de mémoire, elle avait prit la moins cher, donc pas celle avec 100% de prise en charge. Elle avait un peu d'argent de côté, et espérait que cela suffirait à couvrir les frais. De toutes manières, il était hors de question de demander de l'aide aux parents Driesen. Peut être que si elle prenait un petit boulot, en plus de sa bourse, elle pourrait assurer leurs arrières. Enfin, en admettant qu'elle ait toujours sa bourse. Elle avait raté de nombreux cours, et même si Duncan lui apportait ses cours et ses travaux à l'hôpital afin qu'elle puisse ne pas prendre de retard, et rendre ses TD en temps et en heure, elle n'était pas sûr que ce système convienne à tous ses profs, et que ces derniers se montrent indulgents encore très longtemps. D'ailleurs, aujourd'hui même, elle avait fait l'effort de retourner quelques heures sur le Campus, afin de passer un examen important, un examen qu'elle ne pouvait s'offrir le luxe de manquer. Évidemment, ces quelques heures lui avaient semblé une éternité, alors comment ça allait être lorsqu'ils seraient séparés non plus par des heures, mais par des semaines ? Vraiment pourrie, cette idée de cure ! Elle soupira une nouvelle fois, tout en sentant, le souffle rassurant de son homme contre son épaule, dans son dos.
    " Tu dors ? " Demanda-t-elle tout bas, comme pour ne pas le réveiller.
    " Hummmm " Grommela-t-il en réponse. Était-ce un "oui" ? Était-ce un "non" ? Pour en avoir le cœur net, elle pivota doucement afin de lui faire face.
    " Tu dors vraiment ? " Insista-t-elle, une fois encore, en promenant le bout de ses doigts contre sa joue.
    " Humm, oui... Tu me déranges en plein rêve. Laisse un message, je te rappelle dès que possible. " Annonça-t-il d'une voix pourtant forte et claire.
    " Et tu rêves de quoi ? " S'enquit-elle en promenant le bout de son index le long de l'arrête du nez de son endormit.
    " On est dans un champs... Tu es nue comme un ver... et... Wahou, tu es plutôt entreprenante... " Se moqua-t-il, un sourire s'affichant au coin de ses lèvres, un sourire que ne manqua pas Océane, malgré la pénombre.
    " Arrête de penser à ça ! T'as pas le droit de me faire faire des trucs comme ça sans mon accord ! Même dans ta tête ! Driesen ! Arrête ça tout de suite ! Rhabille-moi ! "
    " Hors de question ! "
    " Driesen ! "
    " J'ai dit non. "
    " Attention, une moissonneuse-batteuse arrive droit sur nous ! "
    " M'en fout ! "
    " C'est mon grand-père ! "
    " Alors t'es dans la merde, il va te surprendre à poil, mon coeur. "
    " Brendon, bon sang ! "
    " C'est dingue, je peux sentir ta peau nue sous mes doigts. "
    " Normal, crétin ! T'es entrain de me caresser le dos !! "
    S'emporta-t-elle, en s'emparant de la main qui parcourait doucement son dos depuis de longues minutes, pour la priver du contact de sa peau nue.
    " Tu sais que tu es craquante quand tu t'énerves. " S'amusa-t-il, un rire aux lèvres.
    " Ça n'a rien de drôle. "
    " Mais si, voyons. Tu ne peux pas contrôler l'effet que tu me fais, pas plus que tu ne peux contrôler mes rêves. Tu préfèrerais que je rêve de quelqu'un d'autre que toi ? "
    Sa main chaude remonta doucement de son menton à sa tempe, avant de pénétrer lentement dans ses cheveux en vrac, pour les ramener en arrière avec douceur et tendresse. Un geste qui finit de vaincre les dernières réticences de la jeune femme.
    " Non... " Bougonna-t-elle.
    " Tu savais que les rêves sexuels sont plus courants chez les hommes que chez les femmes ?
    Selon une étude récente, opérée sur une vingtaine d'étudiants, il y aurait un rapport entre la fréquence de nos rêvesérotiques et le temps éveillé passé à fantasmer, mais pas aux rapports sexuels, ni à la masturbation. Ce qui laisse à penser qu'un homme sexuellement actif fera moins de rêves érotiques, qu'un homme... heu... comme moi. " Énonça-t-ilcalmement.
    " Oh, revoilà mon geek tout nerveux... " Se moqua-t-elle gentiment. " Essayerais-tu de me faire passer un message ? Ce n'est pas très clair avec tout ce langage scientifique qui interfère, mon coeur. "
    " Non, non, absolument pas, c'était juste à titre d'information, puisqu'on parlait des rêves. "
    Se défila-t-il, avant de tenter de changer de sujet. " Et si tu me disais, plutôt, pourquoi tu ne dors pas ? "
    " Parce que j'ai peur... "
    Souffla-t-elle tout bas, son visage à quelques centimètres du sien.
    " Tu as peur de quoi ? " Demanda-t-il sur le même ton, sans pour autant chercher à l'imiter consciemment.
    " Peut être qu'on devrait se marier maintenant. " Lâcha-t-elle de but en blanc, sans préambule ni préparation, à tel point que Brendon se recula de surprise, scrutant ses traits dans le noir, cherchant à lire la farce sur son visage.
    " Tu es sérieuse ? Qu'est-ce qui te prend ? Que fais-tu de ta liste des choses à faire avant ne serait-ce que la demande en mariage ? " S'étonna-t-il.
    " On s'en fout de tout ça, c'est secondaire à présent. Je ne veux pas qu'ils nous séparent, et je pense que l'existence du couple Stanford ne tiendra pas sur le long terme. La supercherie va nous exploser au visage, et ils m'interdiront de venir te voir. Alors, je fais signer à Vivienne une sortie exceptionnelle pour demain, on file voir un prêtre, et... "
    " Et rien du tout, Océane. "
    La coupa-t-elle doucement.
    " Pardon ?! Tu... Tu ne veux plus te marier, tu as changé d'avis, tu... ? " S'inquiéta-t-elle, alors que son rythme cardiaque s'emballait d'un seul coup. Depuis combien de temps avait-il renoncé au mariage ? Quand comptait-il le lui dire ? Qu'est-ce qu'elle avait fait de mal pour qu'il en vienne à changer d'avis ?
    " Non, j'ai toujours envie de me marier, et plus encore de t'épouser toi. Mais je ne veux pas qu'on le fasse pour de mauvaises raisons. Je ne souhaites pas que tu dises "oui" juste par crainte que des médecins nous séparent. Qu'ils essayent juste une fois, histoire qu'on se marre un peu. Rien ni personne ne pourra nous séparer, je te l'ai promis. Et crois-moi, le jour où tu m'épouseras sera le plus beau jour de ma vie. Mais tu m'épouseras pour les bonnes raisons, par conviction, et dans une belle robe blanche, pas à la va vite, avec pour unique motivation la peur... Tout ira bien, Océane. Je te le promets... Ne crains rien. "
    " Promis ? "
    Murmura-t-elle en se blottissant contre lui, enfouissant son visage dans le creux de son cou.
    " Promis, mon amour... "
    Répondit-il à son oreille, ses lèvres caressant sa peau, alors que ses bras l'entouraient pour l'englober dans une étreinte protectrice. Elle avait confiance en lui. Il ne laisserait personne leur faire du mal. Personne.

[...]
    Gretchen venait à peine de terminer sa journée de cours, que déjà elle se précipitait dans la voiture de Duncan, passé la prendre. C'était devenu une sorte d'habitude à présent, une routine bien huilée. Quand ce n'était pas Duncan, c'était Curtis qui l'accompagnait. Ils faisaient en fonction des emploi du temps de chacun. Parfois elle devait prendre le bus, lorsque les deux Geeks étaient en cours, mais, autant être francs, elle n'aimait pas trop ça. 55 minutes de bus avec 2 changements, contre 20 minutes en voiture, bien au chaud, le choix était vite fait. Aujourd'hui, les choses se goupillaient à la perfection, du moins pour elle, puisque Duncan avait dû patienter deux heures, qu'elle termine ses cours, alors qu'il avait fini depuis longtemps. Mais l'héritière allemande savait se montrer persuasive lorsque l'envie la prenait. Et, à présent, satisfaite, elle chantonnait dans les couloirs de l'hôpital, son paquet cadeau sous le bras. Elle s'apprêtait à entrer dans la salle des infirmières, afin d'offrir son présent à Vivienne, lorsque l'écho d'une voix familière, attira son attention depuis la pièce voisine... la chambre de son frère.
    " Écoute, je sais que c'est difficile... Toi et moi on était bien ensemble. On a vécu des choses merveilleuses. "
    Disait la voix douloureusement plaintive de celle qui était censée devenir sa belle-sœur dans un futur plus ou moins proche. La lilliputienne blonde ou rousse, on ne sait pas trop, stoppa tout mouvement, et s'agrippa au bras de Duncan.
    " Tu entends ça ? " Lui lança-t-elle avec nervosité.
    " Quoi ? " Demanda-t-il en tendant l'oreille à son tour.
    " Mais il y a un moment où il faut être lucide, cesser de se voiler la face. Ça ne peut pas continuer comme ça... On le savait dès le début, que ça se terminerai un jour... Tu sais que je t'aime, mais..." Reprit la voix d'Océane, au travers de la porte. Gretchen se tendit immédiatement, son visage se referma sous le regard inquiet de Duncan.
    " Je vais la tuer ! " Cracha-t-elle avec violence, alors que le jeune homme tentait de la retenir, et qu'elle se débattait déjà.
    " Je n'en peux vraiment plus. Il faut qu'on arrête. Ce sera mieux, et pour toi et pour moi. Je t'assure. "
    Acheva Océane, inconsciente du danger qui allait s'abattre sur elle, tout en refermant la boîte de chocolat avec tristesse, et en la déposant, sans négliger de détourner son regard, dans la petite poubelle en plastique de la chambre. Lorsque soudain...
    " AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHH !! " Une tornade rousse, ou blonde, on ne sait toujours pas, entra en fracas dans la pièce, et se jeta de toutes ses forces sur elle, la plaquant violemment au lit, sans qu'elle n'ait le temps de comprendre ce qui lui arrivait.
    " Mais arrête, bon sang !! Lâche-moi !! " Hurla-t-elle en tentant de se dégager du poids mort que représentait Gretchen, sur elle.
    " Comment est-ce que tu peux lui faire ça ? COMMENT ?! T'as pas de cœur ou quoi ? " Cria, à son tour, la jeune allemande new-yorkaise.
    " Mais de quoi tu parles ? " Insista l'autre, totalement paumée, en tentant de se redresser. " Mais de quoi elle parle ? " Demanda-t-elle, finalement à Duncan, après avoir remarqué sa présence.
    " Où il est ? " Continua d'hurler Gretchen.
    " Qui ? " Marmonna Océane, incrédule et sincèrement perdue.
    " Mon frère, espèce de m... "
    " Hey ! Il se passe quoi, ici ? "
    Intervint un Brendon, qui venait de passer le pas de la porte après avoir passé une série de radios, escorté par Vivienne. " Gretchen, je peux savoir pourquoi tu es vautrée sur ma femme ? "
    " Brendon ?! "
    S'écria-t-elle, à présent tout aussi perdue qu'Océane, sur laquelle elle reporta son attention, brusquement. " Si ce n'est pas avec lui, alors avec qui viens-tu de rompre à l'instant ? " S'enquit-elle, soupçonneuse.
    " Heu... " Hésita Océane en se mordant l'intérieur de la joue, avant d'hasarder un regard vers la poubelle. " Avec ma boîte de chocolat... " Murmura-t-elle, penaude. " J'ai prit deux kilos en une semaine... " Souffla-t-elle encore plus bas.
    Visiblement, il n'y avait pas que Brendon et Océane qui avaient morflés durant toute cette période de séparation, il n'y avait pas qu'eux qui allaient devoir apprendre à ne plus vivre dans la crainte d'une nouvelle séparation. Ils n'en avaient peut être pas eu conscience, mais leurs comportements respectifs avaient eut des répercussions sur leur entourage. Qu'il s'agisse de Curtis, de Gretchen, ou de Duncan, tous avaient vécu l'enfer avec eux, et appréhendaient une nouvelle traversé du désert. Lorsque Brendon lui avait dit qu'elle était responsable d'une autre vie que la sienne, elle n'avait pas imaginé à quel point il avait raison. Il ne s'agissait pas d'une âme supplémentaire, mais de quatre âmes en tout, quelque soit les liens qu'elle entretenait avec elles. Ils étaient une sorte de famille, dans laquelle le couple dominant, les parents, étaient représenté par lui et elle. Elle pouvait, selon son bon vouloir, leur faire vivre l'enfer ou le paradis. Elle avait décidé de leur faire vivre le paradis, néanmoins, ils continuaient de craindre l'enfer. Il n'y avait pas que Brendon qu'il fallait soigner de son absence, il y avait sa soeur aussi. Est-ce qu'il faisait des prix de groupes pour les cures en famille ?

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Brendon K. Driesen
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Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Vide
MessageSujet: Re: Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane]   Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] EmptyDim 24 Jan - 17:18


Lost & Insecure, you found me. A little late. [Pv Brendon & Océane] Starlightlims12



I rather die as a world without you
Soulmates
Soon, we can be together again.


.




    « Curtis ? » Brendon assit en tailleur sur une chaise en plastique avait longuement tiré sur sa cigarette avant d’interpeller son ami. C’était la première fois qu’il allumait une cigarette depuis son « internement » à l’hôpital. Dès le deuxième jour Brendon avait noté que sa chambre bénéficiait d’un petit balcon où deux personnes pouvaient se tenir aisément. Océane partie pour l’Université quelques heures, Curtis avait décidé de laisser Brendon fumer, il l’avait même forcé à accepter d’en griller une afin qu’il arrête de fixer la porte comme si le messie devait bientôt arriver. Percher sur le muret de la terrasse Curtis l’invita d’un geste à parler tandis qu’il expirait un fin filet de fumer. « Est-ce que… Pendant que j’étais dans le coma tu as parlés à Océane ? »
    « Bien sur Arthur ! Qu’est ce que tu crois ? J’ai même lancé de nouvelles rumeurs en m’exhibant à la résidence de notre fraternité avec elle… Mais bon tu as ruinés tous mes efforts en annonçant que vous alliez avoir des triplés sur face de bouc et que tu étais le père ! D’ailleurs comme on en parle et que je te tiens en tête à tête … Il me semblait pourtant t’avoir expliqué comment on évitait de faire des bébés non ? Qu’est tu as pas comprit vieux ? Le sens dans lequel tu devais coiffer popaul de son chapeau de plastique ? » Il manqua de peu de se prendre en pleine tête une pantoufle, heureusement son sens de l’esquive le sauva. Mais la chaussure elle rendit l’âme après une chute de trois étages.
    « Rah c’est malin j’ai froid aux pieds maintenant ! » Grommela Brendon en se penchant par-dessus la rambarde pour regarder le cadavre dix mètres plus bas.
    « Si tu savais comment contrôler ton agressivité ta pantoufle serait toujours de ce monde ! » Analysa Curtis avec l’air de celui qui s’y connait. L’océanographe tapota gentiment l’épaule de son meilleur ami.
    « Si je savais comment évacuer ma frustration plutôt… » Marmonna le jeune homme en se rasseyant sur sa chaise, les pieds sous les fesses afin de ne pas voir ses orteils gelés.
    « QUOI ?! Attends tu peux me la refaire ? Mes oreilles ont du momentanément se déconnecter… Parce que, tu vas trouvés ça drôle, l’espace d’un instant il m’a semblé t’entendre dire que toi et la petite sirène n’aviez pas … « consommés » vos retrouvailles par une torride partie de jambe en l’air dont vous avez le secret. »
    « Roh arrêtes Curtis, on ne passait pas notre temps à nous envoyer en l’air ! »
    Marmonna Brendon en tirant nerveusement sa cigarette. Il se demandait soudainement pourquoi il avait décidé de parler du « petit problème » qu’il était en train de rencontrer avec Océane. Gêné, ses joues se colorèrent de rose. Il passa une main sur sa nuque pour se donner une contenance. « Mais… Rien depuis notre rupture. » Finit-il par avouer. Maintenant que Curtis était au courant autant continuer. Brendon avait besoin de l’avis de son ami sur la situation, après tout son frère avait bien un regard objectif sur lui et Océane. « Rien. »
    « WHA…. »
    Articula Curtis en tirant une nouvelle fois sur sa cigarette. « Qu’est-ce que… Enfin je veux dire … Le coma a endommagé ton … »
    « Einh ?! NON bien sur que non ! Tout fonctionne de ce côté-là… Je crois que ça vient d’elle. A cause de moi. Je lui laisse du temps bien sur, mais … Je ne sais pas ce qu’il y a et c’est ça qui me mine ! Ne pas savoir ce je lui ai fait ! »
    Brendon était réellement inquiet a l’idée de l’avoir blessée cela se lisait dans son regard.
    « Quand je pense qu’avec Duncan et Gretchen on pensait que dès le soir de ton réveil vous vous étiez sauter dessus et aviez mélangé vos fluides … » Soupira Curtis.
    « Vous parlez de la fréquences de nos ébats sexuels avec ma sœur ? Ma petite sœur ? » Grommela Brendon vaguement écœuré par l’idée de la conversation. Il ferma plus étroitement les pans de son manteau bleu marine autour de son corps, enlaçant son buste de ses bras. Le pantalon de survêtement qu’il avait passé au réveil flottait plus que d’ordinaire sur ses cuisses, son visage émacié était plus pale que d’ordinaire. Une foule de petits détails qui n’échappaient à aucun de ses proches. Brendon ne parlait pas de son état de santé avec ses amis et sa sœur. Brendon préférant cacher à ses proches sa lutte quasi constante contre lui-même. « Je vais faire comme si je n’avais rien entendu… Pourquoi vous pensiez que nous avions consommés ? »
    « Yeux cernés, Océane se déplaçant avec précaution comme si ses cuisses la faisait souffrir et votre chère Vivienne qui nous a mit dehors pour vous laissez un peu d’intimité, nous avons cru que … »
    Expliqua Curtis en énumérant les causes de leur supposition en levant les doigts de sa main droite.
    « Vous vous êtes plantés … La nuit a été agitée mais pas de cette façon. » Soupira Brendon. « J’ai fais une crise et je l’ai malmené. Curtis malgré toutes ses paroles allant dans le sens inverse j’ai peur qu’elle ait peur de … De se donner à moi et que je lui fasse du mal… » Avoua le jeune homme en écrasant sa cigarette sur le béton. Compatissant Curtis posa sa main sur l’épaule de son meilleur ami et la serra doucement.
    « Laisse lui du temps mon vieux, tu sais elle a cru te perdre et elle t’as vu quitter ce monde et revenir. Mourir sous ses yeux et revivre. Il lui fait un peu de temps pour se remettre. » Curtis lui sourit doucement et lui tendit la main pour qu’il se relève. « En attendant on va faire en sorte que vous ne soyez pas tout seul constamment, ca éloignera la tentation et elle ne se sentira pas presser. Je te connais je vous connais, vous déraperez sans arrêt si on vous laisse seuls. Je passerais le mot aux deux autres… Bien sur je ne parlerais pas de la vraie raison. Je lancerais un petit pari. Qui arrivera à faire péter une durite au poiscaille en jouant les pots de colle ! » Tout fier de lui il souriait comme un gosse à Noël. Brendon attrapa main et se releva. Il chancela, toussa puis retrouva son équilibre.
    « T’es sur que ça va mon vieux ? T’es vraiment pâle ma poule » S’alarma Curtis.
    « Tout va bien, je dors, peu, c’est rien, le médecin devrait pas tarder à arriver. Tu ferrais mieux de retourner à la maison, et de mettre a exécution ton plan diabolique pour que mon pantalon ne me tombe pas sur les chevilles. » Argua le jeune homme en se hissant dans sont lit.
    « Ah parce qu’il était déjà tombé ? » Si Brendon n’avait pas quitté sa pantoufle pour se coucher, Curtis aurait surement du prouver son sens de l’esquive une nouvelle fois.

    […]

    « Vous n’avez aucune idée de ce qu’est une addiction. » Argua Brendon en se reforgeant. Dans un geste défensif instinctif, et inconscient, il croisa les bras sur son torse et son visage se ferma. Le psychologue soupira et croisa ses longues jambes devant lui, il posa le bloc sur ses genoux et le stylo réintégra la poche de sa blouse. Il savait que préparer Brendon à son départ pour le centre de désintoxication ne serait pas facile. L’attirer en dehors de sa chambre n’avait pas été facile, il avait fallut ruser, alors le séparer d’Océane, sa femme, durant un mois serait tout sauf aisé. Si sa sœur semblait avoir intégré l’idée que pour que Brendon s’en sortie il fallait qu’il apprenne à supporter qui il était, son frère n’acceptait même pas l’idée d’être séparé d’elle par un staff médical qui ignorait tout de lui, d’elle, d’eux, de son problème, de son histoire.
    « Ecoutez Brendon rien ne vous oblige à accepter de devenir l’un des patients de notre programme. Cependant je parie sur vous, je vous offre une chance de changer votre vie, d’être quasi certain de ne jamais être tenter par quoi que se soit. Mais, pour cela il faut que vous compreniez que la drogue n’est pas votre unique problème. Pour ne pas retomber dans cet écueil il faut travailler sur le problème à sa source. Vous n’êtes pas seulement un junkie, vous êtes drogués aux autres, à Océane. Vous ne vous supportez pas. Voila pourquoi lorsqu’elle vous a quitté vous avez endossé toute la faute, et que vous avez tenté de vous suicidez. Votre vie n’a aucune valeur à vos yeux sans elle, voir vous méprisez. Pour apprendre à vous supportez je dois prendre les mesures, en tant que votre médecin, qui vous aiderons au mieux à guérir et lorsque nous avons parlé ce matin d’une potentielle séparation vous n’avez pas réagit aussi violemment. » Termina le médecin avec calme. Ce qui sembla exaspérer Brendon.
    « Parce que vous avez dit que peut être nous serrions séparés et là subitement vous m’annoncez que le « peut être » n’est plus de mise. Je viens tout juste de la retrouver et je… »
    « Vous quoi ? Vous ne voulez pas la perdre ? J’ai vu votre femme couverte de vomi et de sang assise dans une chambre d’hôpital que son mari se réveil. J’ai vu une femme sortir ses griffes lorsqu’on a voulut vous attachez pour que vous ne vous blessiez pas. Croyez en mon expérience, que vous soyez séparé un mois ou dix ans cette femme vous attendrait toujours. Vous cernez le problème de Brendon ? Vous n’avez aucune confiance en vous, donc aucune confiance en elle. Donc vous paniquer à peine a-t-elle quittée la pièce ! Elle a de quoi être effrayer Brendon s’il ne peut même pas aller en cours sans laisser quelqu’un près de vous ! »
    Le jeune homme se trémoussa sur sa chaise, mal à l’aise, les yeux perdus dans la contemplation de ses chaussures. Il passa sa main droite sur sa nuque. Comportementaliste le médecin notait tout les signes de la nervosité de son patient. Son petit discours faisait son effet il le sentait. Le cas du couple était atypique et le discours de Vivienne avait finit de le convaincre d’incorporer Brendon au programme et de prendre en charge les frais de ses deux hospitalisation. L’hôpital Universitaire disposait d’un fond spécial pour ce genre de chose. Il réfléchissait aux derniers documents qu’il devrait remplir pour débloquer les fonts en question lorsque son jeune patent desserra enfin les lèvres après avoir malmené pendant deux longues minutes sa nuque.
    « D’accord… Amener moi les brochures, les papiers à signer, les formulaires d’entré. Tout. Cependant elle sera difficile à convaincre. »
    « Ne vous en faite pas jeune homme j’ai une certaine expérience avec les tigresses. »
    « Ah vous traitez aussi la femme de Tiger Woods ici ? »
    Plaisanta Brendon.

    […]

    Il avait beau faire le fier, plaisante sur la réaction d’Océane avec le médecin il n’en menait pas large lorsque la jeune femme découvrit la brochure pour la clinique posé négligemment sur le lit de la chambre. Elle prit beaucoup mieux que ce qu’il pensait l’idée. Bien sur qu’il se soigne faisait partit de ses exigences pour qu’elle daigne répondre à sa demande en mariage. Il n’empêchait qu’il était inquiet à l’idée qu’elle pensa qu’il désirait être séparé d’elle. Mais il n’en était pas question pour l’instant, elle prenait la nouvelle étonnamment bien, ce qui l’étonna. Il s’était attendu à ce qu’elle hurle, se rebelle, mais non, elle plaisantait sur le centre, son nom ridicule, les options des chambres, le cadre un peu trop proche de New York et trop loin de San Francisco. Brendon en était de plus en plus étonné. Où était l’Océane révolté à la simple idée d’aller prendre une douche à cinq kilomètres de là ? Et soudainement le jour ce fit dans son esprit alors que le médecin entrait dans la chambre. Comme lui, elle pensait qu’elle serait du voyage. Et lorsque le médecin l’informa qu’il n’en serait rien la tempête se déchaina, étrangement calme le médecin sollicita un entretient avec la jeune femme à l’extérieur. Brendon lui décocha un regard narquois semblant dire « je vous avais prévenu. Je ne partirais pas sans son accord alors soyez convaincant » (oui tout ça en un regard !). Les minutes qui succédèrent furent fort longues pour le jeune « ex » héritier allemand. Assit sur le lit à moitié tremper entreprit de se sécher et d’enfiler des vêtements secs. Il percevait, en tendant l’oreille, les éclats de voix de sa compagne, décider à s’occuper il se rassit dans le lit s’installant confortablement contre la tête de lit, il tendait l’oreille vainement. Océane avait apparemment arrêté de faire entendre son indignation : soit le médecin l’avait convaincu, soit elle l’avait étranglé en lui faisant manger son stéthoscope. Il aurait plutôt parié sur la seconde option mais, il avait toujours adoré regarder le catch à la télé alors bon, il n’était pas très objectif. Alors qu’il commençait à se dire qu’il avait peut-être eut raison, la porte s’ouvrit et une Océane bougonne mais calme fit son apparition dans la pièce. Elle referma la porte au nez du médecin mais Brendon aperçu le sourire victorieux du quadragénaire. Océane s’installa sur le lit et s’empara de la télécommande pour commencer un zapping effréné. Il la regarda faire conscient qu’elle rendrait son jugement lorsqu’elle se sentirait prête et étrangement il espérait qu’elle ait envoyé promener le toubib. Il se rendit alors compte que le médecin avait raison, son sentiment d’insécurité le rendait irrationnel, il avait raison. Il en devenait fou, conscient qu’il ne la valait pas, il avait peur qu’elle s’aperçoive de son erreur. Le médecin avait raison pour l’aimer sans la faire souffrir, il devrait gérer le dégoût qu’il s’inspirait. Alors qu’il en arrivait à cette conclusion, Océane avec une synchronisation parfaite lui annonça qu’il partirait seul, sans elle. Il prit alors conscience du sacrifice que représentait ce choix pour Océane Elle se rendait coupable de ce qui était arrivé à son amoureux, et avait juré de ne plus le quitter. Elle rompait une promesse qui lui tenait à cœur, elle acceptait de se séparer de lui pour son bien, elle l’aimait assez pour faire passer ses besoins avant ses désirs. Ses « menaces » le firent sourire car il savait que tout ce qui sortait de sa bouche en cet instant était destiné à masquer son angoisse et sa détresse. Il caressa doucement son visage du bout des doigts, traçant le contour de ces traits qu’il chérissait tant.

    « Merci mon amour, si tu savais comme je t’aime tu saisirais qu’une infirmière, cochonne ou non, ne me détournerait pas d’une poitrine menue et adorable comme la tienne. Du grain de beauté dans le creux de tes reins, de la cicatrice en forme de croissant sur ton genou et dans le creux de ton poignet. Ni des calles dans tes paumes et de ton cœur qui bat au rythme du mien. Aucune autre femme ne pourrait me faire cet effet. Tu es la seule dont je serais capable d’identifié la présence les yeux bandés Océane Eono. Souviens t’en. »

    […]

    « L’homme de Cro-Magnon vivait dans des grottes, les premiers signes d’organisation de l’habitat remonte au paléolithique inférieur. Des fouilles récentes on révélées des abris sous roche ou … »
    « Qu’est ce que tu regardes amour de moi ? »
    Demanda Océane en sortant de la salle d’eau. Brendon lui jeta un coup d’œil et déglutit difficilement. Il reporta son attention sur l’écran de télévision. Elle ne portait en tout et pour tout qu’un shorty noir et un tee-shirt moulant au sigle de sa confrérie. De là où il était il devinait aisément l’absence de soutient gorge et le galbe de ses seins sous le tissu bleu marine. Sur ses longues jambes perlaient encore des gouttelettes d’eau qui roulaient lascivement le long de sa peau. Ses cheveux humides collaient à son front et à sa nuque. Il prit le temps de refouler toutes les images érotiques que cette vision avait fait naître en lui avant d’ouvrir la bouche et de lui répondre.
    « Un truc sur Discovery Channel, sur les hommes de Cro-Magnon. »
    « Tu cherches à renouer avec l’animal qui est en toi ? »
    Demanda t-elle en se penchant en avant pour ranger ses affaires dans sa valise posée sur le sol, complètement inconsciente des vagues de luxure qu’elle émettait. Brendon se força à contempler l’écran afin de ne pas totalement perdre le contrôle de ses hormones. Une vaine bataille, perdue d’avance. Il lui fit une place sur le matelas conscient de se torturer en l’accueillant si près de lui alors qu’elle était aussi désirable. Il avait déjà fait ses ablutions, aller prendre une bonne douche froide serait probablement suspect. Mais ne s’était-il pas promit de lui laisser du temps ? Décidé à rester sage il plaqua sagement ces bras le long de son corps et concentra son attention sur la télé sans répondre à la question malicieuse de sa compagne à la culotte fort courte. Encore totalement inconsciente de la bataille qui se livrait dans l’esprit de son amoureux la belle brune se blottit contre lui comme à son habitude, forçant Brendon à l’enlacer, a moitié à cheval sur lui elle riva à son tour son regard au poste posant sa joue contre son torse. Il serra les mâchoires lorsque la cuisse galbée de sa compagne se mêla à la sienne alors qu’elle entremêlait leurs jambes. Il refoula aussitôt les images érotiques qui venaient de percés ses défenses mentale. Elle encercla son torse de son bras, le contact de ses doigts sur la peau de son ventre au travers du tissus fit se contracter ses abdominaux. Elle gigotait contre lui cherchant sa place et augmentant le trouble de son compagnon qui sentait les courbes de sa poitrine glissées le long de son torse et ses cuisses frottées contre ses jambes. Elle était en train de le rendre dingue et n’en avait aucunement conscience ce qui était surement pire que tout. Car, si elle avait cherché a l’attisé il aurait pu se venger et assouvir ce besoin impérieux qu’il avait d’elle. Mais non, totalement inconsciente des désirs de son petit ami en cet instant, elle continuait de bouger contre lui afin de trouver la position idéale pour regarder la télé. Brendon posa une main sur sa cuisse et elle se figea aussitôt qu’elle eut levé les yeux vers lui et vu la crispation de sa mâchoire et ses yeux plus sombres que d’ordinaire. Il soupira de soulagement lorsqu’elle arrêta enfin de se mouvoir.

    « Je t’ai fais mal ? » S’alarma t-elle aussitôt, un air coupable flottant déjà sur ses traits angéliques. Il la détrompa.
    « J’ai les reins en compote, non pas que je n’apprécie pas ta version très personnelle du massage suédois mais si tu pouvais arrêter de te tortiller comme un vers … Mes reins apprécieraient. »
    « Oh oui… Bien sur… Désolé. Tu veux que je … »
    Elle désigna l’autre bout du matelas d’un signe de tête.
    « Non j’en suis pas à ce point là. » Refusa t-il en souriant. A vrai dire tant qu’elle arrêtait de se frotter contre lui il était à peu près sur d’être capable de tenir en laisse ses hormones. Théoriquement. La veille Curtis était venu leur tenir compagnie, et l’avant-veille c’était Gretchen, à tel point qu’Océane avait mit Duncan à la porte lorsqu’il avait frappé avant d’entrer une heure plus tôt. Elle désirait un peu d’intimité avec son homme, était-ce trop demander de temps en temps ? Après tout on allait les séparer bientôt. Elle se réinstalla, doucement, contre lui et tenta de reprendre l’émission là où elle l’avait laissé. Au grand soulagement de Brendon elle ne lui proposa pas un massage. Elle assise sur son dos, à moitié nue, ce n’était vraiment, vraiment pas une bonne idée ce soir.

    « Ca te dis pas on se met une série ? » Demanda t-elle soudainement en effleurant, sans le vouloir et sans le remarquer, de sa cuisse l’entrejambe de son compagnon. « Ce n’est pas que je n’aime pas voir comment se reproduisait les hommes de Cro-Mignon mon chéri, mais je préférais… je ne sais pas moi … The Mentalist ? Je le croquerais bien le petit Patrick Jane ! »
    « Ouais vas-y bien sur … »
    Acquiesça t-il, elle bondit du lit pour aller chercher le Mac Book de son homme, qui se permit un commentaire à voix basse. « Mais moi pas question de me croquer einh… »
    « Quoi ? »
    Demanda t-elle sans se retourner alors qu’elle fourrageait dans la sacoche de transport de l’ordinateur pour trouver le transformateur.
    « Rien je disais que j’aimais bien Van Pelt » Répéta t-il à voix haute.
    « Ouais bah va pas t’aviser de la croisée dans ton Centre mon amour, où tu risques de voir à quel point je t’aime… » Menaça t-elle en se retournant les poings sur les hanches.
    « Bien madame ! »

    […]

    « Il fait chaud ici non ? » Demanda Brendon en tentant de se décoller d’Océane mais la belle complètement prise dans son épisode resserra son emprise sur lui, enroulant ses jambes autour des siennes telle un Koala autour de son arbre.
    « Non.. » Répondit-elle distraitement alors que Patrick Jane avait une conversation avec une blonde joueuse de tennis dans un club de riche, ce qui n’était pas sans rappeler à Brendon le Country Club de ses parents dans les Hampton. Serrant les dents alors que la cuisse d’Océane se rapprochant de son entrejambe il chercha un autre prétexte pour s’éloigner d’elle tandis qu’il tentait de réprimer les effets que provoquaient sa main dessinant des cercles sur ses abdominaux. Il ferma les yeux nullement distrait de la caresse d’Océane par le très drôle Simon Backer. Il fallait qu’il trouve un prétexte pour sortir de ce lit et s’isoler un instant sinon il allait céder à ses pulsions. Alors qu’il envisageait de renverser sa tasse de tisane, régime de l’hôpital, sur lui, son ordinateur lui sauva une nouvelle fois la mise. L’écran et le son s’éteignirent brusquement et des hauts parleurs sorti un étrange bip plaintif.
    « Mais c’est quoi ce bor… » Commença Océane en se redressant.
    « Laisse ! » S’exclama t-il aussitôt trop ravit de cette opportunité. « Je vais réparer ça ! » Dieu merci enfin il allait enfin pouvoir s’éloigner d’elle avant qu’elle ne soit embarrassée en découvrant la légère protubérance sous son pantalon.
    « Dépêche toi s’il te plait amour de moi je veux savoir qui as-tué la maman modèle ! » S’exclama Océane en se laissant retomber sur les oreillers.
    « Bien sur pas de problème ca sera vite régler. » La rassura t-il avec un sourire. Mais intérieurement il se promit de ne pas revenir au lit tant que le scout ne se serait pas aller se coucher. Au moins.

    […]

    Le téléphone rivé à l’oreille et les yeux fixé sur le lit qu’il apercevait dans le faible interstice qu’il avait laissé en refermant la porte sur lui, il attendait que l’on prenne enfin son appel, accroupit dans le noir, le dos contre la faïence. Il tapotait en rythme sur sa cuisse les notes de Vivaldi qui servait de musique d’attente à l’opérateur.

    « Sylvie Fontainebleu, Service après Vente, à votre service, en quoi puis-je vous aidez ? »
    « Bonjour Sylvie … C’est un prénom français ça. »
    « Oui cela veut dire forêt je crois. En quoi puis-je vous être utile Monsieur Driesen ? »
    S’informa la standardiste en réorientant la conversation.
    « Et bien en fait je ne suis pas sur d’avoir joint le bon service mais vous étiez le seul dans le menu préparer qui me semblait être le bon... Alors me voila. »
    « Et bien je suis là pour vous aider Monsieur Driesen. Êtes-vous victime d’une défaillance de votre matériel ? »
    Il manqua de s’étrangler.
    « Et bien sur certain point oui mais pas concernant mon Mac Book… En fait… »
    « Bien, alors peut être une réclamation ? Dans ce cas là … »
    « Non pas du tout Madame je… »
    « Que peut-on faire pour vous aider Monsieur Driesen ? »
    « Et bien en fait je crois que JE peux vous aider. »
    « M’aider ? »
    Argua t-elle septique.
    « Pas vous… Apple, votre groupe. Je crois que j’ai résolu le bug de vos micros processeur. »
    « Pardon ? »
    « Le B U G »
    Epela t-il. « De vos micro processeur, celui qui fait qu’après une surcharge de la mémoire vive tout s’éteints… J’ai trouvé le problème. »
    « Ecoutez Monsieur si c’est une blague je … »
    S’impatienta son interlocutrice.
    « Mais les français sont-ils tous aussi bouché et septique ! J’ai résolu votre problème, il faudrait que je parle à un technicien, un chargé de projet n’importe quoi et … Allô ? Allô ? » Hébété il fixa le mobile qu’il tenait entre ses mains. Elle avait raccroché, alors qu’il tenait la solution qui vaudrait à sa société des mill…
    « Brendon qu’est ce que tu fais debout et … part terre ? » Et merde ! Il s’était fait chopé !
    « Rien j’allais venir me coucher ! »
    « Depuis combien de temps je me suis endormis ? Et qu’est ce que tu fais sur le sol de la salle de bain avec une lampe torche … TON ORDINATEUR ? »
    « CHUUUTTT ! Des gens dorment ici doucement mon ange ! »
    « Brendon quand j’ai dis que je voulais que tu fasse vite, j’entendais avant demain soir ! »
    Le sermonna t-elle en le tirant sur ses pieds. « Et qu’est ce tu foutais au téléphone à cette heure ? » Grommela t-elle en l’entraînant jusqu’au lit.
    « Rien. » Tenta t-il de la tempéré en lançant un regard d’excuse à son Mac abandonné sur le sol de la salle de bain.
    « Viens te coucher, il est cinq heure du matin ! »

    […]

    « Brendon ? » Le jeune homme leva les yeux de son micro processeur posé devant lui sur la console mobile qui servait apprendre les repas, infectes, de l’hôpital servis au lit. Il releva les lunettes de protections qu’il portait sur son nez après avoir arrêtez son fer à souder. « Je peux savoir ce que tu es en train de faire ? » Demanda Océane en entrant dans la chambre un sachet de vente à emporter de Macdonald dans la main, une tasse thermo de chez Starbuck dans l’autre, un petit plaisir dont elle était le seul a profiter, Brendon devait éviter la caféine pour son cœur quelques temps. Il lui sourit et ne répondit pas, il rabaissa ses lunettes de protection sur ses yeux. « Brendon… » Sa voix s’éternisa sur la dernière syllabe. « Lâche mon ordinateur où sinon… » Menaça t-elle en s’approchant de la fenêtre avec le sachet de mal bouffe.
    « C’est pour ton bien mon amour alors arrête de jouer avec la nourriture et viens t’assoir. » Il souriait goguenard trônant en tailleur sur son lit entouré de composants informatiques.
    « Mon bien ? Mon PC est en miette et tu pars dans deux jours ! » S’exclama t-elle l’air furieuse en s’approchant du lit. « Comment va-t-on communiquer si… »
    « Ola doucement tornade ! » Tempéra t-il aussitôt alors que le visage de sa belle prenait une teinte rosée. « Tu douterais de moi ? De mes super capacités de Geek, Amour ? Je suis déçut mais je ne t’en tiens pas rigueur, après tout même les meilleurs doutes ! Bref ! Ce que tu appelles Ordinateur et que je qualifierais de pauvre bébé maltraité par sa maman, est en train de subir un petit Check Up histoire d’être sur que pendant un mois tu vas pouvoir le laisser tourner non stop pour te connecter aussitôt après tes cours ! » Expliqua t-il en brandissant son fer à souder froid sous le nez de sa compagne. « Et ça… » Il fit un geste vaguement dégouté vers la poubelle. « C’est toutes les saletés incrustés sous le clavier, la poussière à l’intérieur de la coque et quelques composants grillés que j’ai remplacé… Curtis a été assez gentil pour m’apporter ma boite à outils magique… »
    « Tu as ouverts mon ordinateur parce que tu t’ennuyais avoue … »
    Assise en tailleurs sur le lit elle avait déballée un hamburger et croquait à pleine dent dans la chaire du pain. Elle tendit un doigt graisseux vers Brendon qui l’évita en se penchant en arrière. Il attrapa son poignet et sourit.
    « Tu vois c’est à cause de ça que ton PC a manqué de griller comme du lard ! Tu devrais prendre un peu plus soin de cet ordinateur. J’ai plus les moyens de t’en acheter un neuf pour Noël maintenant ! »
    « Ahaha ! »
    Marmonna t-elle. « Tu veux bien laisser tranquille mon ordinateur un moment et manger avant que les cerbères de garde ce soir ne viennent t’apporter ton repas infecte et ne nous chope en pleine consommation de mal bouffe ! »
    « Bien bien mais si tu maltraites cette pauvre machine, je la vengerais ! »
    Menaça t-il en souriant. « Et tu vas aimés ça ! » Ajouta t-il en s’emparant d’un hamburger. Il croqua dedans en couvant la pauvre machine d’un regard tendre.
    « Tu te rends compte que tu es en train de faire du charme à mon ordinateur pas vrai ? » Demanda t-elle en lui tendant une frite. Il ouvrit la bouche, croqua la pomme de terre et lui sourit.
    « Qui as dit que je ne faisais pas un transfert ? A travers ton ordinateur c’est toi que je verrais. »
    « Oh c’est trop mignon ! »
    Singea t-elle en riant.

    […]

    « Fly fly fly … Awwaaaaayyyyyyyyyy ! ‘Cause you are not alone ! I will be there with you ! Lalalalalaaa » Il esquiva de justesse l’oreiller qui fusait vers sa tête en s’accroupissant derrière le lit.
    « Mais tu vas arrêter de nous casser les oreilles Drisen avec tes chansons à la c… »
    « Soit polie Femme sinon ton mari te punira ! »
    Menaça Brendon en se redressant le coussin entre les mains. « Et si tu continues de me lancer tout ce qui te passes par les mains quand je chante on n’aura jamais un service de vaisselle uni chez nous. » Plaisanta t-il en reposant le coussin sur le lit avant de rejoindre sa « femme » de l’autre côté du lit pour l’enlacer par derrière. Il déposa un baiser dans sa nuque, la sentant aussitôt fondre.
    « Tu triches. » Marmonna t-elle faiblement en ployant la nuque vers l’arrière afin qu’il lui donne un vrai baiser, ce qu’il s’empressa de faire.
    « Tu as une dent contre Michael Buble ou c’est seulement ma voix qui te dérange ? » Demanda t-il malicieux après un tendre et long baiser.
    « Tu pars demain. »
    « Tu enfonces des portes ouvertes mon amour vu que je te signal que je sais qu’on n’est pas en train de faire ma valise pour un départ dans six mois. »
    Se moqua t-il en tapotant tendrement le bout de son nez de sa main libre.
    « Tu sembles tellement … guilleret. Tu chantes des chansons parlant de séparation, de perte comme si… ce n’était pas grave. » Expliqua t-elle. Elle se retourna soudainement entre ses bras pour le fixer l’air perdu. « Tu es heureux de t’en aller ? » Aussitôt le visage de Brendon se ferma et devint plus grave, ses sourcils se froncèrent.
    « Rassure moi tu ne penses pas que je suis réellement heureux de m’en aller ? » Voyant qu’elle ne répondait pas, il l’embrassa pour la rassurer et pour se donner le temps de calmer la vague de colère qui avait jaillit en lui. Depuis « l’accident » il était sujet aux pertes de calme de façon plus récurrente. « Je ne suis pas heureux de m’en aller Océane, je ne serais jamais heureux de te quitter tu le sais. J’essaye de dédramatiser la situation c’est tout et puis … » Il jeta un regard méfiant à la porte, la quitta pour l’ouvrir, vérifier que personne ne l’écoutait, puis la referma et revint la prendre contre lui. « Je suis fan de Michael Buble » Chuchota t-il avec un air de conspirateur. Ca ne manqua pas elle éclata de rire et Brendon grava chaque détails de cet instant dans sa mémoire pour y repenser lorsqu’elle lui manquerait au fin fond du Vermont. « Je ne serais jamais content de te perdre » Chuchota t-il tendrement en lui mordillant la gorge. « Jamais. »
    « Je sais. »
    Chuchota t-elle en cherchant son regard. Elle embrassa le nez de son « mari » et eut ce petit sourire spécial Brendon qu’il adorait tant. « Il te manque des chaussettes » Murmura t-elle à nouveau sur le même ton. Ce fut au tour de Brendon d’éclater de rire.
    « Que de romantisme dans cette simple déclaration, tu m’épates mon cœur. » Toujours étroitement enlacé le couple ne bougeait pas, isolé dans leur bulle.
    « Il faut froid dans le Vermont a cette époque de l’année, il neigera surement avant que l’on parte pour les fêtes… Il te faut des chaussettes plus chaudes ! » Elle affichait cet air mutin qui le faisait sourire.« Et un bonnet. »
    « Pas question que je porte un bonnet ridicule avec un pompon »
    Tempéra t-il.« Et dans le Montana je t’aurais pour réchauffer mes froides nuits d’hiver…. » Argua t-il.
    « Alors il te faudra un pyjama en polaire pour que tu ne sois pas tenter de trouver quelqu’un dans le Vermont pour te tenir chaud. » Avança t-elle. Soudainement il la renversa sur le lit et elle tomba en arrière le dos contre le matelas, Brendon au dessus d’elle affichait un sourire prédateur.
    « Dans quelle langue va-t-il falloir que je te dise que le seul fantasme avec une tenue blanche que j’ai te concerne. » Demanda t-il faussement excédé.
    « Oui je sais ton fantasme de l’infirmière… » Elle leva les yeux au ciel. Soudainement la main de Brendon enserra doucement son menton forçant leurs yeux à se croiser.
    « Non celui de te voir en robe de marié. M’attendant devant l’autel. » Il lui vola un baiser et la rétablit sur ses pieds sans lui laisser le temps de dire quoi que soit.

    […]

    Il ne dormait pas, il savait en revanche qu’elle dormait, il avait demandé à Vivienne de s’assurer qu’un calmant serait donné discrètement à Océane afin qu’elle dorme une dernière nuit convenablement. L’infirmière avait accédé à sa requête parce qu’elle savait que Brendon avait raison, elle savait qu’Océane n’aurait plus de nuit convenable avant d’avoir retrouvé son mari. Elle savait qu’au Centre on veillerait à ce que Brendon fasse des nuits complètes, en théorie il se montrerait conciliant afin de sortir en temps voulut. Elle dormait calmement contre lui, sa tête nichée dans le creux de son épaule, ses cheveux formant une auréole autour de son visage. Les bras repliés derrière sa tête, légèrement redressé il la contemplait de tout son saoul sachant qu’au matin il devrait être fort et lui présenter un visage serein. Mais, il était mort de trouille. Malgré toutes les promesses d’Océane, la conviction du médecin, il avait peur. Peur de la laisser, peur de ne pas être à la hauteur de ses espérances. Il soupira et passa une main dans ses cheveux, Océane le sentant bougé réagit instinctivement dans son sommeil, se resserra contre lui, serrant sa main autour du tee-shirt de nuit de son amoureux. Il caressa doucement son avant bras pour la rassurer, elle soupira, nicha sa joue contre son torse et sourit. Une expression de tendresse infinie se peignit sur les traits de son compagnon, une expression qu’il n’affichait qu’une fois seule avec elle, le reflet d’une minuscule partie de ce qu’il éprouvait pour elle. Quelqu’un gratta légèrement à la porte et dans un murmure Brendon autorisa cette personne a entré, il jeta un regard sur le réveil matin posé sur le chevet, il était près de quatre heures du matin.

    « Vous ne dormez pas ? » La voix douce et éraillée de Vivienne lui réchauffa le cœur, au fil des jours il s’était prit d’affection pour la vieille nurse.
    « Non » Répondit-il tout aussi doucement. « Elle est si calme quand elle dort, j’essaye de mémoriser chaque moments, je dormirais plus tard. » Il était difficile de mentir à la vieille femme, aussi exprimait-il clairement ses sentiments, elle ne semblait jamais trouvé ses émotions trop extrême. « Je ne suis pas sur d’arriver à me passer d’elle, vous avez vu ce que je suis capable de me faire quand elle m’abandonne… » L’infirmière posa une main sur son bras et lui sourit chaleureusement, presque maternelle, il n’aurait pu confirmer ce fait n’ayant pas grandit dans l’amour de ses parents.
    « Tout est une question de point de vue Brendon. Elle ne sera jamais loin. Avec l’internet, les téléphones portables, et tous ces trucs dont mes petits enfants raffoles. »
    « Vos petits enfants ? »
    S’étonna Brendon.
    « Bien sur ils ont votre âge à présent, de grands enfants, ma fille habite Québec alors il a bien fallut que je m’y mette mais franchement ce n’est pas ma tasse de thé… Mais vous parait-il que c’est votre Dada, Susie… » Voyant que Brendon fronçait les sourcils elle ajouta. « La jolie rousse que votre femme a rossée. Elle ne tarie pas d’éloge sur vos talents depuis que vous avez débuggé l’ordinateur du standard. Alors de quoi avez-vous peur ? Elle ne vous trompera pas c’est évident. Et elle donnerait sa vie pour vous. Je ne vois pas en quoi la quitter devrait être une source d’angoisse aussi grande. Surtout avec vos trois comparses il n’y a aucun risque. »
    « C’est de moi dont j’ai peur Vivienne. »
    Murmura doucement Brendon en caressant le ventre de sa compagne qui se serrait contre lui plus fortement comment pour faire taire les voix qui troublaient son sommeil. « Je ne la tromperais jamais… Cet été j’ai cherché si fort à l’oublier, à la remplacer sans succès… Alors, si je la décevais, si je n’arrivais pas être meilleur, que se passerait-il ? Je ne supporterais pas de la faire souffrir encore. » La main de Vivienne vint essuyer une larme perlant sur la joue de son patient.
    « Vous savez Brendon, vous ferrez de grandes choses ensemble, elle et vous. Mais avant cela il faut que vous appreniez à avoir confiance en vous. Je suppose qu’il a bien fallut que vous la séduisiez… » Brendon eut un sourire amusé.
    « Vous n’imaginez pas comme elle m’a fait trimer… Mais je savais que je la voulais, que c’était la bonne. Alors j’ai fais ce qu’il fallait pour qu’elle m’aime… »
    « Vous aviez confiance en vous à cette époque que c’est-il passé qui a changé ? »
    Demanda la vieille femme en contemplant le charmant portrait du couple allongé dans la pénombre.
    « Rien. J’ai réalisé qu’elle était trop bien pour moi. » Il eut un sourire triste. « Et nous n’avons jamais eut des caractères de suiveurs… Les disputes a répétitions ont eut raisons de nous un temps. »
    « Pourtant vous vous êtes mariés. Il a du vous falloir à nouveau avoir confiance en vous. »
    « Oui… Mais pour tout vous dire je n’explique pas ce sentiment qui est mien… De ne pas être à la hauteur. »
    Soupira t-il en la regardant dormir. « Je ne comprends pas. »
    « Voila un objectif à atteindre lors de votre cure. Dormez maintenant. Elle ne va pas s’envoler, elle sera là même dans deux heures et je doute qu’elle fasse grand-chose avant de se réveiller. Dormez… Ou je vous assomme »
    Plaisanta t-elle.

    […]

    « Et si je venais avez toi. » La voix douce et brisée d’Océane fit se fêler le cœur de son amant.
    « Ce ne serait pas raisonnable. » Répondit-il en plongeant son regard dans le sien. Enlacés au milieu d’un aéroport bruyant et bondé il semblait l’un comme l’autre inconscient de l’endroit où il se trouvait. Plongé dans les yeux l’un de l’autre, isolé dans leur bulle, il était temps des au revoir pour le mythique couple de l’Université de San Francisco.
    « Pourquoi ? » Demanda t-elle avec une voix de petite fille. Elle le regardait persuadé d’avoir trouvé la solution idéale. «Je t’accompagne et je te laisse au Centre avant de rentrer. »
    « Ce n’est pas une bonne idée mon ange. » Chuchota t-il en posant son front contre celui de sa compagne. « Si tu m’accompagnais, une fois arrivé dans le Vermont je voudrais faire le voyage du retour avec toi pour m’assurer que tu sois bien rentré… Puis tu voudrais me raccompagner et on serait encore dans l’avion quand Francis nous attendrait devant la porte de la ferme… » Il y avait un combat dans ses yeux. Il rêvait de dire oui. De la laisser l’accompagner. Mais Vivienne avait raison, sa peur irrationnelle n’était pas fondée. « Et je rêve que tu me montres ce champ dont j’ai rêvé et qui a l’air de te terrifier… »
    « Quel champ ? »
    « Celui où tu étais nue… »
    Il se prit une légère claque sur le bras et sourit un peu plus.
    « Je vois… Et bien tu ferrais mieux de filer dans cet avion avant que Francis ne surgisse sur son tracteur. »
    « Sa moissonneuse batteuse »
    Corrigea Brendon. Il profita du sourire de sa compagne pour l’embrasser, la serrant contre lui il s’imprégna de son odeur, de sa chaleur, du goût de sa bouche. « Je ne veux pas partir. »
    « Mais tu le dois »
    Soupira t-elle. « Et je t’aime pour ça. Je ne veux pas que tu partes mais tu vas le faire et je te préviens si jamais tu t’avises de ne pas m’appeler au moins une fois par jour je débarque dans le Vermont te botter les fesses ! »
    « Ne me tente pas Eono… Ne me tente pas. »
    Il enfouit sa tête dans le cou de sa compagne en embrassa la peau tendre de son épaule. « Duncan s’assurera que tu vas bien, Curtis de mes cours… Repose toi, ne t’inquiètes pas pour moi. »
    « Bien chef. »
    Elle l’embrassa. Et soudainement le poussa en arrière, le détachant d’elle en douceur. « Va y avant que je ne te menotte à moi. »
    « Je t’aime Océane Eono. Je t’aime, je t’ai toujours aimé et je t’aimerais toujours. »
    Murmura t-il en embrassant le bout des doigts de sa compagne qu’il tenait encore dans la sienne. Il la lâcha lorsqu’il eut fait de trop nombreux pas en arrière pour continuer à lui tenir la main. Après un dernier regard il se retourna et s’avança vers la zone d’embarquement. Il remarqua alors que l’hôtesse de l’air, une quadragénaire resplendissante lui souriait.
    « Le Vermont … Votre femme ne vous accompagne pas ? »
    « Non. Il y a certaine chose que je dois régler seul. »
    Assura t-il avec un même sourire.
    « Si elle ne cligne pas des yeux bientôt elle va finir par rester avec les yeux comme ça toute sa vie » Plaisanta la femme. « Vous formez un très jolie couple tout les deux » Commenta t-elle en s’acquittant des formalités d’embarquement.
    « Merci. C’est la femme de ma vie. »
    « C’est encore plus mignon alors. Et bien… Bon voyage sur notre compagnie Monsieur Driesen. »

    Il devait encore franchir le portique de sécurité son téléphone en main il pianota très rapidement un texto, sachant qu’Océane ne le quittait pas des yeux il se pencha en avant pour ôter ses chaussures et se tapota son postérieur.

    A 10 mètres de là Océane recevait le premier texto d’une longue série. « Admires pour te tenir chaud dans les premières nuits froides de l’année. Je t’aime. B. »
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